J’ai été qualifié récemment par le journal romand “Le Temps”, d’”éditorialiste catholique conservateur”. Catholique, quand cela se voit un peu trop, fait déjà tache dans le petit monde médiatique romand. Le problème aujourd’hui, si vous ne sacrifiez pas aux modes intellectuelles dominantes, même en religion, c’est que vous êtes automatiquement “conservateur”. Et pourtant, je ne me sens pas conservateur du passé. Je veux bien, à la limite, être conservateur du futur. Mais comme j’essaie de coller à la ligne de Benoît XVI, je suis en plus suspecté d’intégrisme par certains analphabètes religieux qui sifflent à tous les carrefours de la Pensée unique. Le nominalisme contemporain qui consiste à étiqueter les gens selon des catégories bien arrêtées (en plus la liste est pauvre) vous condamne avant même que vous n’ayez pu présenter votre défense. Le scholastique épicurien que je suis (deux étiquettes pour le prix d’une) ne cherchera donc même pas à se défendre. On ne peut en effet pas se protéger contre la mauvaise utilisation du langage. C’est une arme lexicale de destruction massive. Socrate, grand chasseur d’essences devant l’Eternel, l’avait déjà découvert à ses dépens. De toute façon, tout cela ne m’atteint pas. Ma seule qualité dans la vie est de me contre-ficher de ce qu’on pense de moi.
Vincent Pellegrini
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