lundi 31 août 2015

Un oubli papal


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

-         Le pape François, qui parle très souvent de la pauvreté, a admis qu'il s'était désintéressé à tort des difficultés éprouvées par la classe moyenne, nous explique l’agence Reuters. Le pape s'est livré à ce rare mea culpa dans l'avion du retour vers le Vatican, après son dernier voyage en Amérique du Sud au cours duquel il a réitéré ses critiques contre le capitalisme. Durant une conférence de presse à bord de l’avion, un journaliste lui a demandé pourquoi il n'évoquait jamais la question de la classe moyenne, «qui travaille et paye des impôts». Le pape François a aussitôt remercié son interlocuteur pour sa «judicieuse rectification». «Vous avez raison. Ne pas y songer est une erreur de ma part», a-t-il répondu, avant de s'expliquer. «Le monde est polarisé», a-t-il avancé. Et de préciser: «La classe moyenne est de plus en plus réduite. La polarisation entre les riches et les pauvres est grande. C'est un fait. Et, peut-être, ce phénomène m'a-t-il conduit à ne pas prendre en compte les difficultés rencontrées par la classe moyenne». Lors de son déplacement en Equateur, en Bolivie et au Paraguay, trois pays qui comptent parmi les plus pauvres du continent sud-américain, le pape a une nouvelle fois exprimé sa désapprobation vis-à-vis de l'ordre économique mondial. Aux Etats-Unis, certains ont entendu ses propos comme une critique de l'«American Way of Life». Le pape a déclaré qu’il voulait ouvrir un dialogue avec  les Etats-Unis.
-         L’ancien président libanais Amine Gemayel a expliqué: «De mon vivant, je n’ai jamais vu une menace aussi extrême peser sur les chrétiens du Moyen-Orient. Si les tendances négatives actuelles s’intensifient encore, il faudra commencer à envisager l’inconcevable: l’extinction du christianisme  dans la région.» Amine Gémayel tance Washington  qui a recouru aux frappes aériennes en Irak uniquement pour défendre  ses propres intérêts, notamment des installations pétrolières, et non pour faire cesser l’éradication des chrétiens et des yédizis par l’Etat islamique. Pourtant, selon lui, les Américains ont les moyens militaires de faire davantage. Amine Gemayel a encouragé Washington à soutenir la proposition du Vatican de mettre sur pied une force de l’ONU. Amine Gemayel a enfin invité les Etats-Unis à aider le Liban pour renforcer l’aide aux réfugiés syriens.

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samedi 22 août 2015

Question de distinction


Cavalier seul

Vincent Pellegrini
-         «Quand un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ce qu’ils ont fait tous les deux est une abomination; ils seront mis à mort, leur sang retombe sur eux» (Bible TOB).  En citant notamment ce verset de la Bible (Lévitique 20:13) lors d’un congrès sur la famille en Allemagne, l’évêque de Coire a provoqué la fureur des associations homosexuelles et il a dû s’excuser. L’association faîtière des organisations gays, Pink Kross, a annoncé vouloir déposer une plainte pénale contre l’évêque. Ce dernier ne voulait pourtant pas demander la punition des homosexuels mais il voulait simplement démontrer que la Bible condamne les actes d’homosexualité. La doctrine de l’Eglise est en effet de condamner les actes d’homosexualité mais de ne pas juger les personnes et de les accueillir. Les associations homosexuelles, y compris le Groupe de chrétiens homosexuels C+H, n’acceptent plus qu’un évêque fasse cette distinction. Un jour des juges supprimeront des passages de la Bible pour satisfaire certains lobbies…

-         Durant l’une de ses catéchèses, le pape François est revenu sur le statut des divorcés remariés. Il a notamment déclaré: «Il est nécessaire, par amour de la vérité, de bien discerner les situations, faisant par exemple la différence entre qui a subi la séparation et qui l’a provoquée. La conscience de la nécessité d’un accueil fraternel, dans l’amour et la vérité, a beaucoup grandi envers les baptisés qui ont établi une nouvelle vie commune après l’échec de leur mariage sacramentel. Ces personnes ne sont nullement excommuniées, et elles ne doivent pas être traitées comme telles: elles font toujours partie de l’Église. Aussi doit-on les encourager à vivre leur appartenance au Christ et à l’Église par la prière, l’écoute de la Parole de Dieu, la fréquentation de la liturgie, l’éducation chrétienne des enfants, la charité, le service des pauvres et l’engagement pour la justice et la paix.» Ces paroles pourraient laisser penser que lors du prochain synode sur la famille à Rome, cet automne, l’Eglise va autoriser la communion donnée aux divorcés remariés dans le droit fil de l’esprit de l’époque des Lumières. Mais il faudra préalablement définir ce qu’est une pleine communion avec l’Eglise. A suivre sachant que c’est l’évêque de Sion qui représentera les évêques suisses à ce synode. 

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