mardi 18 janvier 2011

Principes chrétiens et partis en Valais

Quelle est la place des principes chrétiens dans le programme d’un parti? Cette question, curieusement, n’intéresse pas les journalistes en période préélectorale. Faisons donc un petit tour des programmes et des chartes politiques des partis valaisans sur l’Internet. Il y a bien sûr tout d’abord les partis à étiquette «C» qui ne peuvent faire l’économie des valeurs chrétiennes dans leur message.
Le PDC du Valais romand avance une définition précise et exigeante de l’imprégnation chrétienne de son action politique: «Son action politique, forte d’une longue tradition, s’édifie sur une conception chrétienne de la personne et de la société.» Dans les objectifs de son programme politique, le PDCVR veut aussi: «Maintenir un enseignement religieux et de culture judéo-chrétienne en collaborant avec les églises dans le respect des consciences et le souci d’ouverture à l’autre».
C’est en quelque sorte un résumé du programme symbolisé par la statue colossale du Christ Roi à Lens, qui regarde toute la vallée du Rhône. Laquelle statue fut inaugurée le 22 septembre 1935 par Mgr Bieler, évêque de Sion, qui consacra alors au Christ Roi le Valais tout entier «avec son peuple et son gouvernement». Dans son homélie, il expliqua que le culte rendu au Christ Roi était un moyen de lutter contre ceux qui veulent supprimer «l’influence de Dieu sur les Etats, les écoles et les familles».
Autre parti valaisan à étiquette «C», le Parti chrétien social du Valais romand. Son «Projet politique» explique que dans un «projet de société chrétien-social, la référence chrétienne se traduit par un souci d’ouverture aux croyants comme aux non-croyants et une action politique guidée par des exigences éthiques fortes. Le christianisme-social est une dynamique qui cherche constamment de nouvelles réponses aux questions d’un monde en mutation.» On le voit, ici, l’action est moins spécifiquement ou explicitement chrétienne que pour le PDC. On rappellera au passage que le Parti chrétien social a été historiquement fondé sur la doctrine sociale de l’Eglise et les encycliques des papes y relatives même s’il n’en fait plus un axe politique.
Il y a ensuite l’UDC. En parti de la droite morale, il «revendique ouvertement l’étiquette d’un parti attaché aux valeurs chrétiennes et aux traditions qui ont fait la force et la prospérité de notre pays». Il réclame dans la foulée le retrait des classes du manuel d’instruction religieuse Enbiro «dont certains aspects incontournables sont contraires aux valeurs et aux traditions chrétiennes».
Historiquement distant de l’Eglise catholique valaisanne et de la religion, le parti radical valaisan préfère donner comme référence l’humanisme. Dans cette vision de la société, l’Etat s’engage à permettre à chaque citoyen d’exercer les libertés qui fondent sa responsabilité.
Le parti socialiste valaisan est, lui, historiquement attaché au syndicalisme et à la défense de la classe ouvrière. Il a aujourd’hui élargi son public cible, mais ne fait pas appel aux valeurs chrétiennes dans son discours officiel. Il se réfère à la solidarité.
Et la position de l’Eglise par rapport aux partis et à la politique? On peut la résumer par cette prise de position récente du cardinal Renato Raffaele Martino, président du Conseil pontifical justice et paix. Ouvrant un congrès international, il a souligné que la diversité «légitime» des options des chrétiens en politique, va de pair avec des choix politiques qui ne contredisent pas la foi, comme le rapporte l’agence Zénith.
L’on peut se référer au récent «Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise» rédigé par le Conseil pontifical Justice et Paix.
Vincent Pellegrini

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