lundi 26 septembre 2011

La dernière chance

Vincent Pellegrini



Cavalier seul



Le 14 septembre, au terme de près de deux ans de discussions, le Vatican a remis aux traditionalistes d’Ecône  un préambule doctrinal. C’est à prendre ou à laisser. Si Ecône dit oui, le mouvement traditionaliste sera réintégré dans l’Eglise. Si Ecône dit non, il n’y aura plus de proposition romaine pour très longtemps. Benoît XVI tend la main, lui qui avait déjà dénoncé le 22 décembre 2005 l'herméneutique de la rupture du Concile Vatican II à l'égard de la Tradition opérée par certains progressistes. L’agence de presse du Vatican (VIS) mentionne que «ce document» (préambule doctrinal) «énonce certains des principes doctrinaux et des critères d'interprétation de la doctrine catholique nécessaires pour garantir la fidélité au Magistère de l'Eglise et au Sentire cum Ecclesia, tout en laissant ouvertes à une légitime discussion l'étude et l'explication théologique d'expressions ou de formulations particulières présentes dans les textes du Concile Vatican II et du Magistère successif.»

Dans le Figaro, l’envoyé spécial à Rome Jean-Marie Guénois met le doigt sur une conséquence très importante du texte romain: «La clé de l’accord tient en deux mots, «légitime discussion», sur les sujets qui fâchent. (…) Rome considère dorénavant que certains points de vue contenus dans le concile Vatican II et dans ses suites sont effectivement ouverts à une légitime discussion. Ces deux mots, relativement  inédits dans un document officiel de l’Eglise, signifient, en clair, que le Saint-Siège accepte qu’il est désormais possible d’être pleinement catholique tout en exprimant des divergences  sur ce qui n’affecterait pas le cœur de la foi de l’Eglise.» Pour Guénois, la distinction est ainsi faite entre entre le noyau de la foi catholique et ce qui est sorti de Vatican II. Jean-Marie Guénois a par ailleurs déclaré à l’agence Iomédia: «cette démarche romaine ouvre un immense débat dans l´Eglise sur l´autorité du Concile Vatican II". Depuis le 14 septembre on ne peut en effet plus brandir Vatican II comme le Coran incréé contre les catholiques ayant une sensibilité plutôt traditionnelle…

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