Cavalier seul
Vincent
Pellegrini
Le
27 janvier 2016, le Parlement du Conseil de l’Europe (Strasbourg) a adopté
presque unanimement une résolution reconnaissant que des «individus qui
agissent au nom de l’entité terroriste autoproclamée Daesh ont commis des actes
de génocide et d’autres crimes graves réprimés par le droit international».
Le génocide a une définition précise en droit international. Il s’agit de
crimes «commis
dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national,
ethnique, racial ou religieux». Il est donc évident que les
chrétiens et les Yézidis en Irak-Syrie sont victimes d’un génocide.
«Les
deux tiers des chrétiens au moins sont partis de Syrie», en cinq ans
de conflit, déplore le patriarche syro-catholique Ignace Youssef III
Younan. Il s’est confié à Radio Vatican. Il alarme sur l’exode massif qui vide
le pays de la présence chrétienne, qui fait partie de l’identité du pays: «Ici, c’est notre destin qui se joue, car
quand nous parlons d’Eglises orientales, nous parlons de petites entités, et si
cette crise continue, les chrétiens s’en iront et s’ils partent ce ne sera pas
parce qu’ils subissaient des persécutions mais parce que toute la communauté
les subissait. Ce serait une grande perte non seulement pour les Eglises
orientales mais pour toute l’Eglise universelle, car c’est ici qu’est née notre
foi. Jésus parlait araméen, ne parlait ni grec ni latin! C’est donc toute une
culture religieuse, une culture civile, qui disparaitrait!»
Le patriarche donne aussi des chiffres de
l’exode pour l’Irak: «Eh bien! En Irak,
ça n’est pas difficile, on peut dire que les deux tiers des chrétiens au moins
sont partis! Et si nous voulons être optimistes, disons qu’il doit y avoir
encore à peu près 300 000 chrétiens dans tout l’Irak. En Syrie, la situation
est différente, parce qu’il y a des réfugiés à l’intérieur du territoire qui
peuvent aller de l’intérieur jusqu’aux montagnes et jusqu’aux côtes, voire au
Liban tout proche. La situation est vraiment dramatique: la nourriture est
devenue plus chère, pas de chauffage, pas d’eau, pas d’électricité. Cela fait
déjà trois ans que les gens sont dans ces conditions et personne n’en parle,
c’est bien le problème. Ici en Occident on n’en parle pas suffisamment.» Le
drame est que l’Occident n’aide pas assez les chrétiens irakiens et syriens que
ce soit dans les camps ou à l’étranger.
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