samedi 21 décembre 2013

Naïveté


Cavalier seul

 

Vincent Pellegrini


-         Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, est intervenu lors de la session d'ouverture de la conférence du Kaiciid (Centre international pour le dialogue interreligieux et culturel «Roi Abdallah Ben Abdelaziz») fondé par l’Arabie Saoudite, l’Espagne et l’Autriche, avec le Saint-Siège. «Le dialogue interreligieux, a-t-il estimé, rend attentif à ne pas donner des autres religions une vision négative, que ce soit dans le monde enseignant, dans les médias ou dans le discours religieux.» L’intention du cardinal Tauran est bonne, mais quelque peu naïve. L’islam classique, lui, ne se prive en effet pas de traiter les chrétiens de mécréants et d’idolâtres. Les musulmans doivent être respectés mais un chrétien doit pouvoir critiquer l’islam au nom de la liberté d’expression. L’islam contemporain est souvent discriminant, voire persécuteur pour les chrétiens et il aurait besoin de nouvelles interprétations alors que c’est la lecture des légistes musulmans classiques qui domine actuellement, avec la prise en compte souvent littérale de la tradition en dehors du Coran. C’est ainsi, à titre d’exemple, que le projet de nouvelle constitution égyptienne prévoit la charia comme source du droit et que l’assemblée parlementaire intérimaire de la Libye veut introduire la même charia. Quand donc l’islam reprendra-t-il son processus de rationalisation amorcé au IXe siècle mais interrompu quelques siècles plus tard par les oulémas? L’islam des Lumières est le fait de chercheurs opérant en Europe mais pas dans les chaires des grandes universités islamiques arabes. Le nécessaire dialogue interreligieux avec l’islam ne peut pas être théologique, mais il doit porter sur les droits de l’homme et la liberté religieuse.

-         Le «Rapport Estrela» a été rejeté pour la seconde fois au Parlement européen. Il s'agit d'un rapport «sur la santé génésique et sexuelle» très controversé qui imposait notamment l’avortement à tous les Etats européens et ignorait l’objection de conscience ainsi que le rôle des parents. Le vote a laissé chaque pays libre. Mais ce vote est surtout une victoire Pro-Vie pour l’initiative «Un de nous» signée par deux millions d’Européens demandant notamment à l’UE de ne pas financer les groupes promouvant l’avortement.

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