mardi 18 janvier 2011

Quand infliger la peine de mort ou pas?

Le meurtre de la petite Ylenia nous bouleverse tous. L’acte de son meurtrier nous révulse. Cette affaire ravive aussi chez les croyants des notions religieuses comme l’enfer, tandis qu’elle relance dans la société civile le débat sur la peine de mort…
L’enfer. Dans la tradition théologique catholique, celui qui a commis consciemment une horreur pareille ne peut en effet plus jamais voir Dieu après sa mort. A moins d’une repentance exemplaire, le paradis, cette vraie patrie de l’homme, lui est fermé pour l’éternité. Mais le meurtrier d’Ylenia s’est suicidé. Et comme disait le curé d’Ars au sujet d’un homme que tout le monde condamnait à la géhenne parce qu’il s’était jeté du haut d’un pont, «nul ne sait ce qui s’est passé dans le cœur de cet homme entre le pont et l’eau». En l’occurrence, avant que Urs Hans Von Aesch n’appuie sur la gachette pour s’ôter la vie. Dieu seul le jugera car lui seul sonde les reins et les cœurs.
La peine de mort. La société civile, elle ne se soucie pas de l’au-delà. Elle doit déterminer quel doit être le sort judiciaire des meurtriers d’enfants. Car si chaque homme est un individu, il est aussi membre d’un corps social. Et lorsqu’un membre est gangrené, on le coupe pour sauver tout le corps. Or, il se trouve que l’Eglise est plutôt opposée à la peine de mort, car elle considère la vie humaine comme un bien sacré dont seul Dieu, Créateur de toute chose, peut disposer. Et cette position forte de l’Eglise contemporaine est d’autant plus nécessaire que jamais une époque n’a autant mis à mal la protection de la vie humaine. Faire une seule exception au principe, c’est affaiblir ledit principe dans son essence, en faire une règle particulière et non plus une règle universelle que par définition l’on ne peut jamais trangresser.
Ce qu’en dit l’Eglise catholique. Et pourtant, même dans l’Eglise catholique, le débat sur la peine de mort n’est pas définitivement tranché. On peut en effet lire dans l’abrégé du catéchisme de l’Eglise catholique édité par Benoît XVI et publié d’ailleurs par les Editions Saint Augustin: «Note 469. Quelle peine peut-on infliger? La peine infligée doit être proportionnée à la gravité du délit. Aujourd’hui, étant donné les possibilités dont l’État dispose pour réprimer le crime en rendant inoffensif le coupable, les cas d’absolue nécessité de la peine de mort « sont désormais très rares, sinon même pratiquement inexistants » (Evangelium vitæ). Quand les moyens non sanglants sont suffisants, l’autorité se limitera à ces moyens, parce qu’ils correspondent mieux aux conditions concrètes du bien commun, ils sont plus conformes à la dignité de la personne et n’enlèvent pas définitivement, pour le coupable, la possibilité de se racheter. »
Je suis personnellement contre la peine de mort, sauf dans certains cas, comme le laisse entendre l’Eglise. Je pense en effet qu’un homme qui torture ou viole et finalement tue de petits enfants innocents, comme ce fut le cas avec Ylenia, doit subir la peine capitale. «Agere sequitur esse» disait l’adage scholastique, que l’on peut traduire par «l’agir suit l’être». Les actes d’un homme révèlent sa nature car il n’y a pas d’effet sans cause ontologique. Celui qui commet des actes abominables trahit par son comportement le fait avéré qu’il a abdiqué sa dignité humaine, qu’il a renoncé à faire partie de la famille des humains. D’autant plus que les pervers qui violent et martyrisent les petits enfants – nombre de psychiatres le disent – savent ce qu’ils font malgré leurs pulsions. Ils ont parfaitement conscience que la société réprouve leur comportement. Il savent qu’ils commettent le mal. Ce n’est pas un hasard si le meurtrier d’Ylenia s’est suicidé. Pour ses proches et la société, cet homme était d’ailleurs apparemment normal et intégré. Pas quelqu’un de foncièrement méchant aux yeux des autres. Si la société veut défendre ses enfants les plus faibles, elle doit faire savoir par avance à tous ces pervers ou pédophiles meurtriers qu’elle leur ôtera la vie s’ils passent à l’acte. Cela s’appelle de la répression préventive et un châtiment exemplaire. Il ne peut y avoir de tolérance face à l’horreur absolue. Le meurtrier d'Ylénia méritait la peine de mort
Vincent Pellegrini

1 commentaire:

  1. "Et lorsqu’un membre est gangrené, on le coupe pour sauver tout le corps"
    Que dit Saint Paul, mon frère ?
    Vous vous enflammez parce que vous savez bien écrire. Vous avez une bonne plume.
    Mais si vous commencez par vous mettre en communion avec le texte de Saint Paul, alors, vous vous tairez sur ce sujet.
    Apprenez le silence sur des sujets graves.
    Ou bien, dites ce que vous pensez au fond de vous : "j'ai besoin que la peine de mort existe". C'est bien cela qui anime votre texte ?

    Mais n'employez pas des arguments qui vous déshonorent.

    Bruno

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