samedi 19 décembre 2015

Religion laïque


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

-                   L’Association des maires de France a publié un «Vade-mecum de la laïcité» dans lequel elle demande d’interdire les crèches de Noël dans les mairies. Elle s’inquiète même de «potentielles entorses à la laïcité dans le cadre du soutien apporté à des manifestations considérées comme traditionnelles (processions, baptêmes de navires, bénédictions de bâtiments…)». Ce petit catéchisme de la religion laïque – car c’en est une – prétend déraciner le christianisme du sol de France et déshériter les enfants de ce patrimoine spirituel, commente l’agence dici.org.

-         Une cérémonie de mariage, oui! Mais pas religieuse. Bien que les religions perdent des adeptes, la société continue à avoir besoin de rituels. Pour répondre à cette demande la célébrante fribourgeoise Tania Kohler propose des mariages laïques, nous apprend l’agence Protestinfo. Oui, le laïcisme est bien la dernière des religions comme l’a affirmé un philosophe. Pour le philosophe laïque Luc Ferry, il n’y a d’ailleurs pas besoin d’être adepte d’une religion pour avoir une vie spirituelle. Il avoue tout de même: «Je n’ai aucune opposition aux religions de manière générale. Simplement, les religions reposent sur le principe de la foi, de la vérité révélée, et je n’ai pas la foi. Mais j’ai le plus grand respect pour les religions d’une manière générale et en particulier pour le christianisme. J’ai écrit mille fois que si je devais garder un seul livre sur une île déserte, ce serait l’Evangile de Jean.» Et même pour la conseillère nationale du PS Ada Mara: «qu’on le veuille ou non, les religions font partie de notre société.»


-                   Recevant les évêques allemands en visite ad limina, le pape François a notamment déclaré au sujet de l’Allemagne: «D’autre part, dans les régions de tradition catholique, on remarque de façon particulière une baisse très forte de la participation à la messe du dimanche et à la vie sacramentelle. Alors que dans les années soixante, partout encore, presque tous les fidèles participaient tous les dimanches à la messe, aujourd’hui, ils représentent souvent moins de dix pour cent. Le sacrement de la pénitence a presque disparu. Le jubilé extraordinaire de la miséricorde offre l’opportunité de faire redécouvrir le sacrement de la pénitence et de la réconciliation. Dans la confession débute la transformation de chaque fidèle et la réforme de l’Église.»

lundi 14 décembre 2015

«Le fumier du diable»


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

-         Le journaliste Patrice de Plunkett vient de publier aux éditions Artège un livre intitulé: «Face à l’idole argent: la révolution du pape François.» L’auteur y dénonce notamment le consumérisme compulsif de notre société. Le pape a résumé ainsi la situation créée par l’idolâtrie de l’argent qui prime sur l’humain lors de son discours de Santa Cruz en Bolivie: «Et derrière tant de douleur, tant de mort et de destruction, on sent l’odeur de ce que Basile de Césarée appelait le fumier du diable; le désir sans retenue de l’argent qui commande.»  Patrice de Plunkett attaque l’idéologie libérale-libertaire comme une «structure de péché» (Jean-Paul II), «une structure du mal» (Benoît XVI). Pour lui,  nous sommes en face d’une structure totalitaire générant l’avilissement de l’homme et la dévastation du monde. Pour l’auteur, bien peu sont disposés à s’avouer que «l’argent est le sang du  pauvre». Le pape François a d’ailleurs commencé à faire le ménage au Vatican en nommant une commission de l’économie chargée de surveiller et de transformer en profondeur les institutions financières du Saint-Siège. Certaines découvertes de cette commission et d’autres organes chargés de réformer les finances ainsi que la Curie ont déjà fait l’objet de fuites dans la presse (affaire des Vatileaks). Lors de la conférence de presse donnée durant son retour d’Afrique, le 30 novembre, le pape François a qualifié ainsi la situation économique actuelle dans le monde: «C’est un système économique où le centre est l'argent, le dieu de l'argent.»
-         Le tribalisme a rendu assez difficile la décolonisation en Afrique. Lors de son dernier voyage en Afrique, le pape François a condamné ainsi face aux jeunes kenyans ce tribalisme qui perdure jusqu’à aujourd’hui: «Le tribalisme détruit une nation; le tribalisme c’est avoir les mains cachées derrière le dos et avoir une pierre dans chaque main pour la lancer contre l’autre. Si vous ne dialoguez pas et ne vous écoutez pas entre vous, alors il y aura toujours du tribalisme qui est comme un ver qui ronge la société. Nous sommes tous une nation! Vaincre le tribalisme est un travail de tous les jours; c’est un travail de l’oreille: écouter l’autre; un travail du cœur: ouvrir mon cœur à l’autre; un travail des mains: se donner la main l’un l’autre. Et maintenant donnons-nous la main les uns les autres 

lundi 7 décembre 2015

Un islam équivoque


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

Les derniers attentats de Paris conduisent à s’interroger à nouveau sur l’islam. Philippe d’Iribarne est anthropologue et directeur de recherches au CNRS. Il est l’auteur en 2013 de «L’Islam devant la démocratie» aux éditions Gallimard. Pour lui, l’islam doit sortir de l’équivoque. Il déclarait après la tuerie de Paris: «On rencontre dans l’islam deux tendances face auxquelles il est facile de prendre parti. D’un côté, un islam qui, porté par des intellectuels musulmans modernistes et quelques imams, accepte pleinement la liberté de conscience telle que l’Occident l’a conçue, se livre à une lecture du Coran attentive à son contexte historique et privilégie son message spirituel. De l’autre, un islam salafiste attaché à une lecture littérale du Coran jusque dans ses passages les plus vengeurs, qui prône une lutte sans merci contre l’Occident.» Et d’ajouter au sujet de l’islam en France: «Mais, entre ces deux tendances, où mène  un islam, sans doute majoritaire, dont le rapport à l’Occident est fort équivoque? Avec mille nuances, cet islam résiste plus ou moins sourdement à l’Occident. Même s’il ne le proclame pas haut et fort, il partage de fait avec l’islam pratiqué dans les pays musulmans un refus de la liberté de conscience, avec ce qu’elle implique de droit de quitter l’islam pour embrasser une autre religion, de droit pour une musulmane d’épouser un non musulman, de droit de respecter ou non le ramadan. Il refuse de s’engager dans une lecture critique du Coran. Ne se contentant pas de chercher à  éclairer les âmes, il déploie une pression communautaire visant à contrôler les corps, et se polarise sur la tenue des femmes. Il vise à construire une forme de contre-société marquée par le règne du halal. Certes, il n’invite pas directement à la violence, mais il tend à l’excuser, voire à la justifier au nom du bien. Il met en avant les valeurs de la République pour réclamer d’être traité à l’égal des autres religions, mais ne se sent nullement tenu de les respecter lui-même.» Pour le chercheur, cette équivoque, avec la sorte d’hostilité larvée qu’elle entretient à l’égard de l’Occident, est grave. Elle favorise, chez ceux qui sont en quête d’absolu ou à la recherche d’une identité sans faille, un engagement dans l’action violente. La formation d’imams à la française et la fermeture des mosquées salafistes deviennent urgentes.

