mardi 27 décembre 2011

paroxysme politique

Cavalier seul

 Vincent Pellegrini



-         J’ai été pour le moins impressionné par la débauche de moyens radio-télévisuels déployés pour les dernières élections au Conseil fédéral. Le tout sur un rythme journalistique haletant, comme pour pousser de manière paroxystique le suspens alors qu’en fait il n’y avait aucune surprise à attendre de ces élections. Le simple bon sens disait qu’en ayant tous les autres partis contre elle, l’UDC, premier parti du pays, ne récupérerait pas son deuxième siège. Même avec la meilleure des stratégies. La concordance a ainsi été rompue car l’UDC a bel et bien droit à un deuxième conseiller fédéral que l’on aime ou non ce parti. Et même si elle garde un conseiller fédéral, l’UDC est poussée de facto dans l’opposition par les deux chambres du Parlement. Les séquelles ne s’effaceront pas de sitôt et ce sont les partis du centre qui en feront les frais lors de certains votes.

-         Lu sur l’agence Protestinfo: «Après Zurich, Berne et le Jura, l’école vaudoise va introduire pour tous les élèves un enseignement d'«Ethique et cultures religieuses» (selon l’intitulé du Plan d’Etudes Romand) à la place de la traditionnelle « histoire biblique ». «Ou comment vivre la tension entre la liberté de croire (ou de ne pas croire) et la nécessité d’apprendre et de connaître». Sous ce sabir se cache la méthode Enbiro qui a la prétention de faire, même en Valais, de la science comparée des religions mais qui se révèle pédagogiquement inadaptée pour nos très jeunes têtes blondes qui ne connaissent déjà pas le christianisme. Par ailleurs, un catholique instruit ne se reconnaîtra pas complètement dans les pages consacrée à la religion catholique romaine.

-         Les Articles de San José sont un document signé par de grands experts tels le professeur Robert George de Princeton, le professeur John Haldane de St Andrews, le professeur John Finnis d’Oxford, la députée européenne Anna Zaborska, etc. Ils stipulent qu’il n’y a pas de droit à l’avortement. Le lancement des articles en Uruguay a fait échouer une tentative de libéralisation de l’avortement. Et lesdits articles sont  actuellement lancés avec officialité dans le monde entier. Un véritable sursaut moral.

samedi 24 décembre 2011

Avec Mgr Charles Morerod

Interview. Nous avons rencontré à la veille de Noël Mgr Charles Morerod, dominicain et nouvel évêque du diocèse de Lausanne, Genève, Fribourg.

 Vincent Pellegrini


Nous avons rencontré pour une interview Mgr Charles Morerod, le tout nouvel évêque du diocèse de Lausanne, Genève, Fribourg. L’homme a un contact direct et une simplicité qui mettent tout de suite à l’aise son interlocuteur. Il répond de manière concise et claire. Il a aussi beaucoup d’humour. A quelques jours de Noël,  nous avons fait avec Mgr  Morerod un  petit tour de son vaste diocèse et parlé de la pastorale qui l’attend.



Mgr Morerod, je me suis laissé dire que vous aviez  des origines valaisannes…



Oui, par ma grand-mère paternelle, une Abbet de Chemin-Dessus. Et j’ai eu comme parrain le chanoine Jean Brouchoud de l’Abbaye de Saint-Maurice qui  est décédé l’an dernier.



Avez-vous encore des  contacts avec le Valais ?



Oui, notamment car j’aime venir skier à Crans-Montana, à Verbier et aux Crosets. J’ai d’ailleurs déjà réservé des jours dans mon agenda pour pouvoir faire du ski.



Mgr Morerod, pouvez-vous nous parler des Noëls de votre enfance ?



Pour être franc je dirai: sapin, crèche et cadeaux.



Et comme évêque, comment passerez-vous ce Noël?



Je célébrerai la messe de minuit à Genève et la messe du matin de Noël à la cathédrale  de Fribourg.



Quel est pour vous le message de Noël?



C’est Dieu fait homme pour que nous soyions avec Lui.



Selon un sondage de l’Institut Link en Suisse, seuls 22,1 % des gens considèrent que l’histoire du Christ s’est déroulée dans le détail telle que le décrit le récit biblique. Si on rapporte cela à Noël…



Même si l’on discute les détails en invoquant les genres littéraires on doit admettre que Noël est historique. Jésus est né, il est né d'une Vierge (ce qui a déjà frappé les imaginations sur le moment), et dans des conditions matérielles difficiles.



Vous avez choisi comme devise «Pour moi vivre c’est le Christ », pourquoi ?



C’est un passage tiré de Saint Paul et je me rattache à cette expérience qu’il a eue: rencontrer le Christ et être saisi par Lui. Dès ce moment, on veut être avec Lui pour toujours.



Qu’y a-t-il de représenté sur votre blason?



Il y a les trois armoiries diocésaines de Lausanne, Genève, Fribourg que j’ai complétées par une croix dominicaine.



Il n’y a plus d’évêque auxiliaire à Lausanne depuis longtemps suite au départ de Mgr Bürcher. Quand en nommerez-vous un autre? Le ferez-vous rapidement?



Je ne sais pas. La coutume ne demande pas un évêque auxiliaire (c'est le pape qui nomme).



Quel est le chantier sur lequel vous allez travailler tout de suite?



Beaucoup de gens ne savent plus ce qu’est le christianisme. Ils critiquent sans connaître. L’évêque doit annoncer la foi et enseigner une grande partie de sa vie.



Participez-vous toujours, côté Vatican, aux discussions avec Ecône?



Non, car les débats théologiques sont terminés et nous avons en plus pour recommandation de ne pas faire de commentaires sur ce sujet.



Vous voulez lancer un site internet pour les gens. En quoi cela consistera-t-il ?



Il  me faut trouver des collaborateurs pour élaborer et suivre ce site où les gens pourront poser des questions. L’idée m’est venue d’une paroisse réformée de  Suisse romande qui renvoyait à un site québécois protestant très bien fait. Les gens pouvaient y poser des questions sur la foi et les questions religieuses. Il faut que le diocèse fasse quelque chose de semblable pour sa visibilité. Il faut trouver les gens pour répondre à toutes les questions qui peuvent être posées par les paroissiens. Mon vœu est que les répondants soient théologiens et philosophes afin qu’ils puissent répondre de manière très prudente et précise.



Des choses vont-elles changer dans la formation des futurs prêtres de votre diocèse?



Je fais tout à fait confiance au supérieur du séminaire.





Il y a eu des polémiques, avant votre arrivée, au sujet du regroupement des 256 paroisses dans 52 unités pastorales.



Je vais commencer par faire un bilan. Mais on a peu de prêtres et si l’on veut des liturgies dignes il faut rassembler les paroisses. Cela me permet aussi de rencontrer un moins grand nombre d’interlocuteurs que s’il faut passer de paroisse en paroisse et faire un véritable marathon. L’unité pastorale facilite les choses mais de toute façon une planification pastorale est en cours.



 Vous avez dit dans une interview que la force de l'Eglise c'était sa différence. Qu'avez-vous voulu dire par là?

Quand on va à l'église, on y cherche Dieu. C'est-à-dire un infiniment grand. Si l'Eglise se contentait d'offrir ou d'approuver ce qu'on trouve déjà partout, pourquoi y aller?


Comment faire éclore un plus grand  nombre de vocations sacerdotales? 

Expérience faite dans plusieurs pays industrialisés, il y a des vocations là où on se réjouit de la vocation du prêtre, en claire  et simple adhésion à ce que l'Eglise propose comme la vie d'un prêtre. Il faut dire que c'est beau d'être, que ça a un sens de donner totalement sa vie, et qu'ainsi on peut apporter une très grande aide aux autres.





Encadré bio



Biographie

Naissance le 28 octobre 1961 à Riaz (Fri) et collège à Bulle. Maturité en 1981.

Novice dominicain en 1983 et profession solennelle en février 1987. Ordination à la prêtrise le 30 avril 1988 à Genève.

Licence de théologie à l’Université de Fribourg en 1987, suivie du doctorat en théologie en 1993.

Mgr Morerod a aussi été diacre puis vicaire de la paroisse Saint  Paul à Genève et aumônier de l’Université de Fribourg.

Licence en philosophie à l’université de Fribourg en 1996. Professeur à l’Université de Fribourg en théologie fondamentale. Et doctorat de philosophie en 2004 à l’Institut catholique de Toulouse.

Depuis 1997, rédacteur de l’édition française de la revue Nova et Vetera. Professeur à la prestigieuse Université pontificale Saint-Thomas d’Aquin (Angelicum) à Rome. Il en devient le recteur en 2009.

Mgr Morerod a été professeur invité de plusieurs autres universités. En 2002, il est devenu  membre de la Commission Internationale Anglicane-Catholique Romaine (ARCIC). Il est aussi membre de la commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Eglise orthodoxe et l’Eglise catholique romaine.

En 2009, Charles Morerod devient secrétaire général de la Commission Théologique Internationale et Consulteur à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

Le 11 décembre 2011, consécration comme évêque du diocèse de Lausanne, Genève et  Fribourg. 

vendredi 23 décembre 2011

Sartre et Marie

Cavalier seul

Vincent Pellegrini



On a de la peine à le croire, mais le texte qui suit a été écrit par Jean-Paul Sartre, le philosophe existentialiste pour Noël 1940. Il avait été fait prisonnier par les Allemands et se trouvait à Trèves dans un camp. C’est là qu’il rédige pour Noël une pièce de théâtre à l’intention des prisonniers. Ce texte intitulé Bariona ou le Fils du tonnerre fut joué dans un baraquement. L’écrivain Massimo Borghesi le commente ainsi:  «Nous nous trouvons devant un Sartre inconnu qui semble un instant s’émouvoir de l’affection émerveillée de Marie, du regard de Joseph et de l’espoir des Mages et des bergers devant l’enfant Dieu.» Plus tard, Sartre reniera l’attendrissement chrétien qui parcourt ces pages et refusera que la pièce de théâtre figure dans son œuvre complète. Jean-Paul Sartre écrit  notamment: «Vous avez le droit d’exiger qu’on vous montre la Crèche, la voici. Voici la Vierge, voici Joseph et voici l’Enfant Jésus. (…) Vous n’avez qu’à fermer les yeux pour m’entendre et je vous dirai comment je les vois au-dedans de moi. La Vierge est pâle et elle regarde l’enfant. Ce qu’il faudrait peindre sur son visage, c’est un émerveillement anxieux, qui n’apparut qu’une seule fois sur une figure humaine, car le Christ est son enfant, la chair de sa chair et le fruit de ses entrailles. Elle l’a porté neuf mois. Elle lui donna le sein et son lait deviendra le sang de Dieu. Elle le serre dans ses bras et elle dit : «Mon petit!» Mais à d’autres moments, elle demeure toute interdite et elle pense: «Dieu est là», et elle se sent prise d’une crainte religieuse pour ce Dieu muet. (…) Et aucune femme n’a eu de la sorte son Dieu pour elle seule. Un Dieu tout petit qu’on peut prendre dans ses bras et couvrir de baisers, un Dieu tout chaud qui sourit et qui respire, un Dieu qu’on peut toucher et qui vit, et c’est dans ces moments-là que je peindrais Marie si j’étais peintre, et j’essayerais de rendre l’air de hardiesse tendre et de timidité avec lequel elle avance le doigt pour toucher la douce petite peau de cet enfant Dieu dont elle sent sur les genoux le poids tiède, et qui lui sourit. Et voilà pour Jésus et pour la Vierge Marie.»

jeudi 15 décembre 2011

Surtaxe




Cavalier seul

 Vincent Pellegrini

-         Le Conseil fédéral , avec l’accord du National, veut fixer à l’avenir des prescriptions contraignantes aux entreprises et aux particuliers pour économiser l’énergie. Et taxer plus cette même énergie.  L’imposition de certains standards et de matériels coûteux vont renchérir encore l’énergie alors que dans le domaine automobile par exemple, le prix de l’essence va de toute façon augmenter sévèrement à cause du contexte mondial et de la raréfaction de la ressource. Et taxer l’énergie de manière générale pèsera encore plus sur  le budget des familles. Comme l’expliquait le bulletin d’information du Centre patronal vaudois, les statistiques récentes confirment la politique actuelle – basée sur le volontariat – en matière d’émission de CO2. «Dans l’ensemble, ces dernières années, les milieux économiques ont pris des mesures volontaires en Suisse et à l’étranger qui leur ont permis de réduire les émissions de CO2 de plus de 4 millions de tonnes par an. Cela représente 80% des réductions nécessaires pour que la Suisse atteigne son objectif de Kyoto », explique le bulletin. La politique suisse en matière d’énergie est contradictoire. Notre pays se prépare à sortir du nucléaire et à le remplacer non seulement par des énergies renouvelables mais aussi par des centrales à gaz pour disposer de suffisamment d’énergie.
Contrairement au pragmatisme de l’Allemagne et de la Grande Bretagne qui ont conclu avec la Suisse un accord fiscal baptisé Rubik, la France jacobine préfère perdre de l’argent et tordre le cou au  maximum de ses ressortissants qu’elle pourra attraper en Suisse. Pour ce faire, les 450 banques établies en France ont dû fournir l’identité de tous les résidents français ayant procédé à des virements  dans des paradis fiscaux entre 2006 et 2008. Le Figaro Magazine précise que les banques françaises seront aussi tenues de fournir les transactions réalisées par des résidents français avec une carte à partir de comptes bancaires étrangers cette année, en 2010 et en 2009. La France a décidément lancé une guerre totale contre notre secret bancaire. Notre seule défense est de ne pas être dans l’Union Européenne.

mercredi 7 décembre 2011

La matrice

Cavalier seul

 Vincent Pellegrini


 - Le tabloïd «Quart d’heure pour l’essentiel»  a fait faire à l’institut Link un sondage sur Noël. Il s’avère que 80% des Suisses sont favorables à l’enseignement de l’histoire de Noël à l’école. Une majorité de juifs et de musulmans y sont eux aussi favorables (à plus de 60%). Un tiers de la population participera à une célébration religieuse à Noël. Cette proportion grimpe à plus de 47% pour les couples avec de jeunes enfants. Bref, Noël ce n’est pas seulement une fête de l’amour, comme essaie de nous le faire croire une publicité radiophonique. Le sondage montre que pour 77,8% des gens le Christ a bel et bien existé, mais seuls 22,1% considèrent que son histoire s’est déroulée telle que la rapportent les  textes bibliques. Pour 55,7%, l’histoire du Christ diffère peut-être du récit des Evangiles. Bref, ces chiffres montrent que la société occidentale garde une matrice chrétienne même si les dogmes sont souvent rejetés dans l’Europe post-chrétienne.

-         Selon une analyse du Polytechnicum de Zurich, moins de 150 multinationales contrôlent l’ensemble de l’économie. Cela explique pourquoi des Etats sont prêts à se mettre en danger pour sauver certaines banques. En fait, ce sont des financiers milliardaires qui ont fait chuter l’euro… Et une seule agence de notation (Standard & Poor’s) a suffi pour mettre au tapis la Grèce. On ne vit plus dans une société qui hiérarchise les valeurs comme l’exige le christianisme, mais dans une société complètement financiarisée où le pouvoir n’est plus ni politique ni religieux. Notre société considère les moyens comme une fin en elle-même. Nous vivons une crise de la finalité.

-         L’interdiction d’ériger des minarets en  Suisse n’a pas provoqué le clash international que d’aucuns prédisaient. La mesure a d’ailleurs un antécédent historique. En 1312, au Concile de Vienne convoqué par le pape Clément V, le décret 25 demande que «dans les régions du monde soumises à des princes chrétiens», les muezzins ne puissent appeler publiquement à la prière du haut des minarets des mosquées. Quand l’histoire se répète

vendredi 2 décembre 2011



Livre. Les Editions Saint-Augustin publient une étude intéressante de Yannick Levannier sur le linceul de Turin.



Le mystère du Saint Suaire



Vincent Pellegrini

Les Editions Saint-Augustin viennent de publier sous la plume de  Yannick Levannier ce que l’on sait aujourd’hui du Saint Suaire de Turin, A la fois synthétique et analytique, ce livre se lit facilement comme une enquête policière fouillée sur la plus mystérieuse des reliques du monde chrétien. Cet ouvrage de vulgarisation porte comme titre et sous-titre: «Le Saint  Suaire de Turin  révélé par la photographie et par la science». L’intention apologétique y est nette, mais elle s’appuie toujours sur des faits.

 Un tissu original
Les archéologues datent le type de tissage de la toile en lin du linceul de Turin du 1er siècle après J.-C. On a découvert que le métier à tisser utilisé était très courant en Syrie dans les premiers siècles. Mme Flury Lemberg, Conservatrice du Musée des tissus de Lausanne, a confirmé que ce tissu était en tous  points semblables à ceux tissés à Massada, la forteresse détruite en 74 après J.-C. Ce mode de tissage à chevrons 3 à 1 a existé jusqu’au IIIe siècle sur des tissus de Palmyre et de Doura Europos.  Parmi les fibres de lin, on a trouvé des traces de coton provenant d’un cotonnier cultivé exclusivement au Moyen Orient. Il n’y a pas de laine car la loi judaïque interdisait de mélanger sur le même  métier des fibres animales et végétales. Il s’agit d’une pièce de tissu unique d’un coût très élevé. Or, Joseph d’Arimathie, qui a recueilli le corps du Christ, était un homme riche. La technique de blanchiment du lin du linceul a été abandonnée aux IIIe et IVe siècles. Pour Ray Rogers, chimiste au Los Alamos National Laboratory, cette méthode de blanchiment est antérieure au VIIIe siècle. Or, les datations au Carbone 14 sur le linceul fixent une période moyenne comprise entre 1260 et 1390. Et le mystère est d’autant plus complet que toutes les autres analyses scientifiques contredisent cette datation au C 14.

 L’image unique

 Le codex de Pray, datant de 1150 à 1165, représente une illustration du linceul comportant de très petits détails ne se trouvant que sur le Saint Suaire (petites brûlures, marques de chevrons). Les pouces du Christ n’y sont pas visibles, comme sur le linceul, car rétractés du fait que le Christ est crucifié entre les os du poignet et non dans la paume. On voit déjà là que la datation au C14 affiche un résultat trop récent. La croix de Géron, datant de 972, et que l’on peut voir dans la cathédrale de Cologne, présente elle-aussi ce phénomènes des pouces rétractés. Si l’on regarde sur le tissu l’avant-bras, la traînée de sang résulte exactement de la position sur la croix. Et l’on peut faire la même analyse partout ailleurs. On sait ainsi que la couronne d’épines était une sorte de casque d’épines. Il y a la plaie sur le côté: une grande marque de sang avec la séparation de la partie cellulaire du composant séreux du sang. Cela montre que la plaie est restée ouverte, donc exécutée après la mort (coup de lance donné par le centurion romain). Les marques de la flagellation effectuée par les soldats ont été faites par des fouets romains munis de billes métalliques ou de petits os, les fouets juifs étant faits uniquement de lanières. Question photographie, le négatif se regarde en fait comme un positif parfait en trois dimensions (prouvé en 1976 par les chercheurs de l’US Air Force Academy). Personne n’aurait pu calculer, au Moyen Age, un tel effet. Le noircissement du Saint Suaire sur une épaisseur de 30 à 45 microns est en tout point proportionnel à la distance supposée du corps par rapport au drap. Les instruments modernes ont détecté une  pièce de monnaie sur une paupière. Elle comportait suffisamment de détails pour être datée de l’époque de Tibère, soit vers 29 après J.-C. On trouve aussi des mots sur le verso du Suaire, à l’aide de l’image tridimensionnelle et de filtres informatiques. Il s’agit d’écritures araméennes, hébraïques, latines et grecques. Il y a notamment un double n courant dans le grec du 1er siècle. Or, concernant les crucifiés, les lois juives et romaines imposaient de mettre sur les suaires des textes écrits. Sur le Saint Suaire, on peut ainsi lire «Jésus le Nazaréen».

 Des témoins tangibles

 Si l’on travaille au  microscope et diverses images en infrarouge et ultraviolet, on trouve sur le Suaire 58 pollens de plantes différentes. 17 sont originaires de France ou d’Italie, 23 de la région de Jérusalem et 18  de la région de Constantinople. On peut ainsi refaire tout le périple du linceul et cela coincide avec son histoire. Citons le Cistus creticus, petit arbuste ne se trouvant que dans la région de Jérusalem et le Gundelia tournefortii, arbuste épineux (couronne d’épines) ne poussant qu’entre Jérusalem et la Mer morte. Ce dernier représente plus de 50%  des pollens présents sur le Saint Suaire. En 1982 un cristallographe a trouvé sur les zones des pieds ainsi que celle du front (le Christ est tombé plusieurs fois en portant sa croix) une calcite avec impureté appelée Aragonite du Travertin qui s’avère être une forme très rare jusqu’ici trouvée uniquement à Jérusalem, avec une très forte concentration près de la Porte de Damas. Quant aux marques de sang, il s’agit bien de sang coagulé avec par endroits du sérum et de la bilirubine autour du sang. Ils apparaissent dans le sang dans le cas de très forts sévices corporels. Il n’y a par ailleurs aucune trace de métabolite témoignant d’une décomposition du corps. S’agissant de la datation au C14, l’auteur explique pourquoi le protocole n’a pas été respecté et le fait que l’échantillon n’était pas fiable car prélevé sur un bord légèrement abîmé, très contaminé et rapiécé. De plus, il y a un écart anormal de 130 ans entre les tests. De nombreux experts ont relevé le manque d’homogénéité des tissus et fibrilles à l’emplacement du prélèvement. Bref, la communauté scientifique remet en cause aujourd’hui la datation au C14. L’auteur du livre parle encore d’autres aspects qui prouvent l’aspect exceptionnel du linceul de Turin. Seul un faussaire disposant de toutes les techniques d’aujourd’hui aurait pu faire au Moyen Age un tel linceul. L’énigme résiste encore aux chercheurs. Reste l’impressionnant visage du Christ.
Bombardement nucléaire

 Le Saint Suaire n’est pas une peinture, car on n’a trouvé aucun pigment. Les taches de sang ne portent aucune marque d’arrachement sur le linceul, indiquant donc un temps de séjour du corps dans le tissu de moins de 36 heures. Sous les traces de sang, il n’y a pas d’impression de l’image sur le lin, ce qui indique que le dépôt du sang est antérieur à la coloration de l’image corporelle. En 1992, des études réalisées au Centre d’études nucléaires de Grenoble par le Père Rinaudo, docteur ès sciences en chimie nucléaire, conclut que le Suaire présente une irradiation des fibrilles de 30 à 45 microns. Un bombardement de protons sur des fils de lin d’aujourd’hui ont en effet produit un effet similaire à celui du Saint Suaire. Et la datation au Carbone 14 sur le lin bombardé a montré un écart de treize siècle avec du lin du même âge mais non bombardé.

 Le Saint Suaire de Turin révélé par la photographie et la science

Yannick Levannier

Editions Saint-Augustin

75 pages

38 francs




jeudi 1 décembre 2011

Utilitarisme

Cavalier seul

Vincent Pellegrini


Benoît XVI a rappelé que la destruction d´une vie humaine ne pouvait jamais être justifiée par un bénéfice éventuel à une autre personne, devant les participants au premier Congrès international sur les cellules souches adultes, le 12 novembre 2011. Le pape a déclaré que la recherche sur les cellules souches adultes ne soulevait pas, en général, de questions éthiques, contrairement à celle sur les embryons humains. Benoît XVI a réaffirmé la volonté de l´Eglise de contribuer au dialogue avec la science, mettant cependant en garde contre le risque de la subordination de la recherche à des considérations purement utilitaristes.

En effet, le propre de la crise morale de notre société est de juger les problèmes uniquement à l’aune de ce qui est utile et non de ce qui est vrai ou juste.  Même le président du Conseil européen a expliqué au pape que l´Europe traversait "une crise économique et monétaire mais aussi une crise morale" lors de sa première audience avec Benoît XVI, le 12 novembre. Cette crise touche la personne humaine. L’ATS nous apprend ainsi que les couples homosexuels suisses devraient pouvoir adopter un enfant. A l’unanimité, et contrairement au National, la commission compétente du Conseil des Etats a accepté cette revendication portée par les organisations gaies et lesbiennes. Lors de la session d’automne le National avait refusé et Yves Nidegger avait expliqué avec justesse : «Il n’en va pas de l’amour porté à l’enfant, mais de la construction de son identité sexuelle ».

 Le délitement de la morale est comme accéléré en Europe. Ainsi, en Belgique, les couples homosexuels qui le désirent peuvent faire recours à une mère porteuse, nous explique l’agence APIC. La commission d´éthique de la clinique universitaire de Gand a donné son feu vert et deux dossiers de ce type sont en cours d´examen. Les mêmes critères seront appliqués aux couples homosexuels et hétérosexuels. L´ovule ne vient pas de la mère porteuse, mais d´une donneuse anonyme. On s´assure ainsi que la femme accepte de donner l´enfant après la naissance. On croit rêver. André Frossard, lui, disait de la fécondation in vitro impliquant l’intervention d’un tiers  que c’était un adultère en bocal…


jeudi 24 novembre 2011

Après le rêve

Cavalier seul


Vincent Pellegrini

On peut vouloir vivre dans un monde idéal sans nucléaire, mais il faut alors bien faire ses calculs. Angela Merkel a fait manu militari la mutation énergétique de l’Allemagne. En mars dernier, huit réacteurs  nucléaires allemands ont été mis hors service. Depuis, la tension sur le réseau électrique national est critique. Cette fragilisation ne résistera pas aux humeurs imprévisibles des productions éoliennes et solaires, nous dit le toujours intéressant Bulletin d’actualité de la Fédération pour l’énergie. Bref, l’hiver à venir sera un test car le réseau est déjà à la limite de stabilité. Et  puis, la mutation énergétique a un prix qui coûtera plus cher à l’Allemagne que le sauvetage de la Grèce. Au total, Berlin devra débourser d’ici à 2030 plus de 250 milliards d’euros pour subventionner la production de quelque 30000 éoliennes et de plusieurs centaines de kilomètres carrés de panneaux photovoltaïques. Et tout cela ne couvrira que 15% de la consommation d’électricité globale de l’Allemagne.

Le parti islamiste Enahdha qui a remporté les élections tunisiennes tient deux discours: l’un pour les occidentaux, l’autre pour ses fidèles. Ainsi, Hamadi Jebali, BCBG censé être un modéré et qui sera vraisemblablement le prochain Premier ministre tunisisien, a-t-il annoncé lors d’un meeting populaire à Sousse que lui et son parti seront «le 6e calife islamique bien guidé». Il a promis dans la foulée que ce califat illuminera le monde. Rien que cela… La Tunisie court le risque de passer d’un autoritarisme politique à un totalitarisme religieux.

Il est des jours où je n’envie pas les Français. Dernier exemple, en matière scolaire, cette phrase trouvée sur un blog renvoyant à Christine Boutin: «Après avoir fait disparaître Clovis, Louis XIV et Napoléon des programmes d'Histoire de France, après avoir imposé en 1ère la théorie du gender (red. l’orientation sexuelle serait non pas biologique mais sociologique), après avoir ajouté la famille homoparentale dans les cours de Terminale littéraire, c'est maintenant à l'enseignement privé d'être gravement menacé...» En effet, s’insurge Christine Boutin, l’administration a décidé toute seule de ne plus déduire des impôts les dons aux écoles privées.

mardi 15 novembre 2011

Une stigmatisée suisse

LIVRE. Un prêtre raconte la vie extraordinaire de Marguerite Bays.



Une stigmatisée suisse



Vincent Pellegrini



«La vie  mystique de Marguerite Bays, stigmatisée suisse», tel est le titre d’un ouvrage publié  ces jours-ci par les éditions Parole et Silence. Ce livre a été écrit par l’abbé Martial Python, curé de Romont que nous avons interviewé.



Martial Python, Marguerite Bays est née en 1815, deuxième de sept enfants, dans une modeste ferme de La Pierraz (FR) où elle a vécu jusqu’à sa mort en 1879. Pourquoi avez-vous écrit un livre sur elle au-delà du fait qu’elle a été béatifiée par Jean Paul II en 1995?



C’est l’histoire d’une longue amitié. A l’âge de 18 ans j’ai découvert chez un copain un livre sur sa vie qui m’a bouleversé. J’ai par la suite étudié sa spiritualité quand j’étais à l’université et puis c’est une personnalité locale dont on connaît encore trop peu la profondeur. J’ai ressenti en elle l’amour de la création et des pauvres en qui elle voyait le Christ. J’ai été frappé de constater qu’elle avait beaucoup médité l’Evangile car elle avait une coloration franciscaine en faisant partie du Tiers Ordre de Saint-François, la branche laïque de la famille franciscaine. Il faut savoir qu’à l’époque les laïcs lisaient peu l’Evangile.



Marguerite Bays était couturière, mais elle ne s’est jamais mariée et elle a élevé le fils de son frère Claude. Cet enfant, né hors mariage, aurait fini à l’orphelinat sans ses bons soins.



Oui elle a été la mère de substitution de ce neveu qui s’appelait François. Elle  a toujours été un modèle extraordinaire de piété. Elle a accepté sa vocation de se sanctifier dans sa famille et en paroisse. Elle a aussi eu la chance de pouvoir visiter des lieux spirituels comme le monastère cistercien de la Fille Dieu où elle a pu approfondir encore sa contemplation lors de retraites. Son vœu  était de  vivre autant que possible comme le Christ avait vécu dans le monde. Elle a d’abord été une paroissienne modèle, s’occupant des pauvres et spécialement des enfants qui l’appelaient volontiers  marraine. Elle faisait partie de tous les groupes actifs dans sa paroisse et a même fondé une œuvre pour les pauvres. Elle a été catéchiste avant l’heure. Elle prenait volontiers les enfants chez elle pour leur enseigner le catéchisme. Elle fabriquait des crèches et y ajoutait des éléments sur la mort du Christ  pour en faire une traversée pascale, ce qui est une démarche très franciscaine. A l’époque on ne faisait pas des crèches à la maison.



Et puis, il y a ces extases et ces stigmates



Vers la quarantaine, Marguerite Bays a été atteinte d’un cancer des intestins dont elle aurait dû mourir. Le 8 décembre 1854, jour de la proclamation de la fête de l’Immaculée Conception, Marguerite Bays, alors qu’elle était  mourante, dans un élan du cœur,  se confia à Marie et elle fut spontanément guérie à  la grande stupéfaction de son entourage. Elle eut tout de suite les premiers symptômes d’une profonde  transformation intérieure. Le vendredi, elle tombait en extase et revivait la passion du Christ. L’évêque, les théologiens, les  médecins et même le préfet durent se rendre à l’évidence et constatèrent la véracité de ses extases. Certains essayèrent de la «réveiller» en la piquant sous les ongles, en vain. Elle eut aussi, comme saint François, les stigmates, ces plaies aux mains, aux pieds et au côté. Elle cachait autant qu’elle pouvait ces marques sanglantes mais là encore un rapport médical reconnut leur véracité.



Ces stigmates ont dû lui donner de la notoriété…



A partir de ce moment beaucoup de monde vint effectivement la trouver et elle en souffrait. Elle a dû développer un nouveau charisme. Elle n’allait plus chez les gens, les gens venaient à elle, provenant  même de différents pays d’Europe. On ne savait jamais rien de ces entretiens. Des témoignages montrent cependant que Marguerite Bays avait un charisme de discernement des esprits et de prophétie. En tout cas, les gens partaient régénérés dans leur vie et il y eut de plus en plus de monde. Sa famille ainsi que le curé ont dû mettre de l’ordre pour qu’on la laisse un peu  tranquille. Elle continuait à revivre la Passion du Christ tous les vendredis. Elle ne mangeait quasiment rien durant le Carême et durant le jeûne de l’Avent notamment. Sa famille disait qu’il n’était pas possible de survivre en mangeant si peu. En se rendant à la chapelle Notre Dame du Bois elle a même eu une vision de la Vierge.



Mais quel fut le trait le plus caractéristique de Marguerite Bays?



Ce qui ressortait d’elle c’était le rayonnement de son regard de bonté qui attirait tant  les enfants. Quant à son témoignage, il est une invitation à passer d’une dévotion extérieure à la vie intérieure. Son message c’est aussi que tout baptisé, même laïc, doit avoir une vie contemplative, c’est-à-dire une vie profonde avec Dieu, pour que Dieu respire dans le cœur de l’homme. Marguerite Bays a été reconnue d’abord par son humanité vraie, authentique, bien avant sa vie extraordinaire liée aux extases. Elle a eu une vie de prière continue tout en travaillant. Les stigmates n’étaient que la conséquence de son amour pour le Christ. Avec les stigmates, elle était devenue un miroir du Christ. Son  message est qu’en méditant sur l’humanité du Christ, on  médite aussi  sur le sens de l’homme dans sa profondeur.



A cette époque, les femmes qui ne devenaient pas religieuses se mariaient…



Pour Marguerite Bays, Dieu seul suffisait. Elle a vécu un célibat consacré de manière baptismale. Six ans avant sa mort, alors qu’elle souffrait trop de la curiosité autour d’elle, elle a demandé au Seigneur d’être délivrée des stigmates. Et ces signes ont disparu! Par contre, ses souffrances ont été intensifiées dans son vécu de la Passion, en particulier le couronnement d’épines. Durant ses dernières années, elle a dû rester alitée durant de longues périodes. Les gens continuaient à venir à son chevet et elle les a toujours accueillis. Comme prêtre je suis émerveillé par sa vie. Elle a démontré qu’on peut se sanctifier en paroisse. Elle a eu une vie d’authenticité et d’amour. Elle n’a jamais jugé les autres. Avec sa famille, elle a eu une patience infinie. Un ange serait venu lui donner la communion un jour où elle était malade. Elle avait un grand amour et une adoration pour les Saintes Espèces. Elle est morte le vendredi 27 juin 1879. Elle a été enterrée à Siviriez .  Aujourd’hui  son corps est dans une châsse en bois dans la chapelle qui lui est dédiée, qui est attenante à l’église de Siviriez.


lundi 14 novembre 2011

Foutaises

Cavalier seul

Vincent Pellegrini

-         La baisse du christianisme sous les assauts du matérialisme et du relativisme laisse un vide aussitôt rempli par l’occultisme ou des mouvements spiritualistes. La SSR a même fait de la publicité pour une mage valaisanne qui communique avec les esprits. C’est ne pas respecter son mandat de média de service public. La médium dit être un relais entre le monde des esprits et la terre et elle assure pouvoir ainsi guérir les gens. Cette personne a fait l’objet d’un documentaire qui tourne actuellement dans les salles obscures romandes. La médium  dit ne pas être guérisseuse mais seulement le relais transférant les énergies d’un guérisseur qui lui n’est pas sur terre. Elle raconte aussi comment, toute petite déjà, elle pouvait sortir de son corps et se balader dans le salon pour voir ses parents alors qu’elle était au lit. Bref, si la SSR fait à deux reprises de la pub pour un tel film, elle peut faire n’importe quoi avec notre argent. Voir sur ce sujet le site http://fouthese.com au 4 novembre. En tout cas, s’il est une chose que l’Ancien Testament condamne sévèrement et à de réitérées reprises, c’est de communiquer avec le monde des esprits. Car l’on ne sait pas sur quel esprit l’on tombera. Satan, s’il ne peut pas faire des miracles de première classe, peut néanmoins faire des prodiges pour illusionner.

-         Suivant l’actualité française, j’ai été surpris de voir combien la christianophobie montait chez nos voisins. Que ce soit à travers des pièces de théâtre et des expositions blasphématoires ou par le saccage d’églises et la profanation de cimetières. Juste quelques chiffres. En 2010, le Ministère de l’Intérieur a publié pour la France les chiffres suivants: Le nombre total de cimetières et de lieux de culte dégradés, entre  le 1er janvier et le 30 septembre 2010, s’élève à 485, dont 410 au préjudice de sites chrétiens, 40 au préjudice de sites musulmans et 35 au préjudice de sites israélites. La montée du satanisme  explique le grand nombre de sites chrétiens profanés. Un satanisme que l’on retrouve facilement mis en musique par les paroles de certains groupes metal et black metal connus.   




lundi 7 novembre 2011

Cavalier seul

Vincent Pellegrini

 -         Le parti islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan change petit à petit la Turquie censée être laïque. Ainsi, l’église Hagia Sophia d’Iznic, construite au VIe siècle sur le modèle de Sainte Sophie à Istanboul, a cessé d’être un musée pour devenir une mosquée. Désormais l’appel du muezzin y retentit de sorte que les chrétiens ne pourront plus y mettre les pieds. Et c’est pourtant l’église qui accueillit le 2e concile de Nicée en 787 pour discuter de la question des icônes, nous explique l’agence APIC. L’Eglise était très visitée par les étrangers aussi et les protestations seront sans doute internationales.  

-         Le 24 septembre passé avait lieu au séminaire de Lucerne un congrès sur l’avenir des prêtres. Il y est apparu que le nombre de prêtres diocésains avait diminué de moitié entre 1970 et 2009 et plus particulièrement durant les vingt dernières années, relate l’agence Dici. Quant à l’âge moyen des prêtres diocésains, il est de 65 ans. Le chanoine Martin Grichting, vicaire général du diocèse de Coire, a déclaré au «Sonntagszeitung» que l’Eglise de Suisse devait revenir à sa mission principale, précisant: «Nous sommes une communauté religieuse et non une entreprise morale et pas non plus une plate-forme de programmation de l’humanisme libéral de gauche.» Peut-être faut-il aussi se demander si l’interprétation faite du Concile Vatican II était la bonne…

-         Selon le président de la conférence épiscopale italienne, Mgr Angelo Bagnasco, l’Italie court au suicide démographique à cause de l’actuelle baisse de la  natalité dont le taux est seulement de 1,41 enfant par femme en âge de procréer. Pour lui, ce n’est pas seulement dû à la crise, mais aussi à une détresse culturelle et morale. Bref, on change de civilisation et la BBC ne dit par exemple plus avant ou après Jésus-Christ, mais avant et après l’ère commune. Les pays chrétiens ont plus que jamais besoin de la  nouvelle évangélisation lancée par Jean Paul II et poursuivie par Benoît XVI. Il faut impérativement faire connaître aux fidèles les allocutions et les écrits du pape actuel.

Dieu et l'internet

Livre. Jean-Baptiste Maillard explique comment l’on peut évangéliser sur l’internet sans tomber dans certains pièges.

Les missionnaires de l’internet

Vincent Pellegrini

«Dieu et internet», tel est le titre d’un ouvrage signé Jean-Baptiste Maillard au Editions des Béatitudes. L’auteur est un journaliste spécialisé dans les nouveaux modes de communication. Le sous-titre du livre est : «40 questions pour mettre le feu au Web». Pour l’auteur, l’internet est un média de relation supérieur à tout autre, un outil formidable pour témoigner de sa foi et provoquer un jour une rencontre en vrai.  Il s’avère que toutes les religions sont très présentent par des sites sur la toile. Et Facebook permet à de nombreux prêtres de prolonger le contact avec leurs paroissiens et avec d’autres prêtres.
«La Bible sur IPhone »

 Sur son iPhone on peut lire la Bible sur catholique.org. Les curés peuvent trouver sur les smartphone leur bréviaire. Il y a même des modules e-chapelet… L’intérêt du livre de Jean-Baptiste Maillard est qu’il fourmille d’adresses internet intéressantes. Y compris des  plateformes de formation (e-learning). Il existe de véritables églises virtuelles où les internautes peuvent vraiment prier ensemble. Néanmoins, selon un sondage,  internet serait un phénomène mineur pour une majorité de croyants, lesquels pensent qu’il n’est pas souhaitable que les religions développent leur présence sur le web. Ce n’est pas l’avis de Jean-Baptiste Maillard. L’auteur admet cependant qu’il y  a des dangers sur l’internet. Il peut notamment banaliser l’amitié et  favoriser les relations online au détriment du contact humain direct, faire croire que le témoignage online suffit ou limiter notre intériorité. Mais il y a aussi danger à être indifférent à internet ou à le sous-estimer, explique l’auteur.
«Le lieu du débat par excellence»
Pour Jean-Baptiste Maillard, internet est devenu le lieu de débat par excellence, notamment dans les forums de discussion, les blogs, etc. Les chrétiens doivent faire attention à ne pas rester sur place. Par exemple en proposant un site 1.0 (site sans interactivité avec l’internaute) alors que les autres sites sont déjà passés au web 3.0. Et il y a surtout l’enjeu crucial qui est l’évangélisation. Alors comment surfer sur l’internet? L’auteur donne des consignes: Aimer les personnes rencontrées (être courtois dans les discussions en ligne), maîtriser sa consommation d’Internet et s’imposer des limites, jeûner d’Internet, pas seulement pendant le Carême pour ne pas tomber dans l’addiction.

