Cavalier
seul
Vincent
Pellegrini
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L’Aide
à l’Eglise en détresse (AED) publie tous les deux ans un rapport sur la liberté
religieuse dans le monde. Dans celui de 2014, sur 196 pays analysés, des
améliorations ont été constatées dans six pays. Malheureusement, une
détérioration de la situation a été enregistrée dans 55 pays… L’impression
générale de ce Rapport 2014 est ainsi que le droit à la liberté religieuse est
entré dans une phase de déclin. Ce qui ressort également de ce Rapport, c’est
que les chrétiens restent le groupe religieux le plus discriminé. L’AED a lancé
un nouveau site internet www.liberte-religieuse.org.
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Il ne fait pas
bon être chrétien au Pakistan. Shahzad Masih et Shama Masih, un jeune couple de chrétiens pakistanais, parents de trois
enfants, habitaient à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Lahore,
capitale du Pendjab. Ils travaillaient dans une briqueterie appartenant à un
musulman. Shama Masih était enceinte de son quatrième enfant. Le dimanche 2
novembre, Shama Masih nettoyait l’habitation de son beau-père, décédé il y a
peu, et elle brûlait des vieux papiers considérés par elle comme inutiles.
Assistant à la scène, un contremaître de la briqueterie a accusé la jeune femme
de brûler des pages du Coran. Criant au blasphème, le contremaître a alors
ameuté des habitants des environs et le couple de chrétiens a été enfermé dans
un local de la briqueterie. Des annonces ont ensuite été faites au haut-parleur
de la mosquée locale, accusant Shama Masih de blasphème. Une foule nombreuse s’est
rassemblée et a lynché les deux chrétiens avant de les jeter dans le four de la
briqueterie où ils ont été brûlés. Sans parler du cas d’Haroon qui a été tué, comme d’autres,
parce qu’il refusait de se convertir à l’islam. Les lois anti-blasphème au Pakistan
fonctionnent comme une autorisation de tuer les chrétiens. Mgr Rufin Anthony, évêque catholique
d’Islamabad, a dénoncé un système
judiciaire inopérant. «Nous
avons déjà vu par le passé des foules qui décident de faire justice par
elles-mêmes. De tels incidents n’ont jamais été condamnés par les responsables
religieux (musulmans),
ce qui n’a fait qu’encourager ces foules à poursuivre leurs actes. Si des
mesures concrètes avaient été prises hier, de tels actes barbares ne se
produiraient plus aujourd’hui», a-t-il déclaré.
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