dimanche 30 septembre 2012

Autogoals suisse et français


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

En tuant le secret bancaire et par sa nouvelle politique fiscale, notamment en matière de forfaits fiscaux, la Suisse coule peu à peu sa compétitivité face aux autres pays. Le «Figaro Magazine» a fait le tour des pays attractifs du point de vue fiscal. Il souligne au passage que le Valais n’impose pas les successions en ligne directe tout en ajoutant au sujet de la Suisse: «Mais la perspective d’une renégociation de la convention fiscale avec la France hypothèque les expatriations. Le forfait fiscal est aussi de plus en plus contesté dans la Confédération. Si hier, les plus riches allaient volontiers en Suisse, aujourd’hui beaucoup semblent prendre le chemin de Bruxelles.»  Le Conseil fédéral lâche beaucoup trop de choses dans les négociations et la première victime sera notre pays qui va cesser d’être une petite exception. Si la France réclame, c’est qu’elle est quasi ruinée, même si elle surtaxe les riches parce qu’un foyer sur deux ne paie pas d’impôts sur le revenu. Dans son livre «Réveillez-vous!», qui vient de paraître aux éditions Fayard, Nicolas Baverez souligne par exemple au sujet de la France: «L’Etat surendetté  verra rapidement son financement atteindre des coûts prohibitifs». Il parle de l’explosion des coûts du travail, ainsi que des prélèvements obligatoires sur les entreprises qui sont très défavorables à la France par rapport à l’Allemagne. Pour lui, les impôts indispensables à la dépense publique française euthanasient l’activité et l’emploi marchands, provoquant l’exil des centres de décision, des capitaux et des talents. «Parce que l’impôt n’est pas mis au service du désendettement…» On voit ici l’utilité du double frein aux dépenses et à l’endettement exercé par le Valais par exemple. En France, les impôts et les taxes ont augmenté de plus de 32 milliards d’euros depuis 2010. La France est étouffée par sa bureaucratisation extrême, y compris dans l’éducation. Et Baverez de critiquer «L’Etat providence dont les dépenses atteignent 33% du PIB, soit près de 600 milliards d’euros tandis que la dette sociale s’élève à 200 milliards d’euros et se creuse année après année.» Autre constat: «Avec une population de 65 millions d’habitants contre 82 millions en Allemagne, la France affiche des dépenses publiques supérieures de 163 milliards d’euros et compte 500 000 fonctionnaires de plus.»  On voit mal comment un président «normal» tel François Hollande pourrait redresser la barre…

 

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