mercredi 16 mars 2011

Le Valais ne veut-il plus de crucifix dans ses classes?

Le Grand Conseil valaisan - parlemement cantonal en Suissse - a refusé à une immense majorité un postulat demandant qu'il y ait un crucifix accroché dans chaque classe du canton. Le postulat a été déposé par l'Union démocratique du Centre (UDC) très minoritaire au Grand Conseil. Après le refus du PDC (Parti démocrate chrétien), majoritaire, l'UDC a fait le communiqué suivant. On peut se demander en tout cas si le PDC mérite encore son C....


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Guy Genoud, relève-toi!
Communiqué de l'UDC du Valais romand
Ils sont 68, au Grand Conseil valaisan, les élus dont le parti, contrairement aux autres,
croit pouvoir revendiquer l'étiquette chrétienne dans sa dénomination.

Mais sur les 118 élus qui ont participé au vote (au fait, où étaient les autres?),
il n'étaient que... 6, dans tout le Parlement, à part les 12 élus en bloc des groupes UDC
et SVPO/Freie Wähler, à soutenir un postulat que les députés Franz Ruppen et Eric Jacquod
avaient déposé au nom des deux groupes et qui demandait, tout simplement,
 que l'on veille à ce que dans chaque salle de classe d'une école publique valaisanne,
 un crucifix rappelle aux élèves la foi de nos pères. Et pourtant, dans ses propos finaux,
Franz Ruppen a rappelé ces fortes paroles qu'un ancien président de section locale du PDC
 a osé écrire, il y a quelques jours seulement, dans un courrier de lecteur dont nul n'a oublié les fortes par
oles : "Guy Genoud, relève-toi, ils sont tous devenus fous!".
Dans ce débat, on a entendu un peu de tout, de l'intervention haineuse du député PDC Pascal Bridy (lançant un anathème à ceux qu'il croyait pouvoir accuser d'intolérance et même... de racisme - sic) à celle, de haute tenue, d'un autre élu du PDC du Valais romand qui, lui, a compris que l'objectif de ce postulat, bien loin de vouloir raviver quelque guerre que ce soit et de révéler quelque volonté d'exclusion que ce soit, était, tout simplement, en affichant le signe de l'événement fondateur de la foi de nos père et avec elle de notre civilisation, d'avoir le courage d'affirmer aux yeux de tous notre attachement à la foi et à la tradition chrétiennes. On a également entendu le président du parti qui, ces temps-ci, en est à essayer de définir la signification du "C" de sa dénomination qialifier les auteurs du postulat de... "gardiens de musée" (comme si le crucifix, pour lui et pour le parti qu'il préside, était devenu un objet de musée?).


Quant à l'un des auteurs du postulat, le déupté Eric Jacquod, voici ce qu'il a déclaré au nom du groupe UDC :


"Au-dessus de la tête du Président du Grand Conseil est suspendu un crucifix. Je ne sais pas depuis quand il y est, mais j'imagine qu'il a vu défiler bon nombre de présidents, de conseillers d'Etat, de chanceliers, de députés, de fonctionnaires du Service parlementaire. Il est là pour rappeler la foi de nos pères invoquée lors de l'assermentation par certains. Mais il est aussi là pour ceux qui ne l'invoquent pas. Il rappelle une foi à ceux qui la partagent, mais aussi une culture. C'est un symbole, pour tous. Comme la fresque au-dessus est aussi pleine de symboles. Et pourtant, la présence de ce crucifix n'empêche en rien que des partis ne se réclamant pas du Crucifié puissent siéger dans cette salle. Elle n'oblige en rien le Conseil d'Etat de militer pour le christianisme. Elle n'est pas non plus un frein à la liberté de parole de notre assemblée.

Ce qui est valable pour notre salle de réunion, doit l'être aussi pour les salles de classe de ce canton. Le crucifix est un symbole clair. Pour les chrétiens, il est le signe d'un Dieu qui a montré sa Force en pardonnant à ceux qui le crucifiaient par peur ou pour garantir leurs privilèges. Pour les non-chrétiens, y compris pour les véritables libre-penseurs, c'est-à-dire ceux qui ont une pensée libre, c'est le symbole de la culture qui a participé dans une mesure prépondérante à façonner ce que notre canton est devenu.

Face à des religions conquérantes, et qui ont raison de l'être dans la mesure où elles sont persuadées de poursuivre une noble cause, le crucifix est un symbole de la manière que les chrétiens doivent mettre en oe;uvre pour conquérir le monde : la vérité, l'amour mais aussi un esprit de sacrifice.

Pour les tenants d'un laïcisme absolu, la croix est la révélation de leur incohérence : en Occident, le laïcisme ne signifie aujourd'hui plus une neutralité religieuse, mais un anti-christianisme. Ainsi, certains libres-penseurs autoproclamés réagissent de manière compulsive et irrationnelle face à des symboles qui, au pire, ne devraient leur paraître tout au plus que ridicules. Dans le calendrier scolaire édité dans l'Union européenne, on parle de toutes les fêtes islamiques, juives ou même sikhes, mais pas de Noël... Et les divers accords intercantonaux ou internationaux tendent à nous aligner sur ces décisions arbitraires de la bureaucratie.

D'autre part, le parlement est le lieu où cette décision doit être prise. Dans la mesure où les normes scolaires et les moyens financiers sont décidés par cette assemblée, il est normal que ce soit aussi nous qui décidions de la présence ou non des crucifix, et pas, finalement, nos employés. Tout comme cette salle n'est pas la salle du Président du Grand Conseil, une salle de classe n'est pas la salle de l'enseignant. En outre, cette assemblée est représentative de la population de notre canton. Elle est de ce fait d'autant plus légitimée à mener ce débat qui ne doit pas être réservé à des élites, fussent-ils professeurs.

Voilà pourquoi nous demandons au Conseil d'Etat d'étudier les possibilités qui pourront assurer la présence de crucifix dans les salles de classe de ce canton.

Et nous nous réjouissons d'entendre les débats qui ne manqueront pas dans cette assemblée. Car c'est le but de cette assemblée. Pas seulement d'édicter des règlements d'applications d'une législation imposée par Berne ou par des accords internationaux.

Vous voudrez donc bien comprendre que l'objet de ce postulat n'est en rien de relancer de quelconques guerres de religion ou d'en imposer une. Nous voulons simplement affirmer un élément fondamental de notre identité : nos racines chrétiennes."
  UDC

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