dimanche 28 décembre 2014

Limogeage au Vatican


Cavalier seul

Vincent Pellegrini


-         Un limogeage n’est pas passé inaperçu au Vatican, c’est celui du cardinal Raymond Leo Burke préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique. Il s’est retrouvé simple aumônier de l’Ordre de Malte. Il était l’un des chefs de file des cardinaux conservateurs. Dans le cadre du Synode de la famille qui s’est déroulé à Rome, il a contré fermement les évêques progressistes qui essayaient de faire passer des propositions sur les divorcés-remariés et les gays. Il était aussi un fervent propagandiste de l’ancienne messe libéralisée par Benoît XVI. Tout cela lui a été fatal car le pape François soutenait plutôt le courant progressiste du synode. Dans une interview à Gloria.TV, Mgr Burke déclarait notamment. «Dans une certaine mesure, nous avons perdu un fort sentiment du caractère central de la Liturgie Sacrée et donc de l'office et du ministère sacerdotal dans l'Eglise. (…) Mais je voyais qu'il y avait quelque chose qui certainement avait tourné mal. Comme jeune prêtre je constatais, par exemple, la vacuité de la catéchèse. Les textes catéchistiques étaient si pauvres. (…) Et la différence entre les deux formes de la messe (ancienne et nouvelle messe) est très frappante. La riche articulation de la Forme Extraordinaire (ancienne messe), qui indique toujours la nature théocentrique de la liturgie, est pratiquement réduite au minimum dans la Forme Ordinaire (nouvelle messe).»  Comme on le voit, le cardinal Burke, qui faisait aussi partie de plusieurs congrégations romaines avant d’en être exclu, n’avait pas sa langue dans sa poche, ce qui lui a été fatal car le pape François n’a pas la même sensibilité liturgique que Benoît XVI.
En Suisse, une initiative contre la sexualisation de l’école ne veut pas de cours d’éducation sexuelle avant l’âge de neuf ans hormis les cours de prévention contre les abus. Cette initiative a été combattue par le Conseil fédéral. Pourtant, ce texte dénonce bien la propension de l’école actuelle à se substituer aux parents dans l’éducation. Le pape François s’oppose à «toute forme d’expérimentation éducative sur les enfants»: «Ce ne sont pas des cobayes de laboratoire», a-t-il déclaré devant une délégation du Bureau international catholique de l’enfance. Le 8 décembre, le pape François a dit devant la statue de la Vierge Marie, place d’Espagne: «Marie, enseigne-nous à aller à contre-courant

lundi 22 décembre 2014

Le Noël de Sartre


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Vincent Pellegrini

-         On a de la peine à le croire, mais un magnifique texte sur Noël a été écrit par Jean-Paul Sartre, le philosophe existentialiste pour Noël 1940. Il avait été fait prisonnier par les Allemands et se trouvait à Trèves dans un camp. C’est là qu’il rédige pour Noël une pièce de théâtre à l’intention des prisonniers. Ce texte intitulé Bariona ou le Fils du tonnerre fut joué dans un baraquement. L’écrivain Massimo Borghesi le commente ainsi: «Nous nous trouvons devant un Sartre inconnu qui semble un instant s’émouvoir de l’affection émerveillée de Marie, du regard de Joseph et de l’espoir des Mages et des bergers devant l’enfant Dieu.» C’est l’époque où Sartre se passionne pour Claudel et Bernanos. Plus tard, il reniera l’attendrissement chrétien qui parcourt les pages de son texte et refusera que la pièce de théâtre figure dans son œuvre complète. Comme quoi, Sartre lui-même fut influencé à l’insu de son plein gré par le génie du christianisme. Il écrit notamment: «Vous avez le droit d’exiger qu’on vous montre la Crèche, la voici. Voici la Vierge, voici Joseph et voici l’Enfant Jésus. (…) Vous n’avez qu’à fermer les yeux pour m’entendre et je vous dirai comment je les vois au-dedans de moi. La Vierge est pâle et elle regarde l’enfant. Ce qu’il faudrait peindre sur son visage, c’est un émerveillement anxieux, qui n’apparut qu’une seule fois sur une figure humaine, car le Christ est son enfant, la chair de sa chair et le fruit de ses entrailles. Elle l’a porté neuf mois. Elle lui donna le sein et son lait deviendra le sang de Dieu. Elle le serre dans ses bras et elle dit: «Mon petit!» Mais à d’autres moments, elle demeure toute interdite et elle pense: «Dieu est là», et elle se sent prise d’un crainte religieuse pour ce Dieu muet, pour cet enfant...»

-         L’agence ru annonce que même si le nombre de prêtres catholiques dans le monde augmente constamment (+1,4 % entre 2000 et 2010), ce chiffre peut tromper. En fait il diminue en Europe (- 9 %), en Amérique du nord (-14 %), voire en Océanie (-4,6 %),  et ces pertes sont compensées par une augmentation vertigineuse du nombre des prêtres en Asie (+30 %) et surtout en Afrique (+ 39%). Bref, plus un continent est pauvre, plus il y a des vocations. Le Royaume de Dieu appartient aux pauvres… En Valais, l’âge moyen des prêtres est élevé et 48 paroisses francophones n’ont pas de prêtre résident.

dimanche 14 décembre 2014

Nos évêques à Rome


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

 

-         Le pape François a reçu en audience à Rome la conférence  épiscopale des évêques suisses. Durant cette visite ad limina, il  leur a notamment déclaré: «Même si beaucoup d’habitants de la Suisse se tiennent à distance de l’Église, la majorité reconnaît aux catholiques et aux protestants un rôle positif dans le domaine social. (…) Votre pays a une longue tradition chrétienne. L’année prochaine vous célébrerez le grand jubilé de l’Abbaye de Saint-Maurice. C’est un impressionnant témoignage de 1500 années de vie religieuse sans interruption, un fait exceptionnel dans toute l’Europe. (…) Je vous encourage à poursuivre vos efforts pour la formation des séminaristes. L’Eglise a besoin de prêtres qui, en plus d’une familiarité solide avec la Tradition et avec le Magistère, se laissent rencontrer par le Christ et, rendus conformes à lui, conduisent les hommes sur ses chemins (cf. Jn 1, 40-42).  Il est bon de reconnaître et de soutenir l’engagement des laïcs, en maintenant cependant la distinction claire entre le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce du service.» Au sujet de l’œcuménisme, le pape a précisé: «Dans la prière et dans l'annonce commune du Seigneur Jésus nous devons cependant faire attention à permettre aux fidèles de toutes les confessions chrétiennes de vivre leur foi sans équivoque et sans confusion, et sans retoucher en supprimant les différences au détriment de la vérité. Quand, par exemple, sous prétexte de rencontre nous devons cacher notre foi eucharistique, nous ne prenons pas suffisamment au sérieux ni notre patrimoine, ni celui de notre interlocuteur.» (…) François 1er  a enfin confié la Suisse à l’intercession de saint Nicolas de Flüe ainsi que de saint Maurice et de ses compagnons.

-         L’Alliance de gauche a déposé au Grand Conseil un postulat contre les «imposants crucifix» qui se trouvent dans les salles d’audience du Tribunal cantonal. On ne  comprend pas très bien car  il s’agit d’un fait culturel et car les crucifix inciteraient plutôt les juges à la clémence. C’est déjà mieux que la loi islamique qui a été déclarée incompatible avec les principes  démocratiques par la Cour Européenne des Droits de l’Homme le 13 février 2003 à Strasbourg. Il n’empêche que la laïcité peut conduire trop loin comme d’interdire la crèche par un tribunal dans le hall du Conseil général de Vendée.

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lundi 8 décembre 2014

Europe postchrétienne


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Vincent Pellegrini

 Le site La voix de la Russie (http://french.ruvr.ru/) explique notamment: «Les experts voient le nœud du problème dans la perte par l'Europe de ses racines chrétiennes. A quelques exceptions près, comme la Pologne ou l'Irlande, c'est un continent postchrétien, estime le politologue de Saint-Pétersbourg Sergueï Lébédev. Selon lui, l'islamisation signifie le déclin de l'Europe et le processus semble être irréversible. En ce sens, l'influence de la Russie chrétienne pourrait assainir la situation si les Européens ne la repoussaient pas au nom d'une conjoncture politique.»

Le pape François a lui aussi parlé du rôle central du christianisme en Europe lors de son allocution devant le Parlement européen. Il a notamment déclaré: «En ce sens j’estime fondamental, non seulement le patrimoine que le christianisme a laissé dans le passé pour la formation socioculturelle du continent, mais surtout la contribution qu’il veut donner, aujourd’hui et dans l’avenir, à sa croissance. Cette contribution n’est pas un danger pour la laïcité des états ni pour l’indépendance des institutions de l’Union, mais au contraire un enrichissement.(…) De même, je suis convaincu qu’une Europe capable de mettre à profit ses propres racines religieuses, sachant en recueillir la richesse et les potentialités, peut être plus facilement immunisée contre les nombreux extrémismes et aussi contre le grand vide d’idées auquel nous assistons en Occident, parce que c’est l’oubli de Dieu, et non pas sa glorification, qui engendre la violence. (…) Un auteur anonyme du IIe siècle a écrit que les chrétiens représentent dans le monde ce qu’est l’âme dans le corps. Le rôle de l’âme est de soutenir le corps, d’en être la conscience et la mémoire historique. Et une histoire bimillénaire lie l’Europe et le christianisme. Une histoire non exempte de conflits et d’erreurs, mais toujours animée par le désir de construire pour le bien. (…) Cette histoire, en grande partie, est encore à écrire. Elle est notre présent et aussi notre avenir. Elle est notre identité.» Pour le pape, l’Europe ne doit pas céder au laïcisme. L’initiative populaire cantonale pour un Etat laïque qui ne veut pas que les communes versent le salaire du curé oublie que sociologiquement un village est bien vivant lorsqu’il a un magasin, un bistrot, une école, une poste et une église avec son curé…

lundi 1 décembre 2014

Le don de la vie


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Vincent Pellegrini
 

-         Recevant le 15  novembre les médecins catholiques italiens, le pape les a mis en garde contre «la fausse compassion qui estime que favoriser l’avortement c'est aider la femme, que procurer l’euthanasie est un geste digne, et que «produire» un enfant - considéré comme un droit au lieu de l’accueillir comme un don - est une conquête scientifique». Le 21 novembre, François 1er a expliqué lors d’un colloque que «La complémentarité est la base du mariage et de la famille». Contrant implicitement les modèles déviants de la famille, comme par exemple les unions entre personnes du même sexe, le pape a déclaré: «Les enfants ont le droit de grandir dans une famille avec un papa et une maman capables de créer un environnement apte à leur développement et à leur maturation affective». Avant de conclure, le Pape a fait part de son souhait que ce colloque «soit une source d'inspiration pour tous ceux qui cherchent à soutenir et renforcer l'union de l'homme et de la femme dans le mariage comme un bien unique, naturel, fondamental et beau».

-         Au Grand Conseil valaisan, les jeunes PDC ont fait passer au vote des postulats réclamant une meilleure information aux femmes concernant l’avortement. Une manière de dire que l’information des centres SIPE est incomplète. Le mouvement valaisan Choisir la vie (www.choisirlavie.ch) a salué ces postulats demandant une meilleure information aux femmes désirant poursuivre leur grossesse. Il a ajouté: «Plutôt que de faciliter l'accès à l'avortement, le message que la société devrait délivrer est qu'il n'est pas impossible de garder un enfant, même pour de jeunes parents. Or, ceux-ci sont trop souvent découragés dans leurs démarches. Transmettre une information «neutre» ne signifie pas uniquement donner les «inconvénients» d'un enfant à charge, mais également les soutiens que les parents peuvent trouver. Il faut donc lister les associations qui œuvrent en faveur des mères et des jeunes parents, et d'autre part, étudier la mise en place d'un système de double entretien: un entretien auprès des centres SIPE (le planning favorable à l'avortement) et un second entretien auprès d'une association soutenant la poursuite de la grossesse. En effet, il paraît évident qu'on ne peut pas avoir au même endroit et en même temps un double discours en matière d’avortement et de grossesse.»

 

 

dimanche 23 novembre 2014

Quelle laïcité?


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Vincent Pellegrini



- Le Conseil d’Etat genevois a mis en consultation le rapport du Groupe de travail sur la laïcité. Des experts ont planché sur l’application du principe de laïcité décrit dans la nouvelle Constitution genevoise, explique l’agence protestinfo. Le rapport explique que si aujourd’hui seules l’Eglise protestante de Genève et les Eglises catholique romaine et catholique chrétienne peuvent bénéficier des services de l’Etat pour la levée de la contribution ecclésiastique volontaire, dans le futur la collecte de cette contribution pourrait bénéficier à un grand nombre de communautés religieuses mais à des conditions strictes. Le rapport aborde la question du voile intégral qui couvre le visage de certaines musulmanes. Et y répond ainsi: «Présenter un visage masqué sur la voie publique heurte les coutumes genevoises, porte atteinte aux liens sociaux les plus essentiels ainsi qu’au respect dû à son interlocuteur». Mais le même rapport propose de ne pas légiférer sur ce sujet. Par contre, les experts proposent d’interdire tout port de signe religieux par les agents de l’Etat… Les riches émirs pourront continuer à venir dépenser leurs pétrodollars à Genève accompagnés de leurs fantômes noirs.

-  «Dimanche 15 juin, c’était la première fois depuis 1600 ans qu’aucun office religieux n’a été célébré à Mossoul», a dit Bashar Warda, l’archevêque chaldéen d’Erbil. Une affirmation soutenue par Radio France International qui précise que «Mossoul est désormais vide de l’une des plus vieilles communautés chrétiennes du monde». Cette grande ville irakienne occupée par les forces de l’Etat islamique est le théâtre ces jours-ci de curieux marchés. On vend dans la rue et à bas prix les meubles pris aux chrétiens qui ont dû fuir la ville. Pire, ailleurs l’Etat islamique se livre à l’esclavagisme sur les femmes chrétiennes prisonnières. Elles sont vendues elles aussi de façon publique. L’agence irakinews.com a présenté des documents officiels fixant le prix des esclaves. Plus la femme est jeune et plus elle coûte cher. Ainsi, une femme d’une quarantaine d’années est vendue 34 euros et une fillette de neuf ans 140 euros! Les combattants de l’Etat islamique sont des malades et il est incompréhensible que la communauté internationale n’ait pas mené contre eux des combats au sol car les attaques aériennes seules ne suffiront pas à les déloger.

 

lundi 17 novembre 2014

Chrétiens persécutés


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Vincent Pellegrini

 

 
-         L’Aide à l’Eglise en détresse (AED) publie tous les deux ans un rapport sur la liberté religieuse dans le monde. Dans celui de 2014, sur 196 pays analysés, des améliorations ont été constatées dans six pays. Malheureusement, une détérioration de la situation a été enregistrée dans 55 pays… L’impression générale de ce Rapport 2014 est ainsi que le droit à la liberté religieuse est entré dans une phase de déclin. Ce qui ressort également de ce Rapport, c’est que les chrétiens restent le groupe religieux le plus discriminé. L’AED a lancé un nouveau site internet  www.liberte-religieuse.org.

-          Il ne fait pas bon être chrétien au Pakistan. Shahzad Masih et Shama Masih, un jeune couple de chrétiens pakistanais, parents de trois enfants, habitaient à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Lahore, capitale du Pendjab. Ils travaillaient dans une briqueterie appartenant à un musulman. Shama Masih était enceinte de son quatrième enfant. Le dimanche 2 novembre, Shama Masih nettoyait l’habitation de son beau-père, décédé il y a peu, et elle brûlait des vieux papiers considérés par elle comme inutiles. Assistant à la scène, un contremaître de la briqueterie a accusé la jeune femme de brûler des pages du Coran. Criant au blasphème, le contremaître a alors ameuté des habitants des environs et le couple de chrétiens a été enfermé dans un local de la briqueterie. Des annonces ont ensuite été faites au haut-parleur de la mosquée locale, accusant Shama Masih de blasphème. Une foule nombreuse s’est rassemblée et a lynché les deux chrétiens avant de les jeter dans le four de la briqueterie où ils ont été brûlés. Sans parler du cas d’Haroon qui a été tué, comme d’autres, parce qu’il refusait de se convertir à l’islam. Les lois anti-blasphème au Pakistan fonctionnent comme une autorisation de tuer les chrétiens.  Mgr Rufin Anthony, évêque catholique d’Islamabad, a dénoncé un système judiciaire inopérant. «Nous avons déjà vu par le passé des foules qui décident de faire justice par elles-mêmes. De tels incidents n’ont jamais été condamnés par les responsables religieux (musulmans), ce qui n’a fait qu’encourager ces foules à poursuivre leurs actes. Si des mesures concrètes avaient été prises hier, de tels actes barbares ne se produiraient plus aujourd’hui», a-t-il déclaré.

dimanche 9 novembre 2014

Coup de théâtre


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Vincent Pellegrini


-         Le Synode sur la famille qui vient de se tenir à Rome s’est terminé par un coup de théâtre: les propositions audacieuses sur la communion aux divorcés-remariés et sur l’homosexualité qui ont été exprimées durant le synode n’ont pas passé le cap du vote (il fallait la majorité qualifiée des deux tiers des voix) et ne se trouvent donc pas dans le document final alors même que le pape soutenait la ligne réformatrice et que les articles controversés avaient acquis la majorité simple des voix. C’est pourquoi François a malgré tout retenu pour la suite du synode en octobre 2015 les propositions sur les divorcés-remariés et les homosexuels. Des commissions de théologiens vont travailler sur ces articles d’ici 2015. Le Père Lombardi, porte-parole du Vatican, a ainsi affirmé: «On ne peut tout simplement pas considérer aujourd’hui ces articles (sur les divorcés-remariés et les homosexuels) comme l’expression d’un consensus du synode mais la discussion à leur sujet va continuer.» Jean-Marie Guénois, du «Figaro» explique «qu’il est de plus en plus clair que bon  nombre de prélats partagent de moins en moins la ligne réformatrice de François.» Le rapport à mi-synode a laissé planer de faux espoirs et enflammé un peu vite les médias. Il n’était pourtant pas représentatif des discussions selon le cardinal Müller, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi. Interrogé par «Famille chrétienne» Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, a déploré au sujet du synode: «J'ai été déçu de ne pas retrouver l'immense trésor de l'enseignement de Jean-Paul II sur la famille. Même s'il est cité dans le rapport final, on n'a pas l'impression que la théologie du corps, fruit d'une puissance intellectuelle et d'une expérience pastorale extraordinaires, soit mise à la disposition des familles.» Il est vrai que Jean-Paul II a élaboré une importante théologie du corps que l’on trouve exposée sur 800 pages par Yves Semen aux éditions du Cerf.

