vendredi 18 mai 2012

La défaite


Cavalier seul

Vincent Pellegrini



-      La défaite de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle s’explique par deux facteurs. Tout d’abord son incapacité à siphonner suffisamment de voix au Front national et ensuite le fait que selon un sondage réalisé par OpinionWay 93% des musulmans pratiquants ont voté pour François Hollande. Nicolas Sarkozy avait répété durant sa campagne qu’il voulait «non pas l’islam en France mais un islam de France». Cette position courageuse mais politiquement incorrecte lui a valu la perte du vote musulman. Et  pourtant, il faut bien admettre qu’un islam classique – celui qui est majoritaire – n’est pas soluble dans les valeurs républicaines lorsqu’il est appliqué à la lettre. Selon la jurisprudence musulmane, quand ils ne sont pas en terre d’islam, les musulmans peuvent ignorer certaines pratiques de leur religion, mais ils sont tenus de les réclamer dès qu’ils sont assez nombreux pour le faire. A noter que les catholiques pratiquants votent de plus en plus à droite. Selon un sondage d’Harris Interactive, 79% d’entre eux ont voté Nicolas Sarkozy.



-      Cela commence à chauffer dans le camp traditionaliste au fur et à mesure que l’on s’approche du dénouement dans les relations Rome-Ecône. Trois des quatre évêques ordonnés par Mgr Lefebvre ont écrit au quatrième évêque, Mgr Bernard Fellay, par ailleurs supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X, pour l’enjoindre de ne pas signer un accord avec le Vatican. Avec beaucoup de classe, le Valaisan Bernard Fellay les a semoncés en défendant l’autorité du pape Benoît XVI et les efforts qu’il a fait ces dernières années pour défendre la Tradition. Mgr Fellay veut un accord qui ne sera pas seulement un accord pratique – comme le dénoncent à tort les trois autres évêques – mais un accord qui a permis durant deux ans de comparer les positions doctrinales des uns et des autres. Le pape s’implique même personnellement dans la conclusion de cet accord. Il faut espérer que les scissions à l’intérieur de la Fraternité ne feront pas capoter l’accord historique qui pourrait être conclu car des forces centrifuges sont à l’œuvre. Le supérieur du puissant district  de France de la Fraternité tient par exemple un discours très dur envers le pape. On connaîtra le dénouement de cette affaire d’ici la fin de ce mois.  


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire