Cavalier seul
Vincent Pellegrini
Le nom d’une rubrique n’est jamais innocent. En l’occurrence «Cavalier seul» fut la chronique quotidienne en page une du «Figaro» de l’académicien André Frossard. Une écriture concise, porteuse de sens et implacable. Je ne me hasarderai point à l’imiter car chacun doit rester à sa juste place. Si André Frossard vivait encore, il parlerait sans doute de la nouvelle religion politique et collective que l’on nomme désormais la «vague verte». Comme si vivre bio-écolo faisait de vous une sorte de moine laïc. Même l’économie est sommée de s’atteler tout entière au «New Green Deal». On peut parler d’emballement ou tout au moins d’impatience quand on sait que les énergies renouvelables non hydrauliques ne pèsent que 2% de la production électrique suisse. Et l’on «oublie» de présenter comme énergie renouvelable l’hydroélectricité qui pèse pourtant 54% de notre électricité et offre encore des potentialités de développement, sur le Rhône par exemple. Au lieu de cela on préfère encenser l’énergie éolienne qui ne représente encore que 1% du total des énergies renouvelables non hydrauliques…. Ceux qui s’opposent au rehaussement du barrage du Grimsel préfèrent soutenir l’implantation d’éoliennes qui produisent peu d’électricité au vu de leur impact majeur sur le paysage. Désormais on entre en écologie comme en religion. Comment expliquer ce changement de paradigme? Chantal Delsol explique dans son dernier livre «L’Age du renoncement» que la disparition «du référent chrétien dans nos modèles sociaux et culturels» amène l’individu à se demander non pas ce qui est vrai mais comment bien vivre. Et bien vivre pour de plus en plus de gens c’est être écolo-bobo. On ne se pose plus la question de ce qui est réaliste et du rapport utilité-prix. On est passé du vrai à l’utile qui a pris la forme de l’écologie. Alors qu’il suffit de vivre sobrement, comme le demande Benoît XVI, pour vivre écolo. Il faut dire que la globalisation telle que l’ONU la met en œuvre se caractérise par un rejet de l’anthropocentrisme au profit des droits de la Terre. Cela s’appelle le retour au naturalisme.
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