lundi 30 novembre 2015

Un Coran compliqué


Cavalier seul

Vincent Pellegrini


Le «Figaro Magazine» a consacré un dossier spécial au Coran dans son édition du 14 novembre. Il souligne «le désarroi du lecteur occidental face au Coran» et ajoute: «C’est un livre rempli de violences et d’anathèmes, par exemple, mais qui contient aussi des versets pacifiques. Selon les théologiens musulmans, il ne peut pas y avoir de contradictions dans le livre sacré: quand deux versets se contredisent, le verset antérieur est abrogé par le verset postérieur. Le problème, selon Marie-Thérèse Urvoy, professeur d’islamologie à l’Institut catholique de Toulouse, est que abrogeant et abrogé sont conservés avec le même statut dans le texte définitif et que le Coran n’est pas classé chronologiquement. Les spécialistes occidentaux soulignent  notamment  que les versets interdisant le meurtre et prônant la tolérance religieuse  avec juifs et chrétiens ont été abrogés par un verset qui commande de tuer tous ceux qui associent un autre être au culte du Dieu unique (red. par exemple les personnes de la Sainte Trinité), à moins qu’ils n’acceptent un statut de soumission pour échapper à la mort (Coran IX-5). Cependant, d’autres exégètes musulmans contestent qu’il y ait eu abrogation des versets initiaux…»  Les choses sont compliquées car l’islam classique tient aussi compte de sa deuxième grande source des hadiths, c’est-à-dire la relation des actes et des paroles de Mahomet et de ses compagnons, «qui constituent la matière de la Sunna (la Tradition), laquelle a force de loi». L’islam classique se réfère enfin aux interprétations des légistes classiques de l’islam (droit musulman). Le problème avec le Coran, c’est qu’il est la parole même de Dieu dictée en arabe à Mahomet, ce qui rend difficile l’exégèse et la contextualisation car il s’agit d’un texte incréé et éternel. Le Figaro explique que certains aimeraient reprendre la tradition mutazilite, école théologique musulmane présente dès le IXe siècle, pour qui Dieu a laissé aux hommes la puissance d’agir librement et pour qui le Coran a été créé, ce qui signifie que le livre sacré est distinct de Dieu. Mais dans les pays de culture musulmane ces voix sont étouffées. Les défenseurs d’un islam des Lumières vivent en Occident et écrivent pour les occidentaux. L’enjeu, pour l’Europe, est donc d’avoir un islam d’Europe plutôt que l’islam en Europe. Or, l’islam a tendance à se radicaliser…

lundi 23 novembre 2015

Intégration ratée


Cavalier seul

Vincent Pellegrini
  -         Les attentats de Paris ont révélé une piste belge. Ce n’est pas étonnant car la Belgique a raté sa politique d’intégration des musulmans. Cela ressort d’un sondage mené par le très sérieux WZB allemand (centre de recherches en sciences sociales) auprès de musulmans belges. Il révèle que 66% des musulmans interrogés (420 000 si l’on traduit ce pourcentage à l’échelle du pays) sont pour un retour à l’islam des origines (salafisme), que 82% (520 000), estiment  que tous les musulmans doivent s’en tenir à l’interprétation stricte du coran (intégrisme) et que 70% (450 000) estiment que la loi islamique (charia) doit primer sur les lois belges (islamisme).

-         La Hollande, dont 6 % de la population est musulmane, rejette dorénavant le multiculturalisme. Le gouvernement hollandais a abandonné son modèle de longue date de multiculturalisme, qui n'a fait qu'encourager les immigrants musulmans à se créer une société parallèle à l'intérieur du pays. De fait, la nouvelle politique d'intégration hollandaise est devenue beaucoup plus exigeante envers les immigrants.

-         Le procureur du canton des Grisons a classé sans suite les plaintes déposées contre Mgr Vitus Huonder après ses «déclarations sur les homosexuels» en juillet lors d’une conférence sur la famille, nous apprend l’agence APIC. Le procureur a estimé qu’en citant deux passages de la Bible qualifiant notamment les actes d’homosexualité d’«abomination», l’évêque de Coire ne pouvait pas devoir répondre d’incitation à la violence ou à la haine. L’association LGBT de Suisse, Pink Cross, avait alors immédiatement réagi en qualifiant Mgr Huonder d’«agitateur» et de «délinquant» tout en exigeant «des excuses publiques». Des plaintes avaient même été déposées. En réponse à la polémique qui enflait dans les médias suisses, Mgr Huonder avait publié un communiqué sur le site de son diocèse. Il y regrettait un «déplorable malentendu» et affirmait qu’il n’avait «en aucune façon voulu rabaisser les personnes homosexuelles», tout en rappelant sa fidélité au catéchisme de l’Eglise catholique sur ce sujet. Catéchisme qui prône le respect envers les personnes homosexuelles, mais condamne les actes d’homosexualité.

-         L’académicien René Girard s’est éteint le 4 novembre dernier à l’âge de 91 ans. Franc-tireur et penseur original il s’est converti au christianisme après ses recherches sur les Evangiles. 

