lundi 27 octobre 2014

Libéralisme catholique


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

         Dimanche dernier s’est terminé à Rome le premier synode extraordinaire sur la famille qui reprendra en 2015. Les évêques progressistes n’ont pas réussi à faire inclure dans le document final l’accession à la communion des divorcés remariés. Les évêques, cardinaux et autres membres du synode étaient en effet très divisés sur cette question même s’ils étaient tous pour l’indissolubilité du mariage. L’accès à la communion des divorcés remariés aurait été une victoire pour les tenants d’un certain libéralisme catholique. Il s’agit d’une doctrine pour laquelle un principe absolument vrai n’est pas forcément applicable à la réalité selon les cas. Pour le libéralisme, le statut du mariage catholique pourrait être résolu ainsi: indissoluble doctrinalement parlant mais soluble dans la pastorale. Une autre expression du libéralisme pourrait être: on ne peut pas copier-coller le catéchisme sur le terrain… Tout cela au  nom de la théologie de la miséricorde. On verra lors de la deuxième partie du synode sur la famille si les tenants du «renouveau» l’emporteront avec le soutien du pape.

-         Asia Bibi, une mère de famille emprisonnée depuis cinq ans au Pakistan pour une ambiguë accusation de blasphème contre l’islam, a vu sa condamnation à mort confirmée par la Haute cour de Lahore. Elle peut encore faire recours devant la plus haute juridiction du pays mais cela va prendre des années.

-         Le site www.lesobservateurs.ch relaie le fait qu’une antique église chrétienne a été convertie en mosquée. L’église Saint-Sophie d’Eregli (le nom grec de cette ville est Heraclea), dans la province turque de Zonguldak, vient en effet d’être transformée en mosquée et ouverte au culte musulman. C’est la neuvième église chrétienne, sous le vocable de Sainte-Sophie, transformée en mosquée en Turquie depuis quelques années. Cette église, qui avait rang de cathédrale, est plus ancienne que Sainte-Sophie de Constantinople, puisqu’elle fut édifiée sous l’empereur Théodose II (entre 408 et 450). Rappelons que l’église Saint-Sophie de Nicée, celle-là même où se tint le septième concile œcuménique (787), a également été transformée en mosquée. C’est là le fait de la politique du pouvoir islamiste en place à Ankara. Même la basilique Sainte-Sophie de Constantinople est menacée de cesser d’être un musée pour devenir une mosquée.

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lundi 20 octobre 2014

Défi


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

 -         L’un des défis que devra relever  Mgr Jean-Marie Lovey,  notre nouvel évêque, sera de contrer la baisse constante de la pratique religieuse qui est constatée en Valais depuis quelques décennies. Une vaste enquête religieuse menée en 1958 montre que la pratique religieuse moyenne (assistance à la messe dominicale) était encore élevée en Valais. Mais la déchristianisation a fini par faire son œuvre dans notre canton comme ailleurs et s’est accélérée à partir des années soixante. En 1990, une enquête réalisée par le «Renouveau rhodanien» a révélé l’installation d’une nouvelle religiosité peu catholique. Un institut de sondage indépendant a posé dans les règles de l’art vingt-six questions traitant du catholicisme à un échantillonnage représentatif de la population du Valais romand. Seuls 50,1% des sondés ont par exemple répondu croire à la virginité perpétuelle de Marie. A la question: «A quelle fréquence assistez-vous à la messe dominicale, que ce soit le samedi ou le dimanche?», 35% (30 % d’hommes et 39 % de femmes) ont répondu «chaque semaine» (54% pour les plus de 50 ans et 17% seulement pour les 25-34 ans). Aujourd’hui, la fréquentation régulière de la messe dominicale oscille vraisemblablement entre 10 et 20%, grâce aux nombreux villages qui ont gardé une forte vie sociale (fanfare, chœurs, etc.). Pour raviver la pratique religieuse, il faudra peut-être redonner plus de sacralité à la messe et lui restituer un sens plus sacrificiel.

-         Les cardinaux sont divisés sur la communion aux divorcés remariés. Tout comme le  préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Müller, le préfet de la congrégation pour les évêques, Mgr Ouellet, est contre.  Mais il ajoute que la pastorale de l’Église doit dire aux personnes divorcées et remariées civilement «qu'il est possible de retrouver la communion avec le Christ» et qu’elles restent membres de l’Eglise, notamment par «une Communion spirituelle». Et il ajoute: «La communion spirituelle peut être exprimée rituellement: une personne peut venir au moment de la communion en croisant les bras sur sa poitrine pour montrer au prêtre qu'elle ne peut recevoir la communion, mais qu'elle est disponible pour une bénédiction». Et tout le monde est d’accord pour dire que les divorcés-remariés doivent être mieux accompagnés spirituellement.