Jean-Paul II a parlé au sujet d’internet d’un «nouveau style de vie» et il appelait les fidèles à «user des  nouvelles technologies pour le bienfait de l’humanité et la réalisation du plan de Dieu sur le monde». Mais pourquoi devrait-on aussi évangéliser sur l’internet. «Si vous êtes ce que vous devez être, vous mettrez le feu au monde entier », disait sainte Catherine de Sienne. La chose devient d’une certaine manière possible avec l’internet qui ne connaît pas de frontière. Pour Jean-Paul II, la «nouvelle évangélisation doit d’ailleurs être nouvelle dans son ardeur, dans ses méthodes et dans son expression.» Jean-Paul II disait aussi : «Pour l’Eglise, le  nouveau monde du cyberespace est  une exhortation à la grande aventure d’utiliser son potentiel pour proclamer le message de l’Evangile». Internet sonne certes le glas de l’imprimatur mais il responsabilise plutôt qu’il ne contraint.
«Les risques pour le missionnaire»
Quels sont les risques pour le missionnaire dans la jungle de l’internet ? Evangéliser seul dans les rues du cyberespace alors que le Christ envoyait ses disciples deux par deux, explique Jean-Baptiste Maillard. La deuxième tentation est de s’engager soi-même en oubliant que c’est l’Eglise qui envoie. Les autres risques sont: penser tout maîtriser (un père spirituel s’avère utile), manquer de discernement (consulter des personnes compétentes sur le plan stratégique comme spirituel), se laisser dévorer (l’internet est chronophage), et enfin le risque d’être pris par l’orgueil médiatique.
«Saint Isidore, patron d’internet»

  Disons au passage que saint Isidore de Séville est le patron d’internet et des internautes. Né à la fin du VIe siècle en Espagne, il a recueilli tout le savoir de son temps dans tous les domaines.  Il a écrit une œuvre encyclopédique admirable, Etymologies, en donnant à son travail un concept proche de la base de données que nos sites internet utilisent tous. Pour l’auteur, les armes du missionnaire sur l’internet sont la prière, la recherche de l’humilité, la Parole de Dieu, le chapelet, l’amour-charité, l’invocation de l’Esprit Saint. L’internaute qui veut évangéliser doit savoir que c’est chronophage, coûteux s’il veut bâtir une  plate-forme digne de ce nom, que le message évangélique peut-être mal perçu et que certains catholiques touchés par le relativisme vont mal réagir. Mais l’internet  est devenu le continent numérique. Jean  Paul II précisait en 2002 dans son message pour les communications sociales : «Internet est certainement un nouveau forum, entendu dans son antique sens romain d’espace public où étaient conduites la vie politique et les affaires, où étaient remplis les devoirs religieux, où se déroulait la plupart de la vie sociale et où était exposé ce qu’il y a de  meilleur et de pire dans la nature humaine».
«L’une des trois questions les plus tapées sur Google»

  En 2007, «qui est Dieu», était l’une des trois questions les plus tapées sur Google par les internautes américains. L’auteur parle de l’utilisation de certains mots qui permettent d’être mieux entendus sur l’internet. A  noter, cette information intéressante du livre: «La probabilité pour qu’un internaute surfant dans le monde virtuel rencontre un message chrétien est faible, très faible, et, dans 85% des cas, le message sera celui d’une église évangélique.» Les catholiques feraient donc bien de s’y mettre s’ils veulent édifier des cathédrales dans le monde numérique. Le livre parle aussi des  réseaux sociaux, présente les meilleurs sites, les meilleures campagnes sur le Net, de la musique religieuse sur le web, des communautés de missionnaires sur l’internet qui créent des sortes d’églises virtuelles, etc. Beaucoup de musulmans se convertissent secrètement au christianisme en consultant l’internet… Et les retraites en ligne ouvertes à tous  ont un succès étonnant. 



Dieu et internet
Guide pratique et spirituel
Jean-Baptiste Maillard
Editions des Béatitudes
300 pages^
15,5 euros

vendredi 4 novembre 2011

«Le présentisme»

Cavalier seul

Vincent Pellegrini

-         L’historien Pierre Nora, de l’Académie française, a été interviewé par Jean Sévillia sur le temps présent et la crise que traverse aujourd’hui l’Europe. Pierre Nora a constaté notamment: «Ce qui se déroule sur le plan économique et financier ou sur le plan politique représente les symptômes d’une crise beaucoup plus générale, que je serais tenté de définir comme  une crise de civilisation. Ce qui est frappant, aujourd’hui, c’est de constater à quel point on voit se développer, dans à peu près tous les grands domaines, une vision catastrophiste de l’avenir. (…) Sur le plan culturel global, pour ce qui concerne le rapport au temps, aux générations, à la filiation, je n’ai pas besoin de vous dire la crise de la transmission que notre société traverse. (…) J’ose à peine parler d’une crise de spiritualité, mais ce que nous subissons ressemble profondément à cela. (…) L’historien était autrefois le trait d’union entre le passé et l’avenir. Il était celui par qui le passé restait vivant pour affronter l’avenir. Ce lien entre le passé, le présent et l’avenir s’est rompu. La catégorie du présent, au lieu d’être un trait d’union entre le passé et l’avenir, est devenue en effet en raison de ce que mon ami François Hartog définit comme le présentisme, cette tentation de notre société de n’avoir pas d’histoire.»  Nous avons bel et bien changé d’époque…

-         La Fondation iFrap (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques), a calculé  pour le «Figaro Magazine» ce que coûterait à la France chaque point du programme de François Hollande, le candidat PS à la présidentielle. Résultat si Hollande l’emportait en 2012: 150 milliards d’euros de dépenses nouvelles et 50 milliards de déficit supplémentaire en cinq ans.  C’est une constante socialiste: dépenser plus et taxer plus… Et c’est toujours la classe moyenne qui est la plus touchée.

-         L’Etat grec contrôle-t-il  ce que paient ses citoyens en impôts alors que l’Europe se saigne pour réduire sa dette souveraine? Larissa, en Thessalie, est en effet la ville du monde où l’on trouve la plus grande densité de Porsche Cayenne  par habitant. Cherchez l’erreur…  

mardi 25 octobre 2011

Justice distributive

Cavalier seul

Vincent Pellegrini

         Le dernier week-end fut électoral et les médias ont focalisé leurs feux sur les nouveaux petits partis censés brouiller les cartes. On retiendra pour notre part que le Parti bourgeois démocratique (PBD) pèse à peine plus de 5% sur le plan  national. Et qu’il ne justifie pas le siège d’Eveline Widmer-Schlumpf. Selon la justice distributive, son siège devrait revenir à l’UDC (premier parti du pays) surtout si l’on considère que le PBD n’est qu’un sous-produit de l’UDC.  

-         La révélation de cette campagne aura été que l’UDC valaisanne est le nouveau parti conservateur catholique. Le Mouvement chrétien conservateur a en effet choisi 5 des 75 questions posées aux candidats par Smartvote. Les questions touchaient aux valeurs chrétiennes. Et il s’est avéré que les candidats UDC du Valais, dans leurs réponses, étaient les plus proches de la loi naturelle et des valeurs conservatrices.

-         Le printemps arabe sera aussi celui de l’islam, même s’il se prétend modéré. Le président du Conseil national de transition (CNT) Moustapha Abdeljalil, a répété dimanche à Benghazi, où la libération de la Libye a été proclamée, que la législation du pays serait fondée sur la charia (loi islamique). L’un des principaux chefs des combattants anti-Kadhafi a fait des déclarations semblables. En Tunisie, le parti islamiste tunisien Ennahda a fait la percée qu’on attendait de lui. Depuis la révolution, les Coptes égyptiens sont traités comme des dhimmis et leurs églises sont saccagées. Cela ne colle pas avec le romantisme du printemps arabe. L’article 2 de la Constitution de la nouvelle Egypte (comme celle de la Tunisie post Ben Ali) fait de la loi islamique (la charia) la source principale du droit. Quant à l’article premier de la nouvelle constitution marocaine, il dit: «La nation s’appuie dans sa vie collective sur des constantes fédératrices, en l’occurrence la religion musulmane modérée». Cette constitution défend la liberté de pensée mais pas de religion… Je connais d’ailleurs personnellement une femme qui a perdu sa place  de travail au Maroc car elle s’était convertie discrètement au christianisme.




mercredi 19 octobre 2011

L'islam de ci de là

Cavalier seul

Vincent Pellegrini


Ce week-end, les Tunisiens participeront pour la première fois à des élections démocratiques. Il y a plus de 1600 listes. Trop de choix tue le choix et la crainte réside dans le fait que les islamistes, bien organisés, sont donnés favoris du scrutin. Le printemps arabe débouchera-t-il sur des gouvernements islamistes? En Egypte aussi, la situation des chrétiens est tragique face à une armée qui n’hésite pas à foncer dans la foule copte pacifique avec des blindés. Quelle sera la place des Frères musulmans dans la nouvelle Egypte? Ce qui se passe dans l’islam du Moyen-Orient nous touche aussi en Europe du fait de l’immigration musulmane.  Un fait ne trompe pas. De plus en plus de livres traitent du défi posé à l’Europe par l’islam. Par exemple «Le Pouvoir et la Foi. Questions d’islam en Europe et au Moyen-Orient », de Bernard Lewis, aux éditions Odile Jakob. L’auteur rappelle que l’islam ne connaît pas la distinction occidentale – d’origine chrétienne – entre spirituel et temporel. Il explique: «Dans l’islam classique, Eglise et Etat ne font qu’un.» L’islam détermine la loyauté ou la déloyauté envers la communauté. Il est aussi la source unique de l’autorité, de la justice, de la paix, de la liberté, explique Lewis. En France, où les musulmans forment officieusement 8% de la population, les autorités ont dû mettre fin à la prière du vendredi à l’air libre car elle bloquait des quartiers entiers. Du point de vue de la pratique religieuse, l’islam est en progression. Et l’élément démographique joue en sa faveur. Selon quatre démographes de l’Institut viennois de la démographie,  d’ici le milieu du siècle, l’islam pourrait être la religion majoritaire chez les Autrichiens de moins de quinze ans. A Bruxelles, plus de la moitié des enfants nés en 2006  étaient nés de musulmans. On trouve ces exemples dans le livre du journaliste américain Christopher Caldwell intitulé «Une révolution sous nos yeux.  Comment l’islam va transformer la France et l’Europe» traduit en français aux éditions du Toucan. Pour Caldwell, «l’islam est le plus grave défi posé à l’Europe». L’Europe va en effet devoir apprendre à vivre avec l’islam.

vendredi 14 octobre 2011

Redevance rédhibitoire

Cavalier seul

Vincent Pellegrini




-         A la Foire du Valais, Roger de Weck, directeur de la Société Suisse de radiodiffusion et télévision, a défendu bec et ongle la redevance annuelle à 462,40 francs. Ce prix à payer pour les chaînes nationales de radio-télévision est pourtant tout simplement exorbitant et rédhibitoire. Pour les gens à revenus modestes, cette redevance met en danger l’abonnement aux médias régionaux de presse écrite qui ne touchent aucune subvention ni redevance alors qu’ils sont les principaux vecteurs d’information locale et d’informations pour le bon fonctionnement de la démocratie directe. L’UDC s’est dit déçue par la décision du Conseil national de rejeter la pétition «Redevances de radio et de télévision: 200 francs c’est assez» pourtant signée par plus de 143 000 personnes.  Sur ce coup-là,  l’UDC a raison.

-         Une nouvelle a intrigué les médias le 18 septembre. Ce jour-là un référendum («Aider au lieu de punir») a eu lieu au Liechtenstein – 18.800 électeurs – pour l’introduction de l’avortement pendant les 12 premières semaines de grossesse. 52,3 % des voix se sont exprimées contre l’introduction de l’avortement. Le prince Alois de Liechtenstein avait clairement fait entendre qu’il ne signerait jamais une telle loi, en déclarant que «l’avortement n’est pas une solution acceptable pour le problème des grossesses non-désirées», explique l’agence ru. Le Prince veut maintenant entamer sans tarder des discussions avec le gouvernement et le parlement pour mettre en œuvre une réforme profonde qui puisse proposer des aides massives aux femmes enceintes en difficulté, tout en rendant l’environnement du Liechtenstein plus favorable aux enfants.  L’agence ru poursuit: «La position des autorités de l’Eglise par rapport à ce référendum fut exemplaire: «Non à l’avortement!», avec une référence claire au Concile Vatican II qui l’avait décrié comme «un crime abominable» (Gaudium et Spes, chap. 51). Par contre cette référence au Concile Vatican II est également utilisée par les adversaires de l’Eglise pour promouvoir dès maintenant la séparation de l’Eglise et de l’Etat au Liechtenstein où la religion catholique est aujourd’hui religion d’état.»