-         L’agence de nouvelles catholiques allemande KNA publie: en 1963, date du Concile Vatican II, il y avait encore 9 millions de catholiques à la messe du dimanche en Allemagne,  mais aujourd’hui ils ne seraient plus que 2,3 millions «se rendant régulièrement à l’église». Soit une chute de la pratique religieuse de 74,4 % en 50 ans et une pratique d’un peu plus de 9%...  

 

lundi 3 novembre 2014

Le mauvais choix


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Vincent Pellegrini

 

-         Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou (orthodoxe) a participé le 16 octobre à Rome au synode des évêques catholiques consacré aux «défis pastoraux de la famille». Il y a notamment déclaré: «La chasse au plaisir et à l’enrichissement irresponsable aux dépens des couches pauvres ont marqué ces dernières décennies le développement des sociétés européennes et américaine. L’égoïsme et l’individualisme ont à la longue provoqué une crise non seulement dans les relations humaines mais ont aussi influencé en mal la politique et l’économie. La société séculière a oublié Dieu et se leurre en croyant que les basses motivations du lucre lui permettront de gérer l’amélioration du bien-être général et d’aboutir ainsi à un monde de prospérité et d’équité. Cependant, l’expérience tragique du XXème siècle a clairement montré que répudier Dieu et ses commandements n’apporte pas le bonheur aux hommes. Au contraire, cette attitude amène les souffrances et les malheurs. La crise qui frappe actuellement de nombreux pays montre que la société séculière a fait le mauvais choix de modèle de développement. (…) Nous voyons aujourd’hui les tenants du sécularisme et de l’athéisme en Europe s’appliquer à évincer la foi chrétienne: les symboles chrétiens deviennent l’objet d’interdits, la vision traditionnelle chrétienne du mariage comme une union entre un homme et une femme est attaquée, la valeur de la vie humaine depuis son début et jusqu’à sa fin naturelle est mise en doute.»

-         «Franc-maçonne. Journal insolent d’une femme libre dans le secret des loges», tel est le titre d’un livre paru il y a quelques mois aux Editions du Moment. Isabelle Duquesnoy y raconte comment elle est entrée dans la Grande Loge féminine de France et pourquoi elle en est sortie écœurée après plusieurs années. Les rites et le décorum lui ont semblé de plus en plus «puérils». Elle a senti une certaine «uniformisation» de la pensée des sœurs maçonnes. Et elle ajoute: «On prône la liberté de penser, mais il ne faut surtout pas afficher d’opinions trop marquées.» C’est à cause de ce relativisme, notamment, que l’Eglise n’a pas levé sa condamnation des sociétés secrètes qui forment la franc-maçonnerie. Isabelle Duquesnoy a rallié une autre loge, «mais c’était encore pire», se souvient-elle.

lundi 27 octobre 2014

Libéralisme catholique


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Vincent Pellegrini

         Dimanche dernier s’est terminé à Rome le premier synode extraordinaire sur la famille qui reprendra en 2015. Les évêques progressistes n’ont pas réussi à faire inclure dans le document final l’accession à la communion des divorcés remariés. Les évêques, cardinaux et autres membres du synode étaient en effet très divisés sur cette question même s’ils étaient tous pour l’indissolubilité du mariage. L’accès à la communion des divorcés remariés aurait été une victoire pour les tenants d’un certain libéralisme catholique. Il s’agit d’une doctrine pour laquelle un principe absolument vrai n’est pas forcément applicable à la réalité selon les cas. Pour le libéralisme, le statut du mariage catholique pourrait être résolu ainsi: indissoluble doctrinalement parlant mais soluble dans la pastorale. Une autre expression du libéralisme pourrait être: on ne peut pas copier-coller le catéchisme sur le terrain… Tout cela au  nom de la théologie de la miséricorde. On verra lors de la deuxième partie du synode sur la famille si les tenants du «renouveau» l’emporteront avec le soutien du pape.

-         Asia Bibi, une mère de famille emprisonnée depuis cinq ans au Pakistan pour une ambiguë accusation de blasphème contre l’islam, a vu sa condamnation à mort confirmée par la Haute cour de Lahore. Elle peut encore faire recours devant la plus haute juridiction du pays mais cela va prendre des années.

-         Le site www.lesobservateurs.ch relaie le fait qu’une antique église chrétienne a été convertie en mosquée. L’église Saint-Sophie d’Eregli (le nom grec de cette ville est Heraclea), dans la province turque de Zonguldak, vient en effet d’être transformée en mosquée et ouverte au culte musulman. C’est la neuvième église chrétienne, sous le vocable de Sainte-Sophie, transformée en mosquée en Turquie depuis quelques années. Cette église, qui avait rang de cathédrale, est plus ancienne que Sainte-Sophie de Constantinople, puisqu’elle fut édifiée sous l’empereur Théodose II (entre 408 et 450). Rappelons que l’église Saint-Sophie de Nicée, celle-là même où se tint le septième concile œcuménique (787), a également été transformée en mosquée. C’est là le fait de la politique du pouvoir islamiste en place à Ankara. Même la basilique Sainte-Sophie de Constantinople est menacée de cesser d’être un musée pour devenir une mosquée.