lundi 13 octobre 2014

L’ange gardien


Cavalier seul

Vincent Pellegrini


-          «L'ange gardien n'est pas une doctrine fantaisiste, c'est une réalité», a affirmé le pape François lors de la messe du matin du 2 octobre, fête des saints anges gardiens. Le pape a ajouté: «Chacun a à ses côtés un ange qui le conduit, tel un compagnon de voyage. (…) Personne ne marche seul  et personne ne peut non plus penser qu'il est seul. En effet, selon la tradition de l’Église, chacun a à ses côtés un ange gardien, qui le conduit, lui fait sentir les choses, tel un compagnon de voyage. Cela n'est pas une doctrine sur les anges un peu fantaisiste: c'est une réalité... L'ange gardien est à mon côté », a insisté le pape, citant le psaume du jour: «Il donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins.» (Ps 90). Le pape a encouragé à «ne pas se rebeller» à la voix de l’ange gardien mais à «l'écouter et suivre ses conseils» car il «conduit l'homme jusqu'à la fin de sa vie». Il a poursuivi: «Chasser ce compagnon est dangereux  car aucun homme, aucune femme ne peut se conseiller lui-même, elle-même: il peut conseiller un autre mais pour lui-même il a besoin de l'Esprit-Saint, de l'ange gardien». Le pape a conclu en invitant à un examen de conscience: «Comment est mon rapport avec mon ange gardien? Est-ce que je l'écoute? Est-ce que je lui dis bonjour le matin? Est-ce que je lui demande de me protéger durant le sommeil? Est-ce que je parle avec lui? Est-ce que je lui demande conseil?»


-         C’est un coup dur pour les chrétiens de Malaisie où la religion d’Etat est l’islam. La plus haute juridiction du pays a décidé que l’Eglise catholique n’avait pas le droit d’utiliser le mot «Allah» dans ses publications (plus particulièrement le «Herald»), et notamment dans la Bible. Ce terme signifie «Dieu» en langue malaisienne, et il ne reste plus aux chrétiens que le terme «Tuhan» (Seigneur) pour désigner l’Eternel. Mais «Dieu» et «Seigneur», ce n’est pas la même chose, explique  l’agence Portes ouvertes! La Fédération Chrétienne de Malaisie est déçue par ce verdict. Le mot «Allah» existait avant la naissance de l’islam, et les chrétiens l’utilisent depuis des siècles. Pour Amnesty International, cette interdiction «viole la liberté d’expression», qui est pourtant protégée par la Constitution malaisienne. Quant aux musulmans convertis au christianisme, ils subissent des pressions de leurs familles et de l’Etat malaisien.

dimanche 5 octobre 2014

Double jeu


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

En marge d’une réunion du G20, le président Obama s’est incliné profondément pour saluer le roi d’Arabie saoudite. C’est la première fois qu’il faisait ainsi, se contentant les autres fois d’une simple inclinaison de la tête, même devant la reine Elisabeth. La chose a provoqué un grand débat aux Etats-Unis… D’autant plus que l’Arabie saoudite mène un double jeu et exporte un islam fondamentaliste. Le Wall Street Journal Online a rapporté que l’Arabie saoudite avait fourni pour 400 millions de dollars d’armes et autres équipements à des djihadistes salafistes syriens. Et l’Arabie saoudite pratique un islam rétrograde. Il y a cinq ans, indique l’Observatoire de la christianophobie, un ressortissant saoudien, Khalid Muidh Alzahrani, boursier du gouvernement d’Arabie Saoudite, arrivait à Christchurch en Nouvelle-Zélande pour apprendre l’anglais. Il apprit l’anglais mais se convertit aussi au christianisme et prit le nom de baptême de Daniel. Sachant le sort qui était réservé aux «apostats» dans son pays d’origine, il demanda l’asile politique à la Nouvelle-Zélande et il l’obtint car dans l’islam des légistes classiques l’apostasie est punie de la  mort. C’est alors que commencèrent ses problèmes. Partout dans le monde où existent des communautés de Saoudiens, notamment dans les universités, le gouvernement a soin d’y infiltrer des agents afin de surveiller ses ressortissants, officiellement pour que ces derniers «ne ternissent pas l’image de l’Arabie Saoudite». Lorsqu’un converti saoudien est découvert, le gouvernement fait d’abord pression sur sa famille restée au pays. Et le 31 juillet, deux personnes non identifiées se présentèrent à l’appartement de Daniel à Christchurch et l’emmenèrent avec eux. Les amis et relations du converti n’ont depuis plus de nouvelles de lui. L’ambassadeur d’Arabie Saoudite en Nouvelle-Zélande a déclaré que les services consulaires du royaume wahhabite avaient procuré un billet d’avion à Daniel afin qu’il rentre au pays. Interpol a confirmé que Daniel avait bien débarqué en Arabie Saoudite. Autrement dit, il a été enlevé. En Arabie saoudite, l'apostasie est passible de la peine de mort par décapitation au sabre[]Le Haut Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU a pour sa part dénoncé en 2013 une augmentation importante des condamnations à mort dans le royaume.