vendredi 14 janvier 2011

des Valaisans réclament l'ancienne messe


 Vincent Pellegrini 
Le 16 décembre 2009, à Martigny, a été fondée l’Association pour la Promotion de la Forme Extraordinaire de la Liturgie (APFEL). C’est  une association ayant la personnalité juridique et régie par des statuts détaillés ainsi que par les articles 60 et suivants du Code Civil Suisse. Elle réunit dans une groupe stable, au sens du motu proprio de Benoît XVI Summorum Pontificum, les catholiques valaisans (canton de Suisse) qui demandent à pouvoir suivre  tous les dimanches une messe selon l’ancien rite. L’assemblée constituante d’APFEL du 16 décembre à Martigny s’est excellemment déroulée, avec une grande convergence d’intention, enthousiasme, une certaine impatience de passer à l’action et … sagesse. Elle s’est terminée par le chant des complies. Les statuts ont été approuvés à l’unanimité et le comité a été élu. Il s’est donné un président en la personne de Bertrand Décaillet, un spécialiste de musique liturgique reconnu sur le plan romand. Des actions – conférences, formation à la liturgie (chorale, ministres d’autels, sacristie), diffusion du patrimoine liturgique culturel lié à la forme extraordinaire, soutien logistique et administratif, etc. – sont prévues, le plus important restant la constitution d’un groupe stable qui se réunit pour prier. Ce n’est pas la première fois qu’une demande est faite en Valais par les fidèles pour pouvoir assister tous les dimanches à l’ancienne messe, droit qui leur est d’ailleurs donné par le pape Benoît XVI, lequel a demandé plusieurs fois aux évêques de ne pas y faire obstacle et d’être généreux dans l’application du motu proprio. Un groupe de 91 fidèles valaisans avait déjà demandé fin 2007 à pouvoir bénéficier de l’ancienne messe latine grégorienne (missel de 1962 selon les rubriques de Jean XXIII), mais malgré de nombreuses rencontres fraternelles avec le Père Abbé de Saint-Maurice et l’évêque de Sion, les autorités ecclésiastiques du canton ont finalement refusé et ont demandé au groupe de reprendre toute la procédure de zéro, invitant chaque demandeur à aller voir le curé de sa paroisse. C’est ce que les demandeurs d’APFEL ont déjà commencé à faire la semaine dernière.

Les demandeurs de l’ancienne messe en pleine communion avec Rome adhèrent à l’Association APFEL, puis adressent à leur curé une lettre. En voici des extraits:
« Depuis plus d’un an, de nombreuses familles valaisannes ont manifesté le souhait que soient mises en œuvre, dans leur paroisse ou dans un lieu centralisé pour le Valais romand, les dispositions du Motu Proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI qui remettent à l’honneur la célébration liturgique du rit romain traditionnel et partant le riche patrimoine cultuel et contemplatif qui lui est lié. Il ne s’agit plus d’une concession comme cela a été accordé en 88, mais d’un encouragement positif adressé aux fidèles par le Saint-Père, à redécouvrir cette forme du rit romain, comme le confirme les récentes déclarations de Mgr Pozzo, actuel Président de la commission Ecclesia Dei en charge de l’application du Motu Proprio : « Il est clair, écrit Mgr Pozzo, que les évêques et les prêtres sont exhortés à bien accueillir les légitimes exigences des fidèles, selon les normes établies par le motu proprio, puisqu’il ne s’agit pas d’une concession faite aux fidèles, mais d’un droit des fidèles de pouvoir accéder à la liturgie grégorienne. » Et est demandé au curé: « Nous sollicitons de votre part d’appliquer les dispositions du droit en offrant, selon votre compétence de curé, une célébration dominicale dans le rite extraordinaire dans la paroisse, ou à transmettre cette demande à l’Ordinaire au cas où vous jugeriez cette demande comme trop peu représentative dans votre paroisse. Nous profitons de cette missive pour vous informer par ailleurs que nous nous sommes affiliés à une association afin de formaliser le “coetus fidelium continenter existens” prévu par le motu proprio du Summorum Pontificum (art. 5 §1) de Sa Sainteté Benoît XVI, et ce pour demander des célébrations liturgiques selon la forme extraordinaire du rit romain et promouvoir positivement et pratiquement cette forme liturgique qui constitue un trésor du patrimoine ecclésial à redécouvrir, particulièrement par notre jeunesse, à une époque altérée d’intériorité et de contemplation. Ce groupe, invoquée la protection de la Très Sainte Trinité et de tous le Saints, se pose sous le double patronage de Saint Maurice et ses Compagnons, et de Saint Théodule, et s’intitule modestement « Association pour la Promotion de la Forme Extraordinaire de la Liturgie» – APFEL ! Notre désir est bien évidemment de pouvoir vivre pleinement notre vie de catholiques en assistant chaque dimanche et fêtes à la messe célébrée selon la forme extraordinaire du rite romain dans sa cohérence propre et pleine, comme le prévoit le Motu proprio (messe et sacrements), et dans une obédience totale à l’enseignement de tous les papes jusqu’au dernier, Benoît XVI. Malgré le formalisme de cette demande qui nous est imposé par le droit et les usages, ainsi que par les autorités ecclésiastiques du diocèse de Sion et de l’Abbaye de Saint-Maurice, vous savez, Monsieur le Curé, qu’elle ne fait que traduire notre profond amour de l’Eglise et l’importance que nous attachons à la paix de l’unité catholique autour du Credo et du Saint-Père. Aussi nous vous demandons instamment de ne pas chercher à discuter, minimiser ou nier notre légitime demande, mais simplement d’en exaucer la teneur selon votre compétence de curé, ou, le cas échéant, de la transmettre à l’Evêque. Il nous plaît, pour terminer cette demande, de citer les paroles du Saint Père s’adressant à nos pasteurs : “Souvenons-nous toujours des paroles de l’Apôtre Paul, adressées aux prêtres d’Ephèse : Soyez attentifs à vous-mêmes, et à tout le troupeau dont l’Esprit-Saint vous a établis gardiens, pour paître l’Eglise de Dieu, qu’il s’est acquise par le sang de son propre Fils (Ac 20,28). »
Les fidèles catholiques valaisans qui voudraient aussi demander l’ancienne messe et participer à la constitution de ce groupe stable de demandeurs, peuvent s’adresser au secrétaire général d’APFEL, M. Philippe Boehler, de Monthey en lui envoyant un mail à cette adresse :    apfel.vs@gmail.com
                  Vincent Pellegrini


PS: pour l'instant l'évêque reste sourd..

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