mardi 25 octobre 2011

Justice distributive

Cavalier seul

Vincent Pellegrini

         Le dernier week-end fut électoral et les médias ont focalisé leurs feux sur les nouveaux petits partis censés brouiller les cartes. On retiendra pour notre part que le Parti bourgeois démocratique (PBD) pèse à peine plus de 5% sur le plan  national. Et qu’il ne justifie pas le siège d’Eveline Widmer-Schlumpf. Selon la justice distributive, son siège devrait revenir à l’UDC (premier parti du pays) surtout si l’on considère que le PBD n’est qu’un sous-produit de l’UDC.  

-         La révélation de cette campagne aura été que l’UDC valaisanne est le nouveau parti conservateur catholique. Le Mouvement chrétien conservateur a en effet choisi 5 des 75 questions posées aux candidats par Smartvote. Les questions touchaient aux valeurs chrétiennes. Et il s’est avéré que les candidats UDC du Valais, dans leurs réponses, étaient les plus proches de la loi naturelle et des valeurs conservatrices.

-         Le printemps arabe sera aussi celui de l’islam, même s’il se prétend modéré. Le président du Conseil national de transition (CNT) Moustapha Abdeljalil, a répété dimanche à Benghazi, où la libération de la Libye a été proclamée, que la législation du pays serait fondée sur la charia (loi islamique). L’un des principaux chefs des combattants anti-Kadhafi a fait des déclarations semblables. En Tunisie, le parti islamiste tunisien Ennahda a fait la percée qu’on attendait de lui. Depuis la révolution, les Coptes égyptiens sont traités comme des dhimmis et leurs églises sont saccagées. Cela ne colle pas avec le romantisme du printemps arabe. L’article 2 de la Constitution de la nouvelle Egypte (comme celle de la Tunisie post Ben Ali) fait de la loi islamique (la charia) la source principale du droit. Quant à l’article premier de la nouvelle constitution marocaine, il dit: «La nation s’appuie dans sa vie collective sur des constantes fédératrices, en l’occurrence la religion musulmane modérée». Cette constitution défend la liberté de pensée mais pas de religion… Je connais d’ailleurs personnellement une femme qui a perdu sa place  de travail au Maroc car elle s’était convertie discrètement au christianisme.




mercredi 19 octobre 2011

L'islam de ci de là

Cavalier seul

Vincent Pellegrini


Ce week-end, les Tunisiens participeront pour la première fois à des élections démocratiques. Il y a plus de 1600 listes. Trop de choix tue le choix et la crainte réside dans le fait que les islamistes, bien organisés, sont donnés favoris du scrutin. Le printemps arabe débouchera-t-il sur des gouvernements islamistes? En Egypte aussi, la situation des chrétiens est tragique face à une armée qui n’hésite pas à foncer dans la foule copte pacifique avec des blindés. Quelle sera la place des Frères musulmans dans la nouvelle Egypte? Ce qui se passe dans l’islam du Moyen-Orient nous touche aussi en Europe du fait de l’immigration musulmane.  Un fait ne trompe pas. De plus en plus de livres traitent du défi posé à l’Europe par l’islam. Par exemple «Le Pouvoir et la Foi. Questions d’islam en Europe et au Moyen-Orient », de Bernard Lewis, aux éditions Odile Jakob. L’auteur rappelle que l’islam ne connaît pas la distinction occidentale – d’origine chrétienne – entre spirituel et temporel. Il explique: «Dans l’islam classique, Eglise et Etat ne font qu’un.» L’islam détermine la loyauté ou la déloyauté envers la communauté. Il est aussi la source unique de l’autorité, de la justice, de la paix, de la liberté, explique Lewis. En France, où les musulmans forment officieusement 8% de la population, les autorités ont dû mettre fin à la prière du vendredi à l’air libre car elle bloquait des quartiers entiers. Du point de vue de la pratique religieuse, l’islam est en progression. Et l’élément démographique joue en sa faveur. Selon quatre démographes de l’Institut viennois de la démographie,  d’ici le milieu du siècle, l’islam pourrait être la religion majoritaire chez les Autrichiens de moins de quinze ans. A Bruxelles, plus de la moitié des enfants nés en 2006  étaient nés de musulmans. On trouve ces exemples dans le livre du journaliste américain Christopher Caldwell intitulé «Une révolution sous nos yeux.  Comment l’islam va transformer la France et l’Europe» traduit en français aux éditions du Toucan. Pour Caldwell, «l’islam est le plus grave défi posé à l’Europe». L’Europe va en effet devoir apprendre à vivre avec l’islam.

