vendredi 14 janvier 2011

Pie XII, notre dossier complet

Vincent Pellegrini 
Ce mercredi 23 décembre, le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, a envoyé à la presse une note, suite à «un certain nombre de réactions dans le monde juif», à la décision de Benoît XVI de reconnaître les vertus héroïques de Pie XII.
Voici ci-dessous la note du P. Lombardi et notre dossier complet

Source : Saint-Siège (Traduction I.Média/La Croix)
Communiqué du directeur de la Salle de presse du Saint-Siège: La signature par le pape du décret sur les « vertus héroïques » de Pie XII a suscité un certain nombre de réactions dans le monde juif, probablement parce qu’il s’agit d’une signature dont le sens est clair pour l’Eglise catholique et les « experts en la matière », mais qui peut mériter quelques explications pour un public plus large, en particulier les juifs, très sensibles, de façon compréhensible, à cette période historique de la Seconde Guerre mondiale et de l’Holocauste.
Lorsqu’un pape signe un décret sur les « vertus héroïques » d’un Serviteur de Dieu, c’est-à-dire une personne à propos de laquelle a été introduite une cause de béatification, il confirme l’évaluation positive que la Congrégation pour les causes des saints a déjà votée. – après un examen attentif des écrits et des témoignages – sur le fait que le candidat a vécu, d’une manière éminente, les vertus chrétiennes et a manifesté sa foi, son espérance et sa charité, à un niveau supérieur de celui attendu normalement des fidèles. Naturellement, dans cette évaluation, les circonstances dans lesquelles la personne a vécu sont prises en compte. Un examen d’un point de vue historique est ensuite nécessaire, mais l’évaluation se réfère essentiellement au témoignage de vie chrétienne donné par cette personne (sa relation intense avec Dieu et sa recherche perpétuelle de la perfection évangélique…) et non à l’évaluation de la portée historique de toutes ses décisions.
Une éventuelle béatification à venir se place dans la même ligne, à savoir proposer au Peuple de Dieu – avec la confirmation ultérieur du signe des grâces extraordinaires donnée par Dieu par l’intercession du Serviteur de Dieu – un modèle éminent de vie chrétienne. Lors de la béatification de Jean XXIII et de Pie IX, Jean-Paul II disait : « La sainteté se vit dans l’histoire et chaque saint n’est pas exempt des limites et des conditionnements propres de notre humanité. En béatifiant un de ses fils, l’Église ne célèbre pas les choix historiques particuliers qu’il a fait, mais le désigne plutôt en imitation et vénération de ses vertus louant la grâce divine qui resplendit en elles » (3 septembre 2000).
Ceci n’entend donc aucunement limiter la discussion autour des choix concrets faits par Pie XII dans la situation dans laquelle il se trouvait. En ce qui la concerne, l’Église affirme qu’ils ont été réalisés dans le seul but d’accomplir au mieux le service de très haute et importante responsabilité du pape. Dans tous les cas, l’attention et la préoccupation de Pie XII pour le sort des juifs – qui ont certainement été prises en compte pour l’évaluation de ses vertus – ont été largement témoignées et reconnues même par de nombreux juifs.
La recherche et l’évaluation des historiens dans leur domaine spécifique reste donc ouverte. Et, dans le cas présent, on comprend la demande d’ouverture de toutes les possibilités de recherches sur les documents. Déjà Paul VI avait voulu favoriser rapidement une telle recherche, avec la publication des volumes des Actes et Documents. Pour l’ouverture complète des archives, comme cela a déjà été dit plusieurs fois, il faut d’abord procéder à la mise en ordre et au classement d’une masse énorme de documents qui demande techniquement un délai de quelques années encore.
Le fait que les décrets sur les « vertus héroïques » des papes Jean-Paul II et Pie XII aient été promulgués le même jour ne signifie pas une « association » des deux causes à compter d’aujourd’hui. Elles sont complètement indépendantes et suivront chacune leur propre processus. Il n’y a donc pas lieu d’envisager une éventuelle béatification simultanée.
Enfin, la grande amitié et le respect que le pape Benoît XVI éprouve envers le peuple juif ont déjà été attestés à de très nombreuses reprises, et trouvent dans son œuvre théologique un témoignage irréfutable. Il est donc clair que la récente signature du décret ne doit en aucune façon être vue comme un acte hostile envers le peuple juif, et nous espérons qu’elle ne sera pas considérée comme un obstacle au dialogue entre le judaïsme et l’Eglise catholique. Nous souhaitons bien sûr que la prochaine visite du pape à la synagogue de Rome sera l’occasion de réaffirmer et de renforcer en toute cordialité ces liens d’amitié et d’estime. P. Federico Lombardi
9 mai 2009


