lundi 7 novembre 2011

Dieu et l'internet

Livre. Jean-Baptiste Maillard explique comment l’on peut évangéliser sur l’internet sans tomber dans certains pièges.

Les missionnaires de l’internet

Vincent Pellegrini

«Dieu et internet», tel est le titre d’un ouvrage signé Jean-Baptiste Maillard au Editions des Béatitudes. L’auteur est un journaliste spécialisé dans les nouveaux modes de communication. Le sous-titre du livre est : «40 questions pour mettre le feu au Web». Pour l’auteur, l’internet est un média de relation supérieur à tout autre, un outil formidable pour témoigner de sa foi et provoquer un jour une rencontre en vrai.  Il s’avère que toutes les religions sont très présentent par des sites sur la toile. Et Facebook permet à de nombreux prêtres de prolonger le contact avec leurs paroissiens et avec d’autres prêtres.
«La Bible sur IPhone »

 Sur son iPhone on peut lire la Bible sur catholique.org. Les curés peuvent trouver sur les smartphone leur bréviaire. Il y a même des modules e-chapelet… L’intérêt du livre de Jean-Baptiste Maillard est qu’il fourmille d’adresses internet intéressantes. Y compris des  plateformes de formation (e-learning). Il existe de véritables églises virtuelles où les internautes peuvent vraiment prier ensemble. Néanmoins, selon un sondage,  internet serait un phénomène mineur pour une majorité de croyants, lesquels pensent qu’il n’est pas souhaitable que les religions développent leur présence sur le web. Ce n’est pas l’avis de Jean-Baptiste Maillard. L’auteur admet cependant qu’il y  a des dangers sur l’internet. Il peut notamment banaliser l’amitié et  favoriser les relations online au détriment du contact humain direct, faire croire que le témoignage online suffit ou limiter notre intériorité. Mais il y a aussi danger à être indifférent à internet ou à le sous-estimer, explique l’auteur.
«Le lieu du débat par excellence»
Pour Jean-Baptiste Maillard, internet est devenu le lieu de débat par excellence, notamment dans les forums de discussion, les blogs, etc. Les chrétiens doivent faire attention à ne pas rester sur place. Par exemple en proposant un site 1.0 (site sans interactivité avec l’internaute) alors que les autres sites sont déjà passés au web 3.0. Et il y a surtout l’enjeu crucial qui est l’évangélisation. Alors comment surfer sur l’internet? L’auteur donne des consignes: Aimer les personnes rencontrées (être courtois dans les discussions en ligne), maîtriser sa consommation d’Internet et s’imposer des limites, jeûner d’Internet, pas seulement pendant le Carême pour ne pas tomber dans l’addiction.

Jean-Paul II a parlé au sujet d’internet d’un «nouveau style de vie» et il appelait les fidèles à «user des  nouvelles technologies pour le bienfait de l’humanité et la réalisation du plan de Dieu sur le monde». Mais pourquoi devrait-on aussi évangéliser sur l’internet. «Si vous êtes ce que vous devez être, vous mettrez le feu au monde entier », disait sainte Catherine de Sienne. La chose devient d’une certaine manière possible avec l’internet qui ne connaît pas de frontière. Pour Jean-Paul II, la «nouvelle évangélisation doit d’ailleurs être nouvelle dans son ardeur, dans ses méthodes et dans son expression.» Jean-Paul II disait aussi : «Pour l’Eglise, le  nouveau monde du cyberespace est  une exhortation à la grande aventure d’utiliser son potentiel pour proclamer le message de l’Evangile». Internet sonne certes le glas de l’imprimatur mais il responsabilise plutôt qu’il ne contraint.
«Les risques pour le missionnaire»
Quels sont les risques pour le missionnaire dans la jungle de l’internet ? Evangéliser seul dans les rues du cyberespace alors que le Christ envoyait ses disciples deux par deux, explique Jean-Baptiste Maillard. La deuxième tentation est de s’engager soi-même en oubliant que c’est l’Eglise qui envoie. Les autres risques sont: penser tout maîtriser (un père spirituel s’avère utile), manquer de discernement (consulter des personnes compétentes sur le plan stratégique comme spirituel), se laisser dévorer (l’internet est chronophage), et enfin le risque d’être pris par l’orgueil médiatique.
«Saint Isidore, patron d’internet»

  Disons au passage que saint Isidore de Séville est le patron d’internet et des internautes. Né à la fin du VIe siècle en Espagne, il a recueilli tout le savoir de son temps dans tous les domaines.  Il a écrit une œuvre encyclopédique admirable, Etymologies, en donnant à son travail un concept proche de la base de données que nos sites internet utilisent tous. Pour l’auteur, les armes du missionnaire sur l’internet sont la prière, la recherche de l’humilité, la Parole de Dieu, le chapelet, l’amour-charité, l’invocation de l’Esprit Saint. L’internaute qui veut évangéliser doit savoir que c’est chronophage, coûteux s’il veut bâtir une  plate-forme digne de ce nom, que le message évangélique peut-être mal perçu et que certains catholiques touchés par le relativisme vont mal réagir. Mais l’internet  est devenu le continent numérique. Jean  Paul II précisait en 2002 dans son message pour les communications sociales : «Internet est certainement un nouveau forum, entendu dans son antique sens romain d’espace public où étaient conduites la vie politique et les affaires, où étaient remplis les devoirs religieux, où se déroulait la plupart de la vie sociale et où était exposé ce qu’il y a de  meilleur et de pire dans la nature humaine».
«L’une des trois questions les plus tapées sur Google»

  En 2007, «qui est Dieu», était l’une des trois questions les plus tapées sur Google par les internautes américains. L’auteur parle de l’utilisation de certains mots qui permettent d’être mieux entendus sur l’internet. A  noter, cette information intéressante du livre: «La probabilité pour qu’un internaute surfant dans le monde virtuel rencontre un message chrétien est faible, très faible, et, dans 85% des cas, le message sera celui d’une église évangélique.» Les catholiques feraient donc bien de s’y mettre s’ils veulent édifier des cathédrales dans le monde numérique. Le livre parle aussi des  réseaux sociaux, présente les meilleurs sites, les meilleures campagnes sur le Net, de la musique religieuse sur le web, des communautés de missionnaires sur l’internet qui créent des sortes d’églises virtuelles, etc. Beaucoup de musulmans se convertissent secrètement au christianisme en consultant l’internet… Et les retraites en ligne ouvertes à tous  ont un succès étonnant. 



Dieu et internet
Guide pratique et spirituel
Jean-Baptiste Maillard
Editions des Béatitudes
300 pages^
15,5 euros

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