Le regretté Dom Gérard Calvet disait du chant grégorien qu’il était chant de liberté par excellence:
Il expliquait ainsi dans une conférence: «Je voudrais terminer par un trait qui me paraît qualifier la musique grégorienne mieux que tout autre. Je veux parler de la liberté. Comment nos rythmes pourraient-ils se laisser emprisonner, comme le dit Henri Charlier, « dans la cage à barreaux de mesure » ? Comment le grégorien serait-il tombé dans cette conception du rythme où est tombée la musique depuis la Renaissance ? En elle-même, toute vie spirituelle est imprévisible. Elle n’est pas soumise aux lois qui régissent le monde physique, elle échappe à tous les déterminismes. Et quand cette vie de l’âme a reçu l’influx de la grâce divine, d’une grâce qui délivre l’âme des liens du péché, qui la délivre d’elle-même pour la faire s’oublier et se jeter en Dieu, il ne faut pas s’étonner que lorsque cette âme chante, son chant soit parfaitement libre. Le beau privilège du grégorien, c’est d’être un chant non mesuré, un chant d’hommes libres dont la voix fait, pour ainsi dire, cesser le temps par des vocalises où l’âme s’oublie, se réjouit, contemple et glorifie Dieu.»
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