vendredi 14 octobre 2011

Redevance rédhibitoire

Cavalier seul

Vincent Pellegrini




-         A la Foire du Valais, Roger de Weck, directeur de la Société Suisse de radiodiffusion et télévision, a défendu bec et ongle la redevance annuelle à 462,40 francs. Ce prix à payer pour les chaînes nationales de radio-télévision est pourtant tout simplement exorbitant et rédhibitoire. Pour les gens à revenus modestes, cette redevance met en danger l’abonnement aux médias régionaux de presse écrite qui ne touchent aucune subvention ni redevance alors qu’ils sont les principaux vecteurs d’information locale et d’informations pour le bon fonctionnement de la démocratie directe. L’UDC s’est dit déçue par la décision du Conseil national de rejeter la pétition «Redevances de radio et de télévision: 200 francs c’est assez» pourtant signée par plus de 143 000 personnes.  Sur ce coup-là,  l’UDC a raison.

-         Une nouvelle a intrigué les médias le 18 septembre. Ce jour-là un référendum («Aider au lieu de punir») a eu lieu au Liechtenstein – 18.800 électeurs – pour l’introduction de l’avortement pendant les 12 premières semaines de grossesse. 52,3 % des voix se sont exprimées contre l’introduction de l’avortement. Le prince Alois de Liechtenstein avait clairement fait entendre qu’il ne signerait jamais une telle loi, en déclarant que «l’avortement n’est pas une solution acceptable pour le problème des grossesses non-désirées», explique l’agence ru. Le Prince veut maintenant entamer sans tarder des discussions avec le gouvernement et le parlement pour mettre en œuvre une réforme profonde qui puisse proposer des aides massives aux femmes enceintes en difficulté, tout en rendant l’environnement du Liechtenstein plus favorable aux enfants.  L’agence ru poursuit: «La position des autorités de l’Eglise par rapport à ce référendum fut exemplaire: «Non à l’avortement!», avec une référence claire au Concile Vatican II qui l’avait décrié comme «un crime abominable» (Gaudium et Spes, chap. 51). Par contre cette référence au Concile Vatican II est également utilisée par les adversaires de l’Eglise pour promouvoir dès maintenant la séparation de l’Eglise et de l’Etat au Liechtenstein où la religion catholique est aujourd’hui religion d’état.»


jeudi 6 octobre 2011

Limites de l'oecuménisme

Cavalier seul

Vincent Pellegrini

-         Un paysage idyllique à plus de 2400 mètres d’altitude. Un beau glacier et des cimes fières qui se mirent dans un charmant lac artificiel. Nous sommes au col du Nufenen. Et puis, il y a cette chose qui impacte tout le paysage et le dénature. Une énorme éolienne qui en attend quatre ou cinq autres. Un paysage massacré au nom du développement durable et de la protection du climat. Cette époque  n’est pas exempte de paradoxes.



-         Les limites actuelles de l’œcuménisme, y compris dans l’éthique, ont été mises en évidence lors du dernier voyage du pape en Allemagne. On peut  ainsi lire dans l’agence APIC: «Dans son homélie, le pape a déploré que l´éthique soit désormais remplacée par le calcul des conséquences. «Face à cela, comme chrétiens, nous devons défendre la dignité inviolable de l´Homme, de la conception à la mort - dans les questions du diagnostic préimplantatoire jusqu´à l´euthanasie», a affirmé Benoît XVI. Or catholiques et protestants ont aujourd´hui des positions divergentes sur plusieurs questions éthiques et de société, telles que l´avortement ou l´homosexualité.»



-         L’œcuménisme doit permettre aux confessions chrétiennes de chercher l’unité et de travailler ensemble pour christianiser la société. Cela veut dire faire respecter l’importance du fait religieux et le droit naturel, c’est-à-dire  le Décalogue, tout en évitant le syncrétisme qui relativiserait les dogmes caractérisant chaque religion. Il faut bien le reconnaître, l’œcuménisme catholiques-protestants est difficile et se trouve presque à l’arrêt. Avec les musulmans, le dialogue théologique n’est pas possible du fait du refus par l’Islam du Dieu Trinitaire (nous n’avons ainsi pas le même Dieu) et il faut plutôt dialoguer sur le respect des droits  de l’homme et la morale. Ce n’est donc pas un hasard si le pape travaille désormais beaucoup à l’œcuménisme avec les orthodoxes qui sont très proches des catholiques. Le patriarche Cyrille 1er  de Moscou a exprimé son «respect et son amour fraternel» envers Benoît XVI et le patriarche de Chypre cherche un rapprochement avec les catholiques. Les moines du Mont Athos, par contre, mettent les pieds au mur.

mardi 4 octobre 2011

Lumière divine sur des vies

LIVRE. Jean Mathiot a écrit un livre fourmillant de témoignages émouvants sur l’irruption de Dieu dans des vies.




Vincent Pellegrini

Les éditions Saint-Augustin ont publié un livre de Jean Mathiot intitulé «Fenêtres sur le Seigneur de nos vies ». L’originalité de cet ouvrage se trouve dans le fait qu’il laisse une large place à des témoignages personnels sur l’irruption soudaine de Dieu dans une vie. Jean Mathiot a retranscrit notamment les  témoignages de «ceux qui ont été saisis par Dieu et qui en témoignent ». Il part de Saul de Tarse mais livre de nombreux témoignages du XXe siècle.



Le guerrier sikh

Sadhdou S. Singh, futur guerrier sikh exigeant témoigne: «Souvent tard dans la nuit, je lisais non seulement les livres sacrés des Sikhs, mais encore ceux de la religion Hindoue et aussi le Coran des musulmans, dans l’espoir  de trouver la paix. Je ne trouvais nulle part cette nourriture spirituelle dont j’étais affamé.» Il achète un jour un Nouveau Testament, mais tout ce qu’il y lut ne fit qu’augmenter sa haine du christianisme. Et pourtant l’enseignement sur l’amour de Dieu l’attirait malgré lui et le récit de la mort du Christ l’impressionna vivement. Il jeta la Bible au feu car on lui disait que ce livre avait un pouvoir magique. Il prit la décision de se suicider si Dieu ne se révélait pas à lui. Il écrit sur ce qui lui est arrivé en 1904: «Soudain, une  grande lumière  illumina  ma chambre, telle que je crus que la maison  était en feu; j’ouvris ma porte mais au dehors tout était sombre. Alors il se passa quelque chose que je n’avais jamais attendu: la chambre fut remplie d’une merveilleuse lumière qui prit la forme d’un globe, et je vis un homme glorieux debout au centre de cette lumière. Ce n’était ni Bouddah, ni Krishna, c’était le Christ. Durant l’éternité je n’oublierai pas son visage de gloire, ni les quelques mots qu’il prononça: «Pourquoi me persécutes-tu? Je suis mort pour toi, pour toi j’ai donné ma vie. Je suis le Sauveur du monde.» (…) Je vis les marques des clous; j’avais été son ennemi, mais je tombais à genoux devant lui et l’adorais.»  



Le militaire américain



George Ritchie est médecin en Virginie, aux Etats-Unis. Depuis de longues années il exerce la psychiatrie dans les hôpitaux. Il raconte l’expérience bouleversante de la mort et de l’au-delà qu’il fit à vingt ans, en 1943, pendant son service militaire où il attrapa la pneumonie. Il s’aperçoit que la lumière de la pièce où il est devient de plus en plus brillante, plus brillante que toutes les lampes du monde; et il voit que ce n’était pas de la lumière, mais un homme fait de lumière, avec une intensité d’éclat qui composait toute sa personne, et ces mots qui lui venaient: «Debout, tu es en présence du fils de Dieu.» Et un amour inconditionnel émanait de cette présence qui connaissait tout ce qu’il y avait de bon et de mauvais; il en voyait chaque détail et une question: «Qu’as-tu fait de ta vie que tu puisses me montrer? As-tu aimé les autres comme je t’aime? Totalement? Inconditionnellement?» Si c’était l’amour le plus important de tout, pourquoi ne pas le lui avoir dit? « Je te l’ai dit par la vie que j’ai vécue, je te l’ai dit par la mort que  j’ai subie.  Si tu me regardes, tu en sauras davantage.»    