Lu sur le Salon Beige
Cette nouvelle devrait faire le tour du monde journalistique et permettre de couper court à tous les mensonges, rumeurs et insinuations dont sont victimes l’Église, Pie XII et tous ceux qui, sur demande du Pape, ont sauvé tant de Juifs durant la seconde guerre mondiale. Du Nouvel Obs :
Avner Shalev a indiqué que son institut avait reçu des documents attestant que des consignes venue du sommet de l’Eglise avaient été données durant la Seconde Guerre mondiale à un couvent hors de Rome pour abriter des Juifs persécutés.
Selon ces rapports d’archive, le pape aurait personnellement donné la consigne de protéger des Juifs. “Si un ou deux de ces documents voient le jour, cela fournira un nouvel éclairage” entraînant un “profond changement de notre perception” du rôle du pape Pie XII, a déclaré le directeur de Yad Vashem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem.
Avner Shalev s’est félicité des bons rapports actuels entre Yad Vashem et le Vatican et de la bonne atmosphère qui préside les préparatifs de la visite de l’actuel souverain pontife Benoît XVI. Celui-ci se rendra au mémorial de Yad Vashem, érigé en souvenir des six millions de victimes juives des nazis, mais évitera soigneusement le musée où le pape Pie XII est présenté comme passif face à l’extermination des Juifs.
“Nous n’aurions aucun problème à changer le texte de présentation de Pie XII aux vues des nouveaux documents“, a précisé à l’AFP une porte-parole de Yad Vashem”.
8 mai 2009


Lu sur le blog du Suisse romain: Alors que le voyage du Pape en Terre Sainte est imminent, Pie XII sera peut-être un sujet de polémique.Quelques faits historiques:29 novembre 1944: Une délégation de la Jewish United Appeal envoie une délégation d’environ 70 rescapés pour exprimer au Pape la reconnaissance du Peuple juif (Pie XII a réussi à libérer plus de 4000 Juifs à Rome).1945: Le grand Rabbin de Rome Zolli (1881-1956) se convertit au catholicisme (il ne l’a pas fait plus tôt par solidarité) et prend le nom de baptême Eugenio en l’honneur de l’action du Pape en faveur des Juifs pendant la seconde guerre mondiale. Albert Einstein déclare: “L’Eglise catholique a été la seule à élever la voix contre l’assaut mené par Hitler contre la Liberté“. Octobre 1958: mort de Pie XII. Au mémorial Yad Vashem, dans la vallée des Justes en Israël, un arbre est planté au nom de Pie XII. 1963: La pièce Le Vicaire (Der Stellvertreter) de Rolf Hochhuth, jouée au Théatre libre et populaire de Berlin Ouest, remet en cause l’intégrité de Pie XII 21 février 2001: Le rabbin David Dalin (New York) demande que Pie XII soit officiellement reconnu comme “juste”. “Je crois que le Pape Pacelli a été le plus grand soutien des Juifs” (contrairement au dire du livre d’un journaliste américain John Cornwell “Le Pape d’Hilter” 1999)
27 novembre 2008


Faut-il béatifier Pie XII ? C’est la question à laquelle va devoir répondre le pape Benoît XVI. La polémique, en tout cas, bat son plein sur l’attitude de Pie XII durant la dernière guerre et nous y avons déjà consacré une série d’articles sur ce blog. Le dernier Figaro Magazine y a consacré un excellent dossier sous la plume d’Eric Zemmour. Il s’en dégage des lignes force intéressantes. A la mort de Pie XII, en 1958, Golda Meir a rendu hommage à ce pape comme nombre d’autres juifs d’ailleurs. Mais à partir de 1963 et de la pièce de théâtre Le Vicaire de Rolf Hochhuth, les attaques contre le “silence” de Pie XII face à la Schoah n’ont pas cessé. Elles sont d’ailleurs reprises complaisamment dans le dernier film de Costa-Gavras « Amen » en 2002. Qu’en penser ? D’abord que Pie XII, même s’il a choisi une tactique aujourd’hui décriée (le sauvetage des juifs en demandant à toutes les institutions d’Eglise de les cacher et en actionnant les canaux diplomatiques, au lieu de se dresser devant Hitler) a fait en conscience ce qu’il pensait être le mieux pour ne pas accroître encore les persécutions. Dans d’autres cas, la résistance frontale contre Hitler n’avait en effet que décuplé la violence de ce dernier. D’ailleurs, comme l’explique le Figaro Magazine « ni de Gaulle, ni Roosevelt, ni Staline, ni Churchill ne dénoncèrent l’extermination des juifs pendant la guerre. Ils ne connaissaient pas l’ampleur du meurtre de masse ou ne voulaient pas « donner l’impression de faire la guerre pour les Juifs ». Mais personne ne leur en fait reproche. Finalement, le pape paye seul le goût détestable de notre époque de donner les leçons de morale au passé. » Mgr Pacelli avait compris la vraie nature du nazisme et l’avait dénoncée déjà en 1937 lorsqu’il était encore Mgr Pacelli et qu’il avait contribué à rédiger l’enyclique contre le national-socialisme « Mit Brennender Sorge » de Pie XI. Les nazis avaient en effet une conception du monde qui voyait dans le christianisme une « religion d’esclaves » qu’ils voulaient « purifier de leurs souillures ». Il y eut de vastes persécutations nazies contres les catholiques allemands et l’on notera au passage qu’aux élections de 1932 les régions à population catholique d’Allemagne furent celles où les nazis eurent les moins bons scores électoraux. Pie XII détestait le nazisme. Il savait ce que pensait Hitler, lequel déclarait en 1939, cité dans le livre « Hitler m’a dit » de Hermann Rauschning : «Une jeunesse violente, impétueuse, intrépide, cruelle…C’est ainsi que je purgerai la race de ses milliers d’années de domestication et d’obéissance. (…) L’homme prend la place de Dieu, telle est la vérité toute simple. L’Homme est le dieu en devenir (…) Le national-socialisme est plus qu’une religion : la volonté de créer un nouvel Homme. On est soit chrétien, soit allemand. On ne peut pas être les deux à la fois. »» Hitler a puisé chez Nietzche, dans sa formation occultiste et dans les mythologies païennes les plus sombres les éléments de son idéologie monstrueuse. Dans son message radiodiffusé de Noël 1942, Pie XII évoqua « les centaines de milliers de personnes qui, sans aucune faute propre, parfois uniquement en raison de leur nationalité ou de leur race, sont destinées à la mort ou au dépérissement.” Dans le contexte d’aujourd’hui, nous savons que c’était insuffisant, mais à l’époque les choses n’ont pas été vues ainsi par les puissants et les chefs d’Etat… Eric Zemmour ajoute : « Le pape mit discrètement la main au complot de 1944 pour assassiner le Führer. Il donna des ordres pour qu’en Italie et dans le reste de l’Europe, les couvents et les évêchés cachent et sauvent des Juifs. Des milliers de Juifs furent ainsi arrachés des griffes nazies. » L’étude des archives sur Pie XII a montré que le pape a fait beaucoup plus qu’on ne le pense pour essayer de sauver des Juifs. Il a choisi la stratégie qui lui semblait la meilleure et qui semble aujourd’hui fausse à la majorité des observateurs. Mais comment juger l’Histoire sans avoir participé à l’Histoire? Ce n’est d’ailleurs qu’à partir de 1963 que l’image de Pie XII s’est retournée contre lui.
Vincent Pellegrini
15 octobre 2008


La TV Web du Vatican a consacré un sujet vidéo à Pie XII et les juifs, en interviewant des témoins de l’époque directement concernés car juifs. Ce sujet (aller à partir de la home page de H2Onews.org sur le site en français de la TV vaticane) est présenté ainsi sur le site:
Dans les ténèbres d’une Europe dominée par le nazisme, nombreux furent ceux qui mettaient leur vie en péril et celle de leurs familles pour sauver les juifs de la persécution et de la discrimination des lois raciales en vigueur sous le régime d’Hitler. Emmanuele Pacifici: “Tous les documents que nous avions, les cartes d’identités.. avaient écrit dessus : de “race juive”. Settimio di Porto: “Nous avions perdu nos droits civils.. ne pouvions rien faire. Nous n’avions même pas de cartes de rationnement”. Emanuele Pacifici: “Toutes ces lois ont fait que nous n’avions le droit de rien .. j’ai été expulsé de mon école. Le directeur de l’école a été expulsé, parce qu’il était juif.. qui travaillait dans une banque, le notaire, l’avocat, le médecin.. le médecin ne pouvait s’occuper de personne, si ce n’est de juifs uniquement.” ’Yad Vashem, musée et archives de l’holocauste à Jérusalem, conservent la mémoire de tous ces hommes et toutes ces femmes qui ont arraché de la mort tant de juifs et que l’on honore sous le nom de « Justes d’Israël ». Lisa Palmieri-Billig: “ce sont des gens qui ont obéi à un appel de leur conscience.” Andrea Tornielli: “ils ont agi pour sauver les juifs, à un moment où l’on ne savait pas quelle aurait été l’issue de la guerre,.. donc d’une façon totalement désintéressée”. Pour la communauté juive à Rome , la journée du 16 octobre 1943 avait été une journée particulièrement douloureuse : Plus de 10.000 juifs déportés. Une opération qui s’est répétée ailleurs dans toute l’Europe. Settimio Di Porto: “La matinée du 16 octobre a été terrible. Je vois encore la scène. Ils ont tous été emportés dans des camions,… il y a eu une grande razzia.. ils entraient dans les maisons et emmenaient les familles : femmes, vieillards, enfants, malades.”.Les autorités allemandes avaient promis d’épargner ces juifs en échange de 50 kg d’or. Toute la ville s’est alors unie et, dans un grand geste de solidarité, a tout fait pour réunir toute cette quantité d’or. Emanuele Pacifici: “Ils prétendaient 50 kg de kilos d’or de la communauté juive. Mais c’était impossible.. réunir 50 kg d’or en quelques heures seulement ! Sans faire de bruits, la ville de Rome a collaboré de mille manières, les gens donnant ce qu’ils pouvaient : des dents en or (car avant on portait des dents en or), une bague.. ce qu’ils avaient…. Et les 50 kg d’or furent trouvés”. Mais la promesse n’a pas été tenue et ils ont du fuir pour essayer d’échapper à une mort certaine. L’action du Pape Pie XII fut essentielle dans ces moments de grande difficulté. Matteo Luigi Napoletano: “les documents des services secrets américains nous disent aussi la raison pour laquelle Hitler haïssait le Pape: parce qu’il cachait des juifs.. il donnait des ordres aux couvents, aux sanctuaires .. en cachaient lui-même au Vatican. Settimio Di Porto: “Ici , à Rome, tous les couvents ont ouvert leurs portes”. Emanuele Pacifici: “Le Vatican était plein. Il y a avait des gens qui dormaient dans les couloirs.” Claudio Della Sera (montrant une photo): ” Là c’est moi. Je suis Claudio Della Sera, né le 31 janvier 1931, et suis de religion juive. J’ai été sauvé aux temps des allemands par les Frères Maristes du Collège Saint-Léon-le-Grand”. Settimio Di Porto: “Dans les couvents on était tranquilles”. Emanuele Pacifici: “L’aide que nous, juifs italiens ou étrangers avons reçu ici était exceptionnelle”. Don Aldo: “A Assise nous avions près de 6000-7000 réfugiés de guerre du sud de l’Italie. Au milieu de tous ces réfugiés, il a été facile de cacher quelques centaines de juifs”. Settimio di Porto: “Beaucoup de vies sauvées”. Oser aider les juifs impliquait se mettre en grave et réel danger. Don Aldo: “Le 15 mais 1945, j’ai été arrêté. J’ai trouvé la police à ma porte”. Emanuele Pacifici: “Les allemands sont entrés à l’intérieur et ont déportés de ce couvent 33 femmes, dont ma mère qui se trouvait là. Vous comprenez? La Mère supérieure Sœur Ester Busnelli a été arrêtée pour avoir fait quelque chose qu’elle ne devait pas faire”. Don Aldo: “Ils m’ont emmené dans un camp de concentration à Pérouse”. Emanuele Pacifici: “Il faut comprendre le risque que c’était … le risque qu’avait couru Pie XII en sauvant 8.000 personnes”.
9 octobre 2008


