30 avril 2008
1ère communion: le crépuscule des aubes
Classé dans : Catholicisme — Vincent Pellegrini @ 20:39 Modifier
Le Nouvelliste publiait aujourd’hui cette relation sur une première communion pas comme les autres à Monthey – Valais/Suisse (extraits):Dimanche, pour la première fois, les premiers communiants n’arboraient pas la traditionnelle aube blanche. Une évolution qui traduit une autre approche du chemin vers l’Eucharistie, au-delà des symboles. Un pull ou une chemise blanche et une croix fabriquée par leurs soins. C’est ce que portaient, dimanche à Monthey, les enfants qui communiaient pour la première fois. Disparue, la traditionnelle aube blanche. Explication de cette (r)évolution vestimentaire? Aux yeux de l’équipe pastorale et du conseil de communauté, la nouvelle tenue devrait traduire l’évolution profonde survenue au niveau du cheminement vers la foi. «Depuis que la catéchèse a été remplacée par l’enseignement religieux scolaire, la stimulation à la foi et l’initiation à la prière ne se font plus à l’école. Les paroisses du secteur de Monthey proposent un nouveau parcours de catéchèse intitulé Pastorale 6-12», explique Myriam Crausaz. En trois étapes de deux ans (l’école de la prière, de la parole et de la vie en communauté), ce chemin de vie chrétienne intègre la préparation et la célébration des sacrements de l’Eucharistie, la réconciliation ou la confirmation. «Il implique non seulement les enfants, mais aussi les parents et toute la communauté.» Dans ce contexte, l’équipe pastorale ne souhaitait plus mettre l’accent sur un événement ponctuel: «La communion n’est pas un sacrement unique, mais un sacrement qu’on peut recevoir tous les jours. Il ne s’agit plus de focaliser sur la première fois où l’enfant communie», poursuit l’animatrice. Comme cela se fait ailleurs dans le canton, les familles pratiquantes sont ainsi invitées à amener leur enfant à communier «dès qu’il commence à comprendre ce qu’il vit». Traduction de cette nouvelle approche, la première communion a été rebaptisée Fête des communiants. Et les aubes, qui montraient des signes de vieillesse et dont le renouvellement aurait nécessité un gros investissement (200 francs par pièce), ont cédé la place. «Elles avaient été introduites à la fin des années1950 pour éviter les différences entre riches et pauvres. Aujourd’hui, la situation a changé. Il était important que ce signe extérieur (les aubes) ne devienne pas une coquille vide, qu’il ne supplante pas la démarche spirituelle que nous souhaitons mettre en avant.» (…)
Le port de l’aube par les communiants reste très répandu en Valais. C’est le cas à Saint-Maurice, Sierre et Sion: «La question s’est posée chez nous puisque nous devions en racheter», note l’assistante pastorale de Saint- Guérin (à Sion) Monique Dorsaz. «L’aube étant, à nos yeux, préférable à certains costumes et «robes de mariées» que l’on voit parfois ce jour-là, nous avons choisi de les maintenir.»
Commentaire de Vincent Pellegrini: Si l’on croit à la présence réelle du Corps et du Sang du Christ dans l’Eucharistie, la première fois que l’on communie doit être fêtée et vécue de manière spéciale. Il faut donc “focaliser” sur ce jour-là contrairement à ce qui est dit ci-dessus. Gardons la 1ère Communion et célébrons-là en tant que telle même si cette 1ère communion ne concerne qu’un enfant ce jours-là à l’Eglise (dans ce cas le prêtre s’adressera à l’enfant personnellement durant la messe comme je l’ai vécu pour l’un de mes enfants). Sinon, c’est-à-dire si l’on permet aux parents la communion self-service pour leurs enfants, je veux dire sans cérémonie spéciale durant la messe, voici ce qui va arriver, à cause des temps nouveaux… Regardez aux enterrements, (presque) tout le monde va communier. Même ceux qui ne croient en rien et qui vivent dans le rejet de Dieu. Si les parents censés avoir fait catéchiser leur enfant peuvent l’emmener communier quand ils le veulent, nombre d’enfants communieront la première fois par mimétisme, effet de foule, sans catéchèse préalable et sans réaliser ce qu’ils vivent vraiment car ils n’ont pas été préparés par leurs parents. Cela arrivera à l’occasion d’une messe comme une autre par exemple parce que leurs parents les ont fait simplement suivre le mouvement. Les curés ne peuvent pas tout contrôler, tout maîtriser, refuser la communion à un enfant qui n’a pas du tout ou mal fréquenté les parcours catéchétiques alors que les parents le présentent à la Table eucharistique! De plus, comme il n’y aura eu pour la plupart des enfants aucune manière spéciale de célébrer cette première communion avec la communauté des fidèles, voire leur famille, ces mêmes enfants n’auront même pas eu l’impression d’avoir vécu quelque chose d’important. C’est effectivement une nouvelle approche du chemin de l’Eucharistie, en prenant l’immense risque de la banalisation. Moi, je préfère de loin le système où l’on “focalise sur la première fois”, car cette première fois - aussi grâce à sa dimension communautaire – est une étape importante et inoubliable de la vie qui, par sa solennité et sa préparation, aide à mieux vivre les communions suivantes. J’en ai fait l’expérience comme tous les autres enfants. De plus, comment les prêtres vont-ils contrôler et gérer tout cela? Et quand je vois par quoi les aubes sont remplacées, je me dis qu’on ne va pas vers des lendemains radieux, comme l’a fait remarquer justement ci-dessus une assistante pastorale pleine de bon sens. Bon, si je n’ai rien compris, oubliez tout ce que j’ai écrit, mais j’ai peur d’avoir trop bien deviné que s’installe une pastorale erratique. Monseigneur l’évêque, au secours!
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