Le prisonnier

André Levet a 31 ans, en 1964, quand il est condamné à quinze années de réclusion  criminelle pour plusieurs hold-ups à mains armées. En 1969, il en est à sa cinquième année de prison. Dans la cellule, il y a une Bible.  Il raconte: «Un jour, je lance un défi à celui en qui je ne crois pas. Et je crie: si tu existes vraiment, alors viens me voir à deux heures du matin. Et si vraiment tu fais tout ce qu’il y a d’écrit dans  ce bouquin, tu pourras bien ouvrir mes barreaux et je pourrai retrouver ma liberté mais je ne le crois pas.» C’était le 11 juin 1969. André Levet poursuit: «Le 12 juin 1969, dans la nuit, je suis fortement secoué. Croyant à l’intrusion d’une personne étrangère dans ma cellule, je me lève d’un bond. Je crie: Qui est là? Immédiatement une voix me répond: «Il est deux heures André, nous avons rendez-vous.» «Qui es-tu? Que viens-tu faire  ici?» «Ne sois pas incrédule, je suis ton Dieu. Le Dieu de tous les hommes.» «Je ne t’ai jamais vu. Je ne te vois pas. Je ne te connais pas! Alors ma toute petite cellule va disparaître lentement. Il y a une belle lumière indescriptible. Et dans cette lumière un homme apparaît. Un homme que je ne connais pas. Qui va seulement me montrer ses pieds percés, ses mains percées, son côté droit percé. C’est aussi  pour toi, dit-il. Pour la première fois de ma vie je tombe à genoux devant quelqu’un et je pleure, parce que pour la première fois de ma vie quelqu’un veut m’aimer. Cinq heures durant je reste à genoux. Jésus, dans sa grande miséricorde, est venu me libérer de tout le mal que j’ai commis.»



La speakerine

Pierrette Brès est connue comme journaliste et speakerine. En 1985, en  plein désarroi, elle se rend en Israël. Et l’insoupçonnable va se produire. Elle le racontera dans le livre «Les chevaux de Dieu». Elle écrit: «Quelques secondes de torpeur et puis plus rien. Le Christ dans toute sa splendeur était là devant moi… Je baignais dans sa lumière, mon esprit soudainement  pénétré par cette lumière extraordinaire que seul Dieu peut répandre dans nos âmes quand il s’adresse à nous. Dieu est devant moi et je me sens irradiée. Il me dit: Tu es pardonnée, tu as  payé tes erreurs, tu ne seras plus jamais seule, je serai toujours avec toi…en toi…aie confiance! (…) Je me retrouve brusquement pleurant de  joie (…) je viens de recevoir le baptême de l’Esprit.

    



L’athée



André Frossard, journaliste et écrivain de renom, élevé dans l’athéisme parfait, a raconté comment à vingt ans (1935), il a rencontré Dieu «dans une silencieuse et douce explosion de lumière», alors qu’il était entré dans une chapelle à Paris à la recherche d’un ami (à la rue d’Ulm chez les religieuses de l’Adoration). La chapelle est sombre mais il aperçoit au fond sur l’autel l’ostensoir du Saint-Sacrement en forme de soleil. Il ignore ce que c’est. Il distingue à peine les fidèles. C’est alors que l’inattendu est arrivé. Il se sent démantelé dans son absurdité et redevenir un enfant. Il entend comme si on lui disait «Vie spirituelle». Et il voit comme le ciel s’ouvrir et s’élancer fulgurant vers lui. «C’est un cristal indescriptible, d’une transparence infinie, d’une luminosité presque insoutenable; un degré de plus m’anéantirait.» Et il découvre un autre  monde qui est la réalité, la vérité. Il découvre «l’évidence de Dieu, l’évidence faite présence, l’évidence faite personne, que les chrétiens appellent  Notre Père.» Il découvre qu’il est d’une «douceur à nulle autre pareille, active, surpassant  toute violence, capable de faire éclater la pierre la plus dure et le cœur humain.» 





Jean Mathiot

Fenêtres sur le Seigneur de nos vies

Editions Saint-Augustin

194 pages

32 francs