 

 

lundi 16 novembre 2015

En attente de clarification


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Vincent Pellegrini

-                   Le Valaisan Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité sacerdotale saint Pie-X (Ecône) a déclaré notamment à www.dici.org sur le synode de la famille qui s’est terminé à Rome: «Le Rapport final de la seconde session du Synode sur la famille, publié le 24 octobre 2015, loin de manifester un consensus des pères synodaux, est l’expression d’un compromis entre des positions profondément divergentes. On peut y lire certes des rappels doctrinaux sur le mariage et la famille catholique, mais on note aussi des ambiguïtés et omissions regrettables, et surtout des brèches ouvertes dans la discipline au nom d’une miséricorde pastorale relativiste. L’impression générale qui se dégage de ce texte est celle d’une confusion qui ne manquera pas d’être exploitée dans un sens contraire à l’enseignement constant de l’Eglise.» Mgr Fellay veut sans doute parler, notamment, des paragraphes sur les divorcés remariés pour lesquels la plupart des observateurs notent que l’accompagnement et le discernement spirituel par un prêtre peuvent aller jusqu’à la communion donnée à ces mêmes divorcés-remariés. La doctrine du for interne et la théologie de la miséricorde supplanteraient ainsi  la norme doctrinale. Le synode étant un organe consultatif, on verra quelle décision le pape prendra sur cette question pas tout à fait claire.

-                   L’arrivée attendue d’un million de migrants en Allemagne, dont beaucoup de musulmans, suscite un vif débat outre-Rhin sur l’intégration de ces réfugiés. On sait en effet que l’islam classique n’est pas compatible avec les normes fondamentales des démocraties occidentales. Certaines voix se lèvent ainsi en Allemagne pour faire signer aux migrants une charte. Par celle-ci, les migrants accepteraient l’ordre légal, l’égalité hommes-femmes, la liberté religieuse et de conscience, la liberté de changer de religion, la suprématie du droit allemand sur le droit islamique, etc.

-                   On parle beaucoup de l’Etat islamique, mais le groupe Boko Haram fait lui aussi régner la terreur, sans parler d’autres groupes djihadistes qui frappent les chrétiens. Au Nigéria, par exemple, alors que Boko Haram sévit surtout dans le nord-est du pays, d’autres groupes islamistes attaquent régulièrement des villages chrétiens dans des régions du nord-ouest et du centre du Nigéria, ce qui a déjà fait plus de 10 000  morts et plus de 300 000 déplacés. 

 

lundi 9 novembre 2015

Révolution papale


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Vincent Pellegrini
Un événement important a eu assez peu d’écho dans les médias. Pourtant, devant les Pères synodaux, le pape François a fait un discours fondateur pour appeler à «une conversion de la papauté» par une décentralisation et une synodalité de l’Eglise. C’est un changement important pour l’exercice de la papauté qui se rapproche de la vision des orthodoxes. Le pape a notamment déclaré: «La synodalité, comme dimension constitutive de l'Eglise, nous offre le cadre interprétatif le plus adéquat pour comprendre le ministère hiérarchique... en soi, personne ne peut être élevé au-dessus des autres. Dans cette Eglise, comme dans une pyramide retournée, le sommet se trouve être la base. Dans une Eglise synodale, le Synode des évêques est seulement la manifestation la plus évidente d'un dynamisme de communion qui inspire toutes les décisions ecclésiales.» Le pape ne veut pas gouverner seul. Il prend toutes ses décisions importantes avec un groupe de neuf cardinaux. Dans sa vision, les conférences épiscopales auront plus de liberté  par rapport à Rome. En effet, le pape continue: «Dans une Eglise synodale, comme je l'ai déjà dit, il n'est pas opportun que le Pape remplace les épiscopats locaux dans le discernement de toutes les problématiques qui se posent sur leurs territoires. En ce sens, je pense qu'il devient nécessaire de procéder à une salutaire décentralisation. Et le Synode des évêques, représentant l'épiscopat catholique, devient l'expression de la collégialité épiscopale à l'intérieur d'une Eglise toute synodale». Et enfin, le pape François explique: «Le Pape n'est pas seul, au-dessus de l'Eglise, mais au-dedans d'elle comme baptisé entre les baptisés et dans le Collège épiscopal comme évêque parmi les évêques, appelé en même temps, comme Successeur de l'apostolat de Pierre, à guider l'Eglise de Rome qui préside dans l'amour toutes les Eglises. Alors que je rappelle la nécessité et l'urgence de penser à une conversion de la papauté... je suis convaincu à ce sujet d'avoir une responsabilité particulière, constatant l'aspiration œcuménique de la majeure partie des communautés chrétiennes et écoutant la question qui m'est posée de trouver une forme d'exercice de la primauté qui, bien que ne renonçant en aucune façon à l'essentiel de sa mission, s'ouvre à une situation nouvelle.»

lundi 2 novembre 2015

Un synode réformateur


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

Le Synode sur la famille s’est terminé dimanche à Rome. Le pape doit encore en accepter le texte. Deux sujets agitaient les médias: l’homosexualité et l’accès à la communion des divorcés remariés. Le cardinal Schönborn a expliqué que le texte final du Synode ne contient pas grand-chose sur l’homosexualité. Tout d’abord parce que le thème de l’homosexualité est traité «sous l’aspect de la famille qui fait l’expérience d’avoir un de ses membres qui est homosexuel»: «Comment gérer la situation en chrétiens?» Il a rappelé aussi que le Catéchisme de l’Eglise catholique est très clair sur l’homosexualité, ainsi que les «règles de la pastorale claires et classiques». Et d’ajouter: «Chaque personne mérite le respect dû à toute personne même si certains comportements sont vus par la Bible de façon différente de beaucoup d’opinions d’aujourd’hui.»

 Restait le chapitre âprement disputé sur les divorcés remariés. Et là il y a une ouverture en direction des divorcés remariés, malgré une assez forte opposition minoritaire lors du vote. «Le Figaro» indiquait sur son site internet de dimanche dernier: «Loin d'un feu vert pour la communion pour tous les divorcés remariés, c'est en fait la proposition des évêques allemands qui a fini par emporter cette adhésion majoritaire même si l'opposition à cette mesure a été très puissante pendant tout le synode. Et, le demeurera, en particulier de la part des épiscopats africains et polonais qui ont voté contre car ils estiment que cette mesure de clémence risquera d'affaiblir, à la longue, l'institution du mariage catholique. Le groupe germanophone a en effet proposé de mettre au point une série de «critères» pour évaluer - sous la responsabilité de l'évêque local - l'histoire de chaque couple de divorcés remariés qui seraient réellement motivés pour accéder aux sacrements de l'Eglise. Sous la conduite de leur prêtre ils pourraient évaluer, préparer et décider au final de leur éventuelle admission à la confession et à la communion. Il s'agirait, à chaque fois, insiste-t-on à Rome, de l'œuvre d'un «discernement» spécifique selon des critères détaillés dans le fameux paragraphe 85.» Bref, le pape qui voulait une réforme de la pastorale l’a obtenue. On assistera à un changement de la pastorale du mariage même si le mot communion eucharistique ne figure pas dans le texte synodal.

lundi 26 octobre 2015

L’heure de vérité


Cavalier seul

Vincent Pellegrini


Radio Vatican en français (http://fr.radiovaticana.va/) fait des résumés des discussions du Synode sur la famille qui se termine à Rome. On peut aussi consulter l’agence www.zenit.org/fr et le site officiel d’information de la salle de presse du Vatican (http://visnews-fr.blogspot.ch/). Plusieurs acteurs de ce synode ont mis l’accent sur la miséricorde en particulier envers les familles blessées. Parmi les autres thématiques abordées, le rôle fondamental des enfants dans la famille, fruit de l’union de l’homme et de la femme. Il a été rappelé qu’il ne s’aurait y avoir de préparation équivalente au mariage pour les couples homosexuels, tout comme a été une nouvelle fois réfutée la théorie du genre. Un certain nombre d’interventions se sont concentrées sur la question de l’accès aux sacrements des personnes divorcées-remariées. Et sur ce point les avis divergent. «Le Figaro» a consacré une page au synode intitulée «Famille: débat tendu au Vatican». Jean-Marie Guénois, le correspondant du «Figaro» au Vatican, parle d’une certaine confusion sur les règles de fonctionnement du synode, «certains dénonçant une conspiration de l’aile progressiste qui voudrait imposer ses vues sur l’Eglise». «Confusion aussi sur la question des divorcés remariés qui déchire l’assemblée comme l’an passé». Une bonne partie des évêques africains ne veulent par exemple pas changer la doctrine sur les divorcés remariés, tout comme les évêques polonais. Une opinion a été de laisser aux conférences épiscopales le soin de trancher sur cette question pastorale ou de nommer une commission après le Synode. Le pape vient en effet de dire qu’il voulait une Eglise plus décentralisée pour traiter certaines problématiques. Sur quelle formulation réalisée par dix personnes proches du pape voteront en principe ce 24 octobre les Pères du Synode? Notons enfin que des représentants d’autres confessions étaient invités à parler. Le Métropolite Bishoy de Damiette (Eglise copte d'Egypte) a déclaré: «La première mission de l’Eglise envers les personnes à tendances homosexuelles est d'expliquer de la façon la plus tolérante et convaincante que l'homosexualité est un grand péché interdit par Dieu selon les saintes Ecritures. Par conséquent, la mission pastorale principale de l'Eglise est d'encourager ces personnes au repentir en les incitant à mener une vie pure.»

lundi 19 octobre 2015

Quels migrants?


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Vincent Pellegrini
Aujourd’hui, nombre de migrants chrétiens sont poussés à quitter l’Allemagne à cause des crachats, insultes et menaces de morts proférés à leur encontre par des migrants musulmans. Des attaques qui sont le lot quotidien des réfugiés chrétiens en Bavière, en Saxe ou dans le Brandebourg, où les brimades continuent jusque dans les centres d’accueil ouverts par les autorités locales, c’est ce qui ressort des enquêtes des journaux «Die Welt» et «Die Zeit» notamment. «Il y a une ambiance d’intimidation et d’hostilité envers les chrétiens», confirme un prêtre maronite de Francfort. «Ceux-ci se voient restreindre l’accès aux cuisines communes, sont traités de «porcs» par certains musulmans, et leurs enfants agressés». Autre témoignage, celui d’un pasteur protestant de Berlin: «Les musulmans très croyants répandent dans les foyers l’idée suivante: là où nous sommes règne la charia». Et ceux qui souffrent le plus sont les musulmans convertis au christianisme: «Ceux-là ont 100% de chance d’être agressés», souligne le pasteur. Parmi les témoignages recueilliscelui de chrétiens victimes directes de cette «haine importée» comme Said, un Iranien chrétien, hébergé dans un camp en grande partie occupé par des musulmans sunnites venus de Syrie. «Je croyais vraiment qu’en Allemagne j’aurais enfin pu vivre ma foi, or dans ce camp, encore une fois, je dois me cacher, ne pas dire que je suis chrétien sinon on me menace du pire.» Et le cas de Said n’est pas isolé. La presse rapporte bien d’autres témoignages, comme celui d’un jeune chrétien syrien qui a porté plainte pour menaces subies dans un centre de premier accueil à Giessen, où se cacheraient selon lui des «coupeurs de têtes» du «calife» Abou Bakr al-Baghdadi: «Ils hurlent les mêmes versets du Coran qu’hurlent les miliciens de Daesh avant de décapiter les personnes», a-t-il rapporté. Il est fait aussi état du témoignage d’une famille chrétienne d’Irak, réfugiée dans un camp à Freising, en Bavière. Le père raconte qu’ils ont reçu des coups et des menaces d’extrémistes musulmans syriens. «Ils hurlaient contre ma femme et ont frappé mon fils. Ils disaient: Nous vous tuerons et boirons votre sang». Un spécialiste assure que «parmi ceux qui arrivent, une portion non négligeable a des croyances d’une intensité équivalente à celle des frères musulmans».

