Cavalier seul
Vincent Pellegrini
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Il a suffi
d’un bref film américain islamophobe diffusé sur Youtube pour mettre le feu à
la rue arabe. Les salafistes ne manquent aucune occasion de fanatiser des
foules ignorantes de l’islam. De fait, ces foules ne connaissent pas les très
nombreux hadiths – à ne pas confondre avec le Coran - qui relatent les faits et gestes ainsi que
les déclarations du prophète recueillis par les premiers disciples de Mahomet.
Si l’on faisait un film en utilisant certains
de ces hadiths, les musulmans seraient choqués et descendraient sans doute
aussi dans la rue… Notons au passage que la charia s’inspire de trois sources:
le Coran censé avoir été dicté mot à mot par le Ciel, les hadiths et les
interprétations des légistes classiques de l’islam. Ce qui manque aujourd’hui,
c’est une vraie exégèse de l’islam comme l’on fait les chrétiens pour leur
religion. Actuellement, l’approche exégétique de l’islam n’est faite que par
des chercheurs réfugiés en Europe ou aux Etats-Unis car ils ne pourraient pas
travailler librement dans les pays musulmans. Diverses pistes sont proposées
par ces chercheurs, hormis la contextualisation des textes. Tout d’abord ne
retenir que le Coran et pas les hadiths, et il y a aussi un courant islamique qui préconise de ne retenir que la partie plus prophétique du
Coran (quand Mahomet était à la Mecque entre 610 et 622 et non quand il était
chef d’Etat à Médine de 622 à 632).
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C’est une première en
Suisse romande, l’UVAM, l’Union vaudoise des associations musulmanes, a demandé
à être reconnue par l’Etat de Vaud. L’agence Protestinfo explique que depuis
2007, Vaud dispose d’une loi sur la reconnaissance des communautés religieuses.
La communauté candidate doit reconnaître le caractère contraignant de l’ordre
juridique suisse, tout comme le droit international, qui instaure
l’interdiction de toute forme de discrimination, en particulier entre les
femmes et les hommes. Elle doit aussi respecter la liberté de conscience et de croyance et s’abstenir
de «tout prosélytisme contraire à l’ordre
juridique suisse». «Or, deux pierres
d’achoppement du débat sur l’islam tournent autour du statut de la femme et de
la liberté religieuse, une question accentuée par la situation difficile de
minorités chrétiennes en pays musulmans», fait remarquer le
spécialiste des religions Jean-François Mayer.
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