La nuit littéraire aujourd’hui, une nuit spirituelle
Classé dans : Religions non-chrétiennes — Vincent Pellegrini @ 18:54
Le dernier numéro de la revue Catholica publie un article de Thierry Giaccardi qui décrypte les raisons de la vacuité caractérisant le plus souvent la littérature contemporaine. Il y a parle notamment du dernier livre de Juan Asension intitulé “Maudit soit Andreas Werckmeister!”. C’est un récit faisant l’état des lieux de la littérature française moderne. Premier constat de l’auteur: La face cachée de la littérature mystique a été ignorée aussi bien par l’université que par la critique littéraire. On remplace le religieux par le fantastique. Et pour combler un vide, la littérature se contente d’une recherche formelle. “La forme est considérée comme le dernier refuge d’une conscience qui n’a plus accès aux arrière-plans divins, ou tout simplement à des plans supérieurs”. Et on écrit surtout par vanité. Ce n’est pas encore du nihilisme car il reste de la nostalgie. “C’est une littérature de l’après défaite du point de vue de la foi qu’elle n’a pu ni oublier ni égaler comme l’illustre un des romans clés du XXe siècle: Dedalus de l’Irlandais Joyce.” Pétrie de matérialisme, de psychanalyse, etc, la littérature contemporaine n’a pas pu approcher une réponse finale. L’oeuvre littéraire n’est dès lors plus que le miroir d’une vie intérieure agitée, explique Thierre Giaccardi. C’est tout le problème du monde occidental “qui s’est refermé sur lui-même, comme l’avait bien vu Massis”. Or, quand il n’y a plus d’au-delà, la pensée s’appauvrit si l’on en juge par cette littérature contemporaine. L’auteur de Catholica parle à juste titre d’assèchement. Et il fait cette première conclusion: “Aucune lumière ne brille dans cette nuit mystique des artistes. L’art moderne n’a donc pas gagné son pari de recréer du sacré sans Dieu ou d’exprimer l’Abolu.” Il en résulte automatiquement de la surenchère provoquée par la victoire de la forme sur le fond. Un fond virant à l’angoisse et au désespoir. Normal car la frustration conduit à nier jusqu’au monde extérieur diagnostique l’auteur. Et l’homme n’est pas fait pour vivre coupé de son monde. Thierry Giaccardi termine ainsi son article tranchant comme le reflet d’une plume de fer dans la nuit: “C’est que l’existentialisme, le courrant littéraire le plus important de l’après-guerre s’est trompé: le monde n’est pas absurde et le jazz n’a pas remplacé la musique sacrée. L’avenir de la littérature au XXIe siècle passera forcément par la littérature religieuse. (…) Car le sens plein que nous recueillons dans les Saintes Ecritures est le seul projeter de multiples éclairages sur les événements terrestres permettant ainsi d’en saisir les significations les plus profondes. C’est la seule manière possible, du point de vue humain, de ne pas se laisser engloutir par le “trou noir”.”
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