 

lundi 12 octobre 2015

Le mariage en question


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Vincent Pellegrini

-          «La Porte latine» nous apprend que le pape François a réaffirmé dimanche dernier avec force le dogme catholique sur le caractère indissoluble du mariage, nécessairement célébré entre un homme et une femme, à l'ouverture du synode sur la famille. «Ce que Dieu a uni, l'homme ne peut le défaire», a rappelé le pape François, citant l'évangile. Jorge Bergoglio, particulièrement grave et préoccupé, a clairement fixé les lignes rouges que ce 2e synode sur la famille, qui durera jusqu'au 25 octobre, ne devra pas dépasser, dans une basilique Saint-Pierre pleine à craquer. Et ce couple ne peut être que celui formé par un homme et une femme. Un discours très ferme, donc qui montre qu’on ne peut écarter certains points de doctrine avec des arguments pastoraux.

-         Le journal «Le Monde» relate que le tribunal correctionnel de Marseille a condamné à cinq mois de prison avec sursis, mardi 29 septembre, une élue socialiste marseillaise qui, par convictions religieuses, avait refusé de marier un couple de femmes. Le parquet de Marseille estime qu’il s’agit de la première affaire de discrimination, alors que 17 500 mariages homosexuels ont été célébrés en France depuis la promulgation de la loi sur le mariage pour tous, le 17 mai 2013. Comme on le voit, en France les revendications homosexuelles et le mariage pour tous ont débouché sur un Etat totalitaire qui ne reconnaît même plus l’objection de conscience.

-         Le mouvement «Choisir la vie», par son directeur Olivier Dehaudt, publie régulièrement un magazine intéressant. En cette période électorale, le dernier compare notamment les positions des partis face à la défense de la vie humaine. Le site www.choisirlavie.ch est par ailleurs très complet. On peut y commander le magazine et il comporte de nombreuses nouvelles ainsi que des dossiers. On y apprend par exemple qu’une fille atteinte de trisomie 21 a obtenu son baccalauréat avec mention. Et dire qu’avec le diagnostic préimplantatoire elle aurait été éliminée…

-         Les éditions Robert Laffont publient deux intéressants petits livres du prêtre Michel-Marie Zanotti-Sorkine (www.delamoureneclats.fr) qui s’intitulent «Lettre ouverte à l’Eglise du troisième millénaire» et «Quand je ne serai plus là». Le Père Zanotti-Sorkine est un ancien artiste converti et ordonné prêtre à l’âge de 40 ans qui fait beaucoup parler de lui en France.


 

lundi 5 octobre 2015

Le pape aux Etats-Unis


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Vincent Pellegrini

Devant le Congrès des Etats-Unis et l’ONU, le pape François a particulièrement mis l’accent sur la défense de l’environnement, la lutte contre l’exclusion des pauvres et la défense de la famille. Le pape a défini la famille comme étant composée d’un homme et d’une femme qui procréent. Devant le Congrès, il a notamment expliqué: «Mais je ne peux cacher ma préoccupation pour la famille, qui est menacée, peut-être comme jamais auparavant, de l’intérieur comme de l’extérieur. Les relations fondamentales sont en train d’être remises en cause, comme l’est la base même du mariage et de la famille.» Devant l’ONU il a rappelé le «droit primordial de la famille à éduquer et le droit des Eglises comme des regroupements sociaux à soutenir et à collaborer avec les familles dans la formation de leurs filles et de leurs fils». Le pape a appelé aussi à «la reconnaissance d’une loi morale inscrite dans la nature humaine elle-même, qui comprend la distinction naturelle entre homme et femme, et le respect absolu de la vie à toutes ses étapes et dans toutes ses dimensions.» Lors de sa réception par Barak Obama, le pape a demandé au président américain «d’encourager les modèles de développement intégral et inclusif». Durant son voyage, il n’a pas attaqué explicitement le modèle de développement américain mais a rappelé certains principes… Devant l’ONU, Jorge Bergoglio n’a pas oublié le drame du Moyen Orient. Il a déclaré: «Je ne peux m’empêcher de réitérer mes appels incessants concernant la douloureuse situation de tout le Moyen Orient, du nord de l’Afrique et d’autres pays africains, où les chrétiens, avec d’autres groupes culturels ou ethniques, y compris avec les membres de la religion majoritaire qui ne veulent pas se laisser gagner par la haine et la folie, ont été forcés à être témoins de la destruction de leurs lieux de culte, de leur patrimoine culturel et religieux, de leurs maisons comme de leurs propriétés, et ont été mis devant l’alternative de fuir ou bien de payer de leur propre vie, ou encore par l’esclavage, leur adhésion au bien et à la paix. Ces réalités doivent constituer un sérieux appel à un examen de conscience de la part de ceux qui sont en charge de la conduite des affaires internationales.» Une manière de dire que ce que fait actuellement l’Occident, pour lutter contre l’Etat islamique notamment, est parfaitement inefficace.

