En ces temps où l’on fête la naissance du Christ, il est intéressant de rappeler que le christianisme est né aux portes de l’Afrique. On l’oublie trop souvent, l’Afrique du Nord fut l’un des berceaux florissants de la chrétienté. Et l’exemple d’une ville comme Carthage, près de la Tunis actuelle, est emblématique de cette histoire. Qui se douterait aujourd’hui, en visitant les multiples ruines chrétiennes de Carthage, que cette ville fut l’un des principaux phares de l’Eglise des premiers siècles? Il reste en effet peu de choses sur les champs de fouille de Carthage, hormis quelques colonnes et murs. On admirera par exemple les ruines de la basilique Damous el-Karita, avec ses neuf nefs, et celles de la basilique de Saint-Cyprien, près de la mer, sur le parvis de laquelle le grand saint Augustin prit congé de sa mère Monique qui pleurait. Depuis ce point, la vue sur le golf de Carthage et ses montagnes est toujours aussi belle et pure que du temps de l’auteur des Confessions. Cartahge fonctionna durant sept siècles (jusqu’en 698) comme capitale et métropole incontestée de l’Eglise d’Afrique, statut confirmé par l’Eglise de Rome malgré la concurrence d’Alexandrie. C’est principalement de Carthage, en tout cas, que le christianisme s’est répandu dans l’Afrique du Nord.
Carthage connut ses premiers martyrs en 180. Le célèbre apologiste Tertullien, qui habitait Carthage, explique qu’en l’an 197 les chrétiens de cette ville occupaient déjà tous les postes clés et formaient presque la majorité de la population. Le début du IIIe siècle voit le martyre à Carthage des illustres saintes Perpétue et Félicité et de leurs compagnons qui sont toujours cités au canon (partie centrale) de la messe. Une petite chapelle est aujourd’hui encore aménagée dans l’amphithéâtre romain de Carthage pour perpétuer le souvenir de ce martyre et de nombreux autres.
On parle encore aujourd’hui de la célèbre conférence qui opposa à Carthage, au début du Ve siècle, 278 évêques donatistes à 286 évêques catholiques (120 avaient été retenus chez eux.). Cela se passait dans les thermes dits de Gargilius dont on peut admirer aujourd’hui encore des colonnes. Le grand saint Augustin, évêque d’Hippone (aujourd’hui en Algérie), qui a étudié à Carthage et y a souvent prêché, était présent à ce concile où il a fait la différence, battant à plate couture dans la dispute l’évêque Pétilien, champion des donatistes.
Vincent Pellegrini
Carthage connut ses premiers martyrs en 180. Le célèbre apologiste Tertullien, qui habitait Carthage, explique qu’en l’an 197 les chrétiens de cette ville occupaient déjà tous les postes clés et formaient presque la majorité de la population. Le début du IIIe siècle voit le martyre à Carthage des illustres saintes Perpétue et Félicité et de leurs compagnons qui sont toujours cités au canon (partie centrale) de la messe. Une petite chapelle est aujourd’hui encore aménagée dans l’amphithéâtre romain de Carthage pour perpétuer le souvenir de ce martyre et de nombreux autres.
On parle encore aujourd’hui de la célèbre conférence qui opposa à Carthage, au début du Ve siècle, 278 évêques donatistes à 286 évêques catholiques (120 avaient été retenus chez eux.). Cela se passait dans les thermes dits de Gargilius dont on peut admirer aujourd’hui encore des colonnes. Le grand saint Augustin, évêque d’Hippone (aujourd’hui en Algérie), qui a étudié à Carthage et y a souvent prêché, était présent à ce concile où il a fait la différence, battant à plate couture dans la dispute l’évêque Pétilien, champion des donatistes.
Vincent Pellegrini
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