lundi 1 septembre 2014

Terre chrétienne


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

 En juin dernier, une initiative pour faire du Valais un Etat laïque a été lancée. Une séparation totale de l’Eglise et de l’Etat est certes recherchée, mais à voir certains initiants c’est surtout l’Eglise catholique qui est visée à cause de ses positions sur l’homosexualité, la présence de symboles religieux dans les espaces publics, etc. Cette initiative oublie que le Valais a une matrice culturelle chrétienne. Chaque village a son clocher et l’Eglise joue aujourd’hui encore un rôle social important même si la fréquentation de la messe dominicale est en chute libre depuis les années soixante. La plupart des Valaisans suivent en effet les diverses étapes de l’initiation chrétienne (baptême, Première communion, confirmation, etc.). Quant à l’Etat fédéral, il n’est pas laïque mais neutre confessionnellement et laisse les cantons, s’ils le désirent, organiser l’enseignement religieux à l’école, à condition que cet enseignement religieux ne soit pas obligatoire. Du fait du fédéralisme, les cantons ont donc une certaine latitude dans l’application de cette neutralité confessionnelle. D’ailleurs, selon la nouvelle Constitution fédérale, «la réglementation des rapports entre l’Eglise et l’Etat est du ressort des cantons» (article 72, al. 1). La neutralité confessionnelle  est de toute façon respectée à l’école à partir du moment où un élève peut être dispensé d’enseignement religieux, ce qui est appliqué en Valais. La liberté de conscience de chacun est donc respectée et il n’est pas besoin d’introduire la laïcité en Valais. Laïcité qu’Alain Finkielkraut décrivait d’ailleurs en juin 2003 comme «la dernière des religions», tandis que le chancelier  Gerhard Schröder a déclaré: «L’Allemagne n’est pas laïque mais sécularisée et imprégnée de religion judéo-chrétienne. (Le Figaro, 6 janvier 2004)» Une formule qui peut être transposée au Valais. N’oublions pas que la Constitution fédérale commence par «Au nom de Dieu Tout-Puissant!». En Valais, la loi cantonale sur l’instruction publique est restée clairement confessionnelle.  Elle dit que l’école  doit aussi préparer l’élève  à sa tâche de personne humaine et de chrétien (article 3, al.3). Le Valais est d’autant moins laïque que les Eglises réformée et catholique sont reconnues de droit public. Car le Valais est une  terre de civilisation chrétienne, qu’on le veuille ou non.

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