L’intéressante interview du cardinal chargé de libéraliser l’ancienne messe et quelques mises au point…
Classé dans : Catholicisme — Vincent Pellegrini @ 18:03 Modifier
Le cardinal Dario Castrillon Hoyos qui est à la tête de la Commission pontificale « Ecclesia Dei » est chargé de l’application du Motu Proprio de Benoît XVI en faveur de l’ancienne messe libéralisée (messe de Jean XXIII alors que la nouvelle messe est celle de Paul VI). Il s’occupe aussi pour le Vatican des relations avec les groupes traditionalistes. Le cardinal Hoyos a donné sur ces divers sujets une interview intéressante à Vittoria Prisciandaro, entretien qui a été publié sur le site http://eucharistiemisericor.free.fr et qui est une traduction d’un article mis en ligne par le magazine italien “Jesus”
Cet entretien, du fait des précisions apportées par Mgr Dario Castrillon Hoyos, est intéressant à l’heure où certain évêque, même en Suisse, chipote sur la notion de groupe stable ou la provenance des fidèles pour ne pas accorder l’ancienne messe (nous ne donnons pas de nom et de lieu car une polémique ne servirait en rien cette cause qui doit rester spirituelle). Voici de courts extraits des réponses de Mgr Castrillon Hoyos à des questions sur l’application du motu proprio:
(questions en gras) Une autre objection porte sur le risque que des célébrations séparées et différentes créent des communautés séparées…
« C’est une multiplicité enrichissante ; c’est un surcroît de liberté culturelle que le Pape introduit sous une forme audacieuse. Du reste, dans les paroisses, il y a beaucoup de différences dans les célébrations, et je ne veux pas parler des abus, parce que ce ne sont pas les abus qui constituent la raison principale du Motu proprio ».
Quelles sont les demandes qui vous sont parvenues et lesquelles mériteraient une réponse ?
…« S’il manque de prêtres dans un diocèse et que seuls trois ou quatre fidèles demandent le rite extraordinaire, le bon sens dit qu’il est difficile de satisfaire cette demande. Cependant, puisque l’intention, la mens du Pape est de concéder ce trésor pour le bien de l’Église, le mieux pour les endroits où il n’y a pas de prêtres, serait d’offrir une célébration selon le rite extraordinaire dans une des Messes dominicales paroissiales. Ce serait une Messe pour tous ; tous, même les jeunes générations, profiteraient de la richesse du rite extraordinaire, par exemple de ces instants de contemplation qui, dans le novus ordo, ont disparu ».
Donc vous dites que, s’il n’y a pas de groupe consistant et stable, à l’avenir, il est question de proposer une des Messes dominicales selon le rite extraordinaire ?
« Je dirais que oui. D’ailleurs cette possibilité avait déjà été approuvée à l’unanimité en 1986 par une commission cardinalice à laquelle participait le cardinal Ratzinger lui-même (mais elle n’était pas devenue opérationnelle). Je serais sûr que cela serait faisable maintenant. ».
Un autre point à éclaircir est la définition d’un « groupe stable et consistant ». Que veut dire cela exactement ?
« C’est une question de bon sens : pourquoi faire un problème si les personnes qui demandent le rite viennent de paroisses différentes ? Si elles se réunissent et, ensemble, demandent une Messe, elles deviennent un groupe stable, même si elles ne se connaissaient pas au départ. Même le nombre est une question de bonne volonté. Dans certaines paroisses, en particulier à la campagne, les jours ouvrables, les personnes qui participent à la Messe ordinaire sont trois ou quatre et le même cas se produit dans de nombreuses maisons religieuses. Si ces trois personnes demandent la Messe ancienne, faut-il, d’un point de vue pastoral, la leur refuser ? ».
Donc le futur document devrait être plus accueillant aux demandes émanant de petits groupes ?
« Oui, mais il faut le voir non pas comme quelque chose qui va à l’encontre des autres, de la majorité, mais qui vise à leur enrichissement et toujours en évitant toute forme d’antagonisme ».
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