lundi 19 janvier 2015

Islam et islamisme


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

 

Le choc des attentats de «Charlie Hebdo», Montrouge et Hyper Cacher n’est pas encore retombé. Et il est juste d’en appeler à l’union nationale, de ne pas faire d’amalgame. En effet, même si l’islam n’est pas une religion modérée,  l’immense majorité des musulmans de France est modérée et n’a rien à voir avec des islamistes passés au terrorisme. Ceci dit, le politiquement correct nous scande comme des mantras qu’il n’y a aucun lien entre l’islam et l’islamisme. Pourtant, l’islamisme ne surgit pas de nulle part. C’est une lecture rigoriste de l’islam. Les islamistes se réclament d’un islam pur et dominateur. Ils voient dans le Coran et les Hadiths (faits et dires du prophète rapportés par ses compagnons) des textes emplis de violence et de discrimination. L’islamisme est un problème interne à l’islam. C’est à l’islam de le régler en se réformant, en contextualisant ses textes, en faisant la nécessaire exégèse que le christianisme a déjà faite. L’islam doit s’adapter aux valeurs universelles des droits de l’homme. Or, que constate-t-on? Que l’islam a plutôt tendance à se radicaliser qu’à se moderniser. Les Frères musulmans d’Egypte, qui détenaient encore il y a peu le pouvoir au Caire, ont par exemple soutenu l’Etat islamique du Levant (Deich).

Dans son dernier roman intitulé «Soumission», Houellebecq, le prix Goncourt 2010, imagine que la France de 2022 se retrouve dirigée par un président musulman. L’ouvrage fait polémique en France. Et Houellebecq explique dans une interview donnée le 9 janvier au «Figaro Magazine»: «Je ne crois pas que l’islam soit compatible avec la République». Notons que «soumission» est la traduction littérale française du mot islam. L’islam est une religion dominante, fait dire l’auteur à l’un de ses personnages.

Alors comment réformer l’islam en Europe (car dans les pays musulmans c’est difficile, voire impossible car on considère le Coran comme un texte dicté mot à mot en arabe par Dieu via l’un de ses archanges)? Un courant musulman préconise de s’en tenir surtout à la partie du Coran qui correspond à Mahomet prophète et pas encore chef de guerre. Un autre courant coraniste propose d’enlever de la charia tout ce qui n’est pas dans le Coran, comme les hadiths. Mais pour l’instant, ces courants ne sont pas reconnus par l’islam officiel.

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