samedi 15 janvier 2011

The Lancet: idées fausses sur le préservatif

 Vincent Pellegrini
Un lecteur m’a envoyé ce résumé en français qu’il a fait d’un article lu dans le magazine scientifique Lancet (Confessions of a condom lover (confessions d’un amoureux du préservatifs (l’auteur dit lui-même qu’il a soutenu, développé pour des millions de dollars les campagnes de préservatifs en Afrique), The Lancet, Volume 368, Issue 9551, Pages 1947-1949, par J. Shelton).
Voici le résumé:
Idée fausse: La pauvreté et les discrimination sont un problème. LeVIH est paradoxalement plus répandu chez les riches que chez les pauvres, sans doute parce que la richesse et la mobilité permettent une multiplication des partenaires sexuels. Bien plus, le VIH décline de manière forte lorsque la pauvreté est présente (cela ne justifie en rien bien sûr les situations de pauvretés et de misère sociale)
Idée fausse : Les préservatifs sont la réponse. L’usage du préservatif, spécialement dans les milieux de prostitution, est crucial pour contenir l’épidémie et le préservatif aide à protéger quelques individus. Mais les préservatifs seuls ont un impact limité sur l’épidémie prise de manière large. Les préservatifs poussent à la désinhibition sexuelle, par laquelle les personnes s’engagent dans des relations sexuelles risquées ou multiplient leurs partenaires. C’est un des facteurs notoire d’extension de l’épidémie en Afrique. (nb : c’est exactement ce que disait Benoît XVI)
Les réductions de la prévalence du VIH au Kénya et au Zimbabwe étaient accompagnées par une diminution importante du nombre de partenaires sexuels. En toute vérité, notre priorité – pour stopper l’épidémie généralisée, doit être concentrée sur la questions de la diminution des partenaires multiples. Les personnes ne sont pas conscientes que la multiplication des partenaires est très risquée. L’appréciation scientifique du rôle de la multiplication des partenaires est récente. Mais les campagnes pour la limitation des partenaires a aussi été négligée en raison de la guerre culturelle entre les avocats du préservatif et ceux de l’abstinence, parce que cela apparaît comme moralisateur, parce que les comportements de masse sont étrangers à la plupart des professionnels de la médecine. Bien heureusement, les gens ont par eux-mêmes changé leurs comportements sexuels. Même une réduction modeste dans le nombre de partenaires peut diminuer de manière substantielle la dynamique de l’épidémie. Maintenant, après plus de 20 ans de prévention contre le SIDA, il est temps de corriger le tir et de faire juste: les campagnes pour la limitation du nombre de partenaires est la priorité. Les autres campagnes ne seront efficaces que si elles s’accompagnent de cette information.
Les préservatifs sont importants pour la protection individuelle et spécialement pour les situations à haut risque et notamment les couples infectés/non infectés. Avec une grande déception cependant: il est très difficile de voir un effet significatif sur la généralisation de l’épidémie. En Afrique du sud par exemple, avec 48 millions d’habitants en 2004, les programmes publics ont distribués 346 millions de préservatifs et l’usage du préservatif dans les rapports était très répandu particulièrement chez les célibataires entre 15 et 24 ans. Et malgré cela, l’infection a continué à se répandre de façon inchangée.
Le pivot d’une nouvelle politique contre l’épidémie de SIDA est donc la limitation de partenaires. L’usage du préservatif est nécessaire pour les populations à risque, commerce du sexe et partenaires mixtes (infectés/non infectés). La promotion de l’abstinence spécialement chez les jeunes et l’invitation à retarder les premiers rapports sexuels est tout aussi importante. Il est impératif de cesser la guerre d’arguments entre le préservatif et l’abstinence. Il nous faut une stratégie harmonisée pour enrayer l’épidémie avec tous les moyens à disposition et toutes les approches valides, mais la question centrale est celle de la limitation des partenaires sexuels.
Il faut en outre explorer les nouvelles pistes prometteuses : la circoncision (60% de réduction constamment contre seulement entre 5 et 67% pour le préservatif), les vaccins, microbicides, et les antiretrovirals. Mais tous ces moyens ont besoin pour fondement une forte diminution du nombre de partenaires de peur que leurs effets protecteurs soient érodés par le phénomène de désinhibition.
Voir aussi cet article sur le phénomène de médiabolisation dont le pape est victime et qui génère ces polémiques à répétition pour tout et pour rien.

26 mars 2009

— Vincent Pellegrini @ 20:01 Modifier

www.catholicnewsagency.com
Cambridge, Massachussetts, 21 mars 2009
(Traduction de Michel Salamolard et David J. Henderson)
Le Dr Edward Green, chercheur scientifique pour la prévention du sida à Harvard, est l’auteur de cinq ouvrages, notamment Repenser la prévention du sida à partir des succès obtenus dans les pays en voie de développement. Il explique à la Catholic News Agency pourquoi il soutient la position du pape Benoît XVI [sur la prévention du sida].
Selon le Dr Green, une approche scientifique montre que les médias se trompent en réalité sur ce sujet. En fait, Green prétend que non seulement les préservatifs sont inefficaces, mais, bien plus, qu’ils peuvent « aggraver le problème » en Afrique.
« Théoriquement, les préservatifs devraient être efficaces », dit-il, « et théoriquement il serait préférable d’utiliser des préservatifs que de ne pas le faire, mais cela est théorique ».
Ceux qui promeuvent le préservatif affirment souvent que le manque d’information sur le préservatif est la principale cause du taux élevé de cas de sida en Afrique. Mais Green conteste cela.
Après avoir participé durant 25 ans à la promotion de préservatifs, dans le cadre de projets de planning familial en Afrique, Green fait remarquer qu’il connaît bien ce sujet. Mais, affirme-t-il, « quiconque travaillait dans le planning familial savait que lorsqu’il était vraiment nécessaire de prévenir une grossesse, par exemple si la vie de la mère était en danger, il ne fallait pas lui recommander le préservatif. » [Note des traducteurs : parce que le préservatif, en général très fiable, n’est pas sûr néanmoins à 100%, à cause de ruptures possibles par exemple].
Green rappelle que, lorsque l’épidémie du sida a touché l’Afrique, « l’industrie » a utilisé le sida dans une stratégie marketing « à double objectif » afin d’obtenir davantage de fonds pour la distribution du préservatif. Celui-ci, déclare-t-il, se place en fait « au deuxième ou au troisième rang parmi les moyens mis en œuvre pour éviter des grossesses non désirées », il fut présenté pourtant comme étant « notre meilleure arme contre le sida ».
La pensée dominante au sein de la communauté scientifique, explique Green, est que l’usage de préservatifs fait baisser les infections VIH, mais, après de nombreuses études, des chercheurs ont montré que ce n’est pas vrai. « Nous ne pouvons tout simplement pas établir de relation entre la quantité de préservatifs utilisés et une réduction du taux d’infection » en Afrique.
Le Dr Green estime qu’une explication de cela réside dans un phénomène connu sous le nom de « compensation du risque » ou de « désinhibition comportementale ».
« [La compensation du risque] réside dans le fait que, si quelqu’un recourt à une certaine technique visant à réduire les risques, il sera conduit pratiquement à accepter davantage de risque. » On peut illustrer cela par un exemple. Si quelqu’un utilise de la crème antisolaire, il voudra rester plus longtemps au soleil du moment qu’il s’est protégé davantage. Mais, dans notre cas, le risque, bien plus grand, est sexuel. Si quelqu’un prend davantage de risque dans ce domaine, il « réduit de façon disproportionnée » les effets bénéfiques du préservatif, affirme Green.
Un autre facteur contribue à contrecarrer les effets du préservatif en Afrique. Il s’agit du fait que, si les préservatifs peuvent être efficaces à un « niveau individuel », ils ne le sont pas forcément au « niveau d’une population ». Les recherches de Green ont montré que « les préservatifs se sont révélés efficaces » en des lieux précis où se poursuivaient déjà des activités [sexuelles] à haut risque, ainsi dans des bordels de pays tels que la Thaïlande.
Se présentant lui-même comme un libéral, Green affirme que promouvoir une « idéologie libérale » venue d’Occident dans des régions où « davantage d’Africains sont plutôt traditionnels dans leurs comportements sexuels » constitue vraiment une agression à leur égard. Green cite son nouveau livre Visions indigènes et maladies contagieuses et décrit les Africains comme « vraiment religieux avec des références globales ». Ils sont choqués par ces « camions tournant à la ronde, avec des gens dansant le rock’n’roll tout en lançant des préservatifs à des adolescents et à des enfants du village ».
Green note qu’il s’agit là d’une idéologie proclamée « réduction des dommages », qui est promue par maintes organisations s’efforçant de prévenir le sida. Cette idéologie, selon notre spécialiste, est fondée sur la croyance que « vous ne pouvez pas changer le comportement de base, vous ne pouvez pas obtenir des gens qu’ils soient plus fidèles, spécialement s’il s’agit d’Africains ».
En Ouganda, on a compris ces réalités et on a dit aux gens : « Écoutez bien, si vous avez de multiples partenaires, vous risquez de contracter le sida. » Ce qui a été ainsi réalisé par des responsables ougandais, pays qui a vu décliner son taux d’infection VIH dans une proportion aussi importante que les deux tiers, le fut sans recourir à des impératifs religieux ou culturels, mais pour le motif suivant : « Personne n’aime les préservatifs. » Plutôt que d’attendre « l’arrivée de conseillers américains et européens », les responsables ougandais ont mis sur pied et mis en œuvre un programme conforme à la culture de leur pays. Leur principal message était : « Reste attaché à un seul partenaire, ou : aime fidèlement ».
Néanmoins, en 2004, le taux des infections VIH est remonté en Ouganda, en raison d’une arrivée massive de préservatifs et de « conseils » venus d’Occident, poursuit Green. Des donateurs occidentaux vinrent en Ouganda et prétendirent qu’il ne servait à rien de vouloir changer les comportements, que « la plupart des infections récentes survenaient dans les couples mariés ». Selon Green, ces affirmations sont « fallacieuses ». Il affirme que « les gens mariés ont toujours un taux d’infection VIH plus bas que celui des célibataires ou des divorcés du même groupe d’âge ».
Le nouvel ouvrage de Green, Sida et idéologie, qui sera achevé dans quelques mois, se propose de décrire l’industrie qui, en Afrique, « à coups de milliards de dollars par année promeut préservatifs, examens, médicaments et traitements du sida » et résiste clairement à l’idée que la vraie solution est le changement de comportement.
Deux pays, cependant, qui ont le taux le plus élevé d’infections VIH dans le monde, le Botswana et le Swaziland, ont lancé récemment des campagnes pour promouvoir la fidélité et la monogamie, affirme le chercheur de Harvard. Ces pays ont tiré « le dur enseignement » de l’échec des préservatifs dans la prévention du sida, ajoute-t-il, en précisant que « le Botswana a probablement connu la plus grande distribution de préservatifs » que tout autre pays, par tête d’habitant. Green dit que lui-même ne voit aucun inconvénient au fait que « des préservatifs soient utilisés pour soutenir un programme basé sur la fidélité ».
Selon Green, l’Église catholique devrait continuer à « faire ce qu’elle fait déjà », éviter de « discuter sur le diamètre des virus » et articuler les évidences scientifiques avec les Écritures et la théologie morale.

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