dimanche 28 février 2016

Suicide assisté


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

 

La religieuse valaisanne Sœur Marie-Rose a dit oui dans «Le Nouvelliste»  au suicide assisté qui sera débattu au Grand Conseil pour les hôpitaux et les EMS. Elle  n’est pas en accord avec son évêque, ni avec le pape, pourtant progressiste, qui défendait récemment devant le comité national italien de bioéthique l’inviolabilité de la vie «de la conception à la mort naturelle». Quant à la conférence épiscopale canadienne, elle est en première ligne dans la lutte contre le suicide assisté qu’elle assimile à l’euthanasie. C’est à cette question qu’est consacré cette année le message de Carême des évêques du Canada. Ces derniers reprochent à la Cour suprême d’avoir poussé le pays à choisir la mort et invitent les chrétiens à protéger la vie comme un don sacré de Dieu, de la conception à la mort naturelle. Il y a un an,  les juges suprêmes déclaraient inconstitutionnelle la loi interdisant la possibilité de recourir au suicide assisté au Canada, et donnaient un an aux forces politiques pour établir une nouvelle loi. Dans leur message de Carême, les évêques canadiens invitent leurs fidèles à s’interroger sérieusement sur ce moment décisif et crucial pour leur pays, à préférer les soins palliatifs, qui sont la vraie solution du problème, à l’euthanasie, qui n’est pas, quoi qu’on en dise, un acte médical comme les autres. La foi, écrivent les évêques, offre une clef permettant de découvrir le sens le plus profond de la maladie. Et elle pousse à ne pas abandonner les personnes vulnérables, âgées, handicapées, mourantes et déprimées en les laissant trébucher dans la solitude et le désespoir jusqu’à la tragédie d’une mort par suicide. Toute la population, et en particulier les élus, devraient comprendre que l’euthanasie et l’aide au suicide ne manqueront pas d’avoir un impact moral et social néfaste, disent les évêques canadiens. La conférence des évêques souhaite par ailleurs que le système de soins de santé protège la dignité de la vie humaine et l’inviolabilité de la conscience. Les professionnels de la santé ne devraient pas être obligés d’administrer la mort. Sous couvert de dignité humaine, c’est l’autonomie des individus qui est exaltée ainsi que la privatisation de la culture et de la morale. Les chefs religieux catholiques, orthodoxes, évangéliques, juifs et musulmans du Canada ont publié une déclaration commune sur ce dossier sensible.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire