mercredi 24 juin 2015

Origines de l’islam


Cavalier seul

Vincent Pellegrini


En 1995 à l’Université de Cambridge en Angleterre, Jay Smith, un islamologue de renom, dans un débat rendu fameux dans les cercles académiques, a déclaré ceci: «La plupart des Occidentaux ont pris pour de l’argent comptant les allégations des docteurs musulmans, ils ne les ont jamais remises en question dans la mesure où elles tiraient leur origine du coran. Ils ont fait preuve de réticence à examiner avec un œil critique le coran et les propos du prophète par crainte des réactions violentes.» Plus loin dans son exposé, il a cité les travaux de chercheurs bien connus comme John Wansbrough (université de Londres), Joseph Schacht, Andrew Rippin (Canada), Michael Cook, Patricia Crone, Yehuda Nevo (université de Jérusalem) et Humphreys. Il a déclaré: «L’immense majorité des chercheurs indépendants qui ont étudié le coran et les hadiths (red. actes et paroles de Mahomet) ont conclu que les écritures islamiques sont le résultat d’une compilation de textes tardifs et d’éditions réalisées par des groupes de personnes au cours de quelques centaines d’années. Le coran que nous lisons aujourd’hui, loin d’être identique à celui du milieu du septième siècle, est plutôt un produit du huitième et du neuvième siècle. Il n’a pas été conçu à la Mecque ou à Médine mais à Bagdad. C’est à cet endroit et en ce temps-là que l’islam a acquis sa propre identité et qu’il est devenu une religion. Par conséquent la genèse de l’islam n’a pas eu lieu durant la vie de Mahomet mais a été le résultat d’une élaboration graduelle durant une période de 300 ans.»

Professeure à Cambridge puis à Princeton notamment, Patricia Crone, a publié des synthèses sur les recherches concernant l’islam depuis 1977. Selon elle, le Mahomet historique n’a rien à voir avec le personnage dépeint par la sira (biographies écrites au moins un siècle et demi après les événements). Le Père Antoine Moussali a découvert dans le Coran les vestiges d’un lectionnaire en usage dans la secte des judéo-nazaréens. Pour le chercheur Edouard-Marie Gallez, l’islam est né de la conjonction de deux éléments: la puissance militaire des Arabes et l’idéologie religieuse de combat des judéo-nazaréens. Ces judéo-nazaréens croient que Jésus n’est pas mort sur la croix et qu’il reviendra du Ciel pour étendre son empire. Comme on peut le voir, la recherche savante en Occident réserve des surprises sur l’islam.

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