lundi 31 décembre 2012

visibilité de l'habit ecclésiastique


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

-         Le cardinal Tarcisio Bertone, le numéro 2 du Vatican, a fait une circulaire demandant aux responsables du Saint-Siège de faire respecter par leurs subordonnés «l´usage quotidien de l´habit ecclésiastique, soutane ou clergyman, et religieux». Le clergé travaillant au Vatican se doit de montrer l´exemple aux autres membres de l´Eglise, explique le secrétaire d’Etat du Saint-Siège. La question de l´habit ecclésiastique est réglée par l´article 284 du Code de droit canon. Il est simplement écrit que «les clercs porteront un habit ecclésiastique convenable, selon les règles établies par la conférence des évêques et les coutumes légitimes des lieux». Les différentes conférences épiscopales du monde entier peuvent élaborer leur propre réglementation en la matière, qui doit cependant être approuvée par le Saint-Siège, explique l’agence APIC. L’agence imedia ajoute: A la Congrégation vaticane pour le clergé, on explique que «les fidèles ont le droit de reconnaître les prêtres par un habit identifiable». Il est effectivement dommage que des prêtres se «laïcisent» en s’habillant comme tout le monde dans une société en perte de valeurs et où les symboles sont redevenus importants. Je trouve dommage que les prêtres s’habillent en civil. Je me réjouis lorsqu’ils portent une croix bien visible. Car une toute petite croix n’est pas ostentatoire d’un état ecclésiastique. Porter la soutane ou un clergyman est un témoignage dont notre société post-chrétienne a besoin. Le prêtre n’est pas un homme comme un autre. Même si l’habit ne fait pas le moine, il y contribue. Pour le Vatican le prêtre doit montrer jusque dans son habillement qu’il est dans le monde mais qu’il n’est pas du monde.

-         Autre exemple de la visibilité chrétienne: Les effigies des saints frères apôtres des Slaves, Cyrille et Méthode, seront bien gravées sur une pièce de monnaie en euro de Slovaquie, a annoncé la banque centrale du pays, mettant fin à une polémique. Pour les évêques slovaques, le dessin de la pièce, représentant les deux saints missionnaires portant une auréole et sur leurs vêtements des croix, «respecte les racines chrétiennes de la nation». La Communauté européenne avait demandé en vain de supprimer ces symboles religieux, explique l’agence Zenit.org.

 

 

 

 

 

dimanche 23 décembre 2012

objection de conscience, avortement



 

Cavalier seul

Vincent Pellegrini
  
-         Dommage que la Conférence épiscopale des évêques suisses n’ait pas voulu soutenir l’initiative populaire «Financer l’avortement est une affaire privée» en laissant la liberté de vote aux fidèles. En effet, les fidèles devraient pouvoir faire valoir leur objection de conscience à cofinancer le meurtre d’enfants à naître avec une partie même minime de leur prime d’assurance maladie obligatoire. Dans son Evangile de la Vie, Jean Paul II rappelait déjà (numéro 73): «L'avortement est un crime qu'aucune loi humaine ne peut prétendre légitimer. Des lois de cette nature, non seulement ne créent aucune obligation pour la conscience, mais elles entraînent une obligation grave et précise de s'y opposer par l'objection de conscience».

-         On attend aussi la réaction des évêques à l’homoparentalité qui a été acceptée par le Conseil  national alors qu’elle dénature la structure naturelle de la famille. Tout enfant naît d’un père et d’une mère et c’est bien un droit fondamental de l’enfant que de pouvoir grandir avec un père et  une mère. C’est même le bon sens qui parle. Dans son dernier  message sur la paix, Benoît XVI a en effet encore rappelé: «La structure naturelle du mariage doit être aussi reconnue et promue, c’est-à-dire l’union entre un homme et une femme, face aux tentatives de la rendre juridiquement équivalente à des formes radicalement différentes d’union qui, en réalité, la dénaturent et contribuent à la déstabiliser, éclipsant son caractère particulier et son rôle social irremplaçable». L’homoparentalité est une supercherie, pour reprendre l’expression du cardinal archevêque de Paris face au mariage gay. Le comble est que les partisans de l’homoparentalité essaient de faire passer pour des anormaux les parlementaires qui se sont opposés à l’homoparentalité en expliquant qu’ils se sentent déstabilisés dans leur identité hétérosexuelle.

-         Et enfin, je signalerai la parution du dernier livre de l’abbé François-Xavier Amherdt intitulé «Dieu est une fête» et paru aux éditions  Saint Augustin. "Dieu est une fête - Tome 1" est consacré aux cycles de l´Avent et de Noël, ainsi qu´aux fêtes de la Vierge Marie et des Saints. Le tome II, à paraître en mars 2013, sera articulé autour des cycles du Carême, de Pâques et d´autres fêtes liturgiques.

lundi 17 décembre 2012

Témoignage d'une conversion


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

C’est un livre qu’on lit d’une traite, tant il est authentique et direct. Publié aux Editions Saint-Augustin et écrit par le Valaisan de Grimisuat Jeff Roux, il porte le titre «Jésus, mon Ami, mes emmerdes» et il est sous-titré «Témoignage d’une rencontre». Jeff Roux raconte dans ce livre sa conversion à Dieu puis au Christ durant ses études universitaires de géographie et d’économie politique. Athée, Jeff Roux sent de plus en plus au fond de lui un vide qu’il n’arrive pas à remplir. Même les fêtes avec les copains d’uni ne parviennent plus à lui faire oublier un manque de sens profond dans sa vie. Il raconte: «Je sombre progressivement dans une spirale infernale qui me tire vers le fond. Je me sens mourir intérieurement. (…) J’ai tout et je suis triste. C’est assez pathétique. (…) Je n’arrive pas à comprendre à quoi sert la vie! Tout est si absurde! Pourquoi vivre si c’est pour mourir et tout oublier? (…) C’est comme ça qu’est  né mon désir spirituel, au fond d’un trou, lors du plus grand brouillard de ma vie. (…) La seule certitude que j’ai, c’est que je  ne rechercherai pas dans la religion». Il s’inscrit donc à un «camp de silence» qui n’a rien à voir avec le christianisme ou avec une religion. Chaque jour, réveil à 4 heures du matin, avec au programme dix heures de méditation par jour. Progressivement, sans que personne ne lui parle, Jeff Roux découvre son amour égoïste par-dessus lequel il doit passer pour trouver quelque chose de plus grand. Il comprend qu’il existe un amour plus grand. Il a l’impression qu’il existe quelque chose de plus grand que lui, une vérité qui dépasse l’orgueil de ses jugements. Son cœur s’ouvre et se libère. L’auteur s’exclame: «Vas-y, j’ai confiance en toi. Je sais que tu existes! Révèle-moi qui tu es et ce que tu veux! Toi qui as créé tout ça! Viens! J’ai besoin de toi!» Peu après, l’auteur découvre: «Il existe, le Plus Grand que moi. Il existe et en plus il m’aime! Je venais de rencontrer dans mon cœur, Celui que je cherchais depuis le début de cette quête profonde!» Jeff Roux a découvert Dieu mais pas encore le Christ. Ce sera chose faite lors d’une rencontre avec une communauté du Bas-Valais. Un livre à mettre sous le sapin. Vraiment.

lundi 26 novembre 2012

Respect du sacré


avalier seul

Vincent Pellegrini

-         Mgr Martin Grichting, vicaire général du diocèse de Coire, a renouvelé sa demande de suppression des subventions de l´Eglise catholique cantonale des Grisons au Centre de planning familial de Coire «Adebar», lors de l´assemblée du Corpus catholicum (corporation ecclésiastique cantonale) des Grisons, le 31 octobre. Pour le vicaire général, il s´agit d´un soutien direct aux meurtres d´enfants à naître en promouvant l’avortement, en particulier pour les jeunes filles mineures.

 

-         Le manque de prêtre incite de plus en plus à utiliser les laïcs. Le pape a évoqué le sujet en recevant les évêques français. Il a notamment précisé selon l’agence VIS: «Saluant la générosité des laïcs appelés à participer à certains offices et charges dans l’Eglise, le Pape a dit qu'il convenait «cependant de rappeler que la tâche spécifique des fidèles laïcs est l’animation chrétienne des réalités temporelles au sein desquelles ils agissent de leur propre initiative et de façon autonome, à la lumière de la foi et de l’enseignement de l’Eglise. Il est donc nécessaire de veiller au respect de la différence entre le sacerdoce commun de tous les fidèles et le sacerdoce ministériel de ceux qui ont été ordonnés au service de la communauté, différence qui n’est pas seulement de degré, mais de nature.»

 

-          «La musique sacrée peut favoriser la foi et contribuer à la nouvelle évangélisation", a dit le Pape aux membres de l'association musicale italienne Santa Cecilia, réunis pour un congrès à Rome. Benoît XVI a ajouté notamment: «On pense spontanément à la vie de saint Augustin dont la conversion est certainement due en grande partie à l'écoute du chant des psaumes et des hymnes dans les liturgies présidées par saint Ambroise. (…) Il ne fait aucun doute que la musique et surtout le chant donnent à la lecture des psaumes et des cantiques bibliques une plus grande force communicative». Le pape a également conseillé: «Efforcez-vous d'améliorer la qualité du chant liturgique sans avoir peur de reprendre et valoriser la grande tradition musicale de l'Eglise qui trouve dans le grégorien et la polyphonie ses deux expressions les plus hautes... La participation active de tout le peuple de Dieu à la liturgie ne consiste pas seulement à parler, mais aussi à écouter…»

samedi 10 novembre 2012

Aleteia


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

-         Aleteia (www.aleteia.org), qui veut dire vérité en grec, est un site internet et un nouveau réseau social mondial de partage sur les questions de foi, de société et de vie «pour ceux qui cherchent la vérité». On peut choisir la langue, par exemple le français, et lire les articles puisés dans de très nombreux sites internet ou des blogs. Au début de cette semaine on pouvait par exemple lire des articles sur la mort, sur le mariage gay «qui est une supercherie», sur l’année de la foi, le shabbat et le jour du Seigneur, la place de la femme dans l’Eglise et le credo contre les faux dieux. Voici un extrait de ce dernier thème: «La crise profonde que l’Église traverse actuellement est une crise de la foi. Le pape Joseph Ratzinger en est tellement convaincu que, le 11 octobre dernier, il a voulu inaugurer une année spéciale, une année de la foi, et que chaque mercredi, jour de ses audiences publiques hebdomadaires, il s’est mis à expliquer le Credo article par article. Les nouveaux dieux dont il parle sont: les «capitaux anonymes qui réduisent l’homme en esclavage»; la violence terroriste «exercée apparemment au nom de Dieu»; la drogue qui, «comme une bête vorace, étend ses mains sur toute la terre et détruit»; «la manière de vivre qui est répandue par l'opinion publique (le mariage ne compte plus, la chasteté n’est plus une vertu).» On trouve aussi un lien pour Youcat, le catéchisme de l’Eglise catholique destiné aux jeunes.

-         L’agence www.zenit.org révèle les 58 propositions retenues par le récent synode des évêques, à Rome, qui était consacré à «la nouvelle évangélisation par la transmission de la foi chrétienne». L’accent a été mis sur l’aspect missionnaire, même pour l’Occident. Pourquoi? Le synode répond: «En tant que chrétiens, nous ne pouvons rester indifférents au processus de sécularisation. Nous sommes en fait dans des conditions semblables à celle des premiers chrétiens et nous devrions donc voir cette situation comme un défi et une possibilité. Nous vivons dans ce monde, mais nous ne sommes pas de ce monde (cf. Jn 15:19; 17:11,16).» On parle aussi dans le document de la liberté religieuse. Et le texte explique notamment: «Cette liberté inclut le droit d'enseigner aux enfants la foi chrétienne, sans compromis sur ses principes, dans la famille et/ou à l'école.» On voit ici l’importance pour le synode de la foi enseignée à l’école…

 

 

lundi 5 novembre 2012

Le C du PDC


Cavalier seul

Vincent Pellegrini
 

-         Le 27 octobre dernier Doris Leuthard a profité du congrès du centenaire de son parti pour dire que le PDC peut tout à fait bâtir sa politique en se basant sur les valeurs chrétiennes. L’étiquette chrétienne, qui a fait l’objet d’une réflexion dans le parti, sera donc conservée. La conseillère fédérale a soutenu que les valeurs chrétiennes rencontrent encore aujourd´hui une large acceptation dans la société. On est content d’apprendre aussi que la récolte de signatures par le PDC pour les deux initiatives sur la famille a abouti. En se faisant le parti de la famille, le PDC est authentiquement chrétien. Une famille attaquée de toutes parts en Europe notamment à travers le mariage homosexuel que va légaliser la France.

-         Ecône a finalement exclu de la Fraternité sacerdotale saint-Pie X (FSSPX) l’excentrique Mgr Williamson qui vient par ailleurs d’être condamné à une amende pour négation de l’Holocauste par un tribunal de Ratisbonne (le premier jugement avait été annulé pour vice de forme). La  maison générale de la Fraternité explique: «Mgr Richard Williamson a pris ses distances avec la direction et le gouvernement de la Fraternité sacerdotale saint-Pie X depuis plusieurs années, et il a refusé de manifester le respect et l’obéissance dus à ses supérieurs légitimes. Un ultime délai lui avait été accordé pour se soumettre, au terme duquel il a annoncé la diffusion d’une «lettre ouverte» où il demande au Supérieur général de démissionner.»

-         Ecône n’arrive pas à se réconcilier avec Rome à cause du Concile Vatican II. Lors du récent synode, Benoît XVI a donc repris le sujet et dit notamment : «Sans m'étendre, je voudrais reprendre certains points de mon homélie d'hier en citant le mot que Jean XXIII avait lancé comme une sorte de programme pour les travaux conciliaires, l'aggiornamento. Cinquante ans après l'ouverture du Concile, certains se demandent si la formule n'aurait pas d'emblée été malheureuse. On pourrait discuter des heures durant et n'aboutir qu'à des opinions discordantes. Je suis convaincu que l'intuition du Pape Jean exprimée par ce mot était et demeure exacte. (…) Le christianisme est un arbre...perpétuellement jeune. Cette actualité, cet aggiornamento, ne signifie pas une rupture de la tradition, mais une vitalité continue. Aggiornamento ne veut pas dire réduire la foi, la plier à l'air du temps, au bon plaisir de l'opinion. Tout au contraire».

 

 

samedi 27 octobre 2012

Debout les chrétiens!


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

 
A force de parler œcuménisme et dialogue, il semble que certains prêtres aient oublié que la nouvelle évangélisation consiste surtout à convertir au catholicisme. Certains n’osent même plus dire en chaire que le catholicisme est la seule vraie religion. Le Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, lui, ne peut pas être accusé de manquer de zèle missionnaire. Curé d’une paroisse florissante de Marseille, il dit la nouvelle messe mais porte la soutane tous les jours que Dieu fait. Chaque soir de la semaine, il se tient à disposition de tous ceux qui ont envie de le rencontrer. Son église est archipleine. Et il vient de publier aux éditons Robert Laffont un manifeste intitulé «Au diable la tiédeur», suivi d’un «petit traité de l’essentiel» et sous-titré: «Debout les prêtres et tous les passionnés du Christ!». Dans son ouvrage, il explique que la déshérence de l’Eglise de France est d’abord la faute des prêtres. Il précise: «Soyons honnêtes et n’allons pas invoquer la société  nouvelle, avec ses bouleversements, ses mutations, ses chocs de cultures et autres émergences, pour justifier le tarissement de l’esprit chrétien dans notre pays. Pas d’excuses, ce serait indigne de la sainte Eglise qui s’est toujours déployée sur le paganisme ou la fausseté des dieux, allant jusqu’à considérer la croix de l’opposition comme un atout dans la proclamation du Nom par lequel tout homme est sauvé.» Il appelle au retour des grands priants et des ramasseurs d’âmes hors pair en espérant une remise en cause radicale de l’organisation pastorale de l’Eglise de France. Il appelle ses confrères à revoir leurs idées et leurs méthodes. A ne pas rester seulement sur une ligne humanitaire qui n’est qu’un minimum. Pour le Père Michel-Marie, la messe ne doit plus ennuyer et les catéchismes se vider tandis que «le prêtre n’est plus qu’un pion ligoté au milieu de conseils pseudo-démocratiques et n’est plus contemplé dans sa beauté surnaturelle qui fait descendre le Ciel sur la terre». Le Père réfute l’argument selon lequel la qualité l’emporte sur le nombre. Il regrette l’invisibilité des prêtres dans les rues de France. On ne peut certes généraliser et le Valais n’en est pas encore là. Mais il faut veiller car il y a bien un processus à l’œuvre. 
 
 
 

dimanche 21 octobre 2012

Boulevard de l'islamisme


Cavalier seul

Vincent Pellegrini
 

Les éditions Xenia (www.editions-xenia.com) viennent de publier un livre intitulé «Boulevard de l’islamisme» et sous-titré «L’essor du radicalisme islamique en Europe illustré par l’exemple». L’auteur est Mireille Valette, journaliste genevoise, féministe et membre du parti socialiste. Tout ce qu’elle dit repose sur des faits. Ils montrent que l’islam revendicatif s’étend et déstabilise toutes les sociétés qui accueillent un grand nombre de musulmans, en Europe, au Canada et aux Etats-Unis. La Suisse n’est pas oubliée. Elle montre surtout que cette frange radicale de l’islam en Occident se révèle de plus en plus agressive et extrémiste, et que cette expansion n’est ni entravée,  ni clairement dénoncée par les imams et leaders qui se disent intégrés ou modérés. Mireille Valette donne aussi la parole à des hommes et à des femmes musulmans qui se battent eux aussi contre la régression fondamentaliste. Elle montre bien que la presse, en immense majorité religieusement correcte sur l’islam, passe complètement à côté du phénomène. Contra factum non fit argumentum, disaient les latins. Contre les faits, il n’y a pas d’argument. Les très nombreux exemples donnés par le livre et les rapports cités en font un réquisitoire irréfutable contre l’islamisme  importé. L’auteur conclut: «Mais le plus incroyable, le plus surréaliste, est l’attitude des politiciens et des élites, en particulier de gauche, devant cet essor du radicalisme. (…) Dès qu’il s’agit d’islam et de musulmans, les idéaux s’envolent.» La situation est telle que l’on se demande si la critique des religions existe encore. En effet, l’antiracisme fonctionne comme une muselière des critiques de l’islam. La Grande-Bretagne a déjà autorisé 85 tribunaux musulmans pour traiter du droit civil. Selon une convention de l’Union européenne, les Turcs des Pays-Bas ne sont pas obligés de s’intégrer. Les revendications de l’islam, dès qu’il est assez fort dans un pays, sont de plus en plus nombreuses. On connaît par exemple l’exigence des carrés confessionnels car reposer avec des mécréants est contraire à la dignité des musulmans dont les morts doivent par ailleurs être orientés vers la Mecque, explique Mireille Valette. Il faut ouvrir les yeux avant qu’on ne soit obligé de supprimer les arbres de Noël, d’accepter le burkini dans les piscines, les absences pour le ramadan, etc. La faute au relativisme culturel.

samedi 13 octobre 2012

Tragédie culturelle à Sion et entre Rome et Ecône


Cavalier seul

Vincent Pellegrini



Il souffle à Sion un vent contraire à la culture. Alors qu’il a accepté à l’unanimité la construction de six salles de gym, le dernier conseil général a refusé le crédit pour une nouvelle salle de concerts à la Matze. Le PDC a admis que si l’investissement n’était pas accepté, il faudrait attendre dix ans pour voir émerger un nouveau projet. Pour tenir son rang de capitale, Sion doit pourtant avoir une vraie salle de concerts. A relever que l’on continue à parler de salle de spectacles alors que Sion a besoin d’une salle de concerts dotée des meilleures conditions acoustiques. Faire une salle de la Matze bis ne servirait à rien. Autre tragédie culturelle qui a touché Sion: le limogeage du maestro Shlomo Mintz de la direction artistique du Festival international Sion Valais. Il avait déjà perdu son concours de violon par manque de courage du Conseil d’Etat. Pour ce qui est du festival le carnet d’adresses et les amis musiciens de Shlomo Mintz sont irremplaçables. Le violoniste était en effet la garantie pour le Sion Festival d’un niveau international avec des artistes au top  mondial. En animant le Crans-Montana Classics avec des master classes publiques et quelques concerts, Shlomo Mintz touchait un public différent que le Sion Festival. On souhaite en tout cas à la nouvelle équipe du Sion Festival, présidée par la compétente Chantal Balet, de réussir malgré tout à maintenir la manifestation en ligue internationale.

Les discussions entre Ecône et le Vatican ont échoué. Il n’est pas prévu de nouvelles rencontres pour négocier a expliqué le tout frais préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, lequel est connu pour être hostile aux traditionalistes. Ces derniers ont donc laissé passer une occasion unique de régularisation. Une occasion qui ne se représentera plus sauf si le pape en décide autrement. En cause, le refus par Ecône de la licéité de la nouvelle messe et le rejet du Concile Vatican II. Ecône a manqué de rhétorique. Vatican II, malgré ses 4361 interventions écrites, ses 2212 interventions orales, ses 544 votes, ses quatre constitutions, ses neuf décrets et ses trois déclarations, n’a pourtant prononcé aucun nouveau dogme à croire pour rester catholique. Il suffisait à Ecône d’accepter le Concile interprété à la lumière de la tradition, ouverture qui lui était laissée… Dommage.

 

mardi 9 octobre 2012

Requiem pour les chrétiens d'Orient


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

La disparition des Eglises chrétiennes au Moyen-Orient – catholiques et orthodoxes - est un «risque réel», a confié le cardinal Leonardo Sandri dans une interview publiée le 18 septembre dans «L´Osservatore Romano». La liberté de pratique religieuse a d’ailleurs diminué dans le monde entre mi-2009 et mi-2010, révèle une étude du Forum sur la Religion et la Vie publique du centre de recherche Pew aux Etats-Unis. Près de 75% de la population mondiale ne peut pratiquer librement sa foi. Les chrétiens sont les plus touchés, explique l’agence APIC. Selon l´étude, les chrétiens ont dû affronter l´hostilité du gouvernement ou de la société dans 111 pays en 2010. Un seul exemple, donné par le spécialiste Albert Soued, illustre le silence du monde face à une tragédie qui touche des chrétiens un peu partout: «Au Mali, dans l’Etat d’Azawad, sous le contrôle des extrémistes salafistes liés à Al Qaeda, le drame des chrétiens qui fuient les violences prend jour après jour des dimensions toujours plus préoccupantes. L’alerte a été lancée par le journal algérien "El Khabar": 200 000 chrétiens ont fui le nord, allant vers des camps de réfugiés en Mauritanie et en Algérie, qui accueillent déjà des dizaines de milliers de déplacés.» Le mercredi 17 octobre, à 20 heures, à la Maison de l’Arzillier, avenue Rumine 62 à Lausanne, Mgr Casmoussa, archevêque syro-catholique de Mossoul en Irak et qui a écrit le livre  «Jusqu’au bout»  témoignera par ailleurs sur le thème: «Demain sera-t-il encore possible d’être chrétien en Orient?».

Interviewé par Laurence D’Hondt dans «La Liberté» le Père Henri Boulad, syrien d’origine, jésuite égyptien et grand protagoniste du dialogue interreligieux déclare après la visite du pape au Liban: «C’est un soutien moral mais sur le fond cela ne changera rien à la terrible mécanique qui s’est mise en place et qui pousse tous les chrétiens d’Orient hors de leurs terres ancestrales. Je parle d’un  mouvement de fond qui est en train de s’emparer de tous les pays où les chrétiens d’Orient étaient présents et qui tend à les exclure et à les déraciner définitivement. Les révolutions arabes ont dramatiquement accéléré ce mouvement. Tous les leviers du pouvoir sont en train de passer aux mains des islamistes.  Tout cela se fait avec le soutien de l’Occident qui sous-estime complètement le facteur religieux.» 

dimanche 30 septembre 2012

Autogoals suisse et français


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

En tuant le secret bancaire et par sa nouvelle politique fiscale, notamment en matière de forfaits fiscaux, la Suisse coule peu à peu sa compétitivité face aux autres pays. Le «Figaro Magazine» a fait le tour des pays attractifs du point de vue fiscal. Il souligne au passage que le Valais n’impose pas les successions en ligne directe tout en ajoutant au sujet de la Suisse: «Mais la perspective d’une renégociation de la convention fiscale avec la France hypothèque les expatriations. Le forfait fiscal est aussi de plus en plus contesté dans la Confédération. Si hier, les plus riches allaient volontiers en Suisse, aujourd’hui beaucoup semblent prendre le chemin de Bruxelles.»  Le Conseil fédéral lâche beaucoup trop de choses dans les négociations et la première victime sera notre pays qui va cesser d’être une petite exception. Si la France réclame, c’est qu’elle est quasi ruinée, même si elle surtaxe les riches parce qu’un foyer sur deux ne paie pas d’impôts sur le revenu. Dans son livre «Réveillez-vous!», qui vient de paraître aux éditions Fayard, Nicolas Baverez souligne par exemple au sujet de la France: «L’Etat surendetté  verra rapidement son financement atteindre des coûts prohibitifs». Il parle de l’explosion des coûts du travail, ainsi que des prélèvements obligatoires sur les entreprises qui sont très défavorables à la France par rapport à l’Allemagne. Pour lui, les impôts indispensables à la dépense publique française euthanasient l’activité et l’emploi marchands, provoquant l’exil des centres de décision, des capitaux et des talents. «Parce que l’impôt n’est pas mis au service du désendettement…» On voit ici l’utilité du double frein aux dépenses et à l’endettement exercé par le Valais par exemple. En France, les impôts et les taxes ont augmenté de plus de 32 milliards d’euros depuis 2010. La France est étouffée par sa bureaucratisation extrême, y compris dans l’éducation. Et Baverez de critiquer «L’Etat providence dont les dépenses atteignent 33% du PIB, soit près de 600 milliards d’euros tandis que la dette sociale s’élève à 200 milliards d’euros et se creuse année après année.» Autre constat: «Avec une population de 65 millions d’habitants contre 82 millions en Allemagne, la France affiche des dépenses publiques supérieures de 163 milliards d’euros et compte 500 000 fonctionnaires de plus.»  On voit mal comment un président «normal» tel François Hollande pourrait redresser la barre…

 

samedi 22 septembre 2012

Fureur islamique


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

-         Il a suffi d’un bref film américain islamophobe diffusé sur Youtube pour mettre le feu à la rue arabe. Les salafistes ne manquent aucune occasion de fanatiser des foules ignorantes de l’islam. De fait, ces foules ne connaissent pas les très nombreux hadiths – à ne pas confondre avec le Coran  - qui relatent les faits et gestes ainsi que les déclarations du prophète recueillis par les premiers disciples de Mahomet. Si l’on faisait un film en utilisant  certains de ces hadiths, les musulmans seraient choqués et descendraient sans doute aussi dans la rue… Notons au passage que la charia s’inspire de trois sources: le Coran censé avoir été dicté mot à mot par le Ciel, les hadiths et les interprétations des légistes classiques de l’islam. Ce qui manque aujourd’hui, c’est une vraie exégèse de l’islam comme l’on fait les chrétiens pour leur religion. Actuellement, l’approche exégétique de l’islam n’est faite que par des chercheurs réfugiés en Europe ou aux Etats-Unis car ils ne pourraient pas travailler librement dans les pays musulmans. Diverses pistes sont proposées par ces chercheurs, hormis la contextualisation des textes. Tout d’abord ne retenir que le Coran et pas les hadiths, et il y a aussi  un courant islamique qui préconise de  ne retenir que la partie plus prophétique du Coran (quand Mahomet était à la Mecque entre 610 et 622 et non quand il était chef d’Etat à Médine de 622 à 632).

-         C’est une première en Suisse romande, l’UVAM, l’Union vaudoise des associations musulmanes, a demandé à être reconnue par l’Etat de Vaud. L’agence Protestinfo explique que depuis 2007, Vaud dispose d’une loi sur la reconnaissance des communautés religieuses. La communauté candidate doit reconnaître le caractère contraignant de l’ordre juridique suisse, tout comme le droit international, qui instaure l’interdiction de toute forme de discrimination, en particulier entre les femmes et les hommes. Elle doit aussi respecter la liberté de conscience et de croyance et s’abstenir de «tout prosélytisme contraire à l’ordre juridique suisse». «Or, deux pierres d’achoppement du débat sur l’islam tournent autour du statut de la femme et de la liberté religieuse, une question accentuée par la situation difficile de minorités chrétiennes en pays musulmans», fait remarquer le spécialiste des religions Jean-François Mayer.

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samedi 15 septembre 2012

Le politicien «chrétien»


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

Le PDC suisse va réfléchir au «C» de chrétien pour savoir s’il faut le garder ou non en ce XXIe siècle où tout s’accélère, y compris sur le plan moral. Mais à quoi reconnaît-on un politicien chrétien? Que dit la doctrine sociale de l’Eglise sur la participation des catholiques à la vie politique? Quels sont les critères d’un bon candidat chrétien? C’est la question que l’agence www.zenit.org a posée au père et prédicateur brésilien Paulo Ricardo Azevedo. Celui-ci a notamment répondu: «A vrai dire, il ne faut jamais perdre de vue que l’Eglise n’a pas de candidats à elle, mais qu’elle oriente les fidèles à choisir les candidats qui œuvrent au bien commun. Ils doivent être proches des valeurs que le pape Benoît XVI considère comme non négociables. On compte, dans l’ensemble, trois types de valeurs non négociables. Le pape les a citées dans un discours au Parti populaire européen en 2006. D’abord: le respect de la vie humaine, dès sa conception jusqu’à sa mort naturelle. Là entre toute la question de l’avortement, de l’euthanasie etc. Deuxièmement: la famille, fruit d’un mariage monogamique, unique, indissoluble, entre un homme et une femme. Cette valeur-là, l’Eglise la considère non négociable. Et troisièmement: l’éducation des enfants, soit la liberté des parents d’éduquer leurs enfants sans interférences de l’Etat sur la nature des valeurs à leur transmettre.» Ainsi. Lorsque le président français François Hollande place dans son programme le mariage homosexuel il n’est plus un politicien chrétien. Tout comme un politicien qui voterait en faveur de l’avortement ou un autre qui soutiendrait des cours d’éducation sexuels obligatoires à l’école primaire alors que ces cours trop explicites, heurtent dans certains cantons la morale et troublent les plus jeunes enfants. On notera à ce sujet qu’une initiative contre la sexualisation de l’école a été lancée en Suisse.

Notons enfin que Benoît XVI a encore apporté un autre élément de réponse pour décerner l’étiquette chrétienne à un politicien. Les 10 commandements donnés par Dieu à Moise sur le Mont Sinaï ne sont pas seulement liés à l´histoire du peuple juif mais aussi à "l´histoire de l´humanité entière", a affirmé Benoît XVI le 8 septembre 2012. Il a ajouté que ces paroles sont le "code éthique" divin donné aux hommes, qui permet de guider "les relations entre les personnes".

vendredi 7 septembre 2012

Ecône, "une profonde unité"


 Cavalier seul

Vincent Pellegrini

-         Le chapitre généralice de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X (Ecône) qui s’est déroulé cet été a débouché sur une «profonde unité» de ses membres. C’est dire que les partisans d’un accord avec Rome emmenés par le supérieur de la Fraternité Mgr Fellay, se sont réconciliés avec ceux qui ne voulaient pas dudit accord. D’ailleurs, six conditions ont été mises à la réintégration. Par exemple «…la liberté de défendre, corriger, reprendre, même publiquement, les fauteurs d’erreurs ou nouveautés du modernisme, du libéralisme, du concile Vatican II et de leurs conséquences.» La réconciliation des «accordistes» et «non-accordistes» permet de dire qu’il ne faut pas s’attendre à une régularisation d’Ecône par Rome avant un long temps. La Fraternité sacerdotale Saint-Pie X indique en effet avoir «défini et approuvé des conditions nécessaires pour une éventuelle normalisation canonique et que, dans ce cas, un chapitre extraordinaire délibératif serait convoqué auparavant». Cela ressemble à un putsch contre Mgr Fellay…

 