CITE DU VATICAN, 9 OCT 2008 (VIS). Ce matin, en la Basilique vaticane, le Pape a présidé une messe concélébrée avec les Cardinaux à l’occasion du 50 anniversaire de la mort de Pie XII. Le Saint-Père a évoqué les lectures du jour et observé que le Siracide “rappelle à ceux qui veulent suivre le Seigneur qu’ils doivent se préparer à affronter des épreuves, des difficultés et des souffrances” et qu’à la lumière de ces textes bibliques “nous pouvons comprendre l’existence terrestre” de Pie XII et son ministère pontifical exercé au cours de la Seconde guerre mondiale, de l’après-guerre et de la guerre froide. Il a ensuite évoqué le long service d’Eglise de Pie XII, initié en 1901 sous Léon XIII, puis sous saint Pie X, Benoît XV puis Pie XI.
“En Allemagne où il fut Nonce apostolique…jusqu’en 1929 -a dit le Pape- il a laissé derrière lui un grand souvenir, surtout pour avoir collaboré avec Benoît XV dans l’intention d’arrêter ‘le massacre inutile’ de la Première Guerre mondiale et pour s’être rendu compte depuis ses origines du danger constitué par la monstrueuse idéologie nationale-socialiste aux racines antisémites et anticatholiques pernicieuses. Créé cardinal en décembre 1929, et devenu peu après Secrétaire d’Etat, il fut le fidèle collaborateur de Pie XI pendant neuf ans à une époque marquée par les totalitarismes: le fascisme, le nazisme, le communisme soviétique condamnés respectivement par les Encycliques Non abbiamo bisogno, Mit Brenender Sorge et Divini Redemptoris”. Benoît XVI a rappelé ensuite les “moments les plus difficiles du pontificat de Pie XII quand, s’apercevant de l’affaiblissement de la sécurité humaine, il ressentit une forte nécessité… d’adhérer au Christ, seule certitude qui ne trahit pas. La Parole de Dieu devenait ainsi lumière sur son chemin…sur lequel…il dut consoler les réfugiés et persécutés…et pleurer les innombrables victimes de la guerre… Cette certitude -a poursuivi le Pape- a accompagné Pie XII dans son ministère de successeur de Pierre, commencé alors que s’amoncelaient sur l’Europe et sur le reste du monde les nuages menaçants d’un nouveau conflit mondial qu’il a cherché à éviter à tout prix: ‘Le danger est imminent, mais il est encore temps. La paix n’est pas encore perdue. Tout peut l’être par la guerre’, avait-il crié dans son message-radio du 24 août 1939. La guerre met en évidence l’amour qu’il nourrissait pour sa chère Rome, amour témoigné par l’immense œuvre de charité qu’il développa pour la défense des persécutés sans aucune distinction de religion, d’ethnie, de nationalité, d’appartenance politique”. “Comment oublier ce message-radio de Noël 1942? Avec une voix brisée par l’émotion, il a déploré la situation de centaines de milliers de personnes, lesquelles sans même avoir commis de faute, mais seulement pour des raisons de nationalité ou d’origine, sont envoyées à la mort ou à un dépérissement progressif, avait-il dit, avec une allusion claire à la déportation et à l’extermination perpétrée contre les juifs”. Pie XII “a agit souvent de façon secrète et silencieuse, justement parce qu’à la lumière des situations de ce moment historique complexe, il pensait que c’était la seule façon d’éviter le pire et de sauver le plus grand nombre possible de juifs”. Puis le Pape a dit que le débat des historiens autour de Pie XII “ne prenait pas en compte tous les aspects d’un pontificat très riche”, rappelant alors les nombreux messages et discours, “dont certains sont d’une extrême actualité et constitue des références solides”. Et puis, a-t-il souligné, Paul VI considérait son prédécesseur “un précurseur du Concile Vatican II”. Revenant sur certains documents du pontificat de Pie XII, le Saint-Père a cité les Encycliques de 1943, Mystici Corporis et Divino Afflante Spiritu, qui fixèrent les normes doctrinales pour l’étude de l’Ecriture et soulignèrent leur place dans la vie chrétienne. Il s’agit de textes prouvant la grande ouverture à la recherche biblique”. Benoît XVI a également cité l’Encyclique Mediator Dei sur la liturgie (1947), “par laquelle le Serviteur de Dieu soutint le mouvement liturgique en insistant sur l’élément essentiel du culte, qui doit être complet. Il faut en effet -écrivait Pie XII- toujours vivre dans le Christ et se consacrer à lui entièrement afin qu’en lui, avec lui et pour lui gloire soit rendue au Père”. Après avoir souligné “la remarquable impulsion que ce Pape a donné à l’activité missionnaire de l’Eglise avec les encycliques Evangelii Praecones (1951) et Fidei Donum (1957)”, le Saint-Père a relevé qu’une “de ses constantes préoccupations pastorales fut la promotion du rôle des laïcs pour que la communauté ecclésiale puisse compter sur toutes les énergies et les ressources disponibles. Pour cela aussi, l’Eglise et le monde se souviennent de lui”.
“Alors que nous prions pour l’heureux aboutissement de la cause de béatification du Serviteur de Dieu Pie XII, il est important de rappeler que la sainteté fut son idéal, un idéal qu’il n’a pas manqué de proposer à tous”. Le Pape a conclu en rappelant qu’au cours de l’année 1950, Pie XII proclama le dogme de l’Assomption de la Vierge Marie. “Dans ce monde qui comme à cette époque est assailli de préoccupations et d’angoisses pour son avenir, dans ce monde où, peut-être plus qu’alors, l’éloignement pour beaucoup de la vérité et de la vertu laisse entrevoir des scénarios privés d’espérance, Pie XII nous invite à tourner notre regard vers Marie élevée dans la gloire céleste”. Après la messe, le Saint-Père est descendu dans les Cryptes vaticanes pour se recueillir sur la tombe de Pie XII.
Commentaire de Vincent Pellegrini: Je suis frappé, en lisant les très nombreux textes de Pie XII (édités aux éditions Saint-Augustin), combien ils deviennent de plus en plus d’actualité. Pie XII n’était pas seulement un grand intellectuel qui a traité de tout, mais surtout un visonnaire.

