Cavalier
seul
Vincent
Pellegrini
L’Office
fédéral de la statistique a publié cet été les chiffres concernant
l’appartenance religieuse en 2010. Il en ressort que 38,8% de la population
suisse se dit catholique, 30,9% réformée évangélique, 4,5% musulmane et 0,2%
juive. Les personnes se disant sans appartenance religieuse sont 20,1% contre
11,2% en 2000. Une personne sur cinq en Suisse est donc athée ou agnostique ou
déiste et la part de ces personnes se disant sans religion a quasiment doublé
en dix ans. Catholiques et protestants ont régressé alors que les musulmans ont
augmenté. Selon une enquête de l’institut gfs menée auprès de mille personnes
de langue allemande en Suisse, près de 21% des membres des communautés
catholiques et réformées pensent à quitter leur Eglise. «L’évêque n’est pas prêt à taire les positions de l’Eglise qui
pourraient être gênantes pour certains simplement pour qu’ils continuent à
payer l’impôt ecclésiastique», a dit Mgr Vitus Huonder, évêque de Coire. Face
au matérialisme et au relativisme qui sont devenus constitutifs de notre monde
socio-médiatique, l’Eglise doit en effet se montrer encore plus chrétienne. «C’est pourquoi la pastorale de l’évêque de
Coire est fondée sur la foi catholique traditionnelle», cite l’agence. La
crise des vocations est également un problème en Suisse. Sur les 100 paroisses
que compte le canton de Lucerne, seules 30 ont un prêtre à leur service par
exemple. L’Eglise catholique de Suisse doit faire un examen de conscience sans
tabou. Le contexte ecclésial a énormément évolué depuis le Concile Vatican II.
Il faut dès lors se demander maintenant si ce concile n’a pas été interprété
dans une herméneutique de rupture et non de continuité pour reprendre la pensée
du pape. Peut-être n’y a-t-il pas eu une évolution homogène de l’Eglise mais
une rupture par rapport à la tradition.
La situation présente réclame en tout cas une remise en question profonde car
l’évolution de la société n’est pas responsable de tout. Il n’y a guère que
Rousseau pour croire que l’homme naît bon et que la société le corrompt. Même
le Valais, qui est resté l’un des cantons les plus catholiques de Suisse est
touché par la crise des vocations. Dans notre canton, la moyenne d’âge des
prêtres diocésains en activité dans une paroisse était en effet de 62 ans en
2008.
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