samedi 13 octobre 2012

Tragédie culturelle à Sion et entre Rome et Ecône


Cavalier seul

Vincent Pellegrini



Il souffle à Sion un vent contraire à la culture. Alors qu’il a accepté à l’unanimité la construction de six salles de gym, le dernier conseil général a refusé le crédit pour une nouvelle salle de concerts à la Matze. Le PDC a admis que si l’investissement n’était pas accepté, il faudrait attendre dix ans pour voir émerger un nouveau projet. Pour tenir son rang de capitale, Sion doit pourtant avoir une vraie salle de concerts. A relever que l’on continue à parler de salle de spectacles alors que Sion a besoin d’une salle de concerts dotée des meilleures conditions acoustiques. Faire une salle de la Matze bis ne servirait à rien. Autre tragédie culturelle qui a touché Sion: le limogeage du maestro Shlomo Mintz de la direction artistique du Festival international Sion Valais. Il avait déjà perdu son concours de violon par manque de courage du Conseil d’Etat. Pour ce qui est du festival le carnet d’adresses et les amis musiciens de Shlomo Mintz sont irremplaçables. Le violoniste était en effet la garantie pour le Sion Festival d’un niveau international avec des artistes au top  mondial. En animant le Crans-Montana Classics avec des master classes publiques et quelques concerts, Shlomo Mintz touchait un public différent que le Sion Festival. On souhaite en tout cas à la nouvelle équipe du Sion Festival, présidée par la compétente Chantal Balet, de réussir malgré tout à maintenir la manifestation en ligue internationale.

Les discussions entre Ecône et le Vatican ont échoué. Il n’est pas prévu de nouvelles rencontres pour négocier a expliqué le tout frais préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, lequel est connu pour être hostile aux traditionalistes. Ces derniers ont donc laissé passer une occasion unique de régularisation. Une occasion qui ne se représentera plus sauf si le pape en décide autrement. En cause, le refus par Ecône de la licéité de la nouvelle messe et le rejet du Concile Vatican II. Ecône a manqué de rhétorique. Vatican II, malgré ses 4361 interventions écrites, ses 2212 interventions orales, ses 544 votes, ses quatre constitutions, ses neuf décrets et ses trois déclarations, n’a pourtant prononcé aucun nouveau dogme à croire pour rester catholique. Il suffisait à Ecône d’accepter le Concile interprété à la lumière de la tradition, ouverture qui lui était laissée… Dommage.

 

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