lundi 14 décembre 2015

«Le fumier du diable»


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

-         Le journaliste Patrice de Plunkett vient de publier aux éditions Artège un livre intitulé: «Face à l’idole argent: la révolution du pape François.» L’auteur y dénonce notamment le consumérisme compulsif de notre société. Le pape a résumé ainsi la situation créée par l’idolâtrie de l’argent qui prime sur l’humain lors de son discours de Santa Cruz en Bolivie: «Et derrière tant de douleur, tant de mort et de destruction, on sent l’odeur de ce que Basile de Césarée appelait le fumier du diable; le désir sans retenue de l’argent qui commande.»  Patrice de Plunkett attaque l’idéologie libérale-libertaire comme une «structure de péché» (Jean-Paul II), «une structure du mal» (Benoît XVI). Pour lui,  nous sommes en face d’une structure totalitaire générant l’avilissement de l’homme et la dévastation du monde. Pour l’auteur, bien peu sont disposés à s’avouer que «l’argent est le sang du  pauvre». Le pape François a d’ailleurs commencé à faire le ménage au Vatican en nommant une commission de l’économie chargée de surveiller et de transformer en profondeur les institutions financières du Saint-Siège. Certaines découvertes de cette commission et d’autres organes chargés de réformer les finances ainsi que la Curie ont déjà fait l’objet de fuites dans la presse (affaire des Vatileaks). Lors de la conférence de presse donnée durant son retour d’Afrique, le 30 novembre, le pape François a qualifié ainsi la situation économique actuelle dans le monde: «C’est un système économique où le centre est l'argent, le dieu de l'argent.»
-         Le tribalisme a rendu assez difficile la décolonisation en Afrique. Lors de son dernier voyage en Afrique, le pape François a condamné ainsi face aux jeunes kenyans ce tribalisme qui perdure jusqu’à aujourd’hui: «Le tribalisme détruit une nation; le tribalisme c’est avoir les mains cachées derrière le dos et avoir une pierre dans chaque main pour la lancer contre l’autre. Si vous ne dialoguez pas et ne vous écoutez pas entre vous, alors il y aura toujours du tribalisme qui est comme un ver qui ronge la société. Nous sommes tous une nation! Vaincre le tribalisme est un travail de tous les jours; c’est un travail de l’oreille: écouter l’autre; un travail du cœur: ouvrir mon cœur à l’autre; un travail des mains: se donner la main l’un l’autre. Et maintenant donnons-nous la main les uns les autres 

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