dimanche 27 septembre 2015

Le martyre des chrétiens


Cavalier seul

Vincent Pellegrini


 «Le livre noir de la condition des chrétiens dans le monde», signé Samuel Lieven, est paru aux éditions XO. Ils s’y sont mis à plus de septante, sous la coordination de Samuel Lieven, pour faire le point sur la condition des chrétiens dans le monde entier. Il en ressort qu’un peu partout sur notre  planète les chrétiens sont persécutés comme jamais auparavant. Le nombre de chrétiens persécutés dans le monde est estimé à plus de 150 millions, ce qui en fait la religion la plus maltraitée du monde. Un silence assourdissant règne sur ce drame du fait de l’analphabétisme religieux. En fait, 150 à 200 millions de personnes ne peuvent pas vivre librement leur foi dans 140 pays. Les dix millions de coptes d’Egypte, par exemple, sont mis de côté par la société et la plupart d’entre eux sont dans l’impossibilité de faire carrière et d’obtenir un bon travail. L’Etat islamique, qui a conquis des pans entiers de la Syrie et de l’Irak, élimine toutes les minorités, chrétiens compris. Il a vidé la plaine de Ninive (Irak) de tous ses chrétiens. Les chrétiens, sans milices ni armes, paient le prix maximum, explique www.bonnenouvelle.ch. Le nonce apostolique en  Syrie, Mgr Mario Zenani, a dénoncé le fait que la Syrie se vide de sa jeunesse. Là, les chrétiens sont visés non seulement pas Daech, mais aussi par une guerre compliquée. Sur les 150 000 chrétiens d’Alep, seuls 50 000 sont restés dans cette ville de Syrie désormais privée d’eau et d’électricité. On comprend dès lors que des migrants fassent leur baluchon pour gagner l’Europe. «Il n'y a pas de christianisme sans persécution», affirmait le pape François le 7 septembre dernier. De fait, malgré les persécutions, le nombre de chrétiens continue d’augmenter nettement dans certaines parties du  monde. Le site Internet arabe Aljazeera a publié une interview faite en l’an 2006 avec le cheikh Ahmad Al Quataani , président d’une institution spécialisée dans la graduation des imams en Lybie. Il dit ceci: «En Afrique, avec ses 1 milliard d’habitants, le nombre de musulmans a diminué à 316 millions, dont une bonne moitié réside en Afrique du nord. En Afrique seulement, chaque année 6 millions de musulmans se convertissent au christianisme. Après que l’Islam fut la religion de la grande majorité de ce continent, le nombre de musulmans n’est désormais pas plus qu’un tiers de la population africaine.»

lundi 21 septembre 2015

Le secret des loges


Cavalier seul

Vincent Pellegrini


Les parlementaires valaisans ne devront pas déclarer s’ils sont francs-maçons parmi leurs liens d’intérêt. Ainsi en a décidé la semaine dernière le Grand Conseil valaisan au terme d’un vote serré (deux voix d’écart). La franc-maçonnerie valaisanne restera donc une société secrète. Mais qu’en pense l’Eglise? Le 26 novembre 1983, la Congrégation pour la doctrine de la foi a publié une déclaration, lue et approuvée par Jean-Paul II, sur la franc-maçonnerie. Le texte fut signé par le préfet de la congrégation, le cardinal Ratzinger. Ledit texte disait notamment: «On a demandé si le jugement de l’Eglise sur les associations maçonniques était changé, étant donné que dans le nouveau Code de droit canonique il n’en est pas fait mention expresse, comme dans le Code antérieur. Cette Congrégation est en mesure de répondre qu’une telle circonstance est due au critère adopté dans la rédaction, qui a été suivi aussi pour d’autres associations également passées sous silence parce qu’elles sont inclues dans des catégories plus larges. Le jugement négatif de l’Eglise sur les associations maçonniques demeure donc inchangé, parce que leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l’Eglise, et l’inscription à ces associations reste interdite par l’Eglise. Les fidèles qui appartiennent aux associations maçonniques sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la sainte communion. Les autorités ecclésiastiques locales n’ont pas compétence pour se prononcer sur la nature des associations maçonniques par un jugement qui impliquerait une dérogation à ce qui a été affirmé ci-dessus.»

 En mars 2007, Mgr Gianfranco Girotti, régent de la Pénitencerie apostolique, a notamment déclaré à Rome: «L’Eglise catholique a toujours critiqué la conception mystique propre à la franc-maçonnerie, la déclarant incompatible avec sa propre doctrine». Pour Mgr Girotti, le magistère de l’Eglise a affirmé plusieurs fois que l’appartenance à la franc-maçonnerie et l’appartenance à l’Eglise catholique «sont incompatibles».  Toujours selon Mgr Girotti, «le jugement négatif de l’Eglise a toujours été inspiré par des raisons pratiques et doctrinales». Selon lui, l’Eglise a toujours dénoncé dans la franc-maçonnerie «des idées philosophiques et des conceptions morales opposées à la doctrine catholique».

 

dimanche 13 septembre 2015

Christina


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Vincent Pellegrini

-         Le nombre d’avortements en Valais est en constante augmentation. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer mais le plus important est sans doute que l’absence de débat sociétal sur la légitimité morale de l’avortement a banalisé cet acte. Depuis le vote du peuple en faveur de l’avortement celui-ci passe pour une chose normale et les femmes n’ont même pas besoin de donner une raison  pour avorter. Le pape François a résumé ainsi la situation: «L’un des graves problèmes de notre temps est sans aucun doute le changement du rapport à la vie. Une mentalité très répandue a désormais fait perdre la sensibilité personnelle et sociale adéquate à l’égard de l’accueil d’une vie nouvelle.» Il explique ainsi le fait que «le drame de l’avortement est vécu par certains avec une conscience superficielle, qui semble ne pas se rendre compte du mal très grave qu’un tel acte comporte».

-         Le drame des migrants émeut la population suisse. Il faut demander au Conseil fédéral d’accueillir de manière prioritaire les chrétiens syriens et irakiens qui sont traqués et chassés de leur lieu d’habitation. Voici une histoire qui résume bien la terreur qui pèse sur les chrétiens. La famille chrétienne Nabia se souviendra toujours du jour où les milices de l’Etat islamique ont ravagé la ville de Qaraqosh, en Irak, où ils vivaient. Par peur des terroristes, la famille n’ose plus quitter sa maison. Mais les miliciens frappent à la porte et somment la famille de se convertir à l’islam, ce qu’elle refuse. Trois semaines plus tard les djihadistes donnent l’ordre à la famille de les suivre et la met dans un bus. Tout à coup, un homme s’approche de la maman et lui arrache Christina, sa fille de 4 ans, en menaçant cette même maman de l’abattre si elle ne va pas dans le bus. Le trajet est long et la famille est abandonnée sans rien dans le désert avec 26 autres chrétiens. Après quatorze heures à pied la famille arrive à la frontière du Kurdistan irakien, sans Christina. La famille  n’a plus de nouvelles de Christina est c’est pour elle un drame très lourd à porter.

-         Il y a 26 ans, le célèbre écrivain Eric-Emmanuel Schmitt a vécu, perdu dans le désert, une nuit mystique qui l’a converti à Dieu et le conduira au christianisme. Il raconte cela dans un livre qui vient de paraître chez Albin Michel sous le titre «La nuit de feu».  