Suite aux propos du rabbin Cohen contre Pie XII, le cardinal Tarcisio Bertone a affirmé : “[Si le pape Pacelli] était intervenu publiquement, il aurait mis en danger la vie de milliers de Juifs qui, à sa demande, étaient cachés dans 155 couvents et monastères de la seule ville de Rome . [Il] n’a été ni silencieux, ni antisémite, mais il a été prudent [...] il est profondément injuste d’étendre un voile d’opprobre sur l’oeuvre de Pie XII durant la guerre en oubliant non seulement le contexte historique mais également son immense oeuvre caritative”. Le cardinal secrétaire d’Etat a exprimé cette position dans la préface d’un livre à paraître sur la figure du pape durant la Seconde guerre mondiale, et que l’Osservatore Romano a choisi de publier. Le père Paolo Molinari, postulateur de la cause de Pie XII, a affirmé mardi sur les antennes de Radio-Vatican que “malgré les mensonges qui ont été diffusés (…) il est désormais bien clair (…) que Pie XII a beaucoup fait, sans ménager sa fatigue, pour sauver le plus grand nombre de personnes persécutées, particulièrement les Juifs, non seulement à Rome mais aussi dans tous les territoires occupés par les nazis”. Repris du blog “le salon beige”
18 septembre 2008


Pie XII a sauvé plus de juifs que quiconque dans l’Histoire: telle est l’une des conclusions d’un colloque organisé par une fondation juive new-yorkaise. Voir l’article sur le site de Patrice de Plunkett (cliquer ici)
L’agence Vatican Information Service (VIS) explique aujourd’hui sur le même sujet: Ce midi, Benoît XVI a reçu le symposium consacré à l’action pastorale et humanitaire de Pie XII, organisé par la Pave the Way Foundation, que préside M.Gary Krupp. A 50 ans de la mort de son prédécesseur (9 octobre 1958), le Saint-Père a d’abord rappelé que durant cette longue période on avait beaucoup écrit et débattu sur ce pontificat, “sans toujours présenter correctement les différents aspects d’une action pastorale très diversifiée”. Puis il a souligné la volonté des organisateurs de “combler certaines lacunes par une analyse documentée sur les interventions de Pie XII, notamment en faveur des juifs qui étaient alors persécutés en Europe dans le cadre d’un projet criminel destiné à les exterminer totalement“. Benoît XVI a ensuite dit que lorsqu’on aborde Pie XII sans préjugés idéologiques, on saisit la sagesse humaniste de ce Pape, “l’intensité d’une action pastorale qui guida tout son ministère, et en particulier l’organisation de l’aide au peuple juif”. La documentation rassemblée et la présence de témoins crédibles fait que ce symposium “offre à l’opinion publique une occasion de mieux connaître Pie XII et ce qu’il fit en faveur des juifs persécutés par les régimes nazi et fasciste”. Puis le Pape a souligné combien le symposium avait illustré les “nombreuses interventions conduites secrètement et silencieusement car, dans le contexte politique de l’époque, c’était éviter le pire et sauver le plus grand nombre possible de personnes”. Le courage et la sollicitude paternelle de Pie XII, a poursuivi le Saint-Père, “ont été reconnus et salués durant et après la guerre par des communautés et des personnalités juives, reconnaissantes de ce qu’il avait fait en leur faveur”. Le Pape a lors remercié la Pave the Way Foudation pour sa promotion des rapports amicaux et du dialogue inter-religieux, qui constitue un témoignage de paix, de charité et de réconciliation. J’espère, a-t-il conclu, que la commémoration de ce 50 e anniversaire permettra d’approfondir et d’élargir les travaux consacrés aux multiples aspects de la vie et de l’oeuvre de Pie XII, pour une meilleure connaissance de la vérité historique au-delà de tout préjugé subsistant”.
26 décembre 2009


