vendredi 14 janvier 2011

la traite négrière arabo-musulmane, qui dure depuis 13 siècles


Tidiane N’Diaye a publié aux éditions Gallimard un livre intitulé: “Le génocide voilé, enquête historique”. Maurice Faivre en dit ceci: “Anthropologue, spécialiste des civilisations noires-africaines, le Sénégalais N’Diaye publie une étude sur la traite négrière arabo-musulmane, qui dure depuis 13 siècles et aurait touché des millions d’Africains. Cette traite aurait commencé en 652, lorsque le général Abdallah ben Saïd a imposé aux Soudanais du Darfour la livraison annuelle de centaines d’esclaves nubiens. Elle s’est poursuivie à travers le Sahara et l’Océan Indien, avec la complicité de potentats africains et arabes. En 1883-84, el Mahdi s’est distingué dans la chasse à l’homme. Considérés comme des sous-hommes, proches du stade animal, par des historiens comme Ibn Khaldun, les Africains captifs ont contribué à l’économie des pays d’accueil, dans la culture du sucre, des palmiers, l’exploitation minière, et complété les effectifs des troupes ottomanes. A l’inverse de la traite atlantique, qui a duré trois siècles et a généré en Amérique une diaspora de plus de 70 millions d’hommes, la traite orientale est génocidaire parce qu’elle n’a pas eu de descendance, la plupart des hommes ayant été castrés (un eunuque valait deux fois plus cher) et les enfants des concubines noires éliminés. 20 % seulement des enfants survivaient à la castration, pratiquée en Ethiopie ou en Tanzanie, souvent de façon totale. Tout en condamnant l’exploitation coloniale, les tueries de Madagascar et du Cameroun et la connivence de certains coloniaux britanniques et français, l’auteur reconnaît que la colonisation a mis fin à la traite orientale, en 1846 en Tunisie et Algérie, en 1894 au Congo, en 1920 au Maroc. S’appuyant sur les observations des géographes arabes, des marchands d’esclaves et des explorateurs (Livingstone, Stanley, etc…), Tidiane N’Diaye déplore la dissimulation des archives et l’amnésie pratiquée par solidarité religieuse à la conférence de Durban, où seule la traite occidentale appelait repentance.”

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire