lundi 5 janvier 2015

Chrétiens en exil


Cavalier seul

Vincent Pellegrini


-         Le patriarche Ignace Youssef III Younan, chef de l'église syriaque-catholique, a témoigné à Zénit de la situation des chrétiens du nord de l’Irak, où de très nombreuses familles chrétiennes ont été contraintes par État islamique en Irak et au Levant (EIIL) d'abandonner leurs terres de Mossoul et Karakosh pour se réfugier dans le Kurdistan irakien. Il a expliqué: «Au mois de juin, nous avons été littéralement déracinés de Mossoul. Nous étions plus de 15 000 familles. Mais la grande tragédie a eu lieu en août, quand 120 000 familles chrétiennes de la Plaine de Ninive ont été chassées, du jour au lendemain, de leurs terres d’origine. Ils avaient là-bas neuf églises. De toutes les minorités, les chrétiens formaient le plus grand groupe, 40%, de la population. En quelques heures, la plaine s’est vidée de ses chrétiens. Ce qui est arrivé à la plaine de Ninive a frappé davantage les syro-catholiques que toute autre minorité, car ils constituaient la majorité. Maintenant que nous sommes au Kurdistan, nous n’avons pas d’éparchie sur laquelle nous appuyer. Si bien que nous sommes des personnes déplacées à tout point de vue.» Les chrétiens déracinés doivent  maintenant affronter l’hiver dans des conditions très difficiles. C’est une tragédie à grande échelle.
Isabelle de Gaulmyn explique que la décision prise par le musée du Louvre d’abandonner le projet de département «consacré aux arts des chrétientés d’Orient, des empires byzantins et slaves» est regrettable, et pas seulement pour les spécialistes de Byzance, qui ne disposeront pas en France, contrairement à ce qui se passe à Londres au British Museum ou au Bode Museum de Berlin, d’un interlocuteur unique permettant de faire avancer la recherche en la matière. Alors qu’en Turquie on rase les cimetières arméniens ou syriaques, et qu’en Syrie, c’est tout le patrimoine chrétien qui est bombardé, détruit, ou pillé dans l’indifférence la plus générale, l’enterrement peu glorieux de ce projet visant à mieux mettre en valeur la civilisation chrétienne d’Orient laisse un goût amer, explique-t-elle. La décision de constituer un ensemble autour de la civilisation byzantine avait pourtant été prise au moment où le Louvre créait un département des arts de l’Islam. Il est important de montrer l’influence qu’a eu l’empire byzantin sur  l’Europe, même en philosophie

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