 

lundi 7 septembre 2015

Islamisme sans frein


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Vincent Pellegrini

-      Le président français François Hollande avait fait scandale, en se rendant en Arabie Saoudite et en mimant la cérémonie du sabre ceint du drapeau vert, couleur de l’islam. En Arabie Saoudite, le sabre sert en effet à décapiter pour blasphème, apostasie, homosexualité, etc. Les personnes adultères ont droit à la lapidation. Si 87 décapitations ont eu lieu en Arabie saoudite l’an dernier, il y en a déjà eu 102 du début de l’année au mois de juin 2015. De plus, le «New York Times»,  affirme que l’Arabie saoudite promeut l’islamisme à l’échelle planétaire. Pour le « New York Times» le royaume wahhabite a bel et bien mis en place un redoutable système de prosélytisme mondial dont l’objectif est la promotion d’un islam sunnite rigoriste. Grâce à ses pétrodollars, Ryad a construit tout un système d’influence, accordant des moyens financiers à des prédicateurs vivant à l’étranger, construisant et finançant des mosquées, des écoles et des centres islamiques. Aucune critique du régime n’est par ailleurs tolérée. La communauté internationale s’est ainsi mobilisée contre la peine de mort prononcée contre un blogueur saoudien, Ra’if Badawi. Son seul crime est d’avoir fondé un blog appelé «La toile libérale arabe». L’agence Zenit.org nous apprend par ailleurs que des inscriptions assorties de croix chrétiennes, ont été découvertes en Arabie Saoudite, dans la zone de Jabal Kawkab du désert: elles attestent la présence d’une communauté chrétienne en Arabie du Sud au Ve siècle. Bien avant l’établissement de l’islam…
-      Non content de massacrer les chrétiens, l’Etat islamique (Daech) détruit tous les monuments non islamiques. A Palmyre, cité antique remarquable, un célèbre temple a ainsi été dynamité. Le groupe Etat islamique (EI) a par ailleurs  décapité l’ancien directeur des Antiquités de la cité antique de Palmyre, âgé de 82 ans. Le monastère syriaque catholique de Mar Elian se trouve dans le désert syrien, à peu près à égale distance de Damas, Homs et Palmyre. Il a été démoli avec des bulldozers et des pelles rétrocaveuses par les milices de Daech. Les djihadistes ont profané et détruit le mausolée de saint Elian: l'exhumation des restes du saint martyrisé pour son refus de renoncer au christianisme en l’an 284 a été montrée sur les vidéos tournées par Daech. Et des familles chrétiennes ont été enlevées. Qui arrêtera Daech?

 

lundi 31 août 2015

Un oubli papal


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Vincent Pellegrini

-         Le pape François, qui parle très souvent de la pauvreté, a admis qu'il s'était désintéressé à tort des difficultés éprouvées par la classe moyenne, nous explique l’agence Reuters. Le pape s'est livré à ce rare mea culpa dans l'avion du retour vers le Vatican, après son dernier voyage en Amérique du Sud au cours duquel il a réitéré ses critiques contre le capitalisme. Durant une conférence de presse à bord de l’avion, un journaliste lui a demandé pourquoi il n'évoquait jamais la question de la classe moyenne, «qui travaille et paye des impôts». Le pape François a aussitôt remercié son interlocuteur pour sa «judicieuse rectification». «Vous avez raison. Ne pas y songer est une erreur de ma part», a-t-il répondu, avant de s'expliquer. «Le monde est polarisé», a-t-il avancé. Et de préciser: «La classe moyenne est de plus en plus réduite. La polarisation entre les riches et les pauvres est grande. C'est un fait. Et, peut-être, ce phénomène m'a-t-il conduit à ne pas prendre en compte les difficultés rencontrées par la classe moyenne». Lors de son déplacement en Equateur, en Bolivie et au Paraguay, trois pays qui comptent parmi les plus pauvres du continent sud-américain, le pape a une nouvelle fois exprimé sa désapprobation vis-à-vis de l'ordre économique mondial. Aux Etats-Unis, certains ont entendu ses propos comme une critique de l'«American Way of Life». Le pape a déclaré qu’il voulait ouvrir un dialogue avec  les Etats-Unis.
-         L’ancien président libanais Amine Gemayel a expliqué: «De mon vivant, je n’ai jamais vu une menace aussi extrême peser sur les chrétiens du Moyen-Orient. Si les tendances négatives actuelles s’intensifient encore, il faudra commencer à envisager l’inconcevable: l’extinction du christianisme  dans la région.» Amine Gémayel tance Washington  qui a recouru aux frappes aériennes en Irak uniquement pour défendre  ses propres intérêts, notamment des installations pétrolières, et non pour faire cesser l’éradication des chrétiens et des yédizis par l’Etat islamique. Pourtant, selon lui, les Américains ont les moyens militaires de faire davantage. Amine Gemayel a encouragé Washington à soutenir la proposition du Vatican de mettre sur pied une force de l’ONU. Amine Gemayel a enfin invité les Etats-Unis à aider le Liban pour renforcer l’aide aux réfugiés syriens.

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samedi 22 août 2015

Question de distinction


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Vincent Pellegrini
-         «Quand un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ce qu’ils ont fait tous les deux est une abomination; ils seront mis à mort, leur sang retombe sur eux» (Bible TOB).  En citant notamment ce verset de la Bible (Lévitique 20:13) lors d’un congrès sur la famille en Allemagne, l’évêque de Coire a provoqué la fureur des associations homosexuelles et il a dû s’excuser. L’association faîtière des organisations gays, Pink Kross, a annoncé vouloir déposer une plainte pénale contre l’évêque. Ce dernier ne voulait pourtant pas demander la punition des homosexuels mais il voulait simplement démontrer que la Bible condamne les actes d’homosexualité. La doctrine de l’Eglise est en effet de condamner les actes d’homosexualité mais de ne pas juger les personnes et de les accueillir. Les associations homosexuelles, y compris le Groupe de chrétiens homosexuels C+H, n’acceptent plus qu’un évêque fasse cette distinction. Un jour des juges supprimeront des passages de la Bible pour satisfaire certains lobbies…