Lu sur le journal israélien Jerusalem Post
Dans une interview publiée jeudi par le magazine Le Point, Serge Klarsfeld, fondateur de l’association “Les fils et filles des déportés juifs de France” est venu à la défense de Pie XII. Les récentes évolutions vers une béatification de l’ancien pape ont été source de polémique, notamment au sein de la communauté juive en Israël et dans le reste du monde. Nombreux sont ceux qui lui reprochent son silence pendant la Seconde Guerre mondiale et les atrocités de la Shoah, période à laquelle il siégeait au Vatican. “Il n’y a aucune raison pour que Pie XII ne devienne pas saint”, a pourtant affirmé Klarsfeld. “Pie XII a joué un rôle déterminant contre Hitler, mais aussi dans la lutte contre le communisme en Europe de l’Est”, poursuit l’historien. “Son rôle a aussi été diplomatique et idéologique : il a été le rédacteur de l’encyclique de 1937 condamnant le nazisme et publiée par son prédécesseur”, explique-t-il.
“N’occultons pas que Pie XII a eu des gestes discrets et efficaces pour aider les Juifs (…). “Mais, sa priorité était (d’abord) de protéger les Catholiques des régimes nazi et communiste”, conclut Klarsfeld.
Merci également à Julien Gunzinger de verser ces éléments au dossier:
- En 44, au lendemain de la libération de Rome, l’aumônier de la cinquième armée américaine témoigne « sans l’assistance apportée aux juifs par le Vatican et les autoritées ecclésiastiques de Rome, des centaines de réfugiés et des milliers de réfugiés juifs auraient péri »
- en 46, le congrès juif mondial « au nom de toute la communauté juive, exprime une fois de plus sa profonde gratitude pour la main protectrice tendue par sa sainteté aux Juifs persécutés pendant ces temps terriblement éprouvants », il offre 20000 dollars AU Vatican « en reconnaissance de l’œuvre du St Siège sauvant les juifs de la persécution fasciste et natie ».
- Le pape reçoit en 46, 78 juifs rescapés de la déportation, parmi eux Moshes Sharett, futur premier ministre d’Israël. « je lui dis, que mon premier devoir était de le remercier et, en lui, l’Eglise catholique, au nom de la communauté juive, pour tout ce qu’elle avait fait en différentes contrées pour secourir les Juifs. », le sénateur Lévi fait lui don d’un palais au Vatican qui abrite actuellement la nonciature apostolique à Rome.
- En 1955 l’union des commuantés juives d’Italie proclame le 17 avril jour de gratitude pour l’assistance du pape pendant la guerre. Le 26 mai de la même année, 94 musiciens juifs, originaires de 14 pays, exécutent la Neuvième symphonie de beethoven, à Rome, sous la direction de Paul Kletzki « en reconnaissance de l’œuvre humanitaire grandiose accomplie par sa Sainteté pour sauver un grand nombre de juifs pendant la seconde guerre mondiale ».
- le Rabbin Elio Toaff, qui accueillera Jean Paul II à la synagogue de Rome en 1986 proclame que « les juifs se souviendront toujours de ce que l’Eglise a fait pour eux, sur l’ordre du pape, au moment des persécutions raciales. »
- L’écrivain juif Pinchas lapide, consul d’Israël à Milan du vivant de Pie XII témoigne dans le monde du 13 décembre 1963 ( année de la sortie du Vicaire de Hochhuth) « au lendemain de la libération de Romme, j’ai appartenu à une délégation de soldats de la brigade juive de Palestine qui a été reçue par le pape et qui lui a transmis la gartitude de l’agence juive, qui était l’organisme dirigeant du mouvement sioniste mondial. Pour ce qu’il avait fait en faveur des juifs.(…) Le pape personnellement, le St Siège, les nonces et toute l’Eglise catholique ont sauvé de 150000 à 40000 juifs d’une mort certaine. Lorsque j’ai été reçu à Venise par Mrg Roncalli, qui allait devenir Jean XXIII, et que je lui exprimai la reconnaissance de mon pays pour son action en faveur des juifs, il m’interrompit à plusieurs reprises pour me rappeler qu’il avait chaque fois agi sur ordre précis de Pie XII »( le monde, 13 décembre 1963)
- Quelques années il révisera ses chiffres é la hausse dans une longue étude sur les rapports entre judaïsme et l’Eglise « L’Eglise catholique, sous le pontificat de Pie XII, fut l’instrument qui sauva au moins 700000 mais probalablement jusqu’à 800000 juifs d’une mort certaine de la part des nazis » »( Pinchas Lapide, Rome et les juifs, 1967)
voilà pour la reconnaissance que les contemporains de Pie XII lui ont manifesté. Reste le volet idéologique et la question de fond. Pourquoi cet acharnement sur Pie XII? je crois que c’est le co-scénariste du film Amen de Cosa Gavras ( adapatation de la pièce de théâtre “le Vicaire” de Rolf Hochhuth) qui donne la meilleure réponse, il affirma lors de la campagne de promotion du film « c’est un film qui dit qu’hier c’est aujourd’hui, et qu’aucune autorité n’a autorité sur notre conscience »(Lire février 2002), ce qui est donc visé c’est l’autorité de l’Eglise, c’est elle qui fait horreur au monde moderne, enfin aux bobos qui dominent le monde culturel et médiatique.
Et encore cet éclairage du Suisse romain sur son blog

Quatres petits éclairages pour le débat en cours:
- Selon le consul d’Israël, Pinchas Lapide, Pie XII et son action diplomatique unie à l’action secrète de Eglise catholique aurait permis de sauver quelques 850 000 Juifs de toute l’Europe. Un calcul historique publié à Milan en 1967.

- Selon certains historiens, la figure de Pie XII fut instrumentalisée durant les années 1960 par la propagande communiste, avec notamment le livre, la pièce de théatre, de 1963 “Le Vicaire” de Rolf Hochut, un communiste allemand. Le financement de cette action du KGB fut assuré par l’Allemagne de l’Est afin de frapper l’Eglise catholique. Si Jean XXIII avait voulu béatifier personnellement Pie IX, c’est toutefois Paul VI qui introduit, en 1967, la cause de béatification de Pie XII.
- Selon la vaticaniste Andrea Tornielli, la thèse historique d’un Pape craignant d’avantage le communisme, en s’appuyant de fait sur la nazisme, ne tient pas. Aussi présenter un portrait d’un Pape Pie XII qui préfère le nazisme et Hilter par peur des russes n’est pas conforme à l’histoire. Pour preuve, des évêques écrivirent à Pie XII pour condamner encore une fois le communisme, ce qui avait été fait en 1937. En effet, un catholique ne pouvait en aucun cas collaborer avec les communistes. La réponse de Pie XII est peut-être surprenante pour aujourd’hui, car il insista pour opérer une claire distinction entre le communisme et le peuple russe.
S’il est avéré que Pie XII aimait le peuple allemand, car il fut nonce à Münich, sans toutefois être nazi, il est hélas passé sous silence qu’il aimait également le peuple russe … sans être communiste. Aussi, Pie XII ne fut ni nazi, ni communiste, deux idéologies athées ennemies l’une de l’autre.
- Bien qu’il soit le Pape le plus cité par le Concile de Vatican II, on ne peut pas demander à Pie XII (+1958) d’avoir une théologie du peuple d’Israël comme celle de ce même Concile (1962-1965). Il faut donc opérer une nette distinction entre une certaine théologie avec un antijudaïsme chrétien et un antisémitisme athé et païen des Lumières récupéré par les nazis. Eugenio Pacelli avait un ami juif très intime “Mendes” et fut le premier homme d’Eglise a pouvoir participé dans sa jeunesse aux fêtes juives de Pesha, la Pâques juive.
- Le Concordat signé en 1933 avec l’Allemagne fut bel et bien l’oeuvre du Cardinal Pacelli. Mais il n’était pas possible à cette époque de prévoir l’Holocauste advenu presque 10 ans après. C’est un anachronisme.
Aussi, les limites de l’action de Pacelli puis de Pie XII sont aussi celles de son époque.
14 janvier 2010


Pie XII créa un réseau clandestin pour sauver la vie de juifs poursuivis par les nazis. Un des membres de ce réseau est encore en vie: il s’agit d’un prêtre italien , le père Giancarlo Centioni, classe 1912. Entre 1940 et 1945, il travaillait à Rome comme aumônier militaire au sein de la Milice volontaire pour la Sécurité nationale et vivait chez des prêtres allemands qui l’ont impliqué dans le réseau.. La TV H2onews l’a interviewé (voir la vidéo). Et il dit ceci: « J’habitais à la Maison générale des Pallotins, C’est là que mes confrères prêtres allemands m’ont demandé de m’impliquer. Comme j’étais un aumônier fasciste, il était plus facile d’aider les juifs. Mes confrères Pallotins , venus de Hambourg, avaient alors fondé une société qui s’appelait la « Raphael’s Verein » (société de Saint Raphael), instituée pour venir en aide aux juifs. D’abord pour les aider à quitter l’Allemagne pour l’Italie, et puis.. ou pour la Suisse ou pour Lisbonne”.

En Allemagne, se souvient don Centioni, la société était conduite par le père Josef Kentenich, connu dans le monde comme le fondateur du Mouvement apostolique de Schönstatt. Ce prêtre Pallotin a ensuite été fait prisonnier et enfermé au camp de concentration de Dachau, jusqu’à la fin de la guerre.
“A Rome, toujours au numéro 57 de la Via Pettinari, le chef de toute cette activité était le père (Anton) Weber, qui entretenait des liens directs avec Pie XII et la Secrétairerie d’Etat. Passeports et argent étaient donnés par le père Anton Weber et remis aux personnes. Mais lui il obtenait tout ça directement de la Secrétairerie d’Etat , au nom et pour le compte de Pie XII. J’ai remis moi-même beaucoup de cet argent aux juifs. A Rome, 12 prêtres allemands au moins ont participé avec moi à cette aide.”
Les interventions de ce réseau ont commencé avant l’invasion allemande de l’Italie.
“Ils ont commencé avant la guerre et, d’après ce que je sais, continuaient encore après 1945, car les relations avec le père Weber, surtout, étaient intenses… au Vatican, avec les juifs…tant de braves gens dont deux qui nous ont d’ailleurs ensuite aidés … deux juifs que nous avions cachés : un homme de lettres (Melchiorre) Gioia, et un grand musicien de Vienne de l’époque, qui écrivait des chansons et composait des opérettes, Erwin Frimm Kozab… Je l’ai caché Via Giuseppe, Via Bari, l’autre à Via Pettinari 57, et eux m’ont beaucoup aidé en me donnant des indications précises, etc, etc.”
Cette activité était très risquée
“J’ai aidé Ivan Basilius, un espion russe, sans savoir qu’il était russe ou un espion. Hélas les SS l’arrêtèrent et dans son calepin il y avait mon nom. Alors, ciel ouvre-toi! Le Saint-Siège m’appela , Son excellence Hudal [haut et influent prélat allemand à Rome] et me dit: « venez ici, les SS viennent vous arrêtez » . « Qu’est-ce que j’ai fait? ». « Vous avez aidé un espion russe » . « Moi? Qu’est-ce que j’en sais? C’est qui? ». Alors je me suis enfuis.”
Don Centioni, en tant qu’aumônier, connaissait l’officier allemand Herbert Kappler, le commandant de la Gestapo a Roma et auteur de la tuerie des Fosses ardéatines, où furent assassinés 335 italiens, dont beaucoup de civils et de juifs.
“A l’époque des allemands, après le massacre du mois de mars [aux Fosses Ardéatines], j’ai dis à Kappler, que je voyais souvent (…), « pourquoi n’avez-vous pas appelé les aumôniers militaires aux Fosses Ardéatines? ». « Parce que je les aurais éliminés et vous aurais éliminé aussi » .
Don Centioni assure que les centaines de personnes qu’il a pu aider savaient qui était derrière tout ça.
“Pie XII les aidait, à travers nous les prêtres, à travers la « Raphael’s Verein », à travers les Verbites allemands de la Société du verbe Divin à Rome”.
13 janvier 2010

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