lundi 17 janvier 2011

Pie XII, in memoriam

CITE DU VATICAN, 9 OCT 2008 (VIS). Ce matin, en la Basilique vaticane, le Pape a présidé une messe concélébrée avec les Cardinaux à l’occasion du 50 anniversaire de la mort de Pie XII. Le Saint-Père a évoqué les lectures du jour et observé que le Siracide “rappelle à ceux qui veulent suivre le Seigneur qu’ils doivent se préparer à affronter des épreuves, des difficultés et des souffrances” et qu’à la lumière de ces textes bibliques “nous pouvons comprendre l’existence terrestre” de Pie XII et son ministère pontifical exercé au cours de la Seconde guerre mondiale, de l’après-guerre et de la guerre froide. Il a ensuite évoqué le long service d’Eglise de Pie XII, initié en 1901 sous Léon XIII, puis sous saint Pie X, Benoît XV puis Pie XI.
“En Allemagne où il fut Nonce apostolique…jusqu’en 1929 -a dit le Pape- il a laissé derrière lui un grand souvenir, surtout pour avoir collaboré avec Benoît XV dans l’intention d’arrêter ‘le massacre inutile’ de la Première Guerre mondiale et pour s’être rendu compte depuis ses origines du danger constitué par la monstrueuse idéologie nationale-socialiste aux racines antisémites et anticatholiques pernicieuses. Créé cardinal en décembre 1929, et devenu peu après Secrétaire d’Etat, il fut le fidèle collaborateur de Pie XI pendant neuf ans à une époque marquée par les totalitarismes: le fascisme, le nazisme, le communisme soviétique condamnés respectivement par les Encycliques Non abbiamo bisogno, Mit Brenender Sorge et Divini Redemptoris”.
Benoît XVI a rappelé ensuite les “moments les plus difficiles du pontificat de Pie XII quand, s’apercevant de l’affaiblissement de la sécurité humaine, il ressentit une forte nécessité… d’adhérer au Christ, seule certitude qui ne trahit pas. La Parole de Dieu devenait ainsi lumière sur son chemin…sur lequel…il dut consoler les réfugiés et persécutés…et pleurer les innombrables victimes de la guerre… Cette certitude -a poursuivi le Pape- a accompagné Pie XII dans son ministère de successeur de Pierre, commencé alors que s’amoncelaient sur l’Europe et sur le reste du monde les nuages menaçants d’un nouveau conflit mondial qu’il a cherché à éviter à tout prix: ‘Le danger est imminent, mais il est encore temps. La paix n’est pas encore perdue. Tout peut l’être par la guerre’, avait-il crié dans son message-radio du 24 août 1939. La guerre met en évidence l’amour qu’il nourrissait pour sa chère Rome, amour témoigné par l’immense œuvre de charité qu’il développa pour la défense des persécutés sans aucune distinction de religion, d’ethnie, de nationalité, d’appartenance politique”.
“Comment oublier ce message-radio de Noël 1942? Avec une voix brisée par l’émotion, il a déploré la situation de centaines de milliers de personnes, lesquelles sans même avoir commis de faute, mais seulement pour des raisons de nationalité ou d’origine, sont envoyées à la mort ou à un dépérissement progressif, avait-il dit, avec une allusion claire à la déportation et à l’extermination perpétrée contre les juifs”.
Pie XII “a agit souvent de façon secrète et silencieuse, justement parce qu’à la lumière des situations de ce moment historique complexe, il pensait que c’était la seule façon d’éviter le pire et de sauver le plus grand nombre possible de juifs”.
Puis le Pape a dit que le débat des historiens autour de Pie XII “ne prenait pas en compte tous les aspects d’un pontificat très riche”, rappelant alors les nombreux messages et discours, “dont certains sont d’une extrême actualité et constitue des références solides”. Et puis, a-t-il souligné, Paul VI considérait son prédécesseur “un précurseur du Concile Vatican II”. Revenant sur certains documents du pontificat de Pie XII, le Saint-Père a cité les Encycliques de 1943, Mystici Corporis et Divino Afflante Spiritu, qui fixèrent les normes doctrinales pour l’étude de l’Ecriture et soulignèrent leur place dans la vie chrétienne. Il s’agit de textes prouvant la grande ouverture à la recherche biblique”. Benoît XVI a également cité l’Encyclique Mediator Dei sur la liturgie (1947), “par laquelle le Serviteur de Dieu soutint le mouvement liturgique en insistant sur l’élément essentiel du culte, qui doit être complet. Il faut en effet -écrivait Pie XII- toujours vivre dans le Christ et se consacrer à lui entièrement afin qu’en lui, avec lui et pour lui gloire soit rendue au Père”.
Après avoir souligné “la remarquable impulsion que ce Pape a donné à l’activité missionnaire de l’Eglise avec les encycliques Evangelii Praecones (1951) et Fidei Donum (1957)”, le Saint-Père a relevé qu’une “de ses constantes préoccupations pastorales fut la promotion du rôle des laïcs pour que la communauté ecclésiale puisse compter sur toutes les énergies et les ressources disponibles. Pour cela aussi, l’Eglise et le monde se souviennent de lui”.
“Alors que nous prions pour l’heureux aboutissement de la cause de béatification du Serviteur de Dieu Pie XII, il est important de rappeler que la sainteté fut son idéal, un idéal qu’il n’a pas manqué de proposer à tous”. Le Pape a conclu en rappelant qu’au cours de l’année 1950, Pie XII proclama le dogme de l’Assomption de la Vierge Marie. “Dans ce monde qui comme à cette époque est assailli de préoccupations et d’angoisses pour son avenir, dans ce monde où, peut-être plus qu’alors, l’éloignement pour beaucoup de la vérité et de la vertu laisse entrevoir des scénarios privés d’espérance, Pie XII nous invite à tourner notre regard vers Marie élevée dans la gloire céleste”.
Après la messe, le Saint-Père est descendu dans les Cryptes vaticanes pour se recueillir sur la tombe de Pie XII.
Commentaire de Vincent Pellegrini: Je suis frappé, en lisant les très nombreux textes de Pie XII (édités aux éditions Saint-Augustin), combien ils deviennent de plus en plus d’actualité. Pie XII n’était pas seulement un grand intellectuel qui a traité de tout, mais surtout un visonnaire.
28 septembre 2008


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