lundi 8 février 2016

Génocide


Cavalier seul

Vincent Pellegrini

 

Le 27 janvier 2016, le Parlement du Conseil de l’Europe (Strasbourg) a adopté presque unanimement une résolution reconnaissant que des «individus qui agissent au nom de l’entité terroriste autoproclamée Daesh ont commis des actes de génocide et d’autres crimes graves réprimés par le droit international». Le génocide a une définition précise en droit international. Il s’agit de crimes «commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux».  Il est donc évident que les chrétiens et les Yézidis en Irak-Syrie sont victimes d’un génocide.

 «Les deux tiers des chrétiens au moins sont partis de Syrie», en cinq ans de conflit, déplore le patriarche  syro-catholique Ignace Youssef III Younan. Il s’est confié à Radio Vatican. Il alarme sur l’exode massif qui vide le pays de la présence chrétienne, qui fait partie de l’identité du pays: «Ici, c’est notre destin qui se joue, car quand nous parlons d’Eglises orientales, nous parlons de petites entités, et si cette crise continue, les chrétiens s’en iront et s’ils partent ce ne sera pas parce qu’ils subissaient des persécutions mais parce que toute la communauté les subissait. Ce serait une grande perte non seulement pour les Eglises orientales mais pour toute l’Eglise universelle, car c’est ici qu’est née notre foi. Jésus parlait araméen, ne parlait ni grec ni latin! C’est donc toute une culture religieuse, une culture civile, qui disparaitrait!»

Le patriarche donne aussi des chiffres de l’exode pour l’Irak: «Eh bien! En Irak, ça n’est pas difficile, on peut dire que les deux tiers des chrétiens au moins sont partis! Et si nous voulons être optimistes, disons qu’il doit y avoir encore à peu près 300 000 chrétiens dans tout l’Irak. En Syrie, la situation est différente, parce qu’il y a des réfugiés à l’intérieur du territoire qui peuvent aller de l’intérieur jusqu’aux montagnes et jusqu’aux côtes, voire au Liban tout proche. La situation est vraiment dramatique: la nourriture est devenue plus chère, pas de chauffage, pas d’eau, pas d’électricité. Cela fait déjà trois ans que les gens sont dans ces conditions et personne n’en parle, c’est bien le problème. Ici en Occident on n’en parle pas suffisamment.» Le drame est que l’Occident n’aide pas assez les chrétiens irakiens et syriens que ce soit dans les camps ou à l’étranger.

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