Un livre offrant les lettres spirituelles fulgurantes du cardinal Journet
Classé dans : Catholicisme — Vincent Pellegrini @ 0:06
Les excellentes éditions Ad Solem, qui vont toujours en grande profondeur dans le domaine religieux et explorent le futur sous un angle assez prophétique, publient un recueil de lettres spirituelles écrites à une cinquantaine de correspondants de tous ordres par le cardinal Charles Journet (1891-1975), qui fut comme chacun sait l’un des plus grands théologiens contemplatifs du XXe siècle. Cette correspondance spirituelle qui a demandé un tri éclairé – et réussi – dans environ 1500 lettres est publiée sous le titre “Comme une flèche de feu”. C’est tout simplement remarquable et incroyablement utile spirituellement car le cardinal Journet nous livre là le résultat vécu de toute sa longue expérience mystique sur la vie quotidienne. Ce livre, très contemporain, éclaire le sens de la vie chrétienne dans cette époque devenue folle.
Vincent Pellegrini
Et voici quelques extraits de ces lettres splendides de Charles Journet:
“Le principal est l’amour de Dieu pour Dieu, et de toutes choses, des hommes et de l’univers pour Dieu. Je crois beaucoup à cette oeuvre d’approfondissement de l’amour en restant au plein coeur du monde. Que Jésus vous donne de ne jamais perdre la paix profonde du coeur, de toujours survoler les événements, par la foi, de planer dans son ciel: alors il est facile de faire de chaque événement un acte d’offrande et de travailler sans s’user.”
“L’essentiel, ce n’est pas du dehors qu’il nous viendra, c’est de la prière intérieure. Si l’on supplie Dieu de ne pas passer à côté de son mystère sans l’avoir au moins entrevu et deviné, comment nous refuserait-il de telles choses?”
“La théologie est en dessous de la prière.”
“Quant au chapelet, essayez d’en dire chaque jour une dizaine pas trop vite en attachant votre pensée sur l’un des mystères du Rosaire”
“Je pense que les deux états sont bons, celui du besoin et celui du non-besoin de lire. Un temps pour ceci et pour cela. L’essentiel est de vous tenir sous le regard de Dieu et alors faites ce qui vous attirera. C’est lui qui imprime à l’âme ces rythmes d’user comme n’en usant pas, ou de ne pas user.”
“Quand on est brisé, et que les raisons de plus rien ne nous apparaissent, il faut porter son coeur, les pauvres morceaux de son coeur vers le Dieu d’Amour: sans rien dire quand on ne peut rien dire.”
“Il faut beaucoup aimer Jésus. Dans cette petite hostie que l’on reçoit à la messe, il y a contenus toutes les réponses et tous les amours.”
“Ne vous analysez pas: s’analyser c’est se trouver et se trouver c’est trouver le trouble. Tâchez toujours de briser le cercle qui vous ramènerait pour quelque prétexte que ce soit, sur vous-même, et partez comme une flèche vers Dieu. Un gloria Patri…dit dans la foi profonde pacifie plus d’âmes que toutes les analyses. La réponse à tout cela est dans le mot de sainte Catherine de Sienne que lui dit Dieu: Occupe-toi de Moi, Je m’occuperai de toi.”
“Abandonnez-vous totalement à la volonté divine sans regarder ni en arrière ni en avant, mais vers le grand ciel de Dieu. Alors, une grande douceur viendra d’en haut jusque dans votre âme pour la pacifier.”
“Il faut savoir ce que Dieu veut. Et il le montre souvent par le cours des événements. Restez en paix. Enfoncez-vous dans la profondeur de Dieu. Ne prenez pas pour des signes tout le flux des événements qui vous jetteraient dans des angoisses chaque jour nouvelles. Touchez la profondeur de Dieu, et laissez-le disposer de tout. Il vous viendra une grande paix.”
“Il y a toujours, quand il (Dieu) veut attirer une âme à lui, cette épreuve de la désolation intérieure et de la lumière qui disparaît pour qu’on s’attache à Dieu dans la nuit, une nuit qui peut être terriblement douloureuse, mais au cours de laquelle l’âme avance plus en une semaine que pendant des mois de tranquillité. Ne vous en troublez pas.”
23 septembre 2008
“La théologie est en dessous de la prière.”
RépondreSupprimerMerci d'avoir relever cette vérité.
La théologie dans l'Eglise, c'est comme l'économie dans la politique : elle est indispensable, mais si elle prends le pouvoir, c'est l'enfer.
Merci
Bruno