-         Durant l’une de ses catéchèses, le pape François est revenu sur le statut des divorcés remariés. Il a notamment déclaré: «Il est nécessaire, par amour de la vérité, de bien discerner les situations, faisant par exemple la différence entre qui a subi la séparation et qui l’a provoquée. La conscience de la nécessité d’un accueil fraternel, dans l’amour et la vérité, a beaucoup grandi envers les baptisés qui ont établi une nouvelle vie commune après l’échec de leur mariage sacramentel. Ces personnes ne sont nullement excommuniées, et elles ne doivent pas être traitées comme telles: elles font toujours partie de l’Église. Aussi doit-on les encourager à vivre leur appartenance au Christ et à l’Église par la prière, l’écoute de la Parole de Dieu, la fréquentation de la liturgie, l’éducation chrétienne des enfants, la charité, le service des pauvres et l’engagement pour la justice et la paix.» Ces paroles pourraient laisser penser que lors du prochain synode sur la famille à Rome, cet automne, l’Eglise va autoriser la communion donnée aux divorcés remariés dans le droit fil de l’esprit de l’époque des Lumières. Mais il faudra préalablement définir ce qu’est une pleine communion avec l’Eglise. A suivre sachant que c’est l’évêque de Sion qui représentera les évêques suisses à ce synode. 

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mercredi 24 juin 2015

Origines de l’islam


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Vincent Pellegrini


En 1995 à l’Université de Cambridge en Angleterre, Jay Smith, un islamologue de renom, dans un débat rendu fameux dans les cercles académiques, a déclaré ceci: «La plupart des Occidentaux ont pris pour de l’argent comptant les allégations des docteurs musulmans, ils ne les ont jamais remises en question dans la mesure où elles tiraient leur origine du coran. Ils ont fait preuve de réticence à examiner avec un œil critique le coran et les propos du prophète par crainte des réactions violentes.» Plus loin dans son exposé, il a cité les travaux de chercheurs bien connus comme John Wansbrough (université de Londres), Joseph Schacht, Andrew Rippin (Canada), Michael Cook, Patricia Crone, Yehuda Nevo (université de Jérusalem) et Humphreys. Il a déclaré: «L’immense majorité des chercheurs indépendants qui ont étudié le coran et les hadiths (red. actes et paroles de Mahomet) ont conclu que les écritures islamiques sont le résultat d’une compilation de textes tardifs et d’éditions réalisées par des groupes de personnes au cours de quelques centaines d’années. Le coran que nous lisons aujourd’hui, loin d’être identique à celui du milieu du septième siècle, est plutôt un produit du huitième et du neuvième siècle. Il n’a pas été conçu à la Mecque ou à Médine mais à Bagdad. C’est à cet endroit et en ce temps-là que l’islam a acquis sa propre identité et qu’il est devenu une religion. Par conséquent la genèse de l’islam n’a pas eu lieu durant la vie de Mahomet mais a été le résultat d’une élaboration graduelle durant une période de 300 ans.»

Professeure à Cambridge puis à Princeton notamment, Patricia Crone, a publié des synthèses sur les recherches concernant l’islam depuis 1977. Selon elle, le Mahomet historique n’a rien à voir avec le personnage dépeint par la sira (biographies écrites au moins un siècle et demi après les événements). Le Père Antoine Moussali a découvert dans le Coran les vestiges d’un lectionnaire en usage dans la secte des judéo-nazaréens. Pour le chercheur Edouard-Marie Gallez, l’islam est né de la conjonction de deux éléments: la puissance militaire des Arabes et l’idéologie religieuse de combat des judéo-nazaréens. Ces judéo-nazaréens croient que Jésus n’est pas mort sur la croix et qu’il reviendra du Ciel pour étendre son empire. Comme on peut le voir, la recherche savante en Occident réserve des surprises sur l’islam.

lundi 8 juin 2015

Le distinguo des religions


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Vincent Pellegrini

 -         Thierry Baudet est néerlandais. Il a enseigné le droit public à l’université de Leyde et se consacre aujourd’hui entièrement à l’écriture. Il vient de publier aux éditions du Toucan un livre intitulé «Indispensables frontières. Pourquoi le supranationalisme et le multiculturalisme détruisent la démocratie.» Interviewé par le «Figaro Magazine» au sujet de l’immigration dans l’Union européenne,  il explique notamment: «A chaque pays de développer sa politique d’immigration en insistant sur les programmes d’assimilation, urgence d’autant plus prégnante que les nouveaux immigrés sont sans liens culturels avec l’Europe. Dans cette optique,  il faudra clairement s’interroger sur les différences entre christianisme et islam. En faisant des croyances un concept abstrait, sous le terme générique de religion, les Lumières nous ont déshabitués à faire le distinguo. Alors que la figure centrale du christianisme est l’homme de paix qui tend l’autre joue, dans l’islam, l’homme est un combattant, un prosélyte qui fait la guerre. Alors que le christianisme distingue la cité de Dieu et la cité de l’homme, qu’il rend à César ce qui est à César et reconnaît la séparation entre l’Eglise et l’Etat, l’islam, quant à lui, ne connaît qu’un livre de loi, la charia. Pour la majorité des musulmans elle est sacrée, suprême, et pour les radicaux elle doit être la loi du monde, à établir avec le califat.» Thierry Baudet explique que pour les chrétiens les Evangiles écrits par des apôtres étant eux-mêmes des interprétations, ils sont sujets à interprétation, alors que pour les musulmans le Coran a été dicté au Prophète par Dieu lui-même. Ces différences ont été gommées par le concept global de religion. Bref, par tabou, l’Europe ne s’est pas encore posée les vraies questions et se livre au politiquement correct.

-         Lors d’une rencontre avec les représentants des cultivateurs italiens, le pape François a expliqué: «Il n’y a pas d’humanité sans culture de la terre. Elle mérite d'être reconnue et valorisée en conséquence, y compris dans des choix politiques et économiques concrets.». Le pape a condamné «l'absolutisation des règles du marché». Il a ajouté: «On ne plaisante pas avec le pain» qui participe «à la sacralité de la vie humaine», et pour cela «ne peut pas être traité seulement comme une simple marchandise».