lundi 17 janvier 2011

De l’Antiquité à aujourd’hui, les mêmes causes de déclin religieux


Dans sa dernière encyclique “Spe Salvi” sur l’espérance (publiée en exclusivité pour la Suisse par les éditions Saint-Augustin), le pape Benoît XVI explique notamment comment le christianisme des origines s’est imposé dans le contexte d’une religion païenne déclinante. En fait, en y regardant de près, on retrouve dans la description de ce paganisme mourant de l’antiquité quelques causes de déclin similaires à celles à l’oeuvre dans le christianisme d’aujourd’hui, souvent aplati, laïcisé et rationalisé par la pensée dominante d’une société marchandisée et exclusivement scientifique. Un reliquat de christianisme sociologique qui regarde désormais comme irréel le surnaturel et noie Dieu dans le panthéisme écologique… Il y a 2000 ans, la population romaine ne croyait plus aux mythes, aujourd’hui les Européens ne croient souvent plus aux dogmes chrétiens.
Vincent Pellegrini
Le pape Benoît XVI explique dans “Spe Salvi”: “Nous devons ajouter encore un autre point de vue. La Première Lettre aux Corinthiens (1, 18-31) nous montre qu’une bonne part des premiers chrétiens appartenaient aux couches sociales basses et, précisément pour cela, étaient disposés à faire l’expérience de la nouvelle espérance, comme nous l’avons vu dans l’exemple de Bakhita. Cependant, depuis les origines, il y avait aussi des conversions dans les couches aristocratiques et cultivées, puisqu’elles vivaient, elles aussi, « sans espérance et sans Dieu dans le monde ». Le mythe avait perdu sa crédibilité; la religion d’État romaine s’était sclérosée en un simple cérémonial, qui était exécuté scrupuleusement, mais qui était désormais réduit à une simple « religion politique ». Le rationalisme philosophique avait cantonné les dieux dans le champ de l’irréel. Le Divin était vu sous différentes formes dans les forces cosmiques, mais un Dieu que l’on puisse prier n’existait pas.”

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