lundi 3 septembre 2012

Remise en question de l'Eglise


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

 L’Office fédéral de la statistique a publié cet été les chiffres concernant l’appartenance religieuse en 2010. Il en ressort que 38,8% de la population suisse se dit catholique, 30,9% réformée évangélique, 4,5% musulmane et 0,2% juive. Les personnes se disant sans appartenance religieuse sont 20,1% contre 11,2% en 2000. Une personne sur cinq en Suisse est donc athée ou agnostique ou déiste et la part de ces personnes se disant sans religion a quasiment doublé en dix ans. Catholiques et protestants ont régressé alors que les musulmans ont augmenté. Selon une enquête de l’institut gfs menée auprès de mille personnes de langue allemande en Suisse, près de 21% des membres des communautés catholiques et réformées pensent à quitter leur Eglise. «L’évêque n’est pas prêt à taire les positions de l’Eglise qui pourraient être gênantes pour certains simplement pour qu’ils continuent à payer l’impôt ecclésiastique», a dit Mgr Vitus Huonder, évêque de Coire. Face au matérialisme et au relativisme qui sont devenus constitutifs de notre monde socio-médiatique, l’Eglise doit en effet se montrer encore plus chrétienne. «C’est pourquoi la pastorale de l’évêque de Coire est fondée sur la foi catholique traditionnelle», cite l’agence. La crise des vocations est également un problème en Suisse. Sur les 100 paroisses que compte le canton de Lucerne, seules 30 ont un prêtre à leur service par exemple. L’Eglise catholique de Suisse doit faire un examen de conscience sans tabou. Le contexte ecclésial a énormément évolué depuis le Concile Vatican II. Il faut dès lors se demander maintenant si ce concile n’a pas été interprété dans une herméneutique de rupture et non de continuité pour reprendre la pensée du pape. Peut-être n’y a-t-il pas eu une évolution homogène de l’Eglise mais une rupture par rapport à la  tradition. La situation présente réclame en tout cas une remise en question profonde car l’évolution de la société n’est pas responsable de tout. Il n’y a guère que Rousseau pour croire que l’homme naît bon et que la société le corrompt. Même le Valais, qui est resté l’un des cantons les plus catholiques de Suisse est touché par la crise des vocations. Dans notre canton, la moyenne d’âge des prêtres diocésains en activité dans une paroisse était en effet de 62 ans en 2008.

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