samedi 25 mai 2013

La clarté et le courage du pape


Cavalier seul

Vincent Pellegrini
 

Le pape François a adopté la même ligne que ses prédécesseurs contre l’avortement. Il a récemment salué une marche pour la vie à Rome et soutenu la récolte de signatures au niveau européen pour la protection de l’embryon (initiative «un de nous»). L’initiative citoyenne européenne est un nouvel instrument de démocratie participative pour les citoyens européens. En réunissant 1 million de signatures d’ici le mois d’octobre 2013, elle forcera la Commission européenne à reconsidérer le financement de la recherche sur l’embryon et de tout programme menaçant l’être humain dès sa conception à l’heure où le budget européen de la recherche, en cours de négociation pour la période 2014-2020, crée des tensions éthiques entre les Etats membres. Au-delà d’une simple pétition, il s’agit d’une démarche officielle contrôlée par les instances chargées des élections, explique l’agence Zenit. Voir le site www.undenous.fr pour en prendre connaissance. Le 13 mai, le pape a invité toutes les personnes à «maintenir leur attention vive sur la cause si importante du respect pour la vie humaine depuis sa conception». Il a continué: «A ce sujet, je souhaite rappeler la récolte de signatures qui a lieu aujourd'hui dans les paroisses italiennes, afin de soutenir l'initiative européenne «Un de nous», pour garantir une protection juridique à l'embryon, en protégeant tout être humain depuis le premier instant de son existence. La Journée de l'Evangelium Vitae constituera un moment particulier pour ceux qui ont à cœur la défense de la sacralité de la vie humaine, et aura lieu au Vatican, dans le cadre de l'Année de la foi, les 15 et 16 juin prochains».

Le pape François a aussi du courage. Il a en effet canonisé les huit cents martyrs de la ville d’Otrante, dans les Pouilles, en Italie, sans craindre la réaction des musulmans. Les martyrs d'Otrante, presque 800 personnes, survivants du siège et de la prise de leur ville par les turcs, furent décapités pour avoir refusé de renier leur foi, et moururent en confessant le Christ ressuscité, explique l’agence vaticane VIS.

Le pape François n’use pas de la langue de bois. Lors d’une rencontre avec les ambassadeurs, il a attaqué dans un discours d’une rare vigueur et au ton fort peu diplomatique la «nouvelle tyrannie invisible» d’une finance et d’une écononomie «sans visage».

lundi 20 mai 2013

Le pape et le diable


Vincent Pellegrini


-         J’ai lu un commentaire intéressant sur le blog du prêtre fribourgeois Dominique Rimaz (Le Suisse rom@in) sous le titre: «Le pape François ose parler du diable». L’abbé écrit: «Quelques points saillants chez le Pape passent encore presque inaperçus, telle cette phrase: «on ne peut pas rencontrer le Christ en dehors de l'Eglise». Son insistance sur la confession personnelle, auriculaire, individuelle et secrète est un autre point fort. Le troisième est la mention claire et sans complexe du diable. Le matin du samedi 4 mars, le nouveau Pape, si vous me passez l'expression, a mis en garde les gardes suisses contre la haine du diable dans une époque de véritable persécution des chrétiens. Personne, pas même Hans Küng, n'ont encore osé qualifier ce Pape d'obscurantiste du Moyen-Age. Si Benoît XVI avait parlé ainsi...». On notera aussi que le pape ne donne pas lui-même la communion aux fidèles durant les messes particulièrement solennelles. Il faisait de même lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires. L’explication est peut-être à trouver dans un livre entretien de 2010 où il expliquait qu’il ne voulait pas donner la communion à des pécheurs publics non repentis et être sur la photo…

-         Alors que l’IUKB fait de la pub au «gender» et que la France a légalisé le mariage homosexuel, je suis tombé sur cette phrase intéressante d’Eric Zemmour dans «Le Figaro Magazine»: «Nos enfants  ne seront ni des garçons ni des filles, mais des genres indéterminés. Ils seront les parfaits produits de la sous-culture antiraciste et féministe. De braves soldats LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans!) qui seront débarrassés des «stéréotypes sexués». On ne leur aura jamais appris que ces «stéréotypes sexués» tant honnis faisaient le charme délicieux de nos pauvres existences!» 

-         Et enfin, cette citation du cardinal Robert Sarah, qui était l’un des papables lors du dernier conclave, m’a frappé: «Il ne suffit pas de donner du pain, un abri et de meilleurs conditions de vie matérielle: il y a des maladies et des misères humaines beaucoup plus graves qui menacent notre humanité. Ce sont ces sociétés dominées par l’eros de l’argent et du sexe, ce sont ces destructions du mariage et de la famille, et les profondes déviations anthropologiques et morales. Ce sont ces réalités douloureuses que le pape François appelle les périphéries.»

lundi 13 mai 2013

Chrétiens persécutés


Cavalier seul

Vincent Pellegrini


Amnesty International (AI) critique le manque de protection des chrétiens d'Egypte par la police et la justice. Les membres de la minorité copte subissent des discriminations dans la loi et dans la pratique, dénonce un rapport publié le 27 mars 2013 à Londres. Les chrétiens sont ainsi régulièrement l'objet d'attaques alors que les autorités détournent systématiquement les yeux, explique l’agence APIC. Même la cathédrale du Caire (à Abassyia) a par exemple été attaquée le 7 avril, à l’issue des obsèques de quatre coptes tués deux jours auparavant. De  nombreuses églises coptes ont été détruites et l’on note une recrudescence d’attaques contre les chrétiens mais la police regarde faire. De manière générale, la persécution des chrétiens s’est accrue en Afrique. Les chrétiens syriens ont dû fuir leur pays car ils sont la cible des salafistes sunnites armés qui combattent le régime alaouite-chiite. En Palestine, le pourcentage de chrétiens a été divisé par deux en treize ans. Par ailleurs, Jérusalem qui, en 1948, comptait 27 000 chrétiens, a vu leur nombre se réduire à quelque 5000. Les évêques de Terre sainte ont protesté vivement contre le mur israélien prévu dans la vallée de Crémisan, près de Bethléem, qui va séparer le couvent des salésiens de celui des sœurs salésiennes, lesquelles perdront aussi leurs terrains. Le mur intégrera en outre les terrains de 58 familles palestiniennes de Beit Jala à la zone de la colonie israélienne de Gilo. Plus de 70 églises chrétiennes ont été détruites dans l'Etat nigérian de Benue, au centre du pays, a expliqué le 29 avril l'agence missionnaire vaticane "Fides". Et l’on pourrait encore multiplier les exemples de persécution dans nombre de zones musulmanes. Au Pakistan, les chrétiens sont régulièrement attaqués ou discriminés. Des musulmans y usent régulièrement de la loi anti-blasphème (qui punit l’auteur de la mort) pour accuser à tort des chrétiens d’avoir calomnié le prophète Mahomet. Des quartiers chrétiens sont ensuite attaqués et incendiés par des foules fanatisées par leurs imams comme cela s’est par exemple produit à Lahore dans le quartier de Joseph Colony. Même l’ambassadrice du Pakistan aux Etats-Unis sera jugée pour blasphème, suite à une plainte, car elle a proposé au Parlement pakistanais de réviser la loi sur le blasphème pour la rendre moins facilement abusive…

lundi 6 mai 2013

VerSus 13 et le non-art contemporain


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

   
Artistes et intellectuels de VerSus 13 veulent «combattre le repli identitaire valaisan». Le repli identitaire, c’est une tarte à la crème de la gauche internationaliste. Car toute société et tout pays est forcément identitaire, avec son histoire, ses paramètres sociologiques, sa religion et sa culture. Allez dire à un musulman qu’il n’a pas d’identité… L’Eglise catholique est elle aussi identitaire, elle qui a hérité de la Révélation qu’elle cultive au  travers d’une Tradition vivante. S’ouvrir à l’autre est nécessaire, mais l’échange sera fructueux s’il y a quelque chose à échanger. On ne peut vivre une vraie humanité sans avoir de racines. Comme cette société perd peu à peu ses repères, elle devient plus pauvre dans la relation. Et les artistes ont aussi leur part de responsabilité s’ils ont de la peine à communiquer avec la société valaisanne. L’Art Contemporain (AC) est en effet un fait social plutôt qu’un manifeste d’esthétisme. Trop d’artistes abstraits peuvent échapper à tout critère universel qui  permettrait de juger leur œuvre. Je suis par exemple perplexe devant certains ronds-points qui exhibent des constructions sans signification aucune. L’art contemporain se veut souvent élitaire, presque aristocratique. Certains artistes contemporains font des choses merveilleuses, d’autres du non-art. Mais essayez de critiquer l’AC pour son nihilisme et vous serez cloué au pilori. Bien des fois, devant certaines œuvres, je me dis: où est le mystère, où est la beauté, où est le message universel?  Boris Lejeune expliquait notamment sur l’art contemporain et le sacré: «Le microcosme de l’art contemporain croit toujours comme au temps du symbolisme-romantique, que l’artiste est un prophète des temps nouveaux qui révèle au simple quidam ce qu’il ne peut pas voir: le Ciel. Que le poète ou le peintre sont les seuls à pouvoir lire certains signes… Mais le refus complet du processus pictural traditionnel suffit-il à faire un art? Non, dit le bon sens… L’art contemporain se veut finalement assez primitif. Et ses peintres-thuriféraires conceptualisent au mieux l’inconnaissable-Eternel qui ne se voit dans leurs peintures qu’au prix d’une exégèse parallèle savante. En fait, l’art moderne tout entier est basé sur un nouvel iconoclasme…» Personnellement, je pense que ce sont les artistes de VerSus 13 qui doivent écouter le Valais…