dimanche 28 décembre 2014

Limogeage au Vatican


Cavalier seul

Vincent Pellegrini


-         Un limogeage n’est pas passé inaperçu au Vatican, c’est celui du cardinal Raymond Leo Burke préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique. Il s’est retrouvé simple aumônier de l’Ordre de Malte. Il était l’un des chefs de file des cardinaux conservateurs. Dans le cadre du Synode de la famille qui s’est déroulé à Rome, il a contré fermement les évêques progressistes qui essayaient de faire passer des propositions sur les divorcés-remariés et les gays. Il était aussi un fervent propagandiste de l’ancienne messe libéralisée par Benoît XVI. Tout cela lui a été fatal car le pape François soutenait plutôt le courant progressiste du synode. Dans une interview à Gloria.TV, Mgr Burke déclarait notamment. «Dans une certaine mesure, nous avons perdu un fort sentiment du caractère central de la Liturgie Sacrée et donc de l'office et du ministère sacerdotal dans l'Eglise. (…) Mais je voyais qu'il y avait quelque chose qui certainement avait tourné mal. Comme jeune prêtre je constatais, par exemple, la vacuité de la catéchèse. Les textes catéchistiques étaient si pauvres. (…) Et la différence entre les deux formes de la messe (ancienne et nouvelle messe) est très frappante. La riche articulation de la Forme Extraordinaire (ancienne messe), qui indique toujours la nature théocentrique de la liturgie, est pratiquement réduite au minimum dans la Forme Ordinaire (nouvelle messe).»  Comme on le voit, le cardinal Burke, qui faisait aussi partie de plusieurs congrégations romaines avant d’en être exclu, n’avait pas sa langue dans sa poche, ce qui lui a été fatal car le pape François n’a pas la même sensibilité liturgique que Benoît XVI.
En Suisse, une initiative contre la sexualisation de l’école ne veut pas de cours d’éducation sexuelle avant l’âge de neuf ans hormis les cours de prévention contre les abus. Cette initiative a été combattue par le Conseil fédéral. Pourtant, ce texte dénonce bien la propension de l’école actuelle à se substituer aux parents dans l’éducation. Le pape François s’oppose à «toute forme d’expérimentation éducative sur les enfants»: «Ce ne sont pas des cobayes de laboratoire», a-t-il déclaré devant une délégation du Bureau international catholique de l’enfance. Le 8 décembre, le pape François a dit devant la statue de la Vierge Marie, place d’Espagne: «Marie, enseigne-nous à aller à contre-courant

lundi 22 décembre 2014

Le Noël de Sartre


Cavalier seul
Vincent Pellegrini

-         On a de la peine à le croire, mais un magnifique texte sur Noël a été écrit par Jean-Paul Sartre, le philosophe existentialiste pour Noël 1940. Il avait été fait prisonnier par les Allemands et se trouvait à Trèves dans un camp. C’est là qu’il rédige pour Noël une pièce de théâtre à l’intention des prisonniers. Ce texte intitulé Bariona ou le Fils du tonnerre fut joué dans un baraquement. L’écrivain Massimo Borghesi le commente ainsi: «Nous nous trouvons devant un Sartre inconnu qui semble un instant s’émouvoir de l’affection émerveillée de Marie, du regard de Joseph et de l’espoir des Mages et des bergers devant l’enfant Dieu.» C’est l’époque où Sartre se passionne pour Claudel et Bernanos. Plus tard, il reniera l’attendrissement chrétien qui parcourt les pages de son texte et refusera que la pièce de théâtre figure dans son œuvre complète. Comme quoi, Sartre lui-même fut influencé à l’insu de son plein gré par le génie du christianisme. Il écrit notamment: «Vous avez le droit d’exiger qu’on vous montre la Crèche, la voici. Voici la Vierge, voici Joseph et voici l’Enfant Jésus. (…) Vous n’avez qu’à fermer les yeux pour m’entendre et je vous dirai comment je les vois au-dedans de moi. La Vierge est pâle et elle regarde l’enfant. Ce qu’il faudrait peindre sur son visage, c’est un émerveillement anxieux, qui n’apparut qu’une seule fois sur une figure humaine, car le Christ est son enfant, la chair de sa chair et le fruit de ses entrailles. Elle l’a porté neuf mois. Elle lui donna le sein et son lait deviendra le sang de Dieu. Elle le serre dans ses bras et elle dit: «Mon petit!» Mais à d’autres moments, elle demeure toute interdite et elle pense: «Dieu est là», et elle se sent prise d’un crainte religieuse pour ce Dieu muet, pour cet enfant...»

-         L’agence ru annonce que même si le nombre de prêtres catholiques dans le monde augmente constamment (+1,4 % entre 2000 et 2010), ce chiffre peut tromper. En fait il diminue en Europe (- 9 %), en Amérique du nord (-14 %), voire en Océanie (-4,6 %),  et ces pertes sont compensées par une augmentation vertigineuse du nombre des prêtres en Asie (+30 %) et surtout en Afrique (+ 39%). Bref, plus un continent est pauvre, plus il y a des vocations. Le Royaume de Dieu appartient aux pauvres… En Valais, l’âge moyen des prêtres est élevé et 48 paroisses francophones n’ont pas de prêtre résident.

dimanche 14 décembre 2014

Nos évêques à Rome


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

 

-         Le pape François a reçu en audience à Rome la conférence  épiscopale des évêques suisses. Durant cette visite ad limina, il  leur a notamment déclaré: «Même si beaucoup d’habitants de la Suisse se tiennent à distance de l’Église, la majorité reconnaît aux catholiques et aux protestants un rôle positif dans le domaine social. (…) Votre pays a une longue tradition chrétienne. L’année prochaine vous célébrerez le grand jubilé de l’Abbaye de Saint-Maurice. C’est un impressionnant témoignage de 1500 années de vie religieuse sans interruption, un fait exceptionnel dans toute l’Europe. (…) Je vous encourage à poursuivre vos efforts pour la formation des séminaristes. L’Eglise a besoin de prêtres qui, en plus d’une familiarité solide avec la Tradition et avec le Magistère, se laissent rencontrer par le Christ et, rendus conformes à lui, conduisent les hommes sur ses chemins (cf. Jn 1, 40-42).  Il est bon de reconnaître et de soutenir l’engagement des laïcs, en maintenant cependant la distinction claire entre le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce du service.» Au sujet de l’œcuménisme, le pape a précisé: «Dans la prière et dans l'annonce commune du Seigneur Jésus nous devons cependant faire attention à permettre aux fidèles de toutes les confessions chrétiennes de vivre leur foi sans équivoque et sans confusion, et sans retoucher en supprimant les différences au détriment de la vérité. Quand, par exemple, sous prétexte de rencontre nous devons cacher notre foi eucharistique, nous ne prenons pas suffisamment au sérieux ni notre patrimoine, ni celui de notre interlocuteur.» (…) François 1er  a enfin confié la Suisse à l’intercession de saint Nicolas de Flüe ainsi que de saint Maurice et de ses compagnons.

-         L’Alliance de gauche a déposé au Grand Conseil un postulat contre les «imposants crucifix» qui se trouvent dans les salles d’audience du Tribunal cantonal. On ne  comprend pas très bien car  il s’agit d’un fait culturel et car les crucifix inciteraient plutôt les juges à la clémence. C’est déjà mieux que la loi islamique qui a été déclarée incompatible avec les principes  démocratiques par la Cour Européenne des Droits de l’Homme le 13 février 2003 à Strasbourg. Il n’empêche que la laïcité peut conduire trop loin comme d’interdire la crèche par un tribunal dans le hall du Conseil général de Vendée.

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lundi 8 décembre 2014

Europe postchrétienne


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

 Le site La voix de la Russie (http://french.ruvr.ru/) explique notamment: «Les experts voient le nœud du problème dans la perte par l'Europe de ses racines chrétiennes. A quelques exceptions près, comme la Pologne ou l'Irlande, c'est un continent postchrétien, estime le politologue de Saint-Pétersbourg Sergueï Lébédev. Selon lui, l'islamisation signifie le déclin de l'Europe et le processus semble être irréversible. En ce sens, l'influence de la Russie chrétienne pourrait assainir la situation si les Européens ne la repoussaient pas au nom d'une conjoncture politique.»

Le pape François a lui aussi parlé du rôle central du christianisme en Europe lors de son allocution devant le Parlement européen. Il a notamment déclaré: «En ce sens j’estime fondamental, non seulement le patrimoine que le christianisme a laissé dans le passé pour la formation socioculturelle du continent, mais surtout la contribution qu’il veut donner, aujourd’hui et dans l’avenir, à sa croissance. Cette contribution n’est pas un danger pour la laïcité des états ni pour l’indépendance des institutions de l’Union, mais au contraire un enrichissement.(…) De même, je suis convaincu qu’une Europe capable de mettre à profit ses propres racines religieuses, sachant en recueillir la richesse et les potentialités, peut être plus facilement immunisée contre les nombreux extrémismes et aussi contre le grand vide d’idées auquel nous assistons en Occident, parce que c’est l’oubli de Dieu, et non pas sa glorification, qui engendre la violence. (…) Un auteur anonyme du IIe siècle a écrit que les chrétiens représentent dans le monde ce qu’est l’âme dans le corps. Le rôle de l’âme est de soutenir le corps, d’en être la conscience et la mémoire historique. Et une histoire bimillénaire lie l’Europe et le christianisme. Une histoire non exempte de conflits et d’erreurs, mais toujours animée par le désir de construire pour le bien. (…) Cette histoire, en grande partie, est encore à écrire. Elle est notre présent et aussi notre avenir. Elle est notre identité.» Pour le pape, l’Europe ne doit pas céder au laïcisme. L’initiative populaire cantonale pour un Etat laïque qui ne veut pas que les communes versent le salaire du curé oublie que sociologiquement un village est bien vivant lorsqu’il a un magasin, un bistrot, une école, une poste et une église avec son curé…

lundi 1 décembre 2014

Le don de la vie


Cavalier seul

Vincent Pellegrini
 

-         Recevant le 15  novembre les médecins catholiques italiens, le pape les a mis en garde contre «la fausse compassion qui estime que favoriser l’avortement c'est aider la femme, que procurer l’euthanasie est un geste digne, et que «produire» un enfant - considéré comme un droit au lieu de l’accueillir comme un don - est une conquête scientifique». Le 21 novembre, François 1er a expliqué lors d’un colloque que «La complémentarité est la base du mariage et de la famille». Contrant implicitement les modèles déviants de la famille, comme par exemple les unions entre personnes du même sexe, le pape a déclaré: «Les enfants ont le droit de grandir dans une famille avec un papa et une maman capables de créer un environnement apte à leur développement et à leur maturation affective». Avant de conclure, le Pape a fait part de son souhait que ce colloque «soit une source d'inspiration pour tous ceux qui cherchent à soutenir et renforcer l'union de l'homme et de la femme dans le mariage comme un bien unique, naturel, fondamental et beau».

-         Au Grand Conseil valaisan, les jeunes PDC ont fait passer au vote des postulats réclamant une meilleure information aux femmes concernant l’avortement. Une manière de dire que l’information des centres SIPE est incomplète. Le mouvement valaisan Choisir la vie (www.choisirlavie.ch) a salué ces postulats demandant une meilleure information aux femmes désirant poursuivre leur grossesse. Il a ajouté: «Plutôt que de faciliter l'accès à l'avortement, le message que la société devrait délivrer est qu'il n'est pas impossible de garder un enfant, même pour de jeunes parents. Or, ceux-ci sont trop souvent découragés dans leurs démarches. Transmettre une information «neutre» ne signifie pas uniquement donner les «inconvénients» d'un enfant à charge, mais également les soutiens que les parents peuvent trouver. Il faut donc lister les associations qui œuvrent en faveur des mères et des jeunes parents, et d'autre part, étudier la mise en place d'un système de double entretien: un entretien auprès des centres SIPE (le planning favorable à l'avortement) et un second entretien auprès d'une association soutenant la poursuite de la grossesse. En effet, il paraît évident qu'on ne peut pas avoir au même endroit et en même temps un double discours en matière d’avortement et de grossesse.»