Pour une bienveillante application du motu Proprio
Classé dans : Catholicisme — Vincent Pellegrini @ 14:47 Modifier
Le mouvement La Paix Liturgique explique dans sa “Lettre”:
Neuf mois après la publication du motu proprio Summorum pontificum les faits sont là : à part quelques îlots d’opposition incompréhensible comme à Reims qui semble devenir le cœur de la culture du mépris envers les fidèles attaché à la forme extraordinaire du rite romain, presque partout ailleurs les liens se tissent le dialogue s’engage et la charité est en marche, et malgré les difficultés ou les réticences qui subsistent l’heure est venue ou il ne s’agit plus de s’observer mais d’œuvrer concrètement à la mise en place dans les paroisses des célébrations selon le missel traditionnel. Or cette mise en œuvre n’apparaît pas si simple, tout bonnement car ceux qui la mettent en œuvre n’ont pas toujours pris en compte les exigences indispensable à respecter pour que cette mesure faite pour établir la paix et générer la réconciliation porte les fruits attendus et espérés. En publiant nos réflexions nous souhaitons participer, autant qu’il sera possible à l’établissement d’une paix liturgique que nous croyons à porté de main
Constatons donc que pour que la mise en place d’une nouvelle célébration selon la forme extraordinaire du rite romain il faut respecter quelques principes d’évidence…
1 – La célébration doit être effectuée dans une église adaptée à cette liturgie. Il faut donc choisir un lieu adapté à la célébration de la forme extraordinaire du rite romain et non pas la « magnifique église » contemporaine peut être pure chef d’œuvre architectural de son temps, mais dont l’aménagement intérieur (emplacement de l’autel, Orientation, absence de banc de communion…) ne saura donner sa vrai place à la liturgie du bienheureux jean XXIII
2 – Il est aussi indispensable que ces messes soient célébrées par un prêtre bien disposé, c’est-à-dire animé par le souci de répondre à l’invitation du Pape et d’accueillir les fidèles qui lui sont confiés comme ses enfants. Le fait de ne pas savoir (encore) célébrer dans cette forme liturgique ne peut être un obstacle car avec le souci du bien des âmes et une courte formation, l’apprentissage est rapide.
3 – Il faut surtout que la liturgie mise en place dans le cadre de l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum soit célébrée à des « horaires familiaux ». A défaut, cela ne peut répondre aux réalités exigeantes de la vie des fidèles. Pourtant force est de constater qu’un grand nombre de célébrations accordées depuis l’entrée en vigueur du Motu Proprio le sont en contradiction avec cette règle de bon sens chrétien. Ainsi par exemple, la messe dominicale accordée à Sainte Jeanne de Chantal à Paris débute à 12h45 se termine à… 14h passé…. Si le Père-curé doit être réellement remercié pour son authentique charité et son sens de l’unité, il n’en demeure pas moins que cette messe n’est à l’évidence pas praticable pour les familles du quartier et leurs jeunes enfants. C’est un fait. Ainsi, ce type d’expérience – si il n’en demeure pas moins de vrais « premiers pas » – ne permet pas de révéler, et encore moins de satisfaire, la réelle demande locale. On peut hélas en dire autant des messes dominicales célébrées à 8h30 ou 9 h du matin, à 12 h ou à 18h30…
« Mais vous n’êtes jamais contents » diront assurément certains. Pourtant la réalité des paroisses nous enseigne clairement ce qu’est un « horaire familial ». En effet, il suffit d’étudier les messes célébrées dans les 100 paroisses de Paris pour voir que 83 % d’entre elles débutent entre 9h30 et 11h15… Ce qui nous indique très clairement que c’est dans ce créneau horaire que les fidèles souhaitent « assister à la messe » en famille.
Mais d”autres diront« C’est déjà mieux que rien », « Quand on veut on peut », « Le Père-curé célèbre déjà trois messes dans la forme ordinaire du rite romain, tous les créneaux horaires habituels sont pris, il est déjà bien aimable de rajouter une célébration dans la forme extraordinaire fut-ce à un « horaire décalé » diront d’autres. Peut être. Nous ne nions pas ces réalités de terrain. Toutefois, dès lors que l’Église nous enseigne que le missel de Paul VI et celui du Bienheureux Jean XXIII sont deux expressions du même rite, pourquoi, dans les paroisses ou sont déjà célébrées plusieurs messes dans la forme ordinaire du rite romain, l’une d’entre elles ne pourrait pas l’être dans la forme extraordinaire quand un groupe de fidèles y demande l’application du Motu Proprio ?
4 – Il faut ensuite que la célébration de la forme extraordinaire du rite romain ne souffre pas la créativité d’”innovation personnelle ou la recherche du sensationnel et respecte à la fois la nature et les traditions du rite et la sensibilité de ceux qui désirent vivre, en communion avec l’Église, leur évêques et leurs frères, au rythme de cette liturgie,. En faisant explicitement aux livres de 1962,( Et non à ceux de 1965 ) le Pape clôt le débat sur la manière de mettre en place son Motu Proprio et demande aux prêtres qui décident de l’appliquer de se conformer strictement aux prescriptions du missel du Bienheureux Jean XXIII. Ne pas respecter ce principe c’est laisser la porte ouverte aux malaises ou pire à la conviction que ce qui est pourtant accordé ne l’est pas dans une bonne intention de charité et d’apaisement.
5 – Il faut enfin que cette célébration soit mise en place d’une manière stable et régulière, c’est-à-dire – a minima – chaque dimanche et fête dans une même église avec une solution pour les vacances. Une messe mensuelle ou bimensuelle ne permet pas aux familles de s’implanter et de s’investir dans la paroisse. En effet comment des enfants peuvent ils s’investir dans le service de l’autel, les parents dans les œuvres de la paroisse s’ils n’y vont pas au moins chaque dimanche ? Règle de bon sens.
Ces quelques règles d”évidences sont très simples à appliquer. Partout où elles le sont, les fidèles sont ravis et de vrais expériences de charité et de paix liturgique sont vécues entre les fidèles au delà de leur sensibilité liturgique. Vouloir les contourner ou les « oublier » est un combat d’arrière-garde, une attitude anachronique totalement ringarde qui ne tient pas compte des réalités ecclésiales de notre temps. Les oublier serait aussi s’interdire de pouvoir honnêtement mesurer la réalité de demandes auxquelles on a souvent répondu par des solutions « ad experimentum » dont l’expérience s’avérerait non concluante… Tout simplement par la non pertinence de l’expérience mise en œuvre…
A chacun de nous maintenant, clercs et laïcs, de savoir de quel camp il se considère : celui des hommes du passé qui vont ressasser les vieux débats pendant des années encore ou celui des catholiques qui quelle que soit leur forme liturgique de prédilection entendent œuvrer ensemble aux grands défis de l’Église d’aujourd’hui.
Christian Marquant
Président-Fondateur d’Oremus
6 mai 2008
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