édito paru dans le journal Le Nouvelliste
Par Vincent
Pellegrini
On allait
voir Jean Paul II, mais on venait écouter Benoît XVI. Avec la démission de
Joseph Ratzinger comme vicaire du Christ sur terre, l’Eglise perd un grand pape
enseignant et théologien. Benoît XVI avait une trop haute idée de sa tâche pour continuer avec
une santé fortement diminuée. On doit respecter son choix même si son prédécesseur a préféré le chemin
de croix. En renonçant à sa charge, Benoît XVI a fait preuve de courage. Et il
part en laissant derrière lui des prélats et des cardinaux qui sauront garder
son esprit ou tout au moins auront entendu répéter la saine doctrine. Quand Joseph Ratzinger a été porté sur le
siège de Pierre, on a parlé d’un pape de transition en raison de son âge.
Benoît XVI a été beaucoup plus que cela. Il a poursuivi la nouvelle
évangélisation lancée par Jean Paul II et il a recentré l’Eglise sur ses
fondamentaux. Il a aussi rappelé une discipline que certains voulaient oublier
en travestissant Vatican II. Le grand combat de son règne fut celui contre le
relativisme sous toutes ses formes. Il n’a pas eu peur d’affronter les médias
et les porte-parole de la morale politiquement correcte pour réaffirmer les
remèdes spirituels de l’Eglise aux errances de ce siècle. Il fut aussi un pape liturgiste,
fortement habité par la sacralité du rite. Il a d’ailleurs réconcilié ancienne
et nouvelle messe. Les supputations sur son successeur peuvent commencer, mais
plus rien ne sera comme avant. Le discret Benoît XVI a fait un travail de
titan.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire