lundi 12 janvier 2015

Les chrétiens perdus


Cavalier seul

Vincent Pellegrini



-         Le patriarche suprême de tous les Arméniens orthodoxes, Karékine II, a ouvert le centenaire du génocide arménien (1915-2015), durant lequel 1,5 million d'Arméniens ont été tués par les Turcs ottomans, explique l’agence Zenit.org. Dans une lettre encyclique rapportée par l'agence AsiaNews, le patriarche annonce notamment qu'il canonisera les victimes du génocide, «tuées pour leur foi et leur patrie», le 23 avril 2015. Le lendemain, 24 avril, sera décrété «Journée de Mémoire pour les saints martyrs du génocide». Le patriarche commémore 1,5 million de morts, «les «milliers d'églises et de monastères dévastés», les écoles rasées, les «trésors spirituels et culturels effacés». Remerciant les nations «qui ont eu le courage de reconnaître et de condamner le génocide arménien», le patriarche appelle à continuer l'action car «le sang des martyrs innocents et les souffrances du peuple crient pour obtenir justice». Le Conseil national suisse a reconnu dans un postulat le génocide arménien en 2003 contre l’avis du Conseil fédéral qui s’est montré trop frileux. Mais le scandale est que la Turquie veuille entrer dans l’Union Européenne tout en continuant à rejeter le génocide.

-         Jean-François Colosimo vient de sortir aux éditions Fayard un livre intitulé: «Les hommes en trop. La malédiction des chrétiens d’Orient.» Il y demande une intervention militaire de l’Occident plus efficace faute de quoi la disparition des chrétiens d’Orient signerait notre suicide moral. Interrogé par Patrice de Méritens qui lui demande pourquoi le massacre des chrétiens d’Orient nous ferait entrer dans une sorte de posthistoire, il répond: «Si l’Occident s’y résignait, ce serait en effet un tournant dans l’histoire de l’humanité non seulement parce que les chrétiens d’Orient sont un lien majeur avec les précédentes religions de l’écriture, la Mésopotamie ou l’Egypte (ils en portent la culture dans leur liturgie), non seulement parce qu’ils sont le chaînon indispensable entre l’Europe et l’Asie, mais aussi parce que toute leur vie a tenu à la piété, c’est-à-dire à la liturgie, la prière, la mystique, la verticalité. Ils ont été persécutés, ghettoïsés, déportés, massacrés, mais ont toujours survécu grâce à cette dimension symbolique. Admettre leur éradication reviendrait à accepter que l’humanité globale de la mondialisation soit finalement privée de toute racine.»  

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