Cavalier seul
Vincent
Pellegrini
Le
choc des attentats de «Charlie Hebdo», Montrouge et Hyper Cacher n’est pas
encore retombé. Et il est juste d’en appeler à l’union nationale, de ne pas
faire d’amalgame. En effet, même si l’islam n’est pas une religion modérée, l’immense majorité des musulmans de France est
modérée et n’a rien à voir avec des islamistes passés au terrorisme. Ceci dit,
le politiquement correct nous scande comme des mantras qu’il n’y a aucun lien
entre l’islam et l’islamisme. Pourtant, l’islamisme ne surgit pas de nulle
part. C’est une lecture rigoriste de l’islam. Les islamistes se réclament d’un
islam pur et dominateur. Ils voient dans le Coran et les Hadiths (faits et
dires du prophète rapportés par ses compagnons) des textes emplis de violence
et de discrimination. L’islamisme est un problème interne à l’islam. C’est à
l’islam de le régler en se réformant, en contextualisant ses textes, en faisant
la nécessaire exégèse que le christianisme a déjà faite. L’islam doit s’adapter
aux valeurs universelles des droits de l’homme. Or, que constate-t-on? Que
l’islam a plutôt tendance à se radicaliser qu’à se moderniser. Les Frères
musulmans d’Egypte, qui détenaient encore il y a peu le pouvoir au Caire, ont
par exemple soutenu l’Etat islamique du Levant (Deich).
Dans
son dernier roman intitulé «Soumission», Houellebecq, le prix Goncourt 2010,
imagine que la France de 2022 se retrouve dirigée par un président musulman.
L’ouvrage fait polémique en France. Et Houellebecq explique dans une interview
donnée le 9 janvier au «Figaro Magazine»: «Je
ne crois pas que l’islam soit compatible avec la République». Notons que
«soumission» est la traduction littérale française du mot islam. L’islam est
une religion dominante, fait dire l’auteur à l’un de ses personnages.
Alors
comment réformer l’islam en Europe (car dans les pays musulmans c’est
difficile, voire impossible car on considère le Coran comme un texte dicté mot
à mot en arabe par Dieu via l’un de ses archanges)? Un courant musulman
préconise de s’en tenir surtout à la partie du Coran qui correspond à Mahomet
prophète et pas encore chef de guerre. Un autre courant coraniste propose
d’enlever de la charia tout ce qui n’est pas dans le Coran, comme les hadiths.
Mais pour l’instant, ces courants ne sont pas reconnus par l’islam officiel.
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