-         Voici qu’arrive en Europe le compte courant 100% «Halal», révèle l’agence http://info.catho.be/. Déjà commercialisé en France depuis un an, le premier compte courant conforme aux principes de la finance islamique devait être proposé en Belgique à partir du mois de juin par la banque Chaabi. Cette succursale belge du Groupe Banques Populaires du Maroc attendait en effet les dernières autorisations de la part de l’Autorité des services et marchés financiers (FSMA). Ce compte courant garanti «halal» donnera accès à tous les services bancaires classiques mais se distinguera des autres comptes courants par plusieurs choses: Les dépôts seront séparés des dépôts classiques. Aucun intérêt ne sera versé aux souscripteurs. Afin de remplacer l’intérêt, il y aura un partage des profits et des pertes. L’argent des clients ne sera pas investi dans des secteurs bannis par la religion musulmane (comme l’agro-alimentaire utilisant le porc ou l’alcool, l’armement, les jeux d’argent…) mais placés dans des opérations socialement responsables avec une exigence de traçabilité précise. Le client devra utiliser l’argent déposé sur un tel compte pour financer un actif réel. Il n’y a pas d’économie virtuelle pour l’Islam. Des experts en droit musulman devront s’assurer régulièrement de la conformité de la solution financière aux préceptes islamiques.

 

lundi 3 septembre 2012

Remise en question de l'Eglise


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

 L’Office fédéral de la statistique a publié cet été les chiffres concernant l’appartenance religieuse en 2010. Il en ressort que 38,8% de la population suisse se dit catholique, 30,9% réformée évangélique, 4,5% musulmane et 0,2% juive. Les personnes se disant sans appartenance religieuse sont 20,1% contre 11,2% en 2000. Une personne sur cinq en Suisse est donc athée ou agnostique ou déiste et la part de ces personnes se disant sans religion a quasiment doublé en dix ans. Catholiques et protestants ont régressé alors que les musulmans ont augmenté. Selon une enquête de l’institut gfs menée auprès de mille personnes de langue allemande en Suisse, près de 21% des membres des communautés catholiques et réformées pensent à quitter leur Eglise. «L’évêque n’est pas prêt à taire les positions de l’Eglise qui pourraient être gênantes pour certains simplement pour qu’ils continuent à payer l’impôt ecclésiastique», a dit Mgr Vitus Huonder, évêque de Coire. Face au matérialisme et au relativisme qui sont devenus constitutifs de notre monde socio-médiatique, l’Eglise doit en effet se montrer encore plus chrétienne. «C’est pourquoi la pastorale de l’évêque de Coire est fondée sur la foi catholique traditionnelle», cite l’agence. La crise des vocations est également un problème en Suisse. Sur les 100 paroisses que compte le canton de Lucerne, seules 30 ont un prêtre à leur service par exemple. L’Eglise catholique de Suisse doit faire un examen de conscience sans tabou. Le contexte ecclésial a énormément évolué depuis le Concile Vatican II. Il faut dès lors se demander maintenant si ce concile n’a pas été interprété dans une herméneutique de rupture et non de continuité pour reprendre la pensée du pape. Peut-être n’y a-t-il pas eu une évolution homogène de l’Eglise mais une rupture par rapport à la  tradition. La situation présente réclame en tout cas une remise en question profonde car l’évolution de la société n’est pas responsable de tout. Il n’y a guère que Rousseau pour croire que l’homme naît bon et que la société le corrompt. Même le Valais, qui est resté l’un des cantons les plus catholiques de Suisse est touché par la crise des vocations. Dans notre canton, la moyenne d’âge des prêtres diocésains en activité dans une paroisse était en effet de 62 ans en 2008.

vendredi 24 août 2012

Avant de naître


Cavalier seul

Vincent Pellegrini


Un rite de bénédiction pour l’enfant à naître vient d’être diffusé dans les paroisses, aux Etats-Unis, afin de soutenir les parents et de favoriser le respect de la vie, annonce l’agence zenit.org. Le texte du rite de bénédiction pour l’enfant dans le sein de la mère a été approuvé par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. La Conférence des évêques des Etats-Unis explique dans un communiqué que la bénédiction a pour but de «soutenir les parents qui attendent la naissance de leur enfant, encourager les prières paroissiales à cette intention, reconnaître le don précieux qu’est un enfant à naître et favoriser le respect pour la vie humaine dans la société». A l’inverse, de nombreux embryons humains sont sacrifiés par le diagnostic pré-implantatoire pour obtenir «l’enfant idéal». Un autre tabou n’est presque jamais évoqué, c’est le thème du syndrome post-abortif. Le pape Benoît XVI a prononcé le 26 février 2011 devant l’Académie Pontificale de la Vie à Rome, justement au sujet du respect de la Vie: «Le grave malaise psychique dont font souvent l'expérience les femmes qui ont eu recours à un avortement volontaire  révèle la voix irrépressible de la conscience morale, et la très grave blessure qu'elle subit à chaque fois que l'action humaine trahit la vocation innée au bien de l'être humain, dont elle témoigne.»

Le Conseil des Conférences Episcopales d´Europe (CCEE) a réalisé un sondage sur l´initiation chrétienne en Europe, sur plus de 3600 personnes toutes catégories confondues. Il conclut à l’importance du milieu de vie et sur le besoin de catéchèse. En Valais, la catéchèse n’est plus donnée dans les classes depuis l’introduction de la méthode d’histoire des religions Enbiro, hormis pour les préparations facultatives de sacrements. Ainsi, si la famille ne va pas à la messe et si la catéchèse n’est pas donnée en paroisse ou en famille, nous préparons une génération post-chrétienne d’illettrés du point de vue religieux. S’il n’y a pas de cours de catéchisme organisés régulièrement dans la paroisse, les parents devraient ainsi prendre le relais et donner le catéchisme à la maison. Cela doit être peu souvent le cas vu la baisse de la pratique religieuse. Cette dernière s’explique aussi par le nombre croissant de personnes ayant besoin d’une liturgie sacrale dans un monde qui va jusqu’à refuser les symboles chrétiens.

lundi 13 août 2012

Rome et les Anglicans


Cavalier seul

Vincent Pellegrini


L’accord entre Rome et Ecône a pour l’instant échoué mais le Vatican a enregistré des succès dans le ralliement aux autorités romaines de nombre d’Anglicans en désaccord avec leur Eglise sur des points comme l’homosexualité et l’ordination des femmes à la prêtrise ou à l’épiscopat. Le troisième ordinariat catholique pour les anglicans voulant entrer en pleine communion avec Rome a ainsi été institué le 15 juin en Australie, a annoncé, le président de la conférence des évêques australiens, Mgr Denis Hart, archevêque de Melbourne. Cet ordinariat suit celui qui a été établi au Royaume-Uni en janvier 2011, et un autre, établi aux Etats-Unis en janvier de cette année. La constitution apostolique «Anglicanorum Coetibus» de Benoît XVI, publiée en 2009, offrait une voie pour permettre à des groupes d’anglicans d’entrer en pleine communion avec l’Eglise catholique grâce à l’établissement d’ordinariats personnels, qui sont un nouveau type de structure canonique, explique l’agence www.zenit.org. Une soixantaine de prêtres anglicans ou d´anciens prêtres de l´Eglise épiscopalienne (anglicane) aux Etats-Unis seront ainsi ordonnés prêtres au service de l´ordinariat catholique de la Chaire de Saint-Pierre, basé à Houston, au Texas. L’ordinariat (équivalent d’un diocèse pouvant recouvrir plusieurs territoires) est destiné à accueillir les anciens évêques, prêtres et fidèles de l’Eglise anglicane et dépend directement du Saint-Siège. Les traditions liturgiques, spirituelles et pastorales de la Communion anglicane peuvent y être maintenues, explique l’agence Apic. Plusieurs communautés anglicanes des Etats-Unis et du Canada ont également fait le pas vers Rome. Le clergé et les fidèles rejoignant Rome sont bien souvent déçus des positions jugées trop libérales de leur Eglise, en particulier de son choix d´ordonner à la prêtrise ou à l´épiscopat non seulement des femmes, mais aussi des homosexuels. Ils n’acceptent pas non plus le fait de bénir des unions homosexuelles. Ce qui est en train de se passer entre l’Eglise catholique et les Anglicans qui la rejoignent est très important. Ces ralliements à l’Eglise catholique marquent aussi une réaction contre des pratiques qui minent les fondements de la tradition ecclésiale et de la loi naturelle. Alors qu’en Ecosse le mariage homosexuel sera légalisé, en Pologne l’Eglise a salué le refus du partenariat homosexuel par le Parlement. Quant au Royaume Uni, il s´est engagé à légaliser le mariage homosexuel d´ici 2015.

mercredi 11 juillet 2012

Le bien commun en économie




ZERMATT SUMMIT. Décideurs économiques et entrepreneurs ont réfléchi au pied du Cervin à la manière d’humaniser la globalisation.



L’économie et le bien commun



Vincent Pellegrini

Plus de deux cents décideurs, économistes et entrepreneurs venant des quatre coins du monde ont participé au 3e Zermatt Summit. Il a eu lieu du 21 au 23 juin et s’est donné pour tâche, au pied du Cervin, de définir quels changements l’économie doit faire pour coller au bien commun. Car changement il y aura au vu de la crise actuelle, a rappelé Christopher Wasserman, président du Zermatt Summit. Il a ajouté qu’une ère nouvelle s’impose où l’humain prévaudra et que le changement passera par les cœurs et les intelligences. On rappellera que le Zermatt Summit s’est donné pour tâche de créer des réseaux et une réflexion en vue d’humaniser la globalisation. Cette année, une Déclaration du Zermatt Summit sur le bien commun a été élaborée pour être envoyée aux personnalités et organismes importants de ce monde (www.zermattsummit.org). Le Zermatt Summit a eu l’honneur d’avoir pour orateur à son ouverture le conseiller fédéral Alain Berset qui avait été invité par Jean-René Fournier. La première journée a servi à poser les bases théoriques du bien commun et les autres journées ont fourni aux participants des exemples d’entrepreneuriat où le bien commun est recherché (un prix a été décerné au site Web d’Ecofrugal Project). Il faut rétablir dans l’économie une finalité et retrouver un ordre de priorités, a expliqué le Père Nicolas Buttet qui est l’un  des co-organisateurs du Forum. Il a ajouté qu’une société se structure seulement si le bien spirituel domine et si le cœur de l’homme passe avant la matérialité. Pour le Zermatt Summit la finance doit servir l’économie qui doit servir le bien commun, lequel doit à son tour servir l’être humain. 

Dignité de l’être humain

Le professeur Nicolas Michel a rappelé qu’il n’existe pas une définition reconnue du bien commun. En gros, ce serait des conditions sociales permettant à l’être humain de trouver sa réalisation plus facilement. Il a ajouté qu’il ne pouvait y avoir de bien commun sans la dignité de l’être humain et sans le respect de l’être humain. Le bien commun est un juste équilibre entre l’être humain et la communauté, a fait remarquer Nicolas Michel. Chaque individu est ainsi responsable du bien commun, de même que les entreprises. Et la raison d’être de l’Etat est aussi le bien commun, a-t-il précisé. Tout cela peut  paraître terriblement basique et pourtant il ne peut y avoir de bien commun universel sans dignité universelle de l’homme car il faut toujours partir de l’être humain de  manière concrète. Des entrepreneurs ont ainsi fait part à Zermatt de leur expérience dans leur domaine. Jakob von Uexküll a expliqué que l’économiste d’Obama avait déclaré au président américain que deux choses n’allaient pas: le manque d’altruisme et la dette financière des Etats. L’orateur a poursuivi: «j’ajouterais aussi la dette écologique».

Géopolitique du bien commun

Le penseur asiatique Chandor Nair a fait à Zermatt la géopolitique du bien commun. Il a notamment expliqué: «Il n’est pas vrai que la technologie va nous sauver. D’ailleurs, le modèle occidental de la consommation s’effrite. L’Asie ne peut pas suivre le scénario de l’Occident qui est train de se ruiner. Le droit à la voiture individuelle n’est pas un droit de l’homme. L’Asie doit adopter un modèle différent avant tout basé sur l’accès aux ressources car on ne peut pas continuer dans l’illusion matérialiste occidentale. Ce scénario ne peut pas être dirigé par l’Occident qui n’a plus d’argent mais qui croit pouvoir aider le Tiers-Monde. L’an passé, c’est d’ailleurs la Chine qui a le plus contribué au financement du FMI.» Les pays émergents recherchent d’ailleurs plutôt une coopération régionale, a fait remarquer Martina Gmür, du WEF. En ajoutant que les façonneurs de demain ont aujourd’hui entre 20 et 30 ans car il faudra apprendre à définir des objectifs basés sur une croissance qualitative et pas seulement économique. Suleika Reiners a souligné qu’il fallait de nouveaux instruments financiers utiles à l’économie réelle et faire disparaître la finance virtuelle. Pour elle, on ne peut pas encore parler de démocratie avec le G 20 qui est mieux que le G 7 mais n’est pas encore le G 192… Pour Nicolas Michel, tout l’ordre juridique doit reposer sur la dignité humaine et le bien commun universel comprend la paix, la sécurité, le développement, l’Etat de droit et les droits de l’homme.



encadré

Témoignages

Il y avait aussi des religieux au Zermatt Summit. Comme par exemple le cardinal Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Il a fait remarquer notamment qu’il est difficile pour les sociétés  islamiques de comprendre le bien commun comme un service à chaque être humain. Le moine bénédictin Dermot Tredget, qui est aussi consultant auprès d’entreprises, a expliqué que la Règle de saint Benoît pouvait s’appliquer aux entreprises sur bien des points car elle fournit une forte expertise dans la vie en communauté et la gouvernance,  y compris dans la démarche participative.

Jean-Pascal Bobst, patron de l’entreprise du même nom, a notamment expliqué: «Dieu nous demande d’appliquer les règles chrétiennes dans toutes nos décisions. Et l’on peut mener une entreprise en respectant les valeurs chrétiennes. L’humilité est essentielle car lorsqu’on a fait une erreur il faut savoir le reconnaître.» Frédéric de Narp, patron du groupe de luxe Harry Winston a dit baser sa gestion sur la générosité et a conclu: «Le Saint Esprit m’aide énormément pour prendre les décisions nécessaires.»

Enfin, la pianiste Elisabeth Sombart (Résonnance), et la danseuse Mallika Sarabhai (Inde) ont donné un spectacle aux congressistes afin de lancer une action internationale pour toutes les femmes du monde victimes d’un assassinat. L’action s’intitule «Les femmes aux Ailes Brisées» à découvrir sur www.femmesauxailesbrisees.org   

dimanche 1 juillet 2012

Rome-Ecône: retour à la case départ



Ordinations sacerdotales à Ecône: on a reparlé des relations avec Rome

Vincent Pellegrini

C’était la foule des grands jours hier sur la prairie d’Ecône où dix séminaristes et un moine ont été ordonnés prêtres par Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité sacerdotale saint Pie X. Une tente avait été montée pour abriter la cérémonie. Dans son sermon, Mgr Bernard Fellay a surtout parlé de l’esprit de sacerdoce. Il a aussi évoqué les relations entre Rome et Ecône. Il a rappelé l’amour que le fondateur, Mgr Lefebvre, avait pour Rome et qu’il voulait susciter chez ses séminaristes. «Nous sommes romains et cela il ne faut pas le lâcher même si nous devons souffrir» s’est exclamé Mgr Fellay qui a ajouté: «Même si nous devons souffrir avec la Rome actuelle il ne faut pas renoncer à Rome, tête de l’Eglise. Il ne faut pas se laisser dégoûter par tout ce qui se passe au point  de tout envoyer promener si j’ose dire. Sur nos relations avec Rome il n’y a pas grand-chose à dire. Les choses sont au point mort. Il y a un va et vient d’échanges de courriers, mais nous sommes revenus au point de départ et nous ne pouvons pas signer (un accord)». Mgr Fellay a expliqué qu’il  se sentait à Rome comme une balle de ping pong entre les progressistes qui veulent aller plus loin et ceux qui veulent revenir en arrière. Il  a conclu: «C’est normal que nous cherchions à récupérer le titre de catholiques qui est le nôtre. Ce qui ne veut pas dire se mettre à plat-ventre devant les modernistes. La situation est électrique et le diable est déchaîné de tous les côtés. Nous sommes fidèles à Mgr Lefebvre, d’où les garanties que nous avons  présentées à Rome pour que la Fraternité reste ce qu’elle est.» Mgr Fellay a ensuite fait la louange d’une lettre du pape sur le sacerdoce en disant que cela allait aider à sortir de cette crise.

De fait, une lettre confidentielle adressée par la maison généralice de la Fraternité sacerdotale saint Pie X a été envoyée aux supérieurs de district et aux directeurs de séminaires. Elle explique que le texte d’accord doctrinal donné le 13 juin à Mgr Fellay par le cardinal Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, est jugé «clairement inacceptable» par Mgr Fellay. Par ailleurs, Mgr Williamson a été interdit de venir aux ordinations d’Ecône et au chapitre général de la deuxième semaine de juillet en raison de ses «désobéissances répétées» et de sa «rébellion».  


samedi 23 juin 2012

Ecône divisé


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

 Toujours la saga Rome-Ecône. La volonté de clarifications supplémentaires réclamées par la Congrégation pour la doctrine de la Foi pourrait déboucher sur une nouvelle phase de discussions avant l’octroi par Rome d’une prélature personnelle. Pendant ce temps, le site officiel de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (www.dici.org) consacre une large interview à Mgr Bernard Fellay, le supérieur général du mouvement d’Ecône. Il y explique notamment: «Nous ne sommes toujours pas d’accord doctrinalement, et pourtant le pape veut nous reconnaître!» Mgr Fellay parle ici des dissensions sur certains points de Vatican II. Mais il montre de la bienveillance pour le pape et fait même la louange d’un texte de Benoît XVI sur le sacerdoce. Il parle ainsi d’un document romain: «Maintenant, la fête du Sacré-Cœur devient le jour consacré à la sanctification des prêtres. A cette occasion, une lettre a été publiée et un examen de conscience pour les prêtres a été rédigé. On croirait qu’on est allé chercher cet examen de conscience à Ecône, tellement il se situe dans la ligne de la spiritualité anté-conciliaire. Cet examen offre l’image traditionnelle du prêtre, et même de son rôle dans l’Eglise. C’est ce rôle que Mgr Lefebvre affirme quand il décrit la mission de la Fraternité: restaurer l’Eglise par la restauration du prêtre.» Mgr Fellay ajoute: «L’un des dangers majeurs est de finir par inventer une idée de l’Eglise qui paraît idéale, mais qui ne se trouve pas en fait dans l’histoire réelle de l’Eglise. Certains prétendent que pour travailler «en sécurité» dans l’Eglise, il faut préalablement qu’elle soit nettoyée de toute erreur. C’est ce qu’on dit quand on affirme qu’il faut que Rome se convertisse avant tout accord, ou que les erreurs doivent d’abord avoir été supprimées pour qu’on puisse travailler. Mais ce n’est pas la réalité. Il suffit de regarder le passé de l’Eglise, souvent et même presque toujours, on voit qu’il y a des erreurs répandues dans l’Eglise. Or les saints réformateurs ne l’ont pas quittée pour combattre ces erreurs.» Pendant ce temps, un autre évêque de la Fraternité, Mgr Tissier de Mallerais tient un tout autre discours et invite les «conciliaires à la repentance». Mgr Fellay aura de la peine avec une partie de ses troupes qui reste attachée à un catholicisme du XIXe siècle. A suivre…