Cavalier seul
Vincent
Pellegrini
-
Le
patriarche Ignace Youssef III Younan, chef de l'église syriaque-catholique, a
témoigné à Zénit de la situation des chrétiens du nord de l’Irak, où de très
nombreuses familles chrétiennes ont été contraintes par État islamique en Irak
et au Levant (EIIL) d'abandonner leurs terres de Mossoul et Karakosh pour se
réfugier dans le Kurdistan irakien. Il a expliqué: «Au mois de juin, nous avons été littéralement déracinés de Mossoul.
Nous étions plus de 15 000 familles. Mais la grande tragédie a eu lieu en août,
quand 120 000 familles chrétiennes de la Plaine de Ninive ont été chassées, du
jour au lendemain, de leurs terres d’origine. Ils avaient là-bas neuf églises.
De toutes les minorités, les chrétiens formaient le plus grand groupe, 40%, de
la population. En quelques heures, la plaine s’est vidée de ses chrétiens. Ce
qui est arrivé à la plaine de Ninive a frappé davantage les syro-catholiques
que toute autre minorité, car ils constituaient la majorité. Maintenant que
nous sommes au Kurdistan, nous n’avons pas d’éparchie sur laquelle nous
appuyer. Si bien que nous sommes des personnes déplacées à tout point de vue.» Les
chrétiens déracinés doivent maintenant
affronter l’hiver dans des conditions très difficiles. C’est une tragédie à
grande échelle.
Isabelle
de Gaulmyn explique que la décision prise par le musée du Louvre d’abandonner le projet de département «consacré
aux arts des chrétientés d’Orient, des empires byzantins et slaves» est
regrettable, et pas seulement pour les spécialistes de Byzance, qui ne
disposeront pas en France, contrairement à ce qui se passe à Londres au British
Museum ou au Bode Museum de Berlin, d’un interlocuteur unique permettant de
faire avancer la recherche en la matière. Alors qu’en Turquie on rase les
cimetières arméniens ou syriaques, et qu’en Syrie, c’est tout le patrimoine
chrétien qui est bombardé, détruit, ou pillé dans l’indifférence la plus
générale, l’enterrement peu glorieux de ce projet visant à mieux mettre en
valeur la civilisation chrétienne d’Orient laisse un goût amer, explique-t-elle.
La décision de constituer un ensemble autour de la civilisation byzantine avait
pourtant été prise au moment où le Louvre créait un département
des arts de l’Islam. Il est important de montrer l’influence qu’a eu l’empire
byzantin sur l’Europe, même en
philosophie
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