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lundi 20 octobre 2014

Défi


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Vincent Pellegrini

 -         L’un des défis que devra relever  Mgr Jean-Marie Lovey,  notre nouvel évêque, sera de contrer la baisse constante de la pratique religieuse qui est constatée en Valais depuis quelques décennies. Une vaste enquête religieuse menée en 1958 montre que la pratique religieuse moyenne (assistance à la messe dominicale) était encore élevée en Valais. Mais la déchristianisation a fini par faire son œuvre dans notre canton comme ailleurs et s’est accélérée à partir des années soixante. En 1990, une enquête réalisée par le «Renouveau rhodanien» a révélé l’installation d’une nouvelle religiosité peu catholique. Un institut de sondage indépendant a posé dans les règles de l’art vingt-six questions traitant du catholicisme à un échantillonnage représentatif de la population du Valais romand. Seuls 50,1% des sondés ont par exemple répondu croire à la virginité perpétuelle de Marie. A la question: «A quelle fréquence assistez-vous à la messe dominicale, que ce soit le samedi ou le dimanche?», 35% (30 % d’hommes et 39 % de femmes) ont répondu «chaque semaine» (54% pour les plus de 50 ans et 17% seulement pour les 25-34 ans). Aujourd’hui, la fréquentation régulière de la messe dominicale oscille vraisemblablement entre 10 et 20%, grâce aux nombreux villages qui ont gardé une forte vie sociale (fanfare, chœurs, etc.). Pour raviver la pratique religieuse, il faudra peut-être redonner plus de sacralité à la messe et lui restituer un sens plus sacrificiel.

-         Les cardinaux sont divisés sur la communion aux divorcés remariés. Tout comme le  préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Müller, le préfet de la congrégation pour les évêques, Mgr Ouellet, est contre.  Mais il ajoute que la pastorale de l’Église doit dire aux personnes divorcées et remariées civilement «qu'il est possible de retrouver la communion avec le Christ» et qu’elles restent membres de l’Eglise, notamment par «une Communion spirituelle». Et il ajoute: «La communion spirituelle peut être exprimée rituellement: une personne peut venir au moment de la communion en croisant les bras sur sa poitrine pour montrer au prêtre qu'elle ne peut recevoir la communion, mais qu'elle est disponible pour une bénédiction». Et tout le monde est d’accord pour dire que les divorcés-remariés doivent être mieux accompagnés spirituellement.

lundi 13 octobre 2014

L’ange gardien


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Vincent Pellegrini


-          «L'ange gardien n'est pas une doctrine fantaisiste, c'est une réalité», a affirmé le pape François lors de la messe du matin du 2 octobre, fête des saints anges gardiens. Le pape a ajouté: «Chacun a à ses côtés un ange qui le conduit, tel un compagnon de voyage. (…) Personne ne marche seul  et personne ne peut non plus penser qu'il est seul. En effet, selon la tradition de l’Église, chacun a à ses côtés un ange gardien, qui le conduit, lui fait sentir les choses, tel un compagnon de voyage. Cela n'est pas une doctrine sur les anges un peu fantaisiste: c'est une réalité... L'ange gardien est à mon côté », a insisté le pape, citant le psaume du jour: «Il donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins.» (Ps 90). Le pape a encouragé à «ne pas se rebeller» à la voix de l’ange gardien mais à «l'écouter et suivre ses conseils» car il «conduit l'homme jusqu'à la fin de sa vie». Il a poursuivi: «Chasser ce compagnon est dangereux  car aucun homme, aucune femme ne peut se conseiller lui-même, elle-même: il peut conseiller un autre mais pour lui-même il a besoin de l'Esprit-Saint, de l'ange gardien». Le pape a conclu en invitant à un examen de conscience: «Comment est mon rapport avec mon ange gardien? Est-ce que je l'écoute? Est-ce que je lui dis bonjour le matin? Est-ce que je lui demande de me protéger durant le sommeil? Est-ce que je parle avec lui? Est-ce que je lui demande conseil?»


-         C’est un coup dur pour les chrétiens de Malaisie où la religion d’Etat est l’islam. La plus haute juridiction du pays a décidé que l’Eglise catholique n’avait pas le droit d’utiliser le mot «Allah» dans ses publications (plus particulièrement le «Herald»), et notamment dans la Bible. Ce terme signifie «Dieu» en langue malaisienne, et il ne reste plus aux chrétiens que le terme «Tuhan» (Seigneur) pour désigner l’Eternel. Mais «Dieu» et «Seigneur», ce n’est pas la même chose, explique  l’agence Portes ouvertes! La Fédération Chrétienne de Malaisie est déçue par ce verdict. Le mot «Allah» existait avant la naissance de l’islam, et les chrétiens l’utilisent depuis des siècles. Pour Amnesty International, cette interdiction «viole la liberté d’expression», qui est pourtant protégée par la Constitution malaisienne. Quant aux musulmans convertis au christianisme, ils subissent des pressions de leurs familles et de l’Etat malaisien.

dimanche 5 octobre 2014

Double jeu


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Vincent Pellegrini

En marge d’une réunion du G20, le président Obama s’est incliné profondément pour saluer le roi d’Arabie saoudite. C’est la première fois qu’il faisait ainsi, se contentant les autres fois d’une simple inclinaison de la tête, même devant la reine Elisabeth. La chose a provoqué un grand débat aux Etats-Unis… D’autant plus que l’Arabie saoudite mène un double jeu et exporte un islam fondamentaliste. Le Wall Street Journal Online a rapporté que l’Arabie saoudite avait fourni pour 400 millions de dollars d’armes et autres équipements à des djihadistes salafistes syriens. Et l’Arabie saoudite pratique un islam rétrograde. Il y a cinq ans, indique l’Observatoire de la christianophobie, un ressortissant saoudien, Khalid Muidh Alzahrani, boursier du gouvernement d’Arabie Saoudite, arrivait à Christchurch en Nouvelle-Zélande pour apprendre l’anglais. Il apprit l’anglais mais se convertit aussi au christianisme et prit le nom de baptême de Daniel. Sachant le sort qui était réservé aux «apostats» dans son pays d’origine, il demanda l’asile politique à la Nouvelle-Zélande et il l’obtint car dans l’islam des légistes classiques l’apostasie est punie de la  mort. C’est alors que commencèrent ses problèmes. Partout dans le monde où existent des communautés de Saoudiens, notamment dans les universités, le gouvernement a soin d’y infiltrer des agents afin de surveiller ses ressortissants, officiellement pour que ces derniers «ne ternissent pas l’image de l’Arabie Saoudite». Lorsqu’un converti saoudien est découvert, le gouvernement fait d’abord pression sur sa famille restée au pays. Et le 31 juillet, deux personnes non identifiées se présentèrent à l’appartement de Daniel à Christchurch et l’emmenèrent avec eux. Les amis et relations du converti n’ont depuis plus de nouvelles de lui. L’ambassadeur d’Arabie Saoudite en Nouvelle-Zélande a déclaré que les services consulaires du royaume wahhabite avaient procuré un billet d’avion à Daniel afin qu’il rentre au pays. Interpol a confirmé que Daniel avait bien débarqué en Arabie Saoudite. Autrement dit, il a été enlevé. En Arabie saoudite, l'apostasie est passible de la peine de mort par décapitation au sabre[]Le Haut Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU a pour sa part dénoncé en 2013 une augmentation importante des condamnations à mort dans le royaume.

lundi 29 septembre 2014

Ecône et Rome


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Vincent Pellegrini



Le Valaisan Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (Ecône), a été invité par Rome à rencontrer mercredi dernier le cardinal Gerhard Ludwig Müller, Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. «Les parties, qui ont examiné certaines questions d'ordre doctrinal et canonique, ont convenu de procéder par paliers mais dans un délai raisonnable vers le dépassement des difficultés. Et ce dans la perspective désirée d'une pleine réconciliation», a communiqué Rome. De fait, le cardinal Müller et Mgr Fellay se sont rencontrés pour la première fois à cette occasion. Il ne faut pas attendre grand-chose de la relance des négociations car le précédent dialogue théologique entre Rome et Ecône sous Benoît XVI a échoué.

 Il n’empêche qu’une partie des prêtre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X n’ont pas apprécié les rencontres avec Rome qu’ils ont interprétées comme un «rapprochement de la Rome moderniste». Ils sont une quarantaine à avoir signé une lettre de défiance vis-à-vis des autorisé de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X au début de l’année 2014. Ils ajoutent: «En conséquence, dans les circonstances tragiques où nous nous trouvons, nous mettons notre sacerdoce à la disposition de tous ceux qui veulent demeurer fidèles au combat de la foi. C'est pourquoi, dès maintenant, nous nous engageons à répondre aux demandes qui nous seront faites pour soutenir vos familles dans leurs tâches éducatives, offrir la formation sacerdotale aux jeunes gens qui le désireront, et assurer la messe, les sacrements et la formation doctrinale partout où il le faudra.»

C’est un schisme à l’intérieur du  mouvement d’Ecône, mais il demeure assez faible vu les dernières statistiques communiquées par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. Elle a ainsi revendiqué en juillet  des chiffres en progression: 589 prêtres, 187 séminaristes, six séminaires, 750 centres de messes dans 70 pays, deux instituts universitaires, plus d’une centaine d’écoles, quatre couvents de carmélites, sans compter «de très nombreux ordres latins ou orientaux traditionnels alliés à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X  dans le monde entier». Ecône n’accepte pas le Concile Vatican II et a vécu la canonisation de Jean XXIII comme une canonisation de ce même concile.



 

lundi 22 septembre 2014

Révolution papale


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

 

Jean-Marie Guénois, correspondant à Rome du «Figaro» vient de publier un livre sur le pape François aux éditions JC Lattès. L’ouvrage est intitulé «Jusqu’où ira François?» Le pape de la miséricorde y est décrit comme révolutionnaire, comme quelqu’un qui refuse que l’Eglise passe pour une marâtre austère. Il est imprévisible et sait manier une main de fer dans un gant de velours. En mai 2013, devant 250 évêques italiens médusés de se voir reprocher leur «carriérisme», il tonnait (avant de donner à tous l’accolade!): «La perspective de la carrière, la flatterie de l’argent et les compromis avec l’esprit du monde rendent l’évêque paresseux en le  transformant en un fonctionnaire, un clerc d’Etat plus préoccupé par lui-même, par l’organisation et les structures, que par le véritable bien du peuple de Dieu… On court alors le risque, comme l’apôtre Pierre, de renier le Christ, même si l’on se présente et que l’on parle formellement en son nom.» Le pape veut ouvrir l’Eglise aux «périphéries», mais dans un esprit d’évangélisation car pour lui les chrétiens doivent certes lutter contre la misère matérielle et morale, mais aussi ramener à l’Eglise ceux qui n’y vont plus. Jean-Marie Guénois explique: «Le pape agace. La frange progressiste tout d’abord. Les cathos de gauche apprécient son discours de gauche en matière sociale, sa critique acide du libéralisme, de la finance et du Dieu argent. Ils aiment sa volonté de prendre des décisions collégialement. Ils ont même cru un temps avoir enfin leur pape, mais ils se sentent très gênés par cette volonté ultra-missionnaire de François et son côté mystique. Ils vivent cet élan pour l’évangélisation comme du prosélytisme tel que l’Eglise le pratiqua avant le concile Vatican II. Ils ont toujours combattu cette annonce sans complexe de la couleur catholique, à temps et à contretemps. Eux prônent encore la théorie de l’enfouissement du levain dans la pâte, selon un axiome étrange qui a vidé les églises en Occident: plus un chrétien se cacherait dans la société, plus il serait attirant…»  Le pape François lance aussi ses banderilles sur les chrétiens pratiquants mais qui ne vivent pas vraiment leur foi et qui «s’étaient bien habitués à l’ordre calme et sans à-coups de Benoît XVI, dont l’extrême délicatesse les ravissait.» Bref une révolution est en marche.

lundi 15 septembre 2014

La première place


Cavalier seul

Vincent Pellegrini


-         De passage à Caserte (Italie) et devant plus de 200 000 personnes, le pape a notamment déclaré: «Il faut mettre Dieu à la première place dans notre vie, le préférer à tout. Donner la primauté à Dieu signifie avoir le courage de dire non au mal, non à la violence, non aux abus de pouvoir, pour vivre une vie de service aux autres et en faveur de la légalité et du bien commun...» Le 31 août, le pape a par ailleurs salué les parlementaires catholiques présents à Rome pour leur 5e rencontre internationale. Il les a encouragés «à vivre le rôle délicat de représentants du peuple en conformité avec les valeurs évangéliques.» Puis, le cardinal Pietro Parolin, le Secrétaire d’Etat du Vatican, leur a déclaré: «L’Eglise a besoin de vous dans sa mission universelle, et vous avez besoin de l’Eglise. (…) L’Eglise met à votre disposition ses sacrements, ses sages conseils et son engagement envers les vérités morales de la loi naturelle.» Il est vrai que les parlementaires sont souvent confrontés à des débats relatifs à la loi naturelle avec des sujets comme l’avortement, la manipulation d’embryons humains, le diagnostic préimplantatoire, le statut des unions  homosexuelles, etc. Sur ce plan-là, on attend beaucoup du PDC et de son étiquette chrétienne…

-         Au Nigéria, l’avenir des chrétiens est menacé dans le nord-est du pays où les islamistes de Boko Haram poursuivent leur avancée et étendent le califat qu’ils ont récemment proclamé comme l’Etat islamique du Levant. Boko Haram a pris le contrôle de Madagali, une enclave chrétienne dans l’Etat d’Adamawa. D’autres villes sont tombées: Damboa, Gwoza et Buni  Yadi. Des chrétiens piégés à Madagali ont souffert des atrocités indescriptibles. Portes Ouvertes explique que des hommes chrétiens ont été décapités, des enfants forcés de se convertir à l’islam, des femmes données comme «épouses» aux rebelles. Les rebelles ont détruit au moins cinq églises dans cette région. Les chrétiens de Gulak, ville située à environ 25 kilomètres de Madagali, ont été forcés de fuir. Le groupe terroriste a également attaqué la ville de Bama dont les 26 000 habitants ont dû fuir pour sauver leur vie. Un collaborateur de Portes Ouvertes ajoute: «Rien que dans les environs de Gwoza, Boko Haram a détruit plus de 178 églises et plus de 40 000 personnes, essentiellement des chrétiens, sont en fuite.»


 

lundi 8 septembre 2014

Islam conquérant


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Vincent Pellegrini

Les troupes du califat de l’Etat islamique du Levant, à cheval sur la Syrie et l’Irak, sèment la terreur sur le terrain et sur internet. Elles diffusent en effet sur le Web des vidéos d’exécutions collectives. Et n’ont retenu du Coran que ses nombreux versets guerriers comme par exemple «O vous qui devîntes croyants, combattez les mécréants qui sont près de vous, et qu’ils trouvent en vous une rudesse» (9,123). Notons que le pape François est «disponible» pour se rendre auprès des minorités irakiennes persécutées, réfugiées dans le Kurdistan irakien: c'est ce qu'il a déclaré dans l'avion qui le ramenait de Séoul à Rome. Il a aussi plaidé pour «arrêter l'agresseur injuste», en faisant appel à l’ONU et en expliquant: «Il est licite d’arrêter l’agresseur injuste... pas bombarder, faire la guerre: l’arrêter.» Là, le pape se montre quelque peu utopiste. Car comment arrêter autrement que par la force des armes des bandes d’illuminés assoiffés de sang et lourdement armés?

Thierry Desjardins, journaliste et reporter, né en 1941, ex-directeur général adjoint du Figaro, auteur d'un nombre considérable d'ouvrages politiques, lauréat de l'Académie française, Prix Albert Londres 1975, a notamment averti: «Il serait grand temps que nous nous apercevions – enfin - qu'une nouvelle guerre de religion a éclaté et, cette fois, à l'échelle planétaire. Les Islamistes massacrent les chrétiens en Égypte, en Irak, aux Philippines, en Indonésie, au Pakistan, au Nigeria, un peu partout. Malraux avait dit: «Le XXIème siècle sera religieux ou il ne sera pas». On a bien l'impression que ce siècle qui commence va voir le déchaînement sans pitié d'un Islam renaissant, voulant dominer le monde et faire payer à la civilisation chrétienne les quelques siècles pendant lesquels elle a régné sur la planète. Cette haine du chrétien dépasse de beaucoup tous les problèmes de la foi. En s'attaquant aux églises, aux prêtres, aux religieuses, aux fidèles, les islamistes veulent abattre la civilisation occidentale, la démocratie, le capitalisme, ce qu'ils appellent le «néo-colonialisme», la parité hommes-femmes, les Droits de l'Homme, le progrès tel que nous le concevons. Le XXème siècle a été marqué par l'affrontement Est-Ouest, mais Le Coran a pris la place du Communisme, le drapeau vert de l'Islam celle du drapeau rouge.» Pour Desjardins, l’affrontement se fera aussi en Europe.

lundi 1 septembre 2014

Terre chrétienne


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Vincent Pellegrini

 En juin dernier, une initiative pour faire du Valais un Etat laïque a été lancée. Une séparation totale de l’Eglise et de l’Etat est certes recherchée, mais à voir certains initiants c’est surtout l’Eglise catholique qui est visée à cause de ses positions sur l’homosexualité, la présence de symboles religieux dans les espaces publics, etc. Cette initiative oublie que le Valais a une matrice culturelle chrétienne. Chaque village a son clocher et l’Eglise joue aujourd’hui encore un rôle social important même si la fréquentation de la messe dominicale est en chute libre depuis les années soixante. La plupart des Valaisans suivent en effet les diverses étapes de l’initiation chrétienne (baptême, Première communion, confirmation, etc.). Quant à l’Etat fédéral, il n’est pas laïque mais neutre confessionnellement et laisse les cantons, s’ils le désirent, organiser l’enseignement religieux à l’école, à condition que cet enseignement religieux ne soit pas obligatoire. Du fait du fédéralisme, les cantons ont donc une certaine latitude dans l’application de cette neutralité confessionnelle. D’ailleurs, selon la nouvelle Constitution fédérale, «la réglementation des rapports entre l’Eglise et l’Etat est du ressort des cantons» (article 72, al. 1). La neutralité confessionnelle  est de toute façon respectée à l’école à partir du moment où un élève peut être dispensé d’enseignement religieux, ce qui est appliqué en Valais. La liberté de conscience de chacun est donc respectée et il n’est pas besoin d’introduire la laïcité en Valais. Laïcité qu’Alain Finkielkraut décrivait d’ailleurs en juin 2003 comme «la dernière des religions», tandis que le chancelier  Gerhard Schröder a déclaré: «L’Allemagne n’est pas laïque mais sécularisée et imprégnée de religion judéo-chrétienne. (Le Figaro, 6 janvier 2004)» Une formule qui peut être transposée au Valais. N’oublions pas que la Constitution fédérale commence par «Au nom de Dieu Tout-Puissant!». En Valais, la loi cantonale sur l’instruction publique est restée clairement confessionnelle.  Elle dit que l’école  doit aussi préparer l’élève  à sa tâche de personne humaine et de chrétien (article 3, al.3). Le Valais est d’autant moins laïque que les Eglises réformée et catholique sont reconnues de droit public. Car le Valais est une  terre de civilisation chrétienne, qu’on le veuille ou non.

lundi 25 août 2014

Toujours le gender...


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Vincent Pellegrini

 -         Cette époque est à la confusion et à l’étalage sexuels, à l’image des affiches provocatrices de prévention contre le sida de l’Office fédéral de la santé publique. En matière d’application de la théorie du gender, c’est cependant l’Australie qui a atteint des sommets. Ce pays admet désormais le statut du genre «neutre» dans les registres de l'État civil. La plus haute cour de justice australienne reconnaît ainsi l'existence juridique d'un troisième sexe, en plus des sexes masculin et féminin.  L'avis intervient à la suite d'une bataille juridique intentée par Norrie, qui ne se perçoit ni comme un homme ni comme une femme, et qui souhaitait la création d'une troisième option. L'Australie permettait déjà, depuis juin dernier, la nomenclature «transgenre» sur les documents officiels. Norrie est un homme qui a subi une intervention chirurgicale pour changer de sexe en 1989. Malgré cela, Norrie ne s’est pas senti femme. L'Allemagne et le Népal permettent à leurs citoyens d'inscrire un X dans la case réservée au sexe. L'Allemagne a même permis aux parents de laisser vierge la case du sexe sur les actes de naissance, ce qui crée d'office une catégorie indéterminée dans les registres de l'État civil. Le gender avance et ce qui paraît aujourd’hui aberrant sera bientôt considéré comme normal.

-         Les évêques suisses, la conférence des évêques européens et les dignitaires chrétiens d’Orient ont lancé un appel solennel à la Communauté internationale en faveur des chrétiens d’Orient, spécialement de Syrie et d’Irak, qui sont en passe de disparaître car ils sont chassés de leur pays. En Irak, l’Etat islamique qui a rétabli le califat a pris la grande ville de Mossoul et marqué à la peinture les maisons des chrétiens. Ceux-ci, qui ont été dépossédés de leurs biens et ont tous fui la ville. Aux barrages à la sortie de Mossoul ils ont encore été dépouillés de toutes leurs richesses (bijoux, etc.). Dans la plaine de Ninive, toujours en Irak, la progression des djihadistes de l’Etat islamique a jeté sur  les routes de l’exil 120 000 chrétiens qui cherchent refuge dans le Kurdistan irakien. C’est une tragédie de grande ampleur. Partout où ils arrivent, les djihadistes de l’Etat islamique saccagent les églises chrétiennes. L’intervention américaine en Irak se termine par un chaos généralisé car les Etats-Unis n’ont pas pris en compte les facteurs religieux.

 

mercredi 25 juin 2014

Couac


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Vincent Pellegrini


-         Le 8 juin, le pape ainsi que les présidents israélien et palestinien étaient réunis dans les jardins du Vatican pour une invocation promotrice de la paix. Un imam s’est également exprimé mais il n’a pas pu se retenir en terminant son invocation par un appel à la victoire sur les peuples infidèles. Un gros couac dans cette cérémonie... Le mot utilisé était kafir qui désigne tous ceux qui n’ont pas embrassé l’islam (gents du Livre ou des autres religions, irréligieux et apostats). Gêné, le Vatican a enlevé de son site internet l’intervention de l’imam et n’a laissé que l’invocation du pape François.

-         Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire catholique au Kazakhstan, a donné le 27 mai 2014 en Angleterre une interview publiée sur le site Latin Mass Society concernant la crise dans l’Eglise. Il a notamment déclaré: «Selon ma connaissance et expérience, la plaie la plus profonde dans la crise actuelle de l’Eglise est la plaie concernant l’Eucharistie, les abus du Saint Sacrement. Beaucoup de gens reçoivent la Sainte Communion dans l’état objectif du péché mortel… Ceci se répand dans l’Eglise, surtout dans l’Occident. Là les gens vont très rarement à la Sainte Communion avec une préparation suffisante.» Voilà un langage que l’on n’a plus l’habitude d’entendre.

-         L’islam contemporain a trop souvent un problème avec la violence et Benoît XVI avait déjà abordé de manière oblique cette thématique sensible lors de son fameux discours de Ratisbonne. Durant son dernier voyage en Terre Sainte, le pape François n’a pas éludé la question lors de son passage à Jérusalem. Sur l’Esplanade des mosquées, face au grand mufti de Jérusalem, il a notamment déclaré: «Respectons-nous et aimons-nous les uns les autres comme des frères et des sœurs! Apprenons à comprendre la douleur de l’autre! Que personne n’instrumentalise par la violence le Nom de Dieu!»

-         «C'est le moment de s'y mettre», a dit le pape François en invitant les fidèles à prier le chapelet tous les jours. Dans sa rencontre du 12 mai, avec les prêtres et les séminaristes des collèges pontificaux de Rome, le pape a confié qu'il priait tous les jours le chapelet. Il a insisté à plusieurs reprises devant les fidèles sur la  nécessité de dire le chapelet, pratique qui s’est beaucoup perdue en Occident.