lundi 6 mai 2013

VerSus 13 et le non-art contemporain


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

   
Artistes et intellectuels de VerSus 13 veulent «combattre le repli identitaire valaisan». Le repli identitaire, c’est une tarte à la crème de la gauche internationaliste. Car toute société et tout pays est forcément identitaire, avec son histoire, ses paramètres sociologiques, sa religion et sa culture. Allez dire à un musulman qu’il n’a pas d’identité… L’Eglise catholique est elle aussi identitaire, elle qui a hérité de la Révélation qu’elle cultive au  travers d’une Tradition vivante. S’ouvrir à l’autre est nécessaire, mais l’échange sera fructueux s’il y a quelque chose à échanger. On ne peut vivre une vraie humanité sans avoir de racines. Comme cette société perd peu à peu ses repères, elle devient plus pauvre dans la relation. Et les artistes ont aussi leur part de responsabilité s’ils ont de la peine à communiquer avec la société valaisanne. L’Art Contemporain (AC) est en effet un fait social plutôt qu’un manifeste d’esthétisme. Trop d’artistes abstraits peuvent échapper à tout critère universel qui  permettrait de juger leur œuvre. Je suis par exemple perplexe devant certains ronds-points qui exhibent des constructions sans signification aucune. L’art contemporain se veut souvent élitaire, presque aristocratique. Certains artistes contemporains font des choses merveilleuses, d’autres du non-art. Mais essayez de critiquer l’AC pour son nihilisme et vous serez cloué au pilori. Bien des fois, devant certaines œuvres, je me dis: où est le mystère, où est la beauté, où est le message universel?  Boris Lejeune expliquait notamment sur l’art contemporain et le sacré: «Le microcosme de l’art contemporain croit toujours comme au temps du symbolisme-romantique, que l’artiste est un prophète des temps nouveaux qui révèle au simple quidam ce qu’il ne peut pas voir: le Ciel. Que le poète ou le peintre sont les seuls à pouvoir lire certains signes… Mais le refus complet du processus pictural traditionnel suffit-il à faire un art? Non, dit le bon sens… L’art contemporain se veut finalement assez primitif. Et ses peintres-thuriféraires conceptualisent au mieux l’inconnaissable-Eternel qui ne se voit dans leurs peintures qu’au prix d’une exégèse parallèle savante. En fait, l’art moderne tout entier est basé sur un nouvel iconoclasme…» Personnellement, je pense que ce sont les artistes de VerSus 13 qui doivent écouter le Valais…

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