lundi 14 octobre 2013

Remue-ménage au Vatican


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

 Au fur et à mesure que le pape François donne des interviews et fait des déclarations, émerge l’image d’un pape progressiste et réformateur. On sait que la priorité pour le nouveau pape est la réforme de la curie. Selon «Le Figaro», le pape François envisage de gouverner de façon moins hiérarchique et de s’appuyer sur une curie respectant le poids des églises locales. On sait que François 1er gouverne avec un conseil de huit cardinaux et qu’il a critiqué le «vaticano-centrisme» de la curie. Il veut fonder une Eglise pauvre et un nouveau fonctionnement pour le synode des évêques. Lui-même aime d’ailleurs se définir comme «l’évêque de Rome». Il veut gouverner en «communion» avec ses confrères évêques. On s’achemine vers une petite révolution de la gouvernance du Vatican calquée jusqu’ici sur un modèle quasi monarchique. «Le Figaro» explique que le pape doit maintenant déterminer ce sur quoi le synode nouvelle formule va devoir débattre. On parle déjà du problème des divorcés-remariés. Jean-Marie Guénois, correspondant à Rome du «Figaro», citant le porte-parole du Vatican, le Père Lombardi, explique que l’état d’esprit sera de placer la curie romaine au service de l’Eglise en respectant la subsidiarité, c’est-à-dire le poids des églises locales. Soit, affirme le porte-parole, le contraire du centralisme romain. Le 1er octobre, a paru dans «La Repubblica» un entretien du pape avec le laïque et anticlérical Eugenio Scalfari. Le contenu de ce texte choc est une discussion à bâtons rompus publiée avec l’approbation du pape selon Scalfari. Le pape y dit notamment: «Il n’existe pas de Dieu catholique, il existe un Dieu». Florilège de citations: «le prosélytisme est une pompeuse absurdité, cela n’a aucun sens»; «quand je me trouve confronté à  un clérical , je deviens soudainement anticlérical». Les traditionalistes y ont vu du relativisme (l’interview en français sur www.laportelatine.org).  Le pape parle d’ouverture à la culture moderne en renforçant l’œcuménisme et le dialogue avec les non-croyants. Il parle aussi de changer la vision vaticano-centriste de la curie. Le  Vatican a été très embarrassé par cette interview et expliqué que le texte n’avait pas été revu par le pape mais que la substance de l’entretien y était. Ce texte n’est donc pas du tout magistériel mais il annonce d’autres surprises.

 

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