samedi 23 juin 2012

Ecône divisé


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

 Toujours la saga Rome-Ecône. La volonté de clarifications supplémentaires réclamées par la Congrégation pour la doctrine de la Foi pourrait déboucher sur une nouvelle phase de discussions avant l’octroi par Rome d’une prélature personnelle. Pendant ce temps, le site officiel de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (www.dici.org) consacre une large interview à Mgr Bernard Fellay, le supérieur général du mouvement d’Ecône. Il y explique notamment: «Nous ne sommes toujours pas d’accord doctrinalement, et pourtant le pape veut nous reconnaître!» Mgr Fellay parle ici des dissensions sur certains points de Vatican II. Mais il montre de la bienveillance pour le pape et fait même la louange d’un texte de Benoît XVI sur le sacerdoce. Il parle ainsi d’un document romain: «Maintenant, la fête du Sacré-Cœur devient le jour consacré à la sanctification des prêtres. A cette occasion, une lettre a été publiée et un examen de conscience pour les prêtres a été rédigé. On croirait qu’on est allé chercher cet examen de conscience à Ecône, tellement il se situe dans la ligne de la spiritualité anté-conciliaire. Cet examen offre l’image traditionnelle du prêtre, et même de son rôle dans l’Eglise. C’est ce rôle que Mgr Lefebvre affirme quand il décrit la mission de la Fraternité: restaurer l’Eglise par la restauration du prêtre.» Mgr Fellay ajoute: «L’un des dangers majeurs est de finir par inventer une idée de l’Eglise qui paraît idéale, mais qui ne se trouve pas en fait dans l’histoire réelle de l’Eglise. Certains prétendent que pour travailler «en sécurité» dans l’Eglise, il faut préalablement qu’elle soit nettoyée de toute erreur. C’est ce qu’on dit quand on affirme qu’il faut que Rome se convertisse avant tout accord, ou que les erreurs doivent d’abord avoir été supprimées pour qu’on puisse travailler. Mais ce n’est pas la réalité. Il suffit de regarder le passé de l’Eglise, souvent et même presque toujours, on voit qu’il y a des erreurs répandues dans l’Eglise. Or les saints réformateurs ne l’ont pas quittée pour combattre ces erreurs.» Pendant ce temps, un autre évêque de la Fraternité, Mgr Tissier de Mallerais tient un tout autre discours et invite les «conciliaires à la repentance». Mgr Fellay aura de la peine avec une partie de ses troupes qui reste attachée à un catholicisme du XIXe